C'est avec La Grande Librairie, où il était invité que j'ai découvert Matthieu Ricard et son Plaidoyer pour les animaux. Attirée tout d'abord par curiosité, c'est avec frénésie que j'ai terminé ce livre définitivement sérieux et bien argumenté, englobant, de nombreux et divers domaines et endroits de la souffrance animale.
Mais ce qui m'a le plus frappé est sans doute le fait que l'auteur ne prend pas, dans ce plaidoyer, un rôle de moralisateur. Il ne joue pas son argumentation sur la sensibilité et les sentiments du potentiel lecteur même s'il faut bien passer par certaines descriptions et certains chiffres choquants pour englober le sujet et expliquer les faits et rappeler la souffrance animale. Non, l'auteur fait principalement appel à la raison du lecteur. Il nous met au pied du mur si bien qu'il n'y-a pas d'échappatoire ou de détournement possible. C'est une véritable élévation de l'esprit qu'il nous propose.
Un point négatif? Certains passages sont redondants mais il semble après tout que l'homme soit dur de la feuille et cela est peut-être nécessaire.
Commenter  J’apprécie         111
Essai extrêmement documenté qui ne peut faire autrement que d'envoyer le lecteur encore inconscient au tapis. Tous les sujets de maltraitance animale y passent: élevage industriel, expérimentation en laboratoire, divertissement au prix de cruauté plus ou moins visibles: corridas, zoos, parcs animaliers, cirques, chasse et pêche..., trafics de peaux, de cornes et d'autres produits issus des animaux, etc. Impossible de rester de marbre à la lecture d'un tel ouvrage (et difficile de le lire d'un trait, ça prend des pauses pour gérer les émotions que cela provoque). Les lecteurs déjà convaincus (végétaliens, amoureux des animaux, etc.) trouveront légitime toutes ses informations qui les confortent dans leurs choix. Par contre, le ton est moralisateur: il est cruel d'exploiter les animaux de quelque manière que ce soit; manger un animal, c'est le sacrifier au nom du plaisir égoïste; ne pas être conscient de tous nos torts envers les animaux font de nous des êtres égocentriques et coupables de crimes ignobles. Je ne pense pas qu'un tel discours va réussir à rallier les non convaincus à la cause animale. Je crois que l'être humain étant ce qu'il est, il risque davantage de se braquer en trouvant ce discours culpabilisant et exagéré. J'aurais préféré un ton plus didactique avec des solutions à la portée des moins informés et éduqués à ce propos; autrement dit, malgré les épouvantables traitements réservés aux animaux dans le monde, une prise de conscience avec plus de douceur et de bienveillance envers l'ignorance qui permet de faire persister ces comportements.
Cela dit, j'ai apprécié la mine d'informations à propos de la consommation de viande dans le monde, des conditions d'élevage et d'abattage d'animaux, des différences de visions et d'actions selon les régions du monde. Les bases de l'essai sont scientifiques, chiffrés, référées à des études nombreuses et diversifiées. Je suis juste incertaine quant à la manière dont ces informations en quantité astronomique pourront réellement amener à une prise de conscience indispensable à la protection animale.
Commenter  J’apprécie         40