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EAN : 9782361833565
144 pages
Les Moutons Electriques (06/04/2017)
3.9/5   46 notes
Résumé :
Un village prospère dont la relique sacrée pourrit. Un chamane vieillissant, qui n’attend plus ni visions ni voyages. Un espoir de sauver son peuple de la malédiction ; un ossuaire mythique, où vont mourir les géants. Pour le trouver, de bien étranges sentiers, à la lisière de la magie et du rêve.

Fable atemporelle, fantasy protohistorique, hommage à l’âge d’or du récit fantastique, Tout au milieu du monde est un peu de tout ça, et bien plus encore :... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a quelques mois sortait chez Les Moutons Électriques un petit ovni littéraire, fruit de la collaboration entre deux auteurs, Julin Bétan et Mathieu Rivero, et un illustrateur, Melchior Ascaride (également directeur artistique de la maison d'édition). Composé d'une centaine de pages, l'ouvrage est certes court mais séduit par l'originalité de son fond aussi bien que de sa forme. Dans un univers à l'ambiance protohistorique, le lecteur fait la connaissance d'Amouko, le chamane de la tribu des Yervara qui rencontrent depuis quelque temps des problèmes de plus en plus alarmants venant menacer leurs moyens de subsistances. Pour le vieil homme, la cause de tous ces malheurs est évidente : le village a besoin d'une nouvelle relique qui favorisera le retour de la fertilité. Seulement pour la trouver, il faudra se rendre dans un lieu mythique fort éloigné des terres habituellement arpentées par la tribu. Ils sont trois à prendre la route : le chamane, son apprenti Ushang, et enfin une jeune chasseresse du village, Soha. Mais la route est longue jusqu'au ossuaire des géants et les trois aventuriers vont tomber sur bien des obstacles... Les trois auteurs nous livrent ici une belle fable, cruelle mais chargée de significations, et qui prend parfois des aspects de mythe fondateur. L'ouvrage baigne dans une ambiance très particulière due à l'influence en terme de décor et d'ambiance de la période préhistorique, mais aussi à l'importance accordée au rêve et au monde des esprits. le récit alterne ainsi entre passages purement oniriques, suscitant bien souvent l'émerveillement du lecteur, et scènes d'action plus dynamiques (voire même carrément épiques) au cours desquelles les personnages se retrouvent confrontés à de terribles créatures venant entraver leur avancée.

Le charme de ce petit roman graphique tient aussi et surtout à la façon dont se mêlent ici le texte et les images, car si la collaboration entre un auteur et un illustrateur n'est effectivement pas si rare, celle-ci se limite malgré tout souvent à une « simple » alternance entre dessin et récit. Or c'est tout l'inverse qui se produit dans « Tout au milieu du monde » où les deux supports se mélangeant allègrement tout au long de l'ouvrage, le texte venant par exemple s'enrouler autour du dessin tandis que celui-ci change constamment de place et de taille. Il arrive même à plusieurs reprises que le texte s'efface complètement au profit du dessin comme c'est le cas dans les vingt dernières pages où Melchior Ascaride se retrouve seul aux commandes pour nous raconter la fin de l'histoire d'Amouko et de ses compagnons. On a donc affaire à une mise en page tout sauf figée ce qui donne à l'ensemble un côté très dynamique auquel le lecteur ne peut qu'être sensible. Les couleurs qui dominent dans l'ouvrage sont exactement les mêmes que celles présentent sur la couverture : le rouge, le noir et le blanc. Les personnages ne nous apparaissent ainsi que sous forme de silhouettes sombres qui se détachent d'un fond blanc ou rouge, un peu à la manière d'un théâtre d'ombre (cet aspect m'a personnellement aussitôt fait pensé au travail réalisé par Michel Ocelot sur le très beau film d'animation « Princes et princesses »). Melchior Ascaride opte comme souvent dans ses couvertures pour un style très épuré qui permet au lecteur de saisir immédiatement l'essentiel de l'action sans pour autant jamais réduire l'intensité émotionnelle de la scène. le texte est lui aussi très agréable à lire, à la fois soigné et fluide, et contribue à donner à cet univers cette ambiance onirique si singulière.

Pari osé mais réussi pour Julien Bétan, Mathieu Rivero et Melchior Ascaride qui signent avec « Tout au milieu du monde » un roman graphique atypique dans lequel l'image et le texte cohabitent en toute harmonie pour donner vie à une fable étonnante et originale. A découvrir !
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Un roman graphique et une quête initiatique

Tout au Milieu du Monde est une expérience de lecture étonnante et fantasmagorique.

Le roman est entièrement en bichromie rouge - noir, pour un rendu hors-normes et une immersion dans un monde d'onirisme, de rêve, de désir, mais aussi de violence.
Les illustrations de Melchior Ascaride sont en grande partie inspirées de l'art pariétal mais pas seulement. L'art pariétal désigne l'ensemble des oeuvres d'art au sens large réalisées par l'Homme sur des parois de grottes (A contrario l'art dit rupestre se trouve sur de la roche à l'air libre).
Les illustrations et les textes se fondent les uns dans les autres, s'unissant, se mélangeant pour raconter cette formidable quête qui va entraîner bien loin de chez eux le chamane Amouko, son disciple Ushang et la guerrière Soha.
Le livre objet est très beau et rappelle le Dévoreur de Stefan Platteau. Toutefois, ici les illustrations sont le récit. Les mots, les couleurs, les formes, tout est intimement imbriqué pour créer une légende et un univers original.

Les mots forgent les images, tandis que les images cisèlent les mots.

L'intrigue de Tout au Milieu du Monde prend son point de départ dans un petit village côtier où se trouve une relique sacrée quelque peu improbable : une dent géante. le problème, c'est que ce talisman qui apportait sa prospérité et son abondance au village est en train de décliner. Ah ! le problème des caries !
Acculé devant les dégâts de cette malédiction, le chaman du village n'a pas d'autre choix que de remplacer la dent et organise un voyage. Il sera accompagné de son apprenti et d'une guerrière pour les protéger.
Le périple, non exempt de dangers, va très vite se transformer en quête initiatique. Choisir les bons chemins se révèlera crucial, tant sur le plan physique que moral.

Au niveau du contexte, nous avons assez peu d'éléménts : un village côtier, une sorte de savane qui l'entoure, puis une forêt qui débouche sur une falaise. Falaise qui fait figure de rempart au mystérieux cimetière que doivent atteindre nos trois héros.
Après coup, le lieu m'a fait penser au cimetière des éléphants dans le Roi Lion, même si dans Tout au Milieu du Monde, il s'agit de géants.

Ok, ok, on s'éloigne du propos, je vois ce que vous voulez dire !
Cependant, le manque de repères spatio-temporels ne gène ni la lecture ni la compréhension du récit. Mathieu, Julien et Melchior nous entraînent dans un voyage où le lecteur se retrouve à observer en contre-plongée, un rêve, l'intercession entre l'humanité et les esprits de la nature.

Le rôle du chamane est aussi de relier le monde des morts, l'au-delà, à celui des vivants par une série de transformations personnelles, parfois par l'emploi de substances psychotropes. le chamane est très souvent guidé par un confrère plus ancien (Posma), selon une relation Maître-Disciple. Une sorte de boussole mystique !

Le roman est assez court et le déroulement des évènements plutôt rapide. On enchaîne des phases d'actions et des phases de rêves tour à tour, ce qui permet d'apporter une dynamique originale et rythmée au récit. Les personnages sont assez peu développés, on va droit au but : remplacer le plus rapidement possible la dent géante. Pourtant, leurs intéractions et leurs choix les rendent très complexes et j'ai parfois été étonnée par certains chemins empruntés. L'âme humaine est vraiment pleine de surprises, bonnes et mauvaises. Amouko et Ushang étant les deux faces d'une même pièce. La lutte du bien et du mal.
L'écriture est fluide et agréable, s'entremêlant avec brio aux illustrations - où est-ce l'inverse ?

Et vous ? Êtes-vous prêt à plonger Tout au Milieu du Monde ?!

(Chronique suivie d'une interview à retrouver sur mon site. :) )
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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Oeuvre de fantasy où l'art pariétal côtoie chamanisme et aventure mythique, on s'évade dans la préhistoire et l'humanisme où les croyances et les rites initiatiques sont magnifiés et interprétés par les illustrations sublimes et intemporelles de Melchior Ascaride .

Un conte mystique, une quête initiatique, une aventure de fantasy sur fond de préhistoire ? Tout au milieu du monde est un peu de tout ça, un roman court, concis et efficace, qui prend racine dans ce que l'homme a de plus trivial.

La dent pourrit, mais Amouko sait d'où elle provient. Posma lui a parlé de la plaine des ossements, là où les géants sont allés mourir en silence. Là où il a trouvé ce crâne titanesque, parmi les carcasses blanchies. p.15

Un objet de culte qui apporte prospérité, abondance et fertilité au village des Yeravas, peuplade d'hommes et de femmes d'un ancien passé, que le chamane Amouko vénère à travers ses rites, ses chants, et ses sacrifices. Aujourd'hui pourtant, la relique est malade, contaminée par une pourriture qui ne cesse de s'étendre malgré les sacrifices plus nombreux, plus violents, plus sanglants. le Chaman est inquiet, ce n'est pas un bon présage pour le village, qui accueille depuis peu la naissance de monstruosités, l'objet de culte doit être remplacé. Pour cela, il doit se rendre dans la vallée des os des colosses, c'est accompagné de son disciple Ushang et de la chasseresse Soha qu'Amouko se lance dans cette quête, orienté par les visions de Posma et de l'araignée blanche.

Esprits malins, mysticisme, croyances profondes et naturelles, chamanisme, peuple et village ayant foi en leur chaman, fécondité, fertilité, prospérité sont autant de notions évoquées au travers de cette histoire de fantasy pur pour alimenter des sujets plus actuels ; religion, relation filiale, transmission de la connaissance, ouverture d'esprit, cycle et changement climatique peut-être. On y trouve tous les ingrédients du genre fantasy, des personnages forts et marqués, dont les portraits sont dressés avec une empathie certaine et une individualité propre, Amouko, le chaman, est extraordinaire par sa force, ses convictions et son expériences spirituelle, il est cependant vieux, fatigué et inquiet de son devenir, Ushang, l'apprenti chaman, est moins vindicatif mais plus posé, calme et réfléchi, avec une soif profonde de connaissance et une envie de bien faire, Soha est la guerrière, forte, sûre d'elle et protectrice, un très beau personnage. Mais on a aussi une aventure épique au coeur de paysages accidentés où rôdent des créatures malfaisantes et surtout une quête, un objectif pour sauver des êtres innocents.

le soleil, encore bas dans le ciel pâle, écrase déjà le paysage d'une lumière intense, trop blanche pour la saison. Sur les flots calmes ondulent des reflets aveuglants, l'atmosphère s'alourdit d'étouffants effluves. L'air salé, l'odeur chaude de la terre rouge, le parfum ambré de la résine ne parviennent toutefois à couvrir la pestilence émanant de la bête. p.7

Les auteurs, Julien Betan et Mathieu Rivero, se sont lancés dans un style poétique et imagé, c'est magnifiquement bien écrit, les mots sont choisis avec soin et usés à bon escient, dès les premières lignes, le lecteur sera emporté et complètement immergé dans cette oeuvre atypique, originale et très réussie. Mais cela n'aurait certainement pas eu la même saveur sans le graphisme introduit ici. Savamment mélangé et trônant même au coeur du texte, l'écriture vient se greffer subtilement aux illustrations pour former un tout indissociable, belle idée !

Inspiré de l'art pariétal, Melchior Ascaride propose un visuel simple mais terriblement expressif ! Jouant sur la trichromie du noir, du blanc et du rouge, usant du symbolisme qui leur est associé, le noir pour la malédiction, l'ombre et le malheur, le blanc sur la luminescence, l'espoir et la pureté, le rouge pour le sang, la violence, les heurts et les épreuves que les personnages doivent traverser. C'est très efficace et les illustrations font partie intégrante de l'histoire, sans elles, elle n'est plus. Jusqu'à prendre le filon principal en fin de parcours, le lecteur aura alors tout son regard personnel pour interpréter le dénouement illustré uniquement des oeuvres d'art de l'illustrateur.

Je comprends tes hésitations, mais il faut parfois se décider à agir. Ushang est un bon garçon – comme peuvent l'être les garçons de son âge – mais il est courageux. Amouko vieillit, il a peur de perdre son pouvoir ; il ne lui laisse pour l'instant que la place de béquille. Soha, quand tous les cycles des temps coïncident, vient celui du changement. p.29

En bref, un roman original et captivant, un bel ouvrage qui mêle habilement écriture soignée et imagée et graphisme hors du temps expressif pour conter une fable chamanique passionnante.


Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman graphique, un peu OVNI littéraire, qui offre une histoire qui, certes, parait classique dans les grandes lignes, mais qui arrive à trouver sa propre voix. La plume des auteurs, Julien Bétan et Mathieu Rivero, y joue déjà un grand rôle, proposant un style soignée et envoûtant qui offre au récit une certaine poésie qui fait qu'on se laisse porter par les aventures des protagonistes. L'univers construit, ne manque pas de se révéler attrayant, proposant une Fantasy protohistorique offrant une certaine richesse en jouant sur ce qui est présenté mais aussi sur les non-dits, tout en offrant quelques réflexions intéressantes. Mais surtout ce qui le rend encore plus dense c'est le travail graphique qui vient clairement cohabiter avec le texte. Illustré par Melchior Ascaride, proposant un travail épuré, il se révèle franchement réussi et marquant. C'est cette cohésion entre l'aspect graphique et le récit qui rende l'objet très réussi. Alors après je regretterai tout de même un certain manque de profondeur dans les personnages ainsi qu'un sentiment de trop peu une fois la dernière page tournée, mais au final rien de trop bloquant tant l'ensemble a réussi à me captiver.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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J'ai d'abord été attirée par la couverture de ce livre, je l'ai feuilleté, et à partir de cet instant, je n'avais plus qu'une idée en tête : le lire au plus vite ! En effet, cet objet-livre n'est pas commun. le texte s'allie sur tout l'ouvrage à des illustrations en bichromie rouge-noir, représentations s'inspirant de l'art pariétal protohistorique. L'ambiance que cet ouvrage dégage est mystique, promettant un voyage initiatique au coeur des anciennes croyances.

Amouko est chamane dans un village prospère. Depuis quelque temps cependant, la relique qui donne à l'endroit sa fertilité et sa richesse pourrit. Amouko a beau lui offrir des sacrifices lors de rituels sacrés, rien n'y fait. Il va donc devoir la remplacer avant que son peuple et leurs terres ne se meurent. Il va emmener dans sa quête son disciple, le jeune Ushang, et une guerrière du village, Soha. Ensemble, ils commencent un voyage vers la plaine des ossements, où ils espèrent trouver une nouvelle relique. Un périple physique et mental qui leur permettra peut-être de sauver les leurs…ou de les mener à leur perte.

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui nous fait découvrir une société protohistorique : on explore leurs habitudes de vie, leurs croyances, le fonctionnement et la hiérarchie d'un village, bref, tout ce qui fait le quotidien à cette époque. Les trois protagonistes font partie de trois « factions » différentes. Amouko est le chamane, l'autorité spirituelle, la personne vers qui les gens se tournent pour trouver des solutions quand il y a un problème. Ushang, même s'il est également chamane, n'est qu'un apprenti. Il fait partie des jeunes du village, il doit encore tout apprendre et ne se sent pas prêt à prendre la relève et à embrasser sa carrière de guide spirituel. Shoa est quant à elle une habitante du village. Guerrière, chasseuse, cueilleuse, artisane, elle semble capable de tout faire des tâches du quotidien.

Leur quête est essentielle à la survie de leur entourage : sans une nouvelle relique, le village et ses alentours dépériront. le trio se rend vite compte en voyageant qu'ils ne sont pas les seuls touchés par le malheur et que l'enjeu de leur quête est bien plus important. le monde se meurt. Comment régler cette situation quand on est à peine trois?

J'ai adoré suivre l'évolution des personnages. Leur voyage n'est pas seulement une épreuve physique, mais également psychique, voire mystique. Ils vont tous apprendre à se surpasser pour le bien commun, mais aussi à explorer leurs limites. C'est surtout grâce au développement du don d'Ushang que le récit évolue. Il prend petit à petit de l'assurance, il se laisse guider par son instinct et s'ouvre à un nouveau monde de ressentis, un lien spécial avec le monde des esprits, qui l'aide à trouver ses marques dans un environnement inconnu et hostile. On ressent avec Amouko la fierté mêlée de jalousie pour son disciple. Et l'aura protectrice de Soha, qui veille comme une mère.

Les illustrations et le texte fonctionnent merveilleusement bien ensemble. Les mots se fondent dans les dessins, se plient aux formes qui les entourent. Parfois, quand des détails manquent au texte, l'illustration nous fournit l'information absente, et inversement. Les dessins fonctionnent en symbiose avec les mots : voir le dessin ne permet pas de comprendre tout ce qui se déroule et lire le texte ne veut pas dire voir tout ce que les auteurs ont voulus montrer. Les deux sont intrinsèquement liés.

Le texte, qui remplit les pages au début de l'ouvrage, se fait de plus en plus rare et finit par disparaître dans les dernières pages pour laisser place aux illustrations uniquement. J'ai beaucoup aimé cette façon de conclure l'histoire, déjà parce qu'elle laisse pas mal de place à l'interprétation, mais aussi parce que certains événements de la fin nous laissent sans voix et je trouve qu'avoir seulement les dessins retranscrit bien notre sentiment de lecteur à ce moment.

J'ai adoré ce petit livre, que ce soit pour l'histoire très originale, entre croyances anciennes et quête impossible, pour le trio de personnages atypiques, mais surtout pour la beauté du texte et de l'image. L'alliance des deux fonctionne magistralement bien et donne une expérience de lecture inédite et innovante !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je comprends tes hésitations, mais il faut parfois se décider à agir. Ushang est un bon garçon – comme peuvent l'être les garçons de son âge – mais il est courageux. Amouko vieillit, il a peur de perdre son pouvoir ; il ne lui laisse pour l'instant que la place de béquille. Soha, quand tous les cycles des temps coïncident, vient celui du changement. Et si l'Araignée céleste nous le permet, nous pourrons y trouver notre place.
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Il flotte dans la mer nocturne. Chaude. Une lueur de feu déclinant l'assaille, braise sous sa paupière. Crépuscule dans lequel une silhouette floue titube, s'appuie contre les montagnes pour ne pas trébucher. La lune vient s'opposer au soleil ; ne subsiste qu'un anneau de lumière rouge tandis que l'être tombe pour ne plus jamais se relever. La lumière se répand en lentes traînées, rougeoie encore un peu, agonise en grésillant, finit par s'éteindre.
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L'obscurité se strie de longues coulées blanches. Une par une, lentement, elles dessinent une ligne droite vers la terre, pluie drue que le temps fige en un imperceptible mouvement. Lorsqu'elles touchent le sol, une vive lueur orangée embrase l'océan et les plaines. A chaque impact, un colosse se lève, déployant sa silhouette massive contre l'horizon. La crête luminescente de l'un forme une sorte de diadème, un autre défroisse des ailes reptiliennes, un autre encore agite ses pattes, se frotte et se secoue pour se desquamer.
Les astres marchent sur terre, êtres démesurés, lents et maladroits. Les vibrations de leurs pas se diffusent dans les airs, ébranlent chacun des grains de matière qui composent Amouko.
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- Il est temps que tu apprennes. Que tu comprennes les autres tribus, la nôtre. Le tabou n'est pas un interdit.
- Que diront les esprits ?
- Tu pourras leur parler, s'ils le souhaitent. Nous n'avons aucune espèce d'importance pour eux. Nous ne sommes que des coquillages au fond de leur océan. Mieux vaut se soucier des colosses.
- Mais... Les colosses sont morts, non ?
- Je crois qu'ils dorment seulement. Qu'ils rêvent, au-delà du monde.
- Je me demande à quoi...
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La dent pourrit, mais Amouko sait d’où elle provient. Posma lui a parlé de la plaine des ossements, là où les géants sont allés mourir en silence. Là où il a trouvé ce crâne titanesque, parmi les carcasses blanchies. Empreints d’émotion, les mots sont restés gravés dans la mémoire du chamane : « Comme le centre d’un flocon de neige. Le milieu des choses, la face blanche de l’araignée dans le ciel nocturne. La terre semblait vibrer sous mes pieds, et je savais ce qui causait cette pulsation.
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Une rencontre au Dépôt Imaginaire (Lyon) autour de l'anthologie "Civilisations disparues" aux Editions Luciférines.
Avec Barbara Cordier, Victor Fleury et Mathieu Rivero.
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