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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« On est [...] dans le département le plus pauvre de la France métropolitaine, dans une de ses villes les plus pauvres, coincés, dans une bordure entre zone franche et zone sensible [...]. »

C'est Bondy Nord plus précisément, en banlieue parisienne, dans le célèbre 9-3. Et c'est plus particulièrement dans un carrefour atypique que l'action se déroule, avec son autoroute suspendue et ses bifurcations, sa Nationale 3, son camp de Roms, ses rangées d'immeubles. Au milieu de cette mare de béton, il y a un lycée. Pour y arriver, rien de plus simple : traverser la Nationale et passer sous l'autoroute.

C'est là-bas qu'on fera connaissance avec les protagonistes : Candice, prof de français ; Paul, écrivain-poète venu animer un atelier d'écriture ; Mo, Momo ou Mohammed, élève plutôt discret, solitaire, sans histoire. Mais aussi Philippe, le syndicaliste ; Chantal, la coordo ; Nathalie, la CPE ; Sara, pour qui en pince Mo ; ou encore Mahdi, à l'oeil au beurre noir...

L'action se déroule sur une journée, à heures précises, en des lieux bien précis au sein du lycée ou ses alentours. Une journée qui débute comme les autres, si ce n'est que la veille, des tirs à la Kalach ont eu lieu dans le quartier, si ce n'est qu'un des élèves a eu une rixe avec un individu chelou juste avant l'ouverture des grilles du lycée, si ce n'est que ça tourne en boucle sur les réseaux sociaux, si ce n'est que la tension monte au fil de la journée...

Thomas B. Reverdy, à travers son roman, dénonce plusieurs choses, mais on en retiendra essentiellement deux : le système scolaire en zone sensible et la violence quotidienne dans les quartiers défavorisés. le point d'ancrage est le lycée et c'est autour de lui que gravitent les protagonistes. de là, sont évoqués le manque de moyens et de profs, le manque de motivation de certains profs et élèves, les pressions sociales et culturelles, les problèmes de vocabulaire, de codes et d'écoute, les infos qui tournent sur les réseaux sociaux et mettent le feu aux poudres...

Grèves d'un côté. Émeutes de l'autre. Mécontentement et colère partout.

Et finalement, la journée ne se déroule pas comme les autres...

Ainsi, avec ce roman que l'on peut qualifier de dénonciateur, l'auteur tape fort et met le doigt là où ça fait mal.

Voilà qui aurait pu me percuter davantage si le style de l'auteur ne m'avait pas fortement déplu. Des phrases saissantes et authentiques, dépeignant tout bien comme il faut (jusque-là tout va bien !), et des tonnes de virgules pour séparer les dialogues des uns et des autres (et voilà, on y est !). Comprenez bien, c'est tellement simple que d'aller à la ligne et mettre des tirets, mieux vaut faire plus compliqué... Séparez les différentes répliques par des virgules, dans une même phrase ou un même paragraphe, et faites deviner au lecteur quand et qui dit quoi. C'est tellement plus gonflant ! Ainsi la tension monte de partout : au sein du récit et chez le lecteur lui-même. Et quand je parle de lecteur, je parle bien évidemment de moi, je ne me permettrais pas de parler pour les autres, chez qui ça n'a visiblement pas gêné. Chez moi, c'est rédhibitoire, ça me gâche complètement mon plaisir de lecture, d'où ma note salée.

Pourtant, les lieux et décors sont partie prenante dans l'histoire, l'atmosphère tendue est palpable jusqu'au bout des doigts, les sujets et thèmes abordés sont évocateurs. Dommage que je sois restée bloquée sur le style trop décousu et méli-mélo...

En bref, j'ai adoré le fond et détesté la forme.
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Je tire la langue (sur ma copie). M. Reverdy m'a donné un devoir de vacances, rédiger un billet de son livre. Alors je me lance : Rouge la bouche de Candice, Bleues les boots de Paul, Grise la vie de Mo.
Unité de temps, une seule journée, qui s'égrène en rythme sur une journée scolaire, quasi-unité de lieu ; un lycée de Bondy et ses abords, unité d'action pour une journée de classe presque ordinaire.

Bleu du ciel : Thomas Reverdy tourne la tête et celle des élèves vers les fenêtres plutôt que vers les murs tristes de la salle de classe. Les pigeons du chinois décrivent des cercles dans le ciel. Une invitation au voyage, à se tirer vite fait d'ici en trois coups d'ailes pour un autre avenir que les cités de béton, la drogue et les vues sans horizon.
Rouge incendie : la fin en feu d'artifice de violence et de colère surfe sur les éléments récents des émeutes urbaines, mais dans cette partie Thomas Reverdy s'éloigne un peu trop de son sujet et perd selon moi en crédibilité. Comme si cette partie avait été écrite pour un autre texte, puis finalement un peu bricolée pour le rattacher à celui-ci.
Ennui Gris : je n'ai pas cru aux personnages de Candice, Paul et Mo, ils m'ont paru déguisés, caricaturaux, avec des personnalités trop attendues (le vieux syndicaliste grincheux, la jeune prof dynamique qui veut encore y croire, le poète bobo parisien effrayé à l'idée de franchir le périphérique, …). Les histoires d'amour naissantes sont maladroites, superficielles et surjouées, sans envergure ni souffle, elles ne m'ont pas procuré d'émotion. L'auteur ne m'a pas semblé à son aise sur ce sujet.

Je retiendrai de ce roman avant tout la critique bien dosée de notre cher mammouth. L'auteur étant prof lui-même dans un lycée de Bondy, il n'a pas eu besoin de beaucoup d'inspiration pour trouver son sujet. Les anecdotes fusent, les remarques bien senties sur la vie d'un lycée se bousculent.
Tout est décortiqué et tout y passe, des photocopieuses défaillantes, aux files de la cantine, l'infirmerie, les pions, les profs, les syndiqués, plus d'une remarque m'ont rappelé des souvenirs de mes années lycée (et l'on se rassure en se disant que finalement presque rien n'a changé). Tout ce joyeux microcosme s'évertue à faire grandir des ados, les pousser vers un avenir meilleur, avec une foi inébranlable dans l'ascenseur social. Tenir tous les jours, avec trois bouts de ficelle en mode sacerdoce, la foi en ces jeunes bien calée au fond du sac en bandoulière.

« Les gamins, c'est comme s'ils étaient tous myopes. Ils ne voient que le copain à qui ils sont en train de parler, en général très fort, parce qu'ils sont myopes de l'oreille aussi. Ils marchent de front comme s'ils avaient loué le couloir, les écouteurs encore enfoncés dans les oreilles, le téléphone à la main, la casquette vissée sur la tête, il y en a même qui s'assoient là, par terre, contre le mur, les jambes bien étendues devant eux comme un piège à vieux. (p.60) »
« Ils ne sont pas nombreux à se promener tout seuls, comme Mo. Ils marchent. Ils font tous semblant d'aller quelque part, d'avoir quelque chose à faire, d'avoir quelqu'un à retrouver. C'est important, de ne pas rester seul. Ne pas avoir de copains, c'est pas normal. C'est louche.
Les jeunes, ça se déplace en bande. (p.96) »

Alors pourquoi ces 2,5 petites étoiles ? parce que finalement, ce livre je l'ai plus ressenti comme un reportage, un documentaire intéressant, mais je n'ai pas été emportée par l'histoire racontée, ni le style.
La sonnerie a retenti, il est l'heure de rendre ma copie à M. Reverdy.
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« Elle montre, tout près de la régie, la vanne du grand secours, c'est comme ça qu'on l'appelle. Il y en a dans tous les théâtres. C'est la vanne de déclenchement du dispositif anti-incendie. Rouge, pour qu'on la reconnaisse. Elle noie la salle en vingt secondes. » ● Un matin de janvier, Candice, professeur de lettres au lycée de Bondy, et Paul, un poète et écrivain méconnu, vont commencer leur journée. Candice a invité Paul à intervenir dans les classes du lycée. Juste à côté, vers l'échangeur de l'A3, une bousculade a lieu entre un jeune et un homme baraqué. Ce dernier invective et frappe le jeune. Mo, un gentil garçon amoureux de la belle Sara, est témoin de la scène. Lorsque l'homme monte dans le bus, il a le réflexe de le prendre en photo. Celle-ci révèle qu'une carte de policier figure dans son portefeuille. de quoi mettre le feu aux poudres dans cette banlieue sensible. ● Thomas B. Reverdy est professeur de lettres au lycée de Bondy, autant dire qu'il sait de quoi il parle. « Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas écrire un roman sur vous », fait-il dire à Paul à l'adresse des élèves. Si ce dernier ne le fait pas, Thomas B. Reverdy, lui, le fait ! On voit bien que dans cet établissement scolaire, comme dans la plupart, le mot d'ordre est : « pas de vagues » : La proviseure « essaie de ne pas perdre trop de points, au jeu du rectorat, en s'intéressant trop à son lycée, son personnel, ses profs et ses élèves, bref à son boulot, ce qui ne manquerait pas de faire apparaître des problèmes qu'on ne manquerait pas de lui reprocher. » ● le roman retrace bien la façon dont une émeute aux conséquences dévastatrices peut jaillir d'un événement ponctuel et évitable. Si le baraqué et le jeune ne s'étaient pas trouvé au même endroit au même moment, si Mo n'avait pas pris de photo, rien ne serait arrivé… ● L'histoire se déroule sur une seule journée, chaque chapitre commençant avec une mention de l'heure, et on trouve ici les trois unités classiques : temps, lieu et action. ● L'auteur introduit avec subtilité le personnage de Paul, un bobo parisien, dans cette jungle, sorte de représentant du lecteur en tant que témoin des événements. ● Les deux premiers tiers du livre, qui décrivent essentiellement comment l'enseignement se passe dans un lycée « sensible », m'ont paru très bons, en faisant abstraction de l'idéologie que l'auteur se croit obligé d'adjoindre à l'histoire. J'ai été choqué, mais pas surpris, que certains professeurs, essayent d'enrôler sans vergogne les élèves dans leurs combats syndicaux en les incitant à faire le blocus du lycée par exemple. Ainsi, ils peuvent ne pas faire cours pour protester tout en étant payés, contrairement à ce qui se passe lorsqu'ils font grève. ● En revanche, le dernier tiers m'a paru faible. J'ai trouvé que l'auteur ne savait pas raconter les scènes d'émeute, ne savait pas faire monter la pression peu à peu, notamment avec les reprises des scènes sous un autre point de vue, qui ralentissent le rythme au lieu de l'accélérer. ● La double histoire d'amour d'une part entre Mo et Sara, et d'autre part entre Candice et Paul, m'a paru assez maladroite aussi. ● En conclusion, je ressors avec un sentiment mitigé de la lecture de ce roman.
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Comme dans le théâtre classique, l'unité de temps et l'unité de lieu sont parfaitement respectées dans le dernier roman de Thomas B. Reverdy dont l'action se passe sur une journée, à Bondy, Seine-Saint-Denis, dans un énorme lycée classé REP (Réseau d'Éducation Prioritaire) de plus de deux mille élèves que l'on suit sur une journée particulièrement chaude : en effet, une altercation va mettre le feu aux poudres et embraser le bahut. Bon, autant dire tout de suite que l'histoire m'a semblé assez platounette et manquant singulièrement d'originalité. J'ai même trouvé la fin assez niaise et absolument pas crédible. Quant aux personnages, ils sont tous un brin caricaturaux et on ne s'y attache pas vraiment. Alors, c'est vrai, j'ai un peu traîné à la lecture et eu parfois des envies d'abandon...
Mais fort heureusement, l'aspect documentaire du texte m'a convaincue. L'auteur est prof, il connaît le dessous des cartes car il vit au quotidien ce qu'il décrit. Je suis enseignante moi aussi, et franchement, j'ai vraiment retrouvé le quotidien de la salle des profs avec, par exemple, les problèmes de photocopieuse (à ce sujet les pages 103 à 106 sont très justes et très drôles.) L'évocation d'un cours et notamment d'une lecture orale de « La Princesse de Clèves » par des élèves est particulièrement bien rendue elle aussi.
L'état des lieux est en effet très juste : les problèmes de moyens, la gestion de l'absentéisme, la ghettoïsation de certains lycées, l'évolution des pratiques, des élèves, des parents et bien sûr les enseignants mal payés et si peu (si mal) considérés…. tout est bien vu et décrit souvent avec humour même si le ton général reste plutôt grave.
Voilà, voilà, en résumé : aspect romanesque bof bof, aspect documentaire : bravo bravo !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Pas facile d'être à contre courant d'une unanimité sur un livre, mais parfois ça ne le fait pas, ou pas autant qu'on l'aurait souhaité.
Ce roman raconte une journée dans un lycée de Bondy, dans le 9.3, de l'autre côté du périph, sous un pont d'autoroute, planté près d'un carrefour tentaculaire et entouré de cités délabrées. 9heires de la vie d'élèves, de profs, de surveillants, dans ce lieu qui cristallise les rêves et les rancoeurs. Heures après heures, de salles de classe en salle des profs, du parvis à la cour de récré, de la cantine au bureau du proviseur on va s'immerger dans ce microcosme, décrypter ses codes, découvrir ses failles, le tout dans une ambiance orageuse, pesante, de plus en plus lourde alors qu'avance la journée, plombée dès la marin par une altercation devant le portail.
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Le propos est intéressant, l'écriture vive et pourtant je n'ai pas réussi à m'y attacher, peinant même un peu aller au bout de ma lecture. J'ai mis longtemps à publier cet avis, me laissant le temps de comprendre cette impression mitigée. Il y a des réflexions intéressantes qui nous aident à comprendre ce malaise des profs, cette dérive de l'institution scolaire. Il décrit bien l'engrenage de la violence, la poudrière que sont les rapports en ce lieu qu'une maigre étincelle peut suffire à embraser. On sent l'empathie de l'auteur, prof lui même, pour ces gamins sur lesquels pèse un déterminisme plombant. Mais je pense finalement que le propos était trop démonstratif pour moi. Trop d'explications sur les rôles de chacun dans cette cité scolaire, trop d'emphase dans le récit de certaines scènes, trop de lyrisme dans la description de ce banal quotidien.
Au final donc un sentiment mitigé pour moi mais un livre qui plaira, c'est certain, il a d'ailleurs remporté le Prix Landerneau.
Alors et vous, qu'en avez vous pensé ?
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Nous suivons plusieurs personnages dès 7 h 30 du matin. Tous se rendent au lycée. Il y Mo, un élève sans histoire, Candice une professeur de lettres et Paul un écrivain qui vient animer un atelier d'écriture. Plus tard nous ferons la connaissance des personnages secondaires : l'infirmière, la proviseure et d'autres élèves. A cause d'une simple photo prise par Mo, la journée de tous les protagonistes va basculer. Je n'en dirai pas plus pour ménager le suspens.

L'écriture, nerveuse, est en phase avec la tension qui monte au fil du roman. L'histoire est réaliste, si j'en crois les divers reportages sur les écoles en zone d'éducation prioritaire. Quelques moments de grâce montent que les enfants de ces établissements peuvent être constructifs et imaginatifs. Quant au personnel éducatif, je lui tire mon chapeau pour sa patience et son abnégation.

Ce roman a obtenu de nombreux avis positifs et il a décroché le Prix Landerneau 2023. Je lui reconnais des qualités et pourtant ma lecture a été laborieuse. Je pense que je l'ai entreprise à un mauvais moment. Afin d'avancer dans mes lectures pour le Prix Landerneau, j'ai lu le roman quasiment d'une traite. Ce jour-là, je n'avais pas envie de m'enfermer dans un lycée de banlieue et j'avais hâte d'en sortir. Par ailleurs, je suis peut-être lassée de ce thème après avoir vu plusieurs reportages et écouté diverses émissions sur les établissements scolaires situés en zone défavorisée.

A découvrir si le sujet vous inspire !
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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J'ai été un peu déçu à la lecture de ce roman qui avait recueilli beaucoup de critiques élogieuses. L'action se passe au cours d'une journée, à Bondy, dans un lycée et autour du lycée. On y suit les mésaventures d'une professeur de français, d'un poète qui intervient dans le lycée, d'un élève amoureux pendant cette journée extraordinaire qui verra le quartier bouleversé par une "intrusion" dans le lycée.
Mais les mésaventures des personnages n'ont pas réussi à m'émouvoir...
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Le roman suit la règle des 3 unités du théâtre classique. L'unité de temps, l'histoire se déroule sur une journée, de 7h30 à 17h. L'unité de lieu, Bondy Nord et plus particulièrement un établissement scolaire regroupant un collège et un lycée. L'unité d'action, d'une altercation ordinaire en début de matinée une émeute va éclater.

L'auteur dépeint donc le quotidien d'un quartier sensible de la banlieue parisienne par le prisme de l'éducation. Bien que cela soit une fiction, le lieu et le contexte social décrits sont d'un grand réalisme. le sujet qui date reste malheureusement d'actualité et le fossé se creuse malgré les différentes politiques de la ville annoncées depuis des années. Thomas B. Reverdy décrit bien l'isolement de plus en plus fort ressenti par les habitants et l'équipe éducative. Il y a un certain défaitisme qui s'empare de chacun.

Je n'ai pas été totalement transportée par cette lecture. Je n'arrivais pas à me projeter malgré les détails et à m'attacher aux personnages. le style d'écriture de Thomas B. Reverdy ne m'a pas aidé. J'ai trouvé les phrases trop saccadées ou avec un flot de pensées de différents personnages qui s'enchaînait. Il n'y avait jamais de dialogue alors que l'auteur fait s'exprimer ses protagonistes. de plus, les signes de ponctuation ne sont pas assez marqués pour savoir qui intervient et qui pense quoi (je pense à la scène de l'assemblée générale).

Et puis je trouve que le roman n'apporte rien de nouveau. On y suit une poignée de personnages qui ont toujours les mêmes traits de caractère et un rôle prédéfini : Candice, la prof de français désabusée mais qui s'accroche et qui sait se faire respecter, Nathalie la CPE qui ne lâche rien, Paul L écrivain-poète gentil qui fait au départ une bonne action par intérêt mais qui finalement se prête au jeu, Mo (Mohamed) l'élève intello, amoureux et paumé qui cherche sa place, Mahdi le caïd du lycée, Denis le syndicaliste révolutionnaire.

L'issue du roman n'en devient que prévisible et un peu trop mélodramatique. C'est bien dommage. J'ai également eu beaucoup de mal avec l'amourette qui se crée en milieu de roman. Je ne la trouve pas très crédible et elle accentue le côté trop "bons sentiments" de la fin.

Je ne mets pas en doute les intentions louables de l'auteur qui a su mettre en lumière le travail des enseignants et des équipes éducatives (dont les surveillantes). Il a également donné de la valeur à ces jeunes abandonnés à leur sort par les pouvoirs publics. Je n'ai simplement pas adhéré au traitement qui en a été fait.
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Une lecture mitigée mais pourtant tellement intéressante.

Sur l'histoire, le rythme, j'ai eu du mal, beaucoup de mal. A entrer dedans, à m'attacher aux personnages ou ce qu'ils voulaient me raconter, à suivre tout simplement le fil de leurs moments.

Pourtant, le fond social et politique du roman est passionnant. Ce livre décrit une chute. Imagée ici par une émeute imprévisible, par une colère presque surprenante qui enfle ... Et à la fin, le chaos.

Mais en lisant ce livre, j'y lis l'image d'une société qui se délite, d'un système éducatif qui sombre petit à petit dans le chaos, faute de moyens humains et matériels. de ces quartiers qu'on a abandonnés et pour lesquels on se demande aujourd'hui si ce n'est pas trop tard. de cette France polarisée qui apparaît chaque jour un peu plus sous nos yeux.

Je suis presque déçue de ne pas avoir plus accrocher au coeur du livre. Mais je me suis pris le message de l'auteur en pleine face. Pas de surprise, parce que ce qu'il pose sur papier sont des constats que chacun pourrait faire. Mais plutôt du dépit, du dégoût, de la colère, de l'impuissance, tant de questionnements soulevés par ce qu'il ose dire, ce qu'il ose montrer et ce qu'il a osé écrire.
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Un livre pas très drôle qui parle de la vie d'un lycée dans une banlieu Parisienne.
C'est un souvenir de lecture pour moi pas très agréable. J'ai trouvé cette histoire exagérée mais je me trompe surement puisque l'auteur est un prof. Tout cela est très cinématographique, un peu trop, j'aurais voulu en savoir plus sur les personnages en dehors de ce lieu infernal ou se concentre les problèmes. Tout concourt vers la catastrophe finale comme si l'auteur prenait un malin plaisir a rendre encore plus sordide la réalité.
Il reste quelques moments de grâce poétique dans le cours de Francais de madame Candice ou des descriptions de levé de soleil dans les yeux du timide Mo touchant mais toujours ramené à la réalité du lieu ("À Bondy, il y a du ciel.")
Je crois que par hasard j'ai vu le reportage Zone Interdite en terminant ce livre et même si ce reportage ne s'intéressent pas directement au sujet de ce livre, il montre une défaillance systémique qui m'a fait rire tellement ca parait abérant.
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