AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 36 notes
5
10 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un monstre qui dévore les adultes et enlève les enfants. Voila ce que découvre Jildas de retour des croisades. Ou est-ce le monstre dans son coeur, celui qui s'est installé lors de cette guerre ? Toute cette colère accumulée, toute cette folie qui cherche à s'échapper ? Et qui est cette femme, Marie de France, qui traverse le pays, recueille les contes qu'elle raconte ensuite à la veillée ? Qui ne semble avoir peur de rien, se conduit comme un homme, manie l'épée et semble avoir un entrainement de soldat. Beaucoup d'énigme pour un homme qui revient d'un long voyage...
Ce court roman aborde beaucoup la question de la guerre et de la religion. C'est le temps où le catholicisme veut s'imposer partout et veut faire disparaître le anciennes croyances (et l'islam, évidemment). En ce qui concerne la guerre, ce sont plutôt les conséquences de celle-ce, les changements qu'elle provoque dans la psyché et le comportement : Jildas a changé. Profondément et plus même qu'il ne l'imagine. Et il est laissé seul, sans personne pour lui parler et qui puisse essayer de l'aider... Et ce qui est plus surprenant, c'est la place des femmes. Surprenant, parce que rarement les auteurs hommes s'intéressent à ce que pensent, ressentent ou vivent les personnages féminins. A ce qui les transforme. Ou, drame, qu'une épouse ne puisse plus aimer tout à fait son mari mais sans qu'il n'y ait d'adultère ou un autre homme derrière tout ça. Bref qu'une femme (voire 2 !) ait une vie indépendante.
Et sinon, c'est aussi un très bel objet, dont les illustrations enrichissent le texte, sans en être simplement un écho.
Une très belle et bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Après mon gros coup de coeur pour Tout au milieu du monde, je ne pouvais que craquer pour la nouvelle collaboration des trois artistes. le titre, plus qu'intrigant, et la couverture avec cette étrange créature n'ont fait qu'attiser ma curiosité pour ce roman. C'est un récit court, prenant, qui se lit autant par l'image que par le texte. Un concept que j'adore !

Jildas rentre de croisade : il retrouve sa femme, son château, son peuple, mais quelque chose a changé en lui. Ce qui devait être une campagne victorieuse ne fut qu'un échec. Là où la nouvelle religion devait apporter la paix, il n'a vu que violence et mort. La vie reprend cependant. Une étrange femme se présente à lui comme Marie de France et traîne partout sur son territoire, à enquêter sur d'horribles meurtres. Perpétrés par un loup ? Cela reste à démontrer…

Les vieilles croyances ont la vie dure chez les paysans. Alors qu'il a risqué sa vie pour chasser les hérétiques des territoires sacrées, Jildas ne peut tolérer que les anciens rites et cultes sévissent encore sur ses propres terres. Il part en chasse seul, ivre d'alcool, de colère et de rancoeur contre ces gens qui amènent avec eux l'esprit du malin… Va-t-il cependant réussir à venir à bout de ses propres démons ?

Le cadre du récit est très intéressant : on découvre la vie au moyen-âge, à la cour, mais aussi dans le village. On y explore aussi les ambiguïtés entre la nouvelle religion monothéiste imposée, et les croyances païennes transmises de génération en génération. La place de la femme est aussi étudiée : au travers de Clervie, l'épouse de Jildas qui s'était accoutumée à vivre seule et sans nouvelles, voire à diriger sans lui, mais aussi par Marie, conteuse hors pair, au port masculin, mais qui a du mal à se faire respecter parmi les hommes.

Comme le précédent, ce livre est en bichromie. C'est cependant cette fois en jaune et noir que l'illustrateur nous surprend. C'était très chouette pour la plupart des tableaux, mais le texte était parfois un peu compliqué à lire quand le fond était blanc et les mots jaunes. Les textures des illustrations ont aussi évolué : il y a parfois des paquets de peinture qui donnent du relief et donnent corps à la bête qui hante les pages.

L'art s'adapte à l'époque représentée : en plein moyen-âge, entre les croisades et les anciennes croyances. J'ai trouvé les dessins magnifiques. J'ai aussi beaucoup aimé le fait que des passages entiers n'étaient que des images, n'étaient pas supportés par du texte. Je pense notamment au conte raconté par Marie de France ou encore aux visions des croisades de Jildas.

Je ne suis par contre pas sûre d'avoir complètement bien saisi la fin (mais je ne peux pas en parler sans spoiler, donc voilà :p ).

Une histoire entre texte et illustrations, en bichromie jaune et noir. Des dessins magnifiques, plus texturés, qui parlent souvent par eux-mêmes. Un récit entre nouvelle religion et anciennes croyances, hanté par les souvenirs douloureux des croisades. Un roman graphique court, mais intense.
Lien : https://livraisonslitteraire..
Commenter  J’apprécie          70
En 2017, Melchior Ascaride, Mathieu Rivero et Julien Bétan avaient été les auteurs de Tout au milieu du monde publié chez Les moutons électriques. le livre remporta le prix spécial du jury des Imaginales en 2018. Fort de ce succès, le trio a récidivé pour nous offrir Ce qui vient la nuit, écrit sur le même principe: une novella avec des illustrations imbriquées.
Le livre est réalisé entièrement en bichromie jaune et noir, reprenant ainsi le même principe que le précédent ouvrage du trio. Cette fois, le récit se situe au moyen âge au coeur de la Bretagne. Jildas, un chevalier parti aux croisades, est de retour sur ses terres dans son village en Bretagne. le pays qu'il retrouve n'est plus tout à fait le même et il va découvrir que les légendes anciennes y sont toujours vivaces. Quand des meurtres étranges se produisent, il va découvrir des légendes liées aux loups qui prennent forme d'homme. Il sera aidé dans sa quête de vérité par Marie de France, une poétesse qui connait beaucoup de choses sur le folklore breton.
Ce qui vient la nuit est ainsi à nouveau une réussite pour le trio formé par Melchior Ascaride, Mathieu Rivero et Julien Bétan. Les graphismes complètent très bien le texte, amplifiant l'angoisse qui se dégage de l'histoire. L'objet livre est superbe tout en noir et jaune. Les mots et les illustrations s'entremêlent pour former une histoire terrifiante et une lecture des plus agréables.
Chronique plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          50
Ce qui vient la nuit est un très beau roman graphique. Les illustrations de Melchior Ascaride viennent enrichir le texte qui revisite la légende du bisclavret pour donner un roman sombre et mélancolique.

Jildas, seigneur d'un bourg breton, revient de croisade. Il est allé guerroyé en Orient et en revient épuisé, traumatisé. Il rencontre alors une certaine Marie, une femme un peu guerrière mais aussi un peu sorcière. Elle va de ville en ville pour récolter les légendes et les raconter à sa manière. Marie met en garde Jildas: les bisclavrets semblent être de retour. Ils ont déjà fait plusieurs victimes. Jildas se lance alors à leur poursuite…

Avec intelligence, les auteurs de ce roman revisitent la véritable histoire littéraire pour nous servir un récit passionnant. Ils empruntent au XIIème siècle le personnage véritable de Marie de France qui écrivait des lais (des poèmes). le plus connu est le lai du bisclaveret qui raconte la métamorphose d'un homme en loup. Jildas croise ainsi cette fameuse Marie et va enquêter sur les agissements d'un loup-garou qui sème la terreur derrière lui.

C'est passionnant, envoûtant. Les auteurs renouent complètement avec les légendes de la matière de Bretagne dans ce très court roman. Les illustrations ne sont pas seulement là pour embellir le texte mais elles l'enrichissent également. En effet, certains passages sont racontés grâce au dessin et se passent de mots. Et que dire de cette couleur jaune, solaire, onirique, triomphante sur la page!

Si vous aimez les légendes, je ne peux que vous conseiller ce magnifique ouvrage qui puise dans les racines de la littérature, offrant au lecteur un récit authentique et pur.
Lien : https://carolivre.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
La fine équipe qui avait proposé un superbe roman graphique avec Tout au milieu du monde revient cette fois-ci une fable de fantasy teintée de folklore breton pour notre plus grand plaisir.

Cette fois-ci, le trio nous embarque dans les aventures d'un chevalier, Jildas, qui rentre de croisade et qui retrouve son village, rongé par un mal inconnu de plus en plus présent. L'arrivée inopinée de la jeune Marie de France dans le village ne sera pas sans conséquences. Sans compter sur les nombreux récits étranges qu'elle récolte au fil de ses voyages.

Commence alors une enquête médiévale pour retrouver la source du malheur dans le village, à la recherche d'être « maléfiques » capable de se transformer en loups. Pour ce faire, Jildas n'hésitera pas à rendre visite aux tribus païennes qui vivent aux alentours de ses terres, près d'une forêt maudite, pour le plus grand malheur de tous.

Ce qui vient la nuit propose une fable assez sombre, en bichromie jaune et noir, cette fois-ci. L'alternance entre le texte et les illustrations est toujours aussi bien maitrisé et donne un plus à cette histoire déjà géniale. C'est un texte court mais impactant, sublimé par les illustrations de Melchior Ascaride. Vraiment un bel objet livre à posséder !

Cette petite collection de romans graphiques vaut vraiment le détour pour la qualité du travail et des textes et illustrations. Il me tarde de découvrir Désolation du même trio qui, si j'ai bien compris, se situe dans un univers de fantasy.
Lien : https://reveuseeveilleeblog...
Commenter  J’apprécie          20
Un conte horrifique basé sur le folklore breton mettant en lumière la nature humaine et ses travers.
Ce roman graphique, d'une centaine de pages, se dévore d'une traite. Dommage que certaines illustrations soient coupées à cause du format du livre.
Commenter  J’apprécie          10
Commenter  J’apprécie          00
Deuxième collaboration pour Mathieu Rivero, Julien Bétan et Melchior Ascaride. Si dans Tout au milieu du monde, la dominante était rouge, ici on est dans le jaune. Toutefois, le principe reste le même : un texte illustré, où parfois les images prennent le relai du récit. Sans vouloir comparer absolument, j'ai préféré celui-ci, car je l'ai trouvé plus clair - je dois bien avouer que je n'avais absolument pas compris la fin de Tout au milieu du monde. Celui-ci a une fin moins obscur !
J'ai aimé cette histoire, qui renouvelle gentiment le mythe de l'homme loup. C'est joliment amené, prenant, et même haletant. Les illustrations donnent une force supplémentaire au récit.
Par contre petit bémol pour le texte écrit en jaune (heureusement assez rare) : c'était illisible pour moi !
Bref, un bon moment de lecture et un ouvrage original, d'une créativité rare. Espérons que le trio ne s'arrêtera pas là !
Commenter  J’apprécie          00
Récit médiéval et folklore breton se mêlent dans ce récit unique par sa forme et son contenu. Une fable illustrée à destination des adultes. Terrifiantes ombres sylvestres, froideurs moites des sous-bois, lumineuses psychés médiévales, se révèle ici la Bretagne des racines et des superstitions.
Ce livre m'a saisi par sa poésie, sa beauté, sa langue. Il ne se raconte pas. Il faut oser soulever sa couverture pour se laisser emporter dans ses furieuses profondeurs et en revenir sauf.
Commenter  J’apprécie          00
Avec Ce qui vient la nuit, Julien Bétan, Mathieu Rivero et Melchior Ascaride créent un récit dont la narration tient autant par le texte que par l'illustration dans une Bretagne médiévale du 12ème siècle, après la Deuxième Croisade.
Jildas, un ancien croisé marqué par ce qu'il a vécu à Lisbonne et en Orient, va devoir affronter les versipelles, une tribu de loups-garous meurtrière, mais également se confronter à sa propre monstruosité, que lui renvoient sa femme Clervie et la poétesse Marie de France.
Les trois auteurs s'intéressent ainsi à la manière dont la violence et la guerre peuvent rendre l'humanité monstrueuse, tout en jouant avec la figure du loup-garou, qui devient une créature impie, plus placée sous le signe de divinités tentaculaires que sous celui de la pleine lune d'ailleurs !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1560 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}