Citations sur L'aube le soir ou la nuit (27)
N'avait-il pas dit, je partirai en retraite quelques jours, me reposer, méditer. Il faut se préparer à habiter la fonction. Il faut du calme et de la sérénité pour prendre la distance nécessaire. Si proche des moines et des cathédrales, ne s'était-il pas enorgueilli de quelque subite transfiguration ? N'avait-il pas dit, j'irai dans une abbaye, ou dans la solitude d'une maison amie, réfléchir à l'ampleur de la tâche ?
C'est dévorant des langoustes en famille, sur un yacht de soixante mètres, au large de Malte, qu'on le retrouvera.
Je lui demande pourquoi ce n'est pas tout de suite. Je dis ce n'est jamais le présent qui vous intéresse, vous vivez en perpétuel devenir. Il réfléchit. Il en convient. Je dis, vous sacrifiez des instants qui ne reviendront jamais, vous brûlez des jours que vous ne connaitrez.
Il n'y a pas de limitation de mandat en France, si on descend de l'estrade c'est parce qu'on est malade, vieux ou battu. Donc déchu.
A un chauffeur de taxi, Place Beauvau s'il vous plaît, au ministère de l'Intérieur. Oh là là ! Moi un Arabe vous m'emmenez chez Sarkozy !
" Les femmes ont du bonheur à gigoter. Nous, on n’a rien, on a la télécommande. On n’a pas le crayon à cils, le sac, tout ce qui colore, c’est un boulot d’être femme. Nous on n’a pas ça, on est plus fragile à la vague de l’ennui, à l’éreintement du temps, il faut qu’on trace comme des dingues, à toute blinde. "
Les personnages, quel que soit leur âge – aucun n’est jeune –, se battent pour rester en devenir. Rester en devenir, l’obsession de tous ceux à qui j’ai donné un nom et une voix. D’où vient cette déchirante propension à se sentir, au moindre ralentissement, écarté de la vie ?
Il écoute, les uns, les autres, regardant crépiter son perpétuel feu de bois, balançant son pied, il écoute à travers un voile, ne laissant filtrer que certains éléments, il est à la fois avec eux et en lui-même, il ne retient que ce qui aiguise sa sensibilité contradictoire.
Quand il m’arrive de travailler pendant des heures et d’être pris par ce que je fais, je ne pense pas du tout à la « vie », ni au « sens » de quoi que ce soit.
Le créneau, le mot le plus con de la terre, le créneau écolo, c’est vrai que ça me fait chier.) Rien ne lui ressemble dans cette génuflexion incontournable, à laquelle se sont prêtés juste avant lui, quart d’heure par quart d’heure, docilement, ses concurrents. Et rien ne fonctionne. Pas même l’ascenseur du Quai Branly qui refuse de nous transporter et se remet en marche à peine nous en ressortons.
Comme souvent, et bien avant que je ne le rencontre, je suis frappée par l’enfance. Enfance, intelligence, habits d’homme. La cravate et le costume ne sont jamais de son âge. Le costume d’homme accentuant je ne sais quelle fragilité. Le rire non plus n’est pas de son âge. Je le trouve élégant ces derniers temps. J’en fais la remarque à Pierre Charon.