Citations sur Les Saisons de Giacomo (48)
On n'allume pas le feu dans les cheminées mais on fait des grillades en plein air en brûlant des saucisses sur les barbecues le week-end. Les jardins sont devenus des parkings. Il n'y a même plus de fontaine car elle empêchait les voitures de manœuvrer.
J'y ai fait un saut, et il n'y avait personne. Silence alentour comme dans les maisons. Au loin on entendait aboyer un chien et dans le ciel croasser deux corbeaux. La neige était descendue assez bas, jusque sur le Moor. Il faisait froid, mais les cheminées ne fumaient pas. Les portes étaient bien closes et les volets fermés.
Je me rappelais les gens qui habitaient ici, une porte après l'autre, car quand j'étais enfant je montais du village jouer avec mon copain d'école. Je me rappelais où étaient les vaches, où étaient les chevaux, et l'âne.
(incipit).
Beaucoup de gens estimaient avoir de la chance s'ils arrivaient à faire manger leur famille deux fois par jour. Dans les boutiques, les comptes sur livrets devenaient de plus en plus longs. De temps en temps un travail précaire aidait aux dépenses indispensables
Ce n’est pas la peine d’aller au cinématographe. La vie, c’est déjà du cinéma.
A la hauteur des premières maisons, le podestat avait fait écrire : La mendicité est interdite sur lr territoire de la commune, mais tous les vendredis, des files de pauvres, des vieilles et des enfants, venaient frapper aux portes des maisons du centre et s'arrêtaient devant les boutiques. Après une prière pour les défunts de cette maison, ils demandaient qu'on leur fasse la charité d'une poignée de polenta, d'un morceau de pain ou d'une croûte de fromage. Ils remerciaient avec beaucoup d'empressement : "Que Dieu vous le rende."
A l’époque il y avait des gens qui ne pouvaient même pas s’acheter de quoi accompagner la polenta et tous les trois, quatre jours, dans l’attente de pouvoir vendre ce qu’ils trouveraient en creusant, ils prenaient du sang au cou de la vache qu’ils avaient dans leur étable et ils le mangeaient cuit avec de l’oignon ; au mois de mai les escargots aussi furent les bienvenus et, plus tard, avec la polenta on mangeait des myrtilles, des fraises et des framboises. Comme on était content de prendre un lièvre au collet ! Beaucoup d’enfants attrapaient les oiseaux avec de la glu ou avec une fronde, c’était là, pour certaines familles, le seul plat de viande.
Quand on allume un feu on ne sait pas toujours comment l'éteindre. En plus, une guerre, ça ne coûte pas que de l'argent. Il suffit de regarder ici, dans nos montagnes, où on trouve encore des morts.
Parfois, quand le jour de la paye était loin derrière , ils demandaient une fiasque de vin à crédit et Mario, comme le lui avait appris son grand-père, le leur accordait sans rien noter, car les pauvres ne trichent pas.
Hymne fasciste
Quand ils entendaient chanter ainsi, Giovanni et Moro faisaient non de la tête et disaient à voix basse : — Pauvre Italie.
Mais qu'est-ce que fêtait ton père avec ses amis ? - Moi je le sais, mais vous ne devez le dire à personne. Aujourd'hui, c'est le premier mai, la fête du travail. Ils le faisaient chaque année quand ils étaient en France, mais ici en Italie, c'est interdit. Je ne sais pas pourquoi c'est interdit.