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Critique de hcdahlem


Nicolas Rey nous revient avec un roman épistolaire qui ne va rien nous cacher de son amour pour Joséphine, de son besoin de croire que la rupture n'est pas consommée, de son obsession, de sa dépression.

Depuis Les liaisons dangereuses et Choderlos de Laclos, on sait que le roman épistolaire, surtout quand il parle d'amour, de passion et de trahison peut être une forme littéraire redoutablement efficace. Elle offre en effet au lecteur un large pan de liberté, celui d'imaginer par exemple la réaction du destinataire des courriers.
Il n'en va pas autrement dans ce nouvel opus signé Nicolas Rey.
Même si cette fois, nous n'avons droit qu'aux lettres de l'amoureux transi à celle qui vient de le quitter, la belle Joséphine Joyeaux, le registre n'en est pas moins très riche.
Si comme moi, vous êtes amateur de collections, je vous propose une petite liste non exhaustive de ces missives qui dessinent sur la carte du tendre un itinéraire des fluctuations du sentiment amoureux, qui va de l'incrédulité à la colère, du fol espoir au désespoir le plus sombre.
Commençons la tentative rationnelle de comprendre ce qui arrive à l'amoureux qui se retrouve désormais seul. Pour ne pas sombrer dans la dépression, l va voir un psy qui lui explique qu'il devra passer par cinq étapes, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation. Facile à dire, surtout quand on applique la chose à son cas personnel. le déni passe encore, mais la colère se dirige non pas à l'encontre de l'être aimé, mais vers l'auteur qui «n'a pas fait le maximum» pour garder «sa» Joséphine. du coup, toutes étapes suivantes sont forcément biaisées. le marchandage et la dépression feront bien partie du lot au fil du livre, mais l'acceptation…
Quand on «aime jusqu'à l'infini, comment peut-on accepté que cette passion si intense ne soit pas partagée. D'autant qu'avec toute la mauvaise fois dont on peut être capable dans ces moments-là, on va accumuler toutes les preuves que cet amour ne saurait mourir.
Avec l'aide de Françoise Sagan, de Richard Brautigan, de Francis Scott Fitzgerald, de Romain Gary, de Marcel Proust, il va trouver dans les livres les échos de son mal-être et les raisons d'y croire encore. Ou plutôt d'imaginer ce qui aurait pu ou dû – de son point de vue, cela va de soi – se passer pour que cette rupture ne soit pas définitive.
Après Pierre-Louis Basse et Je t'ai oubliée en chemin, voici une nouvelle version, plus obsessionnelle et plus crue de la rupture amoureuse: «Joséphine. Mon amour. Mon délice ultime. Ma cyprine blanche au goût merveilleux qui parfois coulait en fin de journée de ta chatte pour finir entièrement dans ma bouche.»
Une fois de plus, le mâle doit rendre les armes. Mais fort heureusement pour nous, «tout le reste est littérature». Un bel hymne à l'absolu.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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