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3,64

sur 485 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai trouvé ça sympa mais sans plus

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Incisif.

Cette pièce m'a laissé une impression assez mitigée. D'une part, elle est écrite dans une langue tout à fait a-littéraire, qui ne m'a procuré aucun bonheur de lecture. de plus, on comprend immédiatement dans quelle direction va aller la pièce. Cela m'a fait parfois penser à La Leçon d'Ionesco, l'absurde en moins, dans la façon dont peu à peu la politesse s'efface et laisse place aux plus bas instincts.

Cependant, j'ai parfois été étonné que Reza aille aussi loin, comme dans la scène du vomi. La composition de la pièce est également remarquable. On pourrait s'attendre à un affrontement entre deux couples, puis entre hommes et femmes, mais sans cesse, et presque insensiblement, se créent de nouvelles failles, de nouvelles alliances, de nouveaux affrontements.

Enfin, cette pièce interroge la position du spectateur : jouit-il de cette destruction ? Notamment quand la tiers-mondiste bien-pensante se fait rabrouer, ne nous amusons-nous pas de cette dénonciation des oripeaux de l'humanisme, pour nous complaire dans notre cynisme ? Ce dieu du carnage, ne l'adorons-nous pas tous ?
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Le Dieu du carnage est une pièce à quatre personnages. Il y a deux couples ; les Houllié et les Reille. Tous appartiennent à la bourgeoisie. le fils des Reille a attaqué avec un bâton celui des Houllié. Une rencontre a lieu entre les parents afin de faire médiation entre les deux enfants - qui bien-sûr sont absents lors du dîner -. La dispute commence à se construire au fur et à mesure. Au début, nous avons un discours bienveillant auquel j'ai naïvement cru. Voilà que progressivement, nous assistons à des disputes sur les mots employés, les modalités de la prochaine rencontre et les petites habitudes de chacun. L'hypocrisie éclate après le vomi d'Annette. Michel est un méchant car il abandonne un cochon d'Inde.

Mon avis est très tranché. J'ai apprécié la fluidité d'écriture de Yasmine Réza mais les personnages me sont antipathiques. Je ne suis pas contre le fait de représenter des grands méchants, de la noirceur chez les personnages mais là, j'ai l'impression que la pièce se veut comique. Or, ça ne m'a pas trop fait rire. D'abord, il y a le leitmotiv de l'abandon du cochon d'Inde qui se veut, si j'ai bien compris, provoquer le ridicule et le comique. Aussi, on sent bien que la diversité de classe sociale n'est pas présence. Tous sont bourgeois - même dans leur attitude à la dispute avec la critique de la forme très présente, les discussions sur Bacon, etc. - et se ressemblent beaucoup. Or, j'aurais préféré peut-être un peu de diversité entre eux parce que justement, ils ne sont que quatre et se doivent d'avoir une certaine densité. Michel sortait un peu du lot. En ce qui concerne la vision de la violence, je ne la partage pas. L'ascension est très rapide et il faut suivre. Les réactions auraient peut-être gagné à être développées. Tous se lancent plus ou moins dans la confrontation à un moment. Une fuite d'un des personnages aurait été plus logique ou même un revirement de situation. On s'attend déjà à la fin et celle-ci arrive aussi très rapidement, nous laissant sur notre faim. Même la vision des enfants est spécifique. On les pense embêtants, balances et même on regrette de les avoir eu. Je pense ne pas adhérer au pessimisme de l'autrice. J'espère découvrir une pièce que j'aime et mon avis n'est qu'un parmi tant d'autre.

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Dans ma découverte des dramaturges féminines, Yasmina Reza est toujours une valeur sûre dont j'avais adoré la pièce "Art".

Dans "Le dieu du carnage", elle nous propose une pièce sans acte se déroulant dans le salon de la famille Houllié qui revoit le couple Reille après une bagarre entre leurs deux fils. Si les parents souhaitent chacun régler ce différend à l'amiable, la situation ne va cesser de s'envenimer jusqu'au rideau final. Entre l'avocat d'affaire pendu à son téléphone, la mère angoissée, le père dépressif et l'épouse incomprise, tout est réuni pour mettre en lumière, à travers un match de répliques, les difficultés de la parentalite et de la vie de couple.

Mais face à ces canons du théâtre de ville, c'est l'occasion pour l'autrice de parler de l'influence médiatique des laboratoires pharmaceutiques, de la représentation de la virilité masculine dès le plus jeune âge ou encore de la légitimité à parler/écrire à propos de sujets qui ne nous concernent pas.

Le verbe de Yasmina Reza est toujours aussi cinglant et efficace mais je lui avais quand même préféré "Art" à cette pièce un peu trop bobo parisienne à mon goût. Malgré tout, j'aurais adoré voir jouée la version initiale dans laquelle on retrouvait notamment Valérie Bonneton et Éric Elmosnino !
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Les Reille sont venus chez les Houillé afin de rédiger une déclaration suite à l'agression subie par Bruno Houillé de la part de Ferdinand Reille, tous deux enfants d'une dizaine d'années.
Les efforts dispensés par les participants pour se montrer courtois ne font pas long feu : bien vite, Alain Reille passe son temps au téléphone, sa femme prend des airs supérieurs, et l'ambiance dégénère... le motif de la rencontre est oublié, pour faire place à une discussion houleuse sur le bien-fondé de la morale.
Sous le vernis des conventions et des bonnes manières, Yasmina Reza fait apparaître la véritable nature de ses personnages : l'intolérance, l'irrespect d'autrui, voire la violence. L'humour noir dont elle fait preuve, qui semble traduire un certain désenchantement, nous faire sourire jaune car dans le comportement odieux -mais ô combien crédible- de ses héros, il est facile de reconnaître les mauvais penchants auxquels chacun de nous pourrait se laisser aller.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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A l'école, Ferdinand attaque Bruno à coups de bâtons. Les parents se rencontrent pour régler le conflit dans l'appartement du blessé. Au début, les deux couples tentent de tenir un discours de tolérance et d'excuse qui s'enveniment peu à peu. Entre Alain Reille, avocat sans scrupule qui répond sans cesse au téléphone, Véronique Houillé qui a la morale citoyenne, son mari Michel qui vient d'abandonné le hamster de sa fille dans la rue et Annette Reille qui se met à vomir, c'est la confusion, le chacun pour soi, le conflit, la catastrophe ouverte.
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Très bonne pièce qui travaille la dispute, le désaccord. Très pratique car il y a un petit lexique au bas de chaque page. Moderne et pas trop à la fois.
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Acheté par hasard à la Nouvelle librairie. Un petit bijoux d'occasion, bref mais essentiel...
Je l'ai sans doute déjà dit mais le théâtre, globalement, je préfère le voir joué que le lire, j'ai du mal à me créer une histoire. Avec le dieu du carnage de Yasmina Reza c'est assez facile cependant. Ce petit opus est en huit clos et quel huit clos.
Des parents insipides ou cruels, terriblement maniaques voire diaboliques. le père, sans doute le dieu du carnage, est particulièrement retors.
Gros plan sur les côtés sombres et finalement banaux de l'âme humaine comme sait si bien le faire Ysamina Reza.
J'ai bien aimé mais je devrais sans doute le relire pour le conserver vraiment en mémoire sauf si je viens observer ma critique sur Babelio.
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Le Dieu du Carnage... ou quand tout part en cacahuètes... Deux couples. Une maison. La pièce s'ouvre sur une déclaration. le fils de l'un des couples a frappé le fils de l'autre couple. Si fort, que deux dents sont atteints et le visage est gonflé. Arrangement, mais qui finit par n'arranger personne. Au départ, ça va... ils réussissent à s'entendre un minimum... mais après, tout part, l'harmonie s'envole... et pas qu'entre les deux couples... Chacun des protagonistes en a long à dire... Une joute verbale très intéressante. Entre les non-dits, les j'en dis trop, les sous-entendu, ça donne le rythme... Je me suis délectée. Ça vole haut, ça vole bas... Tous les personnages de la pièce sont intéressants... surtout quand les langues se délient. J'ai passé un super moment.
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Il y a quelques années, j'avais lu Art de Yasmina Reza, une pièce de théâtre contemporain très amusante dans laquelle les personnages s'interrogeaient sur la notion de chef-d'oeuvre. C'est donc avec grand plaisir que je me suis replongée dans l'univers de la dramaturge avec le Dieu du carnage. La pièce s'ouvre alors que deux couples essayent de trouver un compromis pour réconcilier leurs enfants. En effet, le fils de l'un des couples a blessé le fils de l'autre à la suite d'une dispute. Si l'échange commence de façon froide, mais toutefois cordiale, la suite s'envenime. Comme habituellement chez l'autrice, amatrice de huis-clos, la situation dégénère et les parents vont s'affronter directement au sujet de l'éducation des enfants. On y trouve des passages hilarants, qui mériteraient d'être vus sur scène, mais je trouve la fin un peu tiède.
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