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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mineur comme son père avant lui dans les mines de salpêtre du Chili, Hernan Rivera Letelier a appris à lire et à écrire en suivant des cours du soir. En 1988, alors presque quadragénaire, il s'est mis à écrire des poèmes, puis des romans, qui, bientôt remarqués, en ont fait une figure de la littérature chilienne. Ses livres font apparaître son double, Eleazar Luna, que l'on retrouve ici, adolescent plein de rêves et d'espoirs d'évasion, sur l'austère fond d'une éphémère bourgade minière, perdue en plein désert d'Atacama.


En ces lieux arides et reculés, parmi les plus hostiles de la planète, la vie ne s'accroche en îlots provisoires que le temps de l'extraction du nitrate. La pampa chilienne en recèle les plus grands gisements existants. Quand un site est épuisé, la Compagnie démonte les baraquements et la petite agglomération minière part s'installer plus loin, entraînant sa population ouvrière dans une nouvelle installation temporaire. Les conditions de travail sont rudes, tout particulièrement pour les poseurs de rail, réputés de vraies bêtes indomptables, dures à la tâche, immunisées contre la peur par leur résistance à l'alcool. C'est parmi ces brutes épaisses qu'Eleazar, le narrateur, doit faire ses preuves, puis, quand tous sont anéantis de fatigue, trouver encore l'énergie nécessaire à ses cours du soir. le jeune homme inculte découvre dans les livres le plaisir de la connaissance, puis, bientôt, le pouvoir créatif des mots : une révélation pour cet humble qui n'a jusqu'ici connu qu'un monde brutal et dépourvu de beauté.


Mais Eleazar n'est pas le seul à aspirer à une vie meilleure. Son ami Rosario Fierro, désinvolte bourreau des coeurs au physique avantageux, compte sur son entraînement acharné de boxeur novice pour se faire un nom. « L'un représentant la force et l'autre la jugeote », tous deux se retrouvent rivaux dans la conquête de Leda, la fille de la patronne de leur pension, elle-même tout à ses rêves d'émancipation, fondés sur sa naïve confiance en sa beauté. A l'occasion de la Fête du Printemps et de l'organisation par la Compagnie de trois concours - poésie, boxe et beauté -, les trois jeunes gens, pour leur heur ou malheur, vont confronter leurs rêves à la réalité. Les espoirs d'une vie mènent parfois au meilleur comme au pire…


De son expérience, l'auteur a tiré un roman d'une frappante humilité, qui interroge sur les choix et les chances des uns et des autres dans la course de l'existence. Partis du même point avec chacun ses rêves et ses atouts, les trois personnages de cette sorte de fable, tantôt drôle, tantôt dramatique, ne parviendront pas tous à la destination espérée. Lui qui, au soir de sa vie, mesure le chemin parcouru, s'en souvient avec une émouvante modestie.

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Il était une fois, dans le désert d'Atacama au Chili, une mine de salpêtre parmi tant d'autres, et le village né autour d'elle.
Il était une fois, dans cet espace infini et implacable (à la « solitude pachydermique »), Eleazar, un jeune ouvrier qui travaille le jour à la mine, suit des cours le soir et entretemps lit et écrit de la poésie.
Il était une fois, dans ce village étriqué, Leda, une belle jeune femme, candidate à l'élection de la Reine du Printemps et sensible à la poésie d'Eleazar, et dont celui-ci tombe raide amoureux.
Il était une fois, au milieu de cette idylle potentielle, l'arrivée de Rosario Fierro, autre jeune ouvrier et fameux boxeur, fameux macho aussi, mais qui pourtant ne laisse aucune femme indifférente, même pas Leda.
Deux hommes, la sensibilité et la délicatesse de l'un, la force et l'arrogance de l'autre, une femme, l'amour : les ingrédients du drame sont réunis.

Quel plaisir de retrouver la fluidité de la plume et le talent de conteur d'Hernán Rivera Letelier !
Comme souvent, il situe son roman dans le désert lunaire et hostile de l'Atacama, où le travail dans les mines de salpêtre est des plus harassants et abrutissants. L'auteur n'a pas son pareil pour créer des personnages attachants et les faire évoluer ici dans une histoire un brin burlesque mais surtout dramatique.
Par ailleurs, on peut penser sans grand risque de se tromper, que ce roman est autobiographique, Eleazar étant le double littéraire de l'auteur. Il (Eleazar ou l'auteur) explique d'ailleurs dans un « épilogue dispensable », comment lui qui jusque là n'avait juré que par la poésie, a su qu'il écrirait un jour un roman sur l'Atacama et les humains y vivent. Depuis cette « révélation biblique », il en a même écrit plusieurs, et il faudrait être bien chagrin pour s'en plaindre.
Un court roman mais un petit bijou de lecture, avec en prime un hommage à la littérature et la poésie.

En partenariat avec les Editions Métailié.
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C'est dans le désert d'Atacama qu'Hernán Rivera Letelier nous emmène pour nous présenter Eleazar l'autodidacte, Rosario Fierro le boxeur et la séduisante Leda la reine du printemps.
C3 personnages vont se retrouver autour d'un événement festif à savoir la fête du printemps qui est l'occasion d'organiser trois concours et vous vous en doutez ces concours sont celui de la poésie de la beauté et de la boxe.
Ce roman fait penser à un conte, nous avons notre princesse Léda, jeune femme, serveuse qui fait fantasmer tous les hommes . Eleazar, notre poète va tomber sous son charme, sa poésie sa délicatesse son comportement respectueux va être en concurrence avec le côte plus cru de Rosario Fierro qui lui est bien plus entreprenant.
Leda oscille, hésite et fera son choix.
Le thème peut paraître peu original mais c'est sans compter sur le style de Hernán Rivera Letelier qui nous enchante.
"L'épilogue dispensable" est indispensable pour clôturer avec beauté cette lecture.
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La collection Suite hispano-américaine des éditions Métaillié est une véritable caverne d'Ali-Baba.
Hernan Rivera Letelier que je découvre avec ce titre L'autodidacte, le boxeur et le reine du printemps nous emmène dans le désert d'Atacama dans l'une des dernières mines de Salpêtre de la Compagnie ...

La vie y est difficile, le travail harassant mais ni Eleazar Luna ni Rosario Fierro n'ont le choix . Eleazar plongé dans les livres et la poésie, fou amoureux de la belle Leda, est trop timide pour lui avouer son amour. Rosario ne rêve que de boxe, de gloire et de notoriété, et si il s'intéresse à Léda c'est juste pour inscrire à son tableau de chasse. celle dont ils rêvent tous.

Hernan Rivera Letelier se fait conteur et sous nos yeux émerveillés nous voyons apparaitre ces personnages aussi incroyables les uns que les autres, le désert , les fleurs qui s'épanouissent et meurent en 24h, la fête du printemps avec le concours de beauté, les combats de boxe , le bal , de quoi redonner le sourire .

Tout ceci Hernan Rivera Letelier l'a vécu dans sa jeunesse, l'autodidacte lui ressemble beaucoup lui qui n'a commencé ses études secondaires qu'à vingt ans une fois la mine désaffectée.

Un roman aussi court que lumineux que j'ai pris un immense plaisir à lire , je suis sure qu'il en sera de même pour vous
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Comme son titre l'indique, ce roman nous invite à découvrir :
Un autodidacte en la personne d'Elezar, le narrateur. Employé dans une mine de salpêtre, il se passionne pour la littérature et la poésie.
Un boxeur, Rosario Fierro, jeune bellâtre, sûr de son charme auprès de la gent féminine.
Une belle jeune fille Leda récemment élue Reine du printemps a la tête dans ses rêves.
Entre eux trois se crée une alchimie drôle et sensible, émouvante. Chacun est bien dans son rôle.
Le désert d'Atacama qui les entoure est un décor austère, leur vie à tous est rude, le rêve que chacun porte en lui, lui permet de s'évader.
L'écriture est belle précise quasiment photographique bien souvent.
Tout est dit en peu de pages.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a permis de découvrir un livre de littérature chilienne.
Je remercie les Editions Métailié et NetGalley pour ce partenariat.
#LAutodidacteleboxeuretlareineduprintemps #NetGalleyFrance
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🌸Chronique🌸

Parce que le temps hésite entre un jour mousseux et vineux. Parce que le duende ne veut pas rester avec moi. Parce que le désert de l'Atacama n'a pas encore fait son spectacle floral. J'attends. J'ai le coeur comme Leda, ouvert et espérant…Et j'attends, des jours meilleurs, de la poésie et l'éclosion…

L'amour frappe comme un uppercut, ou monte comme un poème, mais il va falloir faire des choix, avant que le vent de la pampa s'en charge…Pourtant la Reine du Printemps hésite et rêve d'ailleurs. Elle est coincée dans un lieu où les distractions, les opportunités et les mariages heureux sont faibles, alors elle rêve…

L'amour frappe trop violemment, ou se déploie comme une poésie, mais il va bien falloir aller parler à la belle, avant qu'un autre, plus audacieux, s'en empare. L'autodidacte rêve trop fort d'amour et de poésie. Coincé par sa timidité, son hésitation et son ambition, il laisse le vent de la pampa tourner et effacer ses rêves…
L'amour est un trophée, et n'a que faire des belles paroles, puisque seul, le geste compte. le boxeur frappe et fait le show et, qu'importe le vent de la pampa, il le combattra…Coincé dans les mines de salpêtre, son passé ombrageux et cet ennui permanent qui régit les lieux, aura-t-il encore la capacité de toucher ses rêves?
C'est une histoire d'attraction. La poésie veut y jouer sa plus belle partie, avec tous ces jeunes rêveur, mais l'atmosphère est tellement plombée dans ce désert aride et hostile, qu'elle a du mal à ouvrir ses ailes. Et pourtant, elle vient avec le duende, elle vient avec la seule floraison annuelle, elle vient dans le sourire d'une reine, elle est là, partout. A portée de mains, et c'est magnifique de la voir danser au milieu de ces turpitudes. de la sentir s'accrocher envers et contre tous, à cet amoureux des mots, le mener sur d'autres sentiers plus élevés. de la voir s'imprégner des désirs et des vicissitudes, de l'envie et des regrets, de la sueur et du sang. C'est une histoire d'attraction et d'un trio « métématiquement » attendrissant, mais écrite par un conteur exceptionnel et sensible, elle en devient aussi spectaculaire et rarrissime que le Desierto florido. Une beauté unique et sublime à aimer, passionnément🩷
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Ce très bref récit nous emmène dans une mine de salpêtre du désert d'Atacama au Chili. Trois protagonistes : le narrateur Eléazar ouvrier amoureux de poésie, son ami Rosario lui aussi ouvrier et avide de la gloire que pourrait lui apporter la boxe et Leda, fille de la logeuse d'Eléazar, d'une beauté exceptionnelle.

Le thème est classique : l'amoureux pur qui n'ose pas, le mauvais garçon qui ose tout et le belle jeune fille qui n'a pas tant que ça envie de rester pure. Pour autant le traitement qu'en fait l'auteur a beaucoup de charme et on s'y laisse prendre.

L'histoire est en partie autobiographique, mais quelle partie exactement ? le contexte sans nul doute qui est remarquablement dépeint.. L'auteur a été lui-même ouvrier dans les mines et a découvert en autodidacte l'écriture. Comme Eléazar, il composait des poèmes en cachette, de crainte des moqueries. J'ai lu sur le site "Actualitté" que le personnage de Rosario était inspiré de son frère. Pour autant son frère a connu un autre destin. le coeur du récit reste la rivalité amoureuse et ses conséquences, et la manière dont la vie, partant d'un point de départ semblable, conduit les uns et les autres vers des fins très différentes.
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Eleazar Luna est ouvrier dans une mine de salpêtre du désert d'Atacama. Les conditions de travail sont très difficiles, mais il est amoureux de la fille de sa logeuse, et il a bon espoir que ses sentiments soient partagés. Cependant, lorsqu'un jeune boxeur arrive dans la petite ville minière, la jeune fille n'a plus d'yeux que pour lui...

Comme dans Les fleurs noires de Santa Maria, Hernan Rivera Letelier raconte le quotidien de ces travailleurs du désert que son les mineurs. Lorsque la mine ferme, la ville disparait et il n'ont d'autre choix que de tout quitter pour trouver du travail ailleurs. Les longues journées de travail sous un soleil de plomb sont éreintantes, parfois l'eau n'est pas accessible. Les accidents sont fréquents. Dans cette vie de forçat les distractions sont peu nombreuses. le Tellier décrit de manière très vivante le quotidien de ces hommes. Il confirme ainsi, s'il en était besoin, qu'il fait partie des grandes voix de la littérature chilienne contemporaine.
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Aujourd'hui je vais évoquer L'autodidacte, le boxeur et la reine du printemps bref roman du chilien Hernan Rivera Letelier. C'est le premier livre de cet auteur que je découvre et il semble qu'une part autobiographique est glissée dans cette histoire.
Le protagoniste et narrateur s'appelle Eleazar Luna, il est ouvrier dans une mine de salpêtre chilienne dans le sublime et aride désert d'Atacama. le roman débute ainsi : « dans l'unique librairie du campement il y avait de tout sauf des livres. (...). A dix-neuf ans, je n'avais jamais eu un livre de poésie entre les mains ». le jeune ouvrier suit des cours du soir sur place et se passionne pour la lecture. Dans son environnement les livres ne sont pas légion ; les hommes sont plus attirés par la fête pour se soulager des fatigues du pénible labeur que par les bouquins. La poésie est une révélation et en secret Eleazar écrit des vers. Ce plaisir solitaire le comble, il adore lire et jouer avec les mots qu'il combine dans les poésies qu'il compose dans ses cahiers. Il s'amourache d'une jeune femme jolie, mais il est trop timide pour lui déclamer sa flamme. Il est ami d'un autre ouvrier qui se révèle un talentueux pugiliste. Les deux hommes vont devenir rivaux pour des raisons sentimentales et la fille va préférer le boxeur. Pourtant, dans ses conversations intimes et secrètes avec sa jumelle disparue elle loue la candeur, la sincérité et la douceur du poète en herbe. Mais son choix public est pour l'autre garçon tandis qu'elle se prépare à concourir pour un prix local.
L'autodidacte, le boxeur et la reine du printemps est un texte sensible qui évoque avec pudeur et réalisme la vie de ces ouvriers un peu désoeuvrés et qui met l'accent sur la puissance des mots et leur faculté émancipatrice. La structure du roman, avec l'alternance des points de vue, est classique mais bien adaptée à cette histoire d'amour inaccompli. Incontestablement ce roman est une ode à la lecture et à la littérature. Ce texte m'a fait penser à l'épatant le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda, compatriote de l'auteur.
Voilà, je vous ai donc parlé de L'autodidacte, le boxeur et la reine du printemps d'Hernan Rivera Letelier paru aux éditions Métailié.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Véritable pépite venue du Chili !

Dans le décor du désert de l'Atacama et des mines de salpêtre, l'histoire d'Eleazar, mineur travaillant dur, amoureux des livres et poète.
Il s'éprend de Leda, inscrite au concours de beauté organisé chaque année lorsque le désert se couvre de fleurs durant uniquement 24h00.
Mais cette idylle est perturbée par l'arrivée d'un boxeur qui fait tourner toutes les têtes.

Comment va évoluer ce triangle amoureux, perdu dans une petite ville au milieu de la pampa ?

Un court roman qui, sous forme quasi de fable, nous plonge dans un univers lointain, un ailleurs peuplé de personnages étonnants et attachants.

Un petit bijou de littérature, et un très bel hommage aux livres et à la poésie.
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