J'ai découvert
Dominique Resch, professeur de français et histoire-géographie dans les quartiers nord
De Marseille, en 2011 lors de la sortie de Mots de tête. Une succession de tranches cours, entre ce prof et Abdel, Michaël, Nadir, Kevin et les autres : ses élèves.
Quel plaisir de retrouver ici ses chroniques sous le trait d'
Eric Doxat. Farès, Karim, Donovan, Dylan, Fatia, Syrina, Lyam,… ont pris le relai des élèves précédents. Entre questionnement existentiel sur Dieu, jeu du dictionnaire, premier émoi amoureux, microcosme du quartier, ils prennent la relève avec brio !
On se rend compte du décalage entre « l'administration » et la débrouille de chaque jour. Les situations complexes, émouvantes, parfois douloureuses auxquelles est confronté l'auteur. On rit beaucoup aussi de cette classe très investie que ce soit dans ce projet de bd, un gimmick très drôle tout du long de l'ouvrage, ou dans l'inspection académique de leur professeur. Les élèves sont à la fois candides, touchants, lourdingues, fatigants, entiers ! ils sont à l'âge où rien n'est grave et en même temps, pour certain, confronté à des situations lourdes.
Je relis ma chronique d'il y a 12 ans et mon constat est strictement identique, il faut cloner
Dominique Resch ! Il faut parler de ces nombreux profs comme lui qui aiment leurs élèves, qui, en gardant toujours la position d'enseignant, créent une complicité, un respect mutuel, ces profs qui vivent leur métier comme un sacerdoce.
Bien évidement tout n'est pas rose et
Dominique Resch analyse parfaitement les faiblesses de notre système éducatif mais son humour, sa passion et sa vision de l'enseignement ouvre une fenêtre d'avenir à ces jeunes que les médias se plaisent à (souvent) nous décrire comme perdu voir irrécupérable. Il y a d'ailleurs une planche très drôle à ce sujet où les élèves se demandent ce qu'est un « quartier sensible ».
Cette BD est un rayon de lumière face à une actualité des quartiers souvent dramatique et anxiogène.