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3,56

sur 413 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous sommes à Détroit en 2008, ancienne capitale de l'automobile, une ville sombre, vide.
En fait, Detroit ne ressemble plus à rien ou plutôt à un décor de science fiction, une vision apocalyptique. Les rues et les quartiers sont comme pétrifiés, les maisons sont abandonnées. le paysage dévasté où des bâtiments ont été défoncés , pillés, dépouillés se met à ressembler à ceux des villes dévastées du couloir des tempêtes. Les rues sont singulierment vides. le parfum de la catastrophe est dans l'air juste aprés la crise des subprimes. Les fenêtres des immeubles sont murées par des briques ou des planches en bois. Les écoles ferment et les enseignes ne clignotent plus. Certaines maisons encore habitées laissent apercevoir des canapés à moitié défoncés ou des placards arrachés....
Les friches industrielles envahies par les ronces ou la végétation rebelle s'étendent: des écoles fantômes et des squelettes d'immeubles au bord de l'éffondrement .....On ressent la misère, l'abandon, la ruine, la débrouille,les trafics, les incendies suspects....
Eugène, jeune ingénieur français , naïf et optimiste vient d'arriver. il doit superviser un projet automobile mais l'entreprise n'est plus qu'un écran d'ordinateur ....viendra bientôt la faillite....
Heureusement Candice, la serveuse "au rire brillant et rouge" le retiendra avec son sourire .
Dans ce désert subsistent des enfants comme Charlie et sa bande de copains manipulés par un dealer dans " la Zone ". Il disparaît, se volatilise dans les friches, sa grand- Mére, Georgia, aimante et déterminée remuera ciel et terre pour le retrouver.
On y rencontre aussi le lieutenant Brown , flic sur le retour, en charge des disparitions d'enfants. Une blague circule dans la ville: "que le dernier qui parte éteigne la lumière" aprés la " Catastrophe".
Ce livre mélancolique, pudique et poétique invite quelque peu à contempler les ruines de notre propre civilisation et les effets néfastes, ô combien,de la mondialisation," un monde à l'envers oú flottent malgré tout les étoiles."
Un roman crépusculaire oú l'angoisse du vide nous étreint , pétri d'émotions contradictoires, l'incongruité des images de la désolation nous fascine.....Detroit ressemble à un film catastrophe. La toute fin malgré tout donne une petite lueur d'espoir .....dans ce monde dévasté tout est à refaire.....
On sort de cette lecture un peu éreinté....c'est tout le talent de l'auteur....que je ne connais pas.
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Détroit, capitale florissante de l'industrie automobile, subit de plein fouet la crise des Subprimes durant l'année 2008.
La ville s'est pour ainsi dire vidée de sa substance, faillite des banques, licenciements, maisons abandonnées.
Malgré cela, certains tentent de résister et de survivre dans ce milieu hostile, tout comme Eugène qui vient d'y être parachuté par son entreprise afin de superviser un projet automobile.
Charlie, comme tous les enfant tentent de se glisser dans les interstices du désastre et rêvent d'une vie meilleure en refaisant le monde au milieu des terrains vagues.
La ville de Détroit est « le personnage central » de ce roman attachant.
L'écriture juste et sensible de Thomas Reverdy nous donne à voir la lente agonie d'une ville américaine, parabole glaçante de notre civilisation au bord du gouffre.
Une lecture agréable même si ce roman n'a pas à mon sens le même attrait que « les évaporés ».
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Détroit, c'est bien d'elle dont il est question dans ce roman. de cette ville fantôme et qui se meurt doucement et douloureusement... Mais on y rencontre encore quelques attachants personnages, comme Charlie, jeune garçon qui quitte la maison de sa grand mère par un beau matin froid à la suite de sa petite bande d'amis. Candice, une serveuse de bar désabusée et dont le sourire illumine les soirées des hommes sans but ni avenir. Eugène, jeune ingénieur qui revient de Chine pour l'Entreprise, échoué là par hasard. Brown, flic passionné et opiniâtre, qui met tout en oeuvre pour apporter des réponses...
Le dernier roman de Thomas B. Reverdy est un roman à part. Il se lit facilement, l'écriture est agréable, les personnages, malgré leur nombre, sont attachants. Ils sont les spectateurs impuissants de la Catastrophe, de leur ville et de leur vie qui partent en miettes... Un roman sombre mais qui, à l'image du sourire de Candice, comporte quelques rayons de soleil...
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Des chiens errent la queue basse de poubelles en poubelles en recherchent de quelques nourritures. Mais les poubelles ont été pillées depuis fort longtemps. Les flics qui patrouillent ont des véhicules d'une autre époque. Les affiches claquent au vent. Par endroit des tas fument encore de ce qui a été autrefois des foyers de gens heureux, vivant de leur travail. Des ombres à demi-courbées circulent à visage masqué. Les cris des enfants ne résonnent plus dans les cours de récréation.
La ville se vide, Detroit se meurt, l'industrie automobile bat de l'aile.
Il y résiste encore quelques âmes.
Eugène y vient pour un projet automobile. Un paradoxe.
Candice, serveuse y fait régner son sourire.
Le lieutenant Brown cherche des enfants disparus.
Charlie lui a disparu.
Sa grand-mère, Giorgia, le cherche.
Un roman tendre et poétique sur fond de misère sociale, avec tout de même un message d'espoir car quand tout paraît perdu il y a encore quelques belles personnes qui se débattent.
Pas un coup de coeur mais un roman qui se laisse lire grâce à la belle plume de Thomas Reverdy qui nous plonge dans une ville aux allures fantasmagoriques à l'atmosphère pesante.
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Je viens de finir ce livre et me retrouve ici devant une page blanche.
On ne peut pas dire que je n'ai pas aimé, ni que j'ai aimé cette histoire.
C'est un pan de vie dans la ville de Détroit. 3 personnages principaux : un français expatrié, un enfant de 12 ans et un policier.
Aucun lien entre eux. Des tranches de vie parallèles dans un environnement en crise, en pleine Catastrophe sociale, économique...
Un espoir à la fin... Peut-être !! Ou pas !!! La situation peut elle être pire ?!!
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Un bon livre sur la crise économique à Détroit. Ville où se retrouve un ingénieur français, face à la désertification du lieu, il rend compte de l'ambiance et de la vie qui s"écoule dans un endroit comme celui-ci. En parallèle, un policier recherche de nombreux enfants qui ont disparu. On suit l'un d'entre eux et sa grand-mère qui met tout en oeuvre pour le retrouver.
Un peu fouillis, au fur et à mesure de ma lecture j'ai été pris dans cette ambiance triste mais teinté d'optimisme.
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Avec cet auteur, après la lecture des Evaporés, il y a 2 ans, j'étais restée sur une impression mi-figue mi-raisin : l'écriture m'était apparue empreinte d'une certaine sensibilité, Reverdy était incontestablement parvenu à installer une atmosphère singulière, mais la présence de trop nombreux clichés m'avait personnellement un peu agacée. Rien de rédhibitoire toutefois, en tout cas rien qui m'eût détournée de son nouveau roman.

Une fois encore, il a dès le début du livre réussi à m'entraîner dans son univers, qui n'est pas sans rappeler celui des Evaporés. Même si l'histoire est fort différente, on y parle à nouveau de disparition, de déracinement, d'un monde en mutation qui produit les conditions de sa propre perte. J'y ai perçu comme de la nostalgie, teintée néanmoins d'une certaine forme de vitalité qui me semble faire tout le charme de ce livre et être la marque de cet écrivain.

Comme l'indique sans ambiguité le titre, Reverdy a choisi de faire le portrait d'une ville. Exit le Japon, nous voici désormais aux Etats-Unis, dans l'ancienne capitale de l'automobile, Detroit. Sa splendeur passée n'est plus qu'un lointain souvenir, le décor est dressé dès les toutes premières lignes : la ville est au bord de la faillite. Les signes de sa déshérence sont partout : maisons abandonnées, commerces fermés et un taux de criminalité record. Il y règne une ambiance spectrale.

C'est dans ce contexte que débarque Eugène, jeune cadre français, envoyé par sa firme pour tenter de mettre sur pied une nouvelle unité de production révolutionnaire. Dès le départ, il est manifeste qu'il y a quelque chose de déplacé dans cette démarche...
Eugène, quant à lui, va découvrir cette ville et se l'approprier, bien qu'il lui ait été formellement déconseillé de s'attarder dans ses rues. Au fil de ses errances, on découvre des personnages qui tentent d'exister comme ils le peuvent dans un monde qui les refoule inexorablement vers sa périphérie. Ils se bâtissent ainsi une vie en marge, les uns dans «la Zone», reconstruisant une forme d'organisation sociale parallèle et quelque peu inquiétante, tandis que les autres se réfugient dans les replis de leur psyché.
Au milieu du désastre, l'amour et l'amitié subsistent, comme une force vitale, qui irradie le texte.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Qu'Instagram se rassure, je ne suis pas devenu subitement riche au point de dépenser des fortunes pour lire toute la sélection 2015 du Goncourt. Je suis simplement amené à lire dans le cadre du Goncourt suisse, la première liste 2015. C'est donc avec joie que j'ai commencé avec ce Reverdy cuvée Goncourt, j'avais déjà lu quelques passages lors de sa sortie, et j'avais eu envie d'en lire plus. Et je n'ai pas été déçu ! Souvent avec les livres à prix, un grand écart s'offre à nous : soit le style se veut grandiloquent, très littéraire, pour impressionné le lecteur, soit c'est du Christine Angot, c'est-à-dire aucun style. Mais Reverdy n'est pas tombé dans ces travées-là, il distille un style très sobre, sensible, qui fonctionne par petites touches. Ainsi, la narration glisse, prend le lecteur gentiment, sans le décontenancer. Mais ce n'est pas un style doux dans le sens que tout est positif, joyeux, non c'est un ton sans emphase. le lecteur a devant les yeux un véritable roman de contemplation : le narrateur est comme assis sur un banc, et il peint les situations de la vie, les personnages, les brefs dialogues. Un roman d'ambiances aussi, où le flou joue un rôle très important, comme si les souvenirs et les digressions flottaient eux-mêmes sur la ville. Et ce flou ce perpétue avec le temps, puisque lui aussi est totalement dilaté, les scènes se déroulent sans brusque rupture, plutôt lentement. Et surtout, Reverdy n'abuse pas des phrases nominales pour faire poétique. C'est une poésie du quotidien : tout n'est pas rendu poétique, mais chaque détail est finement rendu.
Les deux seuls bémols se situent du côté peut-être du style uniformément lisse, et de la trame un peu secondaire. Premièrement, c'est un roman à trois tableaux. Mais le ton ne change pas véritablement entre les trois fils narratifs. On a l'impression d'avoir un roman qui ne râpe pas assez, qui est égal sans jamais sortir des limites. Pour ce qui est de l'histoire, elle est comme posée en fond. Ce n'est pas le principal intérêt du livre. Il était une ville aurait peut-être d'avantage été incisif, percutant, avec une histoire qui prend le lecteur, car le style est là.
Verdict : un bon livre, mais qui manque d'explosivité narrative pour être goncourable.
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Le récit sur le délabrement de Detroit se déroule en 2008, juste après le début de la catastrophe financière mondiale. Avant les années 80 du siècle dernier, Detroit était une grande ville réputée pour son industrie automobile. Après l'arrivée de la compétition japonaise sur le marché, une concurrence qui pouvait produire des automobiles plus économiques, l'industrie automobile américaine s'est abîmée. Les conséquences de cet effacement pour la ville Detroit étaient désastreuses : un chômage à grande échelle et une économie urbaine qui s'est effondrée. En 2008, la crise financière a empiré la situation économique déjà désespérée. Beaucoup d'habitants ont dû abandonner leurs maisons et leur ville. (Le nombre d'habitants a diminué d'environ 40% entre 1950 et 2012).

Le livre suit principalement la vie de trois habitants de Detroit. D'abord, il y a un Français employé par un grand constructeur d'automobiles américain qui a été posté temporairement en Detroit. Il observe le délabrement de la ville de l'extérieur. Il aperçoit des maisons et des bureaux vacants, la manque de la maintenance de l'infrastructure, les quartiers dangereux où on ne devrait pas aller ...

Ensuite, on suit un policier de la police municipale. On apprend par cette histoire les conséquences extrêmes de la crise pour l'appareil policier et, en effet, pour toute l'administration. Sans ressources, il n'y a plus d'argent pour rien… Les policiers n'ont pas le temps ou l'argent pour faire leur boulot normalement. Toutes les installations et voitures sont délabrées. C'est aussi pour ça que le policier, qui s'intéresse surtout à la disparition des teenagers, travaille à la maison. Il a emporté tous les dossiers pertinents pour les conserver et pour les étudier. En effet, il est le seul policier qui s'intéresse encore à ces disparitions.

La troisième histoire est l'histoire d'un enfant d'environ douze ans qui s'enfuit avec deux amis. Bien qu'il y ait aussi quelques autres caractères, le livre se compose surtout à ces trois intrigues. Les trois histoires se touchent de temps en temps, mais elles ne sont pas vraiment mélangées.

Je trouve le thème du livre très intéressant. L'histoire du délabrement d'une grande ville comme Detroit est vraiment captivante. Tous ces problèmes insolubles, les habitants qui s'en vont, forcés car ils sont en défaut, toutes les maisons vacantes et décrépites, la criminalité grandissante et une administration incompétente, désemparée et sans ressources. C'est presque un thème « apocalyptique réel et réaliste ».

Cependant, je n'ai pas aimé le livre. Je trouve que les personnages principaux restent plats. Les caractères ne sont pas très intéressants ou même sympathiques. L'auteur présente trois histoires diverses qui toutes restent sans fin satisfaisante. En dépit de cette intrigue des disparitions, le livre n'est pas un roman policier non plus. Bref, pour moi c'est un livre sans objectif et un peu décevant. Dommage. le livre a gagné le prix des libraires en 2016

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Un roman qui fait réfléchir, qui m'a laissée un peu mal à l'aise. Belle écriture. Détroit au plus profond de la crise économique. Je ne suis pas prête d'oublier tous ces gamins à la rue.
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