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EAN : 9782080425928
320 pages
Flammarion (23/08/2023)
3.9/5   391 notes
Résumé :
Il est 7 h 30, sur le pont de Bondy, au-dessus du canal. C'est un de ces lundis de janvier où l'on s'attend à ce qu'il neige, même si ce n'est plus arrivé depuis très longtemps. Sous l'autoroute A3 qui enjambe le paysage, un carrefour monstrueux, tentaculaire, sera bientôt le théâtre d'une altercation dont les conséquences vont enfler comme un orage, jusqu'à devenir une émeute capable de tout renverser.
Nous la voyons grossir depuis le lycée voisin où nous su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2023 # 34 °°°

Bondy Nord, Seine-Saint-Denis. Sous l'autoroute A3, un carrefour monstrueusement invraisemblable, « deux bretelles qui rejoignent la N3, qui se détachent à trente mètres du sol, un no man's land en dessous, des carcasses de bagnoles, le camp de Roms au bord du canal. Et puis la barre d'immeuble de dix étages qui fait un S en suivant la courbe de l'autoroute, le nez dans les pots d'échappement, impossible d'ouvrir les fenêtres. » La veille, des coups de feu liés au trafic de drogue. Tôt le matin, une violente altercation entre un homme et un jeune qui s'apprête à rejoindre son lycée.

En général, je déteste les romans qui se déroulent dans des établissements scolaires et mettent en scène des élèves et des profs. Parce que je suis prof moi-même en banlieue parisienne. Parce que je tique sur des détails pas crédibles. Parce que je m'agace si l'auteur fait dans l'optimisme lunaire plein de bons sentiments. Parce que je m'énerve si l'auteur tombe dans le pessimisme et dézingue le système ( alors que je suis la première à le faire, mais j'aime pas quand ce sont les autres, chercher la logique ha ha ).

Cette fois, je n'ai tiqué sur rien, rien ne m'a agacé, rien ne m'a énervé. J'ai même adoré ce roman alors même que jusqu'à présent, les romans deThomas B. Reverdy ne m'avaient jamais convaincue plus que cela.

L'auteur est prof de français en Seine-Saint-Denis dans la vraie vie. Cela ne garantit évidemment pas un bon roman sur le sujet, mais assure a minima une certaine authenticité. Ce qui est sûr, c'est qu'il est parvenu à décrire toute la complexité du métier d'enseignant dans ces établissements dits « sensibles ». Il appelle un chat un chat, dénonce les dysfonctionnements avec finesse, sans manichéisme, renvoie gauche et droite à leurs échecs comme la création de ghettos scolaires et ethnicisés qui renvoient aux difficultés des quartiers dans lesquels ils sont implantés.

Mais avant d'être un prof qui parle des profs, Thomas B. Reverdy est un excellent écrivain qui manie les mots à merveille. Il sait construire des personnages qui font des choix, loin des clichés, il sait explorer l'humain : en quelques phrases, il parvient à les caractériser de telle sorte que le lecteur les identifiera sur un ou deux détails comme les bracelets dorées qui tintent sur poignets fins et les lèvres peintes en rouge de la professeure de français Candice ( magnifique personnage ). Difficile d'oublier Mo, le timide poète amoureux, le lycéen modèle qui se retrouve entraîné malgré lui dans le tourbillon des événements et de ses émotions.

Dans le huis-clos d'une journée au lycée, l'auteur a construit un récit totalement propulsif composés de courts chapitres s'achevant chacun sur une punchline qui claque, avec heure et le lieu indiqués. Ce chapitrage minuté épouse ainsi très organiquement la forme d'un emploi du temps scolaire. Se déploie ainsi l'implacable mécanique, celle de l'émeute, celle de la cocotte-minute qui fait monter la tension à coups de rumeurs, de publications des réseaux sociaux et d'esprits qui s'échauffent. On voit les fissures apparaître dans le sanctuaire que devrait être un établissement scolaire, les pressions extérieures s'y exercer … peut-être était-il possible à un moment donné de colmater avant le déchaînement de l'imprévisibilité et de sa violence.

Thomas B.Reverdy pose un vrai regard d'écrivain sur des faits de société mais son roman n'est ni un essai ni un documentaire ni un pensum. Son obsession n'est pas la réalité mais la justesse. Malgré la noirceur du constat, ce sont les éclats de beauté du récit qu'on retient, au détour d'une histoire d'amour naissant ou d'un esprit qui s'ouvre à la poésie. C'est tout l'effort contre le chaos urbain et sociologique que l'auteur semble combattre pour offrir un horizon collectif à ces personnages ainsi que les cartes du destin à rebattre.

J'ai refermé ce roman puissant, engagé et romanesque, très émue par la dernière image, une échappée de beauté et d'espoir tant que la poésie n'a pas quitté nos lycées de banlieue. En ces temps sombres pour l'éducation nationale, j'y ai trouvé du réconfort. Bref, un coup de coeur aux résonances très particulières.


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Ce retour a failli ne pas voir le jour, mais sur l'insistance de mon ami Berni, je vais essayer d'écrire un petit quelque chose, d'autant qu'entre-temps, le coquin a lu La reverdie, sans nul doute pour que je m'empare de ce Reverdy.

Un lundi à Bondy Nord, plus précisément sur le pont à la balustrade duquel Mo est accoudé et nous décrit le paysage.
Le canal, le bidonville ceint de palissades où vivent les Roms, les entrepôts et magasins de marques, le tentaculaire échangeur.
Alors celui-ci, je vous le déconseille fortement si vous avez le même sens de l'orientation que moi. Mon frangin, qui habite dans le coin, m'avait dit : tu vas voir, ça raccourcit... une heure après je tournais encore.

Mo est là à 7 heures du matin par ce froid glacial parce que sa mère l'a envoyé à l'école de très bonne heure, de peur que les tirs de kalachnikovs reprennent devant leur immeuble, comme la veille.

Très vite, la ville s'anime. Les voitures, les gens, le bruit devient infernal.
C'est simple, je l'entendais comme si j'y étais... En effet, l'auteur a ce talent d'immerger le lecteur.

À 7 h 35, Paul part de chez lui dans le 13e arrondissement de Paris. Il va au collège-lycée de Bondy pour animer des ateliers d'écriture à la demande d'une prof de français, Candice.

Mais alors qu'il rejoint son école, Mo assiste à une altercation. Il identifie les protagonistes, et les réseaux sociaux font le reste...
Vous l'aurez deviné, ce fut l'allumette qui mit le feu aux poudres.

"D'une langue vive comme le feu qui embrase le quartier, le romancier dessine avec une acuité sans concession cet état des lieux. Il nous fait partager la colère et la tristesse de la jeunesse, la violence policière, le racisme ordinaire, la persévérance et le courage des professeurs, seuls face à la charge de plus en plus lourde qui leur est imposée, et qui tentent le tout pour le tout dans des classes de 36 élèves avec l'espoir toujours chevillé au corps d'accomplir leur mission."
(France Info)

Ce roman au goût de réalité m'a fichu une claque monumentale.

Je remercie mes amis de leurs critiques, qui m'ont incitée à le lire, et je le conseille, ne serait-ce que parce que la qualité de la plume vaudrait presque à elle seule le détour.
Ajoutez à ça celle du récit, terriblement réaliste et passionnant, foisonnant de détails.
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Bondy,
« ….carrefour géant invraisemblable, l'autoroute et les deux bretelles qui rejoignent la N3, qui se détachent à trente mètres du sol, cette espèce de no man's land en dessous, les carcasses de bagnoles, le camp de Roms au bord du canal. Et puis la barre d'immeuble de dix étages qui fait un S en suivant la courbe de l'autoroute, le nez dans les pots d'échappement, impossible d'ouvrir les fenêtres…..Mon Dieu, je n'ai jamais vu d'endroit aussi laid… ».
Le lycée où se passe cette histoire est là ,dans cette banlieue parisienne, plutôt ghetto, un lycée où les élèves ne sont que noirs ou arabes et la violence présente au quotidien. Et puis il y a les Blancs, les profs, le Poète qui s'est chargé d'animer un atelier d'écriture deux fois par semaines, la CPE ….. l'équipe qui doit gérer ce bordel….

J'aborde pour la première fois Reverdy , l'excellent billet de Patsales ( copine babeliote 😊) ayant attisé ma curiosité.
Rien de nouveau à l'Ouest comme dirait Remarque , sinon que la plume de Reverdy est souple, cinématographique, descriptif avec juste ce qu'il faut, «  Les manches de son pull, sorties de son perfecto, recouvrent le dos de ses mains comme des mitaines, et son jean est remonté sur ses chevilles quand elle a croisé les jambes. Elle tremble un peu et le bout de son nez est rougi de froid, comme le tour de sa bouche. Elle mord dans sa pizza, s'essuie avec la petite serviette en papier que la boulangère leur a donnée à chacun. ». S'approchant du vrai sans prétendre au réel, l'écrivain aborde une journée de la vie de ce lycée, entre 7h30 et 17h, se référant à sa propre expérience de professeur en banlieue. « C'est un métier de plus en plus difficile qui attire de moins en moins les jeunes » , en dit-il. Pourtant l'espoir y est pour les deux parties, élèves/profs, car « Tant qu'ils ont en face d'eux des adultes qui leur montrent autre chose, qui les élèvent, qui leur disent que le monde est plus vaste ….ça fonctionne ». Les lacunes graves du système d'éducation et les conflits sociaux qui en découlent , «  on ne peut pas demander à l'école de soigner la société », sont particulièrement bien mise en scène dans le cadre difficile de ce lycée où l'espoir que les choses s'améliorent dans ce sens là semble faible, car « Ils ne veulent pas que ça marche. Juste, que ça ne fasse pas de vagues. »
C'est aussi une ode à La Littérature et l'écriture d'invention à laquelle les élèves sont réceptifs , ici instigué par le Poète et imagé par un superbe poème improvisé* de Mo, un des élèves, poète lui aussi à ses heures. Dans ce lycée où le français semble à l'agonie, ces élèves jouant avec les mots, mélangeant les niveaux de langues et de contextes, et confondant leurs divers sens, ouvrent la voie à leur imagination fertile, où l'humour est omniprésente dans leurs manières de parler. Et si c'était La Littérature, le Grand Secours que Reverdy cache dans son titre, un secours invisible mais efficace ? Cette Littérature qui lui permet de raconter avec panache les émeutes d'une journée particulière comme une rivière qui gonfle et déborde , mais aussi à côté une journée presque ordinaire d'un lycée de banlieue, « …une de ces journées de janvier où le ciel est tellement bleu et l'air tellement froid qu'on a l'impression de manger un bonbon à la menthe rien qu'en regardant au loin. » ? Et le tout aidé d'un tout petit peu 😊par l'Amour? Pourquoi pas ? , car comme dit le vieux Sergio , « Faudrait pas tomber amoureux. Mais je vais pas te mentir, petit. Il y a que ça d'intéressant. Tu peux y passer toute ta vie.😊 ».
Bref lisez le et jugez en vous même , ça en vaut la peine. Je souris, rouge 😊! Merci encore Patsales 😊!


*« Des rues gardées surveillées par les nouveaux rois du quartier / Des terrains vagues où l'on ne va plus jouer / Mais c'est chez nous / Au pied des murs / Ce labyrinthe / Chez nous / Et moi je marche seul le long des allées / Je longe les murs les trottoirs / Je remonte ma capuche et je monte le son / Je prends des rues des chemins des ponts / le soleil se lève enfin et j'arrive / Pour venir te rejoindre / Au sud où c'est une autre ville / Au sud où il y a toi / Toi qui ne m'as jamais parlé de haut / Toi qui ne sauras jamais que je t'aime. »

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De 7h30 jusqu'à 17h, tout est minuté et localisé par un Thomas B. Reverdy qui m'étonne encore par son sens du récit et sa faculté à embarquer son lecteur, le faire réfléchir, comme il l'avait fait avec L'hiver du mécontentement et Climax, ses deux derniers livres.
Je l'avais écouté avec attention aux Correspondances de Manosque où il parlait de son roman, le grand secours, livre qui lui permet de revenir au réel, de plonger dans cet univers qu'il connaît bien, le lycée, un microcosme sociétal et romanesque gouverné par l'emploi du temps.
Avec son parler franc et son expérience du milieu enseignant, il m'avait vraiment donné envie de le lire. Aussi, dans ce Bondy Nord dont un croquis permet de comprendre toute l'aberration d'un aménagement urbain défiant le bon sens, il m'a fait vivre une journée qui paraissait, au début, bien ordinaire.
Autour du canal de l'Ourcq, s'entremêlent l'autoroute A3, des routes plus ou moins importantes, des échangeurs saturés et des transports en commun : RER, tramway, métro, bus, très intéressant panorama des moyens de déplacement dans Paris et sa banlieue. Ici, vivent des milliers de gens qui n'ont pas d'autre choix que d'habiter ces immeubles énormes dont l'entretien s'est peu à peu délité.
Tout se passe un lundi de janvier et c'est Mo qui entre le premier en scène. Il regarde le camp de Roms, aperçoit sa prof de français, Candice, qui arrive à vélo car lycée et collège sont tout proches. Un beau lever de soleil éclaire ce début de journée déjà bien chargé en embouteillages.
De son côté, Paul, écrivain, poète, quitte son petit appartement du XIIIe arrondissement pour gagner ce lycée de banlieue où il doit animer un atelier d'écriture. L'auteur n'hésite pas à manier humour et sarcasmes pour compléter sa présentation de Paul.
Les trois personnages principaux présentés, Thomas B. Reverdy peut me plonger dans un récit qui met en évidence tout le drame de ces banlieues surpeuplées ainsi que le naufrage dont notre système éducatif est victime depuis des années malgré quelques ravalements de façade.
Les descriptions et les portraits de ceux qui sont présents sous l'autoroute, à 7h50, sont particulièrement réussis car pleins d'humour et de réalisme. C'est là que tout se déclenche avec une altercation entre un grand costaud et Mahdi, un gros facho contre un lycéen. L'homme frappe, profère des insultes racistes alors que Mo, présent sur les lieux, prend des photos prouvant que l'agresseur est flic, les balance sur Snap après que ce dernier soit monté dans le bus.
S'ensuit une passionnante et édifiante plongée dans la vie du lycée, au plus près de la vie des profs, tous différents. Certains, les plus rares, ont choisi d'enseigner ici mais la plupart n'espèrent qu'une chose, cumuler assez de points pour obtenir un poste ailleurs.
Thomas B. Reverdy, lui-même enseignant, prouve sa parfaite connaissance de la vie d'un lycée, n'oublie pas les surveillantes, la proviseure. Il parle de multiculturalisme, des tenues de filles à la limite des dimensions républicaines laïques, dépeint parfaitement le travail de Candice avec ses élèves. Hélas, le tableau réaliste et désolant de l'évolution des collèges et lycées de banlieue est consternant, tellement juste !
Pendant ce temps, la pression monte à l'extérieur. Certains savent bien envenimer les choses avec l'aide efficace des réseaux sociaux. Malgré toute cette laideur, Thomas B. Reverdy accorde quelques pauses permettant d'apprécier le travail de certains enseignants qui croient encore en leur métier et réussissent à intéresser leurs élèves à la littérature. Surtout, l'atelier d'écriture animé par Paul, grâce à Candice, donne matière à réflexion. C'est d'ailleurs cette dernière qui nous apprend que, dans les théâtres, la vanne anti-incendie est appelée le grand secours.
Humour, tension, poésie, relations humaines, action de la police, le grand secours offre quantité de ressources pour passionner et informer le lecteur, comme je l'ai été. Voilà un roman qui aurait mérité une distinction de l'un des prix littéraires de cette rentrée. Trop vrai ? Trop dérangeant ? Qu'importe, il faut lire le livre et saluer une fois de plus le talent de Thomas B. Reverdy.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ancien prof , à la retraite désormais , j'avoue ne plus lire aucun roman se rapportant à ce métier qui fut une passion , plus même une vocation , tant je vis avec tristesse la chute d'un édifice qui , en son temps , nous était envié car admiré .A qui la faute ?
Pour quelles raisons lire alors "Le grand secours " .Oh , c'est bien simple , c'est un livre en course pour un prix et on me demande un avis et surtout , surtout , ma libraire Isabelle me l'a chaudement recommandé et Isabelle , elle se trompe rrarement .
Et c'est parti .Bondy . Une banale altercation vers l'arrêt de bus Un portable qui filme . Un lycée de quartier .Le compte à rebours commence , scandé en haut de chaque page ....Intéressant .
Le Lycée . Ses protagonistes . Sa vie .Ses règles .Les profs . La hiérarchie .La machine à café (!)...mais pas que !
Vous allez me dire , " oui , mais vous le savez tout ça " et vous avez dit que vous ne vouliez plus en parler ?
Oui , mais , franchement , quelle acuité chez cet auteur, quelle finesse d'analyse des différents caractères , quelle description intelligente des fissures qui aident à comprendre l'affaissement de notre système éducatif , aujourd'hui dans les quartiers et , demain , demain ....
Le lycée , un monde à part qui voit ses portes céder face aux problèmes de notre société malgré les efforts , l'envie , la bonne volonté d'hommes et de femmes qui perdent pied peu à peu , pliant sous la force d'un tsunami inarrêtable , qui cèdent sous la pression et courent ailleurs ...voire nulle part , pour sauver leur peau et se noyer dans leurs désillusions . Un Tsunami aussi pour une hiérarchie avide de carrière , de promotions , un comble pour une catégorie qui a toujours prôné le " pas de vagues "...
Ce n'est pas un livre " fielleux " ou revanchard , pas un règlement de comptes , non , c'est bien plus subtil et fin et , si j'en crois ma propre expérience ( alors que je n'ai pas enseigné dans les quartiers ) , plutôt l'annonce de l'aboutissement d'un long processus d'érosion ; comme pour les côtes , la mer , la chute des falaises . Bref , "une mort annoncée depuis bien longtemps ".
Livre politique ? Chacun y verra ce qu'il veut . L'affaire de tous plutôt .
Et l'altercation , me direz-vous ?Allez , un petit passage à la machine à café et je vous dis ....
Et bien , une émeute , tiens , pour finir . Un tsunami ,humain ...
Quoi , un bain de violence ? Ben oui , avec les réseaux sociaux , hein ....
Je vous laisse mais je vous recommande chaudement cet ouvrage qui est vraiment addictif et se lit d'une traite au point qu'on en sort complètement ahuri , ou plutôt non , pas ahuri , bouleversé , bouleversé , songeur , inquiet ...
Allez , amis et amies , à trés bientôt .Bon week end .
Au fait , " le grand secours ".Pourquoi ? Ben , j'vous l'dirai pas .

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critiques presse (5)
Culturebox
12 décembre 2023
Roman sombre, mais plein de drôlerie, "Le Grand Secours" offre aussi un espoir, dessine des éclaircies fugaces et transmet cette poésie singulière et puissante qui pousse dans ces quartiers relégués.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
06 octobre 2023
Thomas B. Reverdy plonge dans le quotidien d'un lycée de Seine-Saint-Denis. Un livre radical et éclairant sur un sujet d'actualité mille fois ressassé.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaCroix
18 septembre 2023
Thomas B. Reverdy installe son [...] récit, époustouflant, dans un cadre qu’il connaît par cœur, un lycée de Bondy.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
07 septembre 2023
Avec une maîtrise romanesque admirable, chaque chapitre enclenché dans le suivant comme dans un engrenage, Reverdy met au jour la mécanique du désastre collectif avec un souffle et une poésie homériques.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeJournaldeQuebec
01 septembre 2023
Un superbe roman.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (131) Voir plus Ajouter une citation
L'arrêt est en haut d'une butte plantée de peupliers qui descend jusqu'à la façade de verre brun d'un immeuble administratif de Pôle emploi. Et sur toute la butte, du quai du tramway jusqu'en bas, tout le long du quai, recouvrant l'herbe sur toute la pente comme si les peupliers poussaient dans une décharge, c'est un immense dégueulis de poubelles, depuis des années probablement, parce qu'il y a des sacs plastique carrément décomposés qui s'effilochent dans le vent. Des canettes et des emballages de McDo ou de sandwich grec en polystyrène. Des choses indistinctes qui ont dû être organiques. Même des vêtements, à moitié déchirés. Ça n'a pas d'odeur parce qu'il fait froid et que l'endroit est nettoyé par les rats et les pigeons. Personne ne regarde par là. Paul est le seul à s'effarer, à contempler cette montagne de déchets qui roulent jusqu'au Pôle emploi, se demandant si c'est une négligence de la voirie, une vengeance de la pauvreté ou juste une manifestation du désastre.
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Il s’est arrêté sur le pont pour regarder le soleil se lever.
Il y a toujours un moment un peu miraculeux quand ça arrive, quand on est là pour le voir. Le canal est blanc comme un linceul, ciel voilé, deuil qui se traîne, de plus en plus clair, embrumé, laiteux, un ciel à croire qu’il va neiger, et puis le soleil apparaît. Il déchire les nuages, ceux de l’horizon, il les disperse, il les brûle comme une flamme brillante de soudeur qui transperce du coton, et le ciel autour s’enflamme, ça ne dure peut-être que dix ou quinze minutes, le vent se lève avec le jour et le ciel devient rose et jaune comme une carte postale, comme s’il n’y avait jamais eu de nuages. Le soleil ouvre le ciel comme un voile. Laisse passer les anges.
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Il s'est arrêté sur le pont pour regarder le soleil se lever. Il y a toujours un moment un peu miraculeux quand ça arrive, quand on est là pour le voir. Le canal est blanc comme un linceul, ciel voilé, deuil qui se traîne, de plus en plus clair, embrumé, laiteux, un ciel à croire qu'il va neiger, et puis le soleil apparaît. Il déchire les nuages, ceux de l'horizon, il les disperse, il les brûle comme une flamme brillante de soudeur qui transpercerait du coton, et le ciel autour s'enflamme, ça ne dure peut-être que dix ou quinze minutes, le vent se lève avec le jour et le ciel devient rose et jaune comme une carte postale, comme s'il n'y avait jamais eu de nuages. Le soleil ouvre le ciel comme un voile. Laisse passer les anges. On voit aussi ça, ici. À Bondy, il y a du ciel.
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…. Et moi, avec tous vos conseils à la con, à toi et à ma prof de français, tous vos trucs de Faut dire les choses, et puis Faut croire aux sentiments, et Faut se faire confiance, Faut s’exprimer, Faut que ça sorte, non mais vous ne vous rendez pas compte du bordel que je me suis mis dans la tête à cause de vous. Croire en ses rêves et tout ça. Mais moi, en l’écrivant ce poème, ce matin, j’y croyais tu vois. Moi, je suis vraiment tombé amoureux d’elle, à force. Je me demande même si, de l’écrire, ça rend pas les choses plus réelles, en fin de compte. Serge ?
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Mo ne sait pas exactement ce que c’est, des Gitans. D’ailleurs ceux-là sont peut-être bien musulmans. Au feu, en bas du pont, leurs filles qui proposent de nettoyer les pare-brise portent des foulards aux motifs de grosses fleurs rouges et jaunes, dont elles se recouvrent à moitié les épaules, à moitié la tête. Est-ce que c’est musulman, les Roms ? Est-ce que c’est des Roms, ou peut-être des Serbes, ou des Kosovars, des Croates ? Mo connaît tous ces noms même s’il ne sait pas bien de qui il s’agit, juste qu’il y en a depuis quelques années, à Bondy comme partout où la misère pousse sur le béton.
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Thomas B. Reverdy, professeur de lettres et écrivain présente son dernier ouvrage, le grand secours paru chez Flammarion. Il a reçu le prix Landerneau des lecteurs 2023 pour ce titre.
Pau, le Parvis, 17 janvier 2024.
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