AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 1121 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A mon goût, le livre vaut avant tout pour la description du stalinisme, système dont j'avais entendu parler, of course, mais dont je ne savais rien. L'auteur s'est basé sur des témoignages fiables, notamment ceux décrits dans 'L'Archipel du goulag", de Soljenitsyne. Cela fait froid dans le dos. le fil conducteur est l'enquête d'un agent des services secrets à la recherche d'un serial killer tueur d'enfants.
Le livre est passionnant de bout en bout, n'ayant pas besoin d'une surenchère de détails sur les crimes de l'assassin pour tenir le lecteur en haleine.
Pour moi, cet ouvrage a été une sorte de révélation. D'ailleurs, j'ai couru me procurer la suite : "Kolyma".
Commenter  J’apprécie          10
On suit l'histoire de Leo Demidov, agent du MGB (police secrète soviétique) qui va décider d'enquêter sur les meurtres de plus de 40 enfants dans tout le pays. Mais comme Staline, alors au pouvoir, a décrété que la criminalité est un problème uniquement occidental et capitaliste, qu'il n'y a pas de meurtre au paradis, toute personne susceptible de prétendre le contraire est considéré comme ayant des idées antisoviétiques, donc ennemi de l'Etat.
Sa femme Raïssa sera accusée d'espionnage, et refusant de la dénoncer, il sera « muté » de Moscou à Volsk, où il continuera malgré tout à mener son enquête.

Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui nous plonge dans la période soviétique en décrivant la difficulté de la vie, que ce soit la famine, la misère, et surtout la terreur de se faire dénoncer qui engendre la paranoïa.
N'importe qui peut être dénoncé, que ce soit parce qu'il a un comportement suspect ou simplement parce qu'un voisin ou ennemi désire se venger. le MGB terrorise, car chacun sait que si l'on est arrêté, on est forcément coupable, il n'y a pratiquement aucun moyen de prouver son innocence.

Les personnages sont très bien développés, notamment le tueur. Même si cela met un moment, l'auteur prend le temps de donner des informations petit à petit, la façon dont le passé de ce meurtrier a influencé sa vie adulte est très bien ficelée.
Chaque personnage a des traits de caractères qui lui sont propres et l'auteur a veillé à ce que chacun ait son histoire, assez détaillée.
Les liens tissés entre certains personnages sont donnés rapidement mais subtilement, de façon à ce qu'on ne les repère pas immédiatement, mais au moindre petit indice donné plus tard, on comprend immédiatement.

Tom Rob Smith décrit vraiment bien le sentiment de paranoïa : n'importe qui peut être espionné, et au moindre faux pas, au parcours inhabituel, on peut être dénoncé, que ce soit les adultes ou les enfants. La dictature de Staline est très bien représentée : les rares bons côtés (discipline et patriotisme) mais surtout les limites de sa politique et la terreur extrême : pour sauver leur vie, beaucoup dénonçaient au mieux des ennemis, au pire de parfaits innocents. le MGB et les milices, voulant arrêter les espions, ne se préoccupaient pas du fait d'arrêter des innocents : la sécurité de l'Etat était trop importante et aucune information ne devait être donnée aux autres pays.

L'intrigue principale est vraiment très bien travaillée, et le fait qu'elle soit coupée avec une sous-intrigue et cet énorme sentiment de paranoïa ne gêne pas du tout et permet même de se plonger dans le roman.



En conclusion, un très bon roman qui tient en haleine et qui nous plonge littéralement dans l'époque soviétique. Les personnages sont très bien exploités, il n'y en n'a pas un qui soit inutile, ils ont tous leur histoire et leurs secrets.
Sans parler de l'identité du tueur, et la raison de tous ces meurtres qu'il a commis… la fin du livre m'a complètement sciée.
Commenter  J’apprécie          40
Il a inventé le genre: polar soviétique. je recommande aussi la suite Kolyma et Agent 6
Commenter  J’apprécie          20
A dévorer et à relire après avoir vu le film
Commenter  J’apprécie          00
Nous sommes sous l'ère stalinienne dans les années 1950. Leo Demidov est un agent très prometteur des services secrets communistes. Héros de la Seconde Guerre mondiale, c'est un homme renommé que l'on admire. Jamais il n'a mis en doute les convictions communistes ni la manière dont le pouvoir pèse sur la population. Comme beaucoup de Russes, Leo pense qu'il faut passer par des méthodes parfois poussives (euphémisme) pour parvenir à créer une société où tout le monde peut bien vivre, sans classe sociale. Pour cela, il faut éradiquer les pratiques déviantes. Ou plutôt tenter de les éradiquer, et faire croire qu'elles n'existent plus. Les autorités sont donc bien embêtées lorsque le corps d'un enfant mort est retrouvé aux abords de Moscou. Tout porte à croire que c'est un meurtre, mais en URSS, les meurtriers n'existent plus. Les meurtriers vivent dans les pays capitalistes, pas chez les Communistes. Alors on fait taire les témoins, et on enterre l'affaire. Leo est lui aussi persuadé que c'est un accident, puisque les autorités le disent. C'est ainsi que commencent les aventures de Leo Demidov. A travers lui, nous découvrons la vie quotidienne en URSS. Au premier abord, il semble difficile de s'attacher à Leo. Il adhère complètement aux idées des autorités et ne se pose pas de question. Mais au fil de ses aventures, il évolue et porte un nouveau regard sur les choses qui l'entourent.

C'est ce que j'ai aimé dans cette trilogie. Chaque volume constitue une sorte de renaissance pour Leo. C'est un personnage idéaliste, qui pense réellement que la politique menée par Staline peut améliorer la société. Il n'y a pas de cynisme chez lui, il veut vraiment faire le bien autour de lui. C'est pourquoi je me suis attachée à ce personnage et que j'ai suivi ses aventures sans me lasser, dévorant les trois volumes à la suite. L'autre personnage important de cette trilogie est Raïssa Demidova, l'épouse de Leo. Femme forte et courageuse, elle est la victime collatérale des actions de Leo mais affronte les épreuves avec ténacité. Elle aussi évolue au cours des trois volumes et devient une parfaite illustration de l'adage : “ce qui ne te tue pas te rend plus fort”.

Les trois volumes offrent un bon dosage entre action et réflexion, entre aventures et psychologie des personnages. On apprend aussi beaucoup de choses sur la société russe, sur la manière dont la population subissait les politiques menées. Plus d'une fois j'ai été effrayée durant ma lecture, effrayée par ce que vivait la population. Et très vite dans le récit, je suis devenue comme ces personnes : je ne faisais confiance à aucun personnage (si ce n'est à Leo puisqu'on le suit et que l'on sait ce qu'il pense et fait) et les soupçonnais tous. On se rend compte alors à quel point c'était oppressant et invivable. On pouvait être dénoncé pour n'importe quelle raison par n'importe qui : un inconnu, un voisin, un ennemi, ses parents, son mari/sa femme, ses enfants...

On sent dans le récit que Tom Rob Smith a fait de nombreuses recherches, mais cela n'empêche pas les romans d'être très agréables à lire. C'est fluide, on suit l'histoire tout en apprenant des choses, on s'attache à Leo et à Raïssa tout en espérant qu'ils vont s'en sortir. Rien n'est jamais acquis, on s'attend toujours à ce quelque chose leur arrive, ce qui entretient un suspens qui vous pousse à tourner les pages jusqu'à la dernière.

Lien : http://vaguedelivres.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
Sous une histoire sordide de meurtres d'enfants dans les années 1950 en Russie et en Ukraine, on se plonge dans l'ambiance de suspicion de l'époque stalinienne. Entre voisins, entre collègues, et au sein même de la famille. La peur, l'instinct de survie et une "confiance qui va de pair avec la méfiance". L'histoire démarre au moment de la famine en Ukraine en 1933, et se termine avec ses conséquences directes 20 ans plus tard. Quelle était la valeur d'une vie humaine à cette époque ?
Commenter  J’apprécie          13
Tom Rob Smith nous fait vivre auprès de Léo et Raïssa sa femme dans une atmosphère lourde de délations, de peurs, de soupçons, de méfiances...
Nous sommes plongés dans la Russie des années 50 et nous arrivons, à travers ce livre, à nous imaginer le climat de tensions et de terreur qui y régnait. Ce livre reste cependant un roman, un thriller qui nous tient en haleine jusqu'au bout et même plus ... puisque nous sommes inévitablement curieux mais aussi soucieux de connaître la suite.
Merci pour ce moment de lecture intense.
Commenter  J’apprécie          171
Le crime a t-il sa place au paradis des travailleurs ? Sous Staline, le crime ne peut pas exister pour un agent du MGB, la police d'état chargée du contre espionnage. Seuls existent des errements dus à l'alcool et des déviances d'opposants politiques. Mais le crime de sang, particulièrement le crime en série, ne peut pas exister.
Or pourtant durant l'hiver 1953, Léo, qui n'était pas tourmenté par sa conscience jusqu'alors, doit faire face au meurtre d'un enfant découvert le long d'une voie ferrée. Et le doute s'instille... Malgré les remontrances de ses supérieurs, Léo persiste dans son enquête.
Avec sa femme Raïssa, il se retrouve relégué hors de Moscou. Il va découvrir un deuxième crime du même type. Dés lors la boite de Pandore est ouverte : il y a un criminel en série en U.R.S.S..

La littérature policière regorge d'histoires de tueurs en série. Celle-ci est très réussie, car la grande force de Tom Rob Smith est d'avoir su transporter le lecteur dans l'univers stalinien, celui des dénonciations gratuites, des séjours en prison, des humiliations et du sadisme ordinaire, et au final des procès sans motifs autres que le non respect de la norme du moment et des condamnations qui s'en suivaient. L'atmosphère de l'ouvrage est lourde et oppressante. le lecteur parvient malgré l'énorme décalage entre notre société et celle de l'époque à comprendre le fonctionnement de Léo et les obstacles qu'il doit contourner pour parvenir à découvrir la vérité.
L'écriture est vive, le rythme suit, ce thriller historique est excellent.

Ce roman vient d'être adapté au cinéma. le réalisateur parviendra t-il à transcrire la difficulté du quotidien soviétique dans son film ?
Commenter  J’apprécie          91
Projetons-nous dans la Russie de Staline.
Les grandes purges, l'élimination systématique des opposants, la déportation massive des populations, la bureaucratie, le centralisme, les pratiques économiques désastreuses génératrices de grandes famines et l'emploi de la terreur comme de mode de gouvernement.
Essayons d'imaginer devoir vivre sous un régime de propagande au service d'un seul, où le principe de la responsabilité collective fait que la « faute » d'un individu, réelle ou bien arrangeante, condamne sa famille entière, ses amis et même ses relations. Un régime, sous lequel la survie, au paroxysme d'un gouvernement de terreur, dépend souvent de la délation, et sous lequel, dès le plus jeune âge on vous endoctrine et on vous désapprend l'autonomie et la liberté de penser. Un régime, enfin, sous lequel, coupable par avance vous seriez jugé sans pitié, bouc émissaire d'une idéologie qui se veut sans failles.

Que ferions-nous si, malgré cet endoctrinement, malgré ce climat oppressant fait de terreur et de méfiance, face à des crimes horribles, nous ne pouvions pas accepter les coupables parfaits, handicapés, asociaux ou simplement dérangeants, que l'on sert à la justice?

Child 44 est l'histoire de Leo Demidov, officier au service du Ministère de la Défense, ancien héros de guerre, efficace, charismatique et impitoyable. Il arrive à rester sain d'esprit malgré les ordres qu'il doit exécuter en acceptant le postulat selon lequel il ne peut y avoir de crime en Union Soviétique, paradis des travailleur, puisque l'État leur fournit tout ce dont ils ont besoin. Un jour, un enfant est retrouvé mort sur les rails du chemin de fer et Leo est envoyé par ses supérieurs pour persuader les parents de cet enfant que ce n'est qu'un accident. Mais Leo a des doutes et quand ses supérieurs le sentent, c'est le début de la disgrâce. Sauvé de l'exécution par la mort de Staline, il est envoyé en tant que simple policier dans une ville perdue aux fins fonds de l'Oural. Mais là, le corps d'un autre enfant est découvert. Il va alors poursuivre l'enquête contre le système et la volonté de ses supérieurs et lutter avec l'aide de sa femme Raisa pour remettre en question tout ce qui a jusqu'à présent justifié son existence et se redéfinir en tant qu'être humain.

« Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière »
Victor Hugo

Ce roman extrêmement bien documenté est inspiré de l'histoire du tueur Andreï Tchikatilo qui a sévi entre 1978 et 1990 à Rostov-sur-le-Don.

L'histoire commence pendant la grande famine de 1946-1947. Deux enfants partent dans le bois chasser un chat qui leur servira de repas s'ils arrivent à l'attraper. Mais quelque chose de terrible va arriver
Commenter  J’apprécie          130
Une adaptation cinématographique de ce roman vient de paraître et à la lecture du synopsis j'ai eu d'abord envie de me plonger dans le livre. Grand bien m'en a pris ! J'ai passé quelques heures de lecture formidables à travers la dureté de la vie en Union soviétique. L'auteur est dans la justesse historique ce qui est toujours agréable (formation en histoire oblige !). Il est vrai que les pages se tournent dans une atmosphère lourde, noire et froide comme l'hiver russe mais Tom Rob Smith sait manier l'intrigue (en bon romancier et scénariste qu'il est) pour maintenir le lecteur en haleine. J'ai dévoré ce livre qui en plus amène une petite réflexion sur la condition humaine, la délation et la confiance en l'autre. Enfin, tout au long du roman j'ai cru être confronté à des personnages uniquement fictifs mais en lisant les remerciements de l'auteur quelle n'a pas été ma surprise de constater que ce tueur en série a réellement existé !
Je vais maintenant me plonger dans le film mais surtout dans les deux prochains volets de cette trilogie haletante !
Commenter  J’apprécie          212




Lecteurs (2264) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2892 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}