AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 1629 notes
Lisa, 15 ans a accusé un homme pour viol, il a été emprisonné pendant 10 ans. Elle revient sur ses paroles, cette jeune fille n'a pas été violée. Lisa change d'avocat pour ce nouveau procès. Alice va essayer de comprendre ou tout du moins remonter le temps et expliquer ce qui a pu se passer; c'est un enchainement de faits, de mots ...pourtant l'homme inculpé a toujours nié l' accusation.
Il est parfois tellement simple de ne pas chercher plus loin les preuves, de se poser les bonnes questions. C'est angoissant ces erreurs judiciaires , ça fait réfléchir car même des experts se trompent. Et Lisa qui est pris dans une spirale infernale et qui va de moins en moins bien. Tout le monde est au plus mal.
Commenter  J’apprécie          140
Célèbre chroniqueuse judiciaire, Pascale Robert-Diard nous offre dans ce premier roman un récit dans l'air du temps qui se présente comme un thriller judiciaire et qui décortique avec intelligence la mécanique du mensonge. Quand Alice, avocate de profession depuis 30 ans, voit débarquer dans son bureau Lisa, une jeune femme d'à peine 20 ans, elle ne ne comprend pas ce qu'elle attend d'elle. En effet, le précédent avocat qui avait défendu cette victime avait plutôt bien fait son travail puisqu'il avait envoyé en prison l'homme qui avait abusé d'elle. Or, Lisa exige à présent d'être défendue par une femme, parce qu'une femme saura mieux l'entendre, la comprendre et la défendre, elle qui a....menti. Est abordée alors toute la complexité de la situation vécue par Lisa lorsqu'elle était adolescente et qui l'a conduite au mensonge puis à tout cet emballement qui l'a submergée et a amené un innocent en prison. Sujet complexe, post me-too, la romancière revient sur la sacralisation de la parole non pour remettre en question celle des femmes qui bien heureusement s'est libérée mais pour analyser ces situations judiciaires dramatiques qui rassemblent des protagonistes qui se retrouvent dépassés par la portée de leurs témoignages, leurs sentiments et qui engendrent une erreur judiciaire. Un roman à découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          140
Ce n'est pas le genre de livre que je lis habituellement et je serais sans doute passé à côté sans une critique sur le site que j'ai lue ce matin.
Je ne parlerai pas de l'intelligence et de la sensibilité du livre, d'autres l'ont fait mieux que moi.
Je voudrais seulement attirer l'attention sur un personnage à côté duquel il ne faut pas passer : l'effrayante Adèle qui explique, premièrement qu'il n'est pas possible qu'une femme mente dans ce domaine, deuxièmement qu'il ne faut pas la croire si elle dit qu'elle a menti, troisièmement que même si c'est vrai il ne faut pas le dire, car cela nuira à la Cause des Femmes (avec les majuscules qui conviennent) et donc qu'il vaut mieux laisser un innocent en prison
Oui
A l'époque de l'affaire Dreyfus, certains disaient que même si Dreyfus était innocent il ne fallait pas le dire pour ne pas nuire à l'image de l'armée et que Dreyfus lui-même devrait accepter de rester en prison par patriotisme.
C'est la même essentialisation: comme le Juif pour l'antisémite l'homme est coupable par nature pour la néo féministe.
Alors je sais bien que le viol est un crime abominable, qu'il est important que la victime ose parler, qu'elle doit être écoutée. Mais crue sur parole ? Il faut se rendre compte qu'ainsi on érige une présomption de culpabilité ce qui est pratiquement impossible à renverser puisque c'est à l'accusé d'apporter une preuve négative ce qui est impossible par définition, et à plus forte raison trente ans après puisqu'on veut en faire un crime imprescriptible. C'est pour avoir dit cela qu'Elisabeth Badinter s'est fait insulter par de petites inquisitrices
Et qui osera se souvenir de l'affaire d'Outreau ? Ah, le juge Burgaud était un précurseur ! Mme Rousseau l'aurait adoré. Et Mc Carty en était un autre !
On pourra me retorquer beaucoup de choses et la plupart seront vraies. Mais aucune ne pourra justifier le scandale absolu d'un innocent condamné
Mais attention !
Le livre n'est pas manichéen. Marc n'est même pas sympathique. Il a même un profil de coupable. Lisa n'est pas coupable. Elle aussi est une victime. Victime de qui ? Des odieux petits mâles qui ont abusé de sa vulnérabilité certes. Mais aussi des personnes bien intentionnées qui l'ont instrumentalisée, particulièrement les enseignants. Au moins étaient-ils de bonne foi.
Ces personnes là, ce sont les mêmes que les lanceurs d'alertes (tout est parti d'une enseignante, puis les assistantes sociales, les psychologues, les associations) de l'affaire d'Outreau. Et elles ont enclenché une mécanique imbécile qui a broyé les vies d'une douzaine d'hommes ET de femmes, oui, de femmes, à l'époque c'était la parole de l'enfant qui était sacralisée. Et ils étaient tellement acharnés que, même après les avoeux de Myriam Badaoui, auxquels ils n'ont pas cru, ils ont réussi pour des raisons juridiques trop longues à expliquer à provoquer un second procès contre Daniel Legrand fils. A cette occasion on découvrit un garçon de vingt ans détruit, toxicomane, incapable de travailler, acquitté à nouveau bien sûr
Et maintenant ce sont les mêmes qui condamnent ce livre parce qu'ils les gêne



Commenter  J’apprécie          144
Un petit livre (par son épaisseur) qui interpelle sur la relativité du témoignage, sur la crédulité parfois du monde de la justice, sur la cruauté du collège. Un livre au goût amer, que j'ai trouvé assez difficile à lire moralement: pas facile d'en sortir indemne. On a du mal à s'apitoyer sur cette petite menteuse, tout en la plaignant: tout est dans cette ubiquité de sentiments.
Commenter  J’apprécie          140
Lisa a 15 ans lorsqu'elle accuse un homme de l'avoir agressée sexuellement. Lors du procès en appel, Lisa souhaite être défendue par une femme. Alice sera sa nouvelle avocate.

Pas de surprise, tout est dit dans le titre. Tout ? Non.
C'est un roman qui bouleversera vos convictions les plus profondes et pourtant on ne peut que se sentir mal à l'aise en le refermant. Je me suis demandée ce que l'autrice tentait de démontrer. D'autant plus que la période post me too ne se prête guère à ce genre d'exercice littéraire.
Néanmoins, je n'ai pas trouvé que la parole des victimes était remise en question. Pour moi ce roman est plus profond que cela. Il traite de la parole des victimes mais aussi de celle des accusés, comment celle-ci est remise en cause, mais aussi du doute et du jugement hâtif.
J'ai trouvé très intéressant les rouages du mécanisme judiciaire d'autant plus que l'autrice est chroniqueuse judiciaire depuis plus de 20 ans.

À lire !
Commenter  J’apprécie          130
aujourd'hui je vous présente un roman court et percutant : Lisa déboule dans le bureau d'Alice pour qu'elle la défende : « Je veux être défendue par une femme » tel est son seul souhait.
.
Une rencontre qui va se répercuter sur votre libre arbitre, rien dans le résumé de deux phrases ne vous prépare à ce raz de marée émotionnel. Il n'est pas question que je vous spoile ce petit bijou psychologique car les trois protagonistes : le lecteur, l'avocat et sa cliente vont être sur le grill. Oui vous aussi allez découvrir ce dossier sordide, oui vous aussi allez être interrogé par l'autrice car de simples mots peuvent changer une vie. On comprend toute la psychologie de cette affaire qui m'a effrayé et qui m'a donné envie de dire stop, sauf que lorsque la machine est en marche on ne peut plus rien faire. Bien sûr on a de la compassion, de la bienveillance, de l'écoute mais soyez prêt à repousser vos limites et à vous demander jusqu'où votre jugement est prêt à vous emmener.
.
Une lecture qui bouscule et qui fait réfléchir, une lecture que j'ai adoré autant qu'elle m'a effrayée, avec beaucoup de ressemblance avec Mathieu Ménégaux dans le style des thématiques percutantes, Pascale nous emmène nous confronter à nos idées et notre jugement. Soyez prêts à faire fi de tous vos préjugés et à priori dans ce roman magistralement bien plaidé.
.
Commenter  J’apprécie          130
Pascale Robert-Diard est une habituée des tribunaux et réalise fréquemment des chroniques judiciaires pour le journal le Monde. Elle a donc décidé d'écrire un roman qui va à contre-courant de ce que l'on peut entendre en 2024 : et si celle qui se définissait comme une victime était en fait une menteuse ?

Dès le départ, on sait déjà que la victime de 15 ans au moment des faits, est une petite menteuse. Sa nouvelle avocate, Alice Keridreux, flaire petit à petit le mensonge lorsqu'elle dépeint se qu'il s'est passé avec un plâtrier nommé Marco Lange.

Le livre est petit et efficace. L'auteure ne cherche pas ici à dédouaner la victime, simplement de chercher, je pense, à comprendre :
- Qu'est-ce qui amène une jeune fille de 15 ans à accuser quelqu'un de faits aussi graves s'ils sont faux ? Par quels mécanismes en arrive-t-on jusque là ?
- Surtout, quelles peuvent être les conséquences pour l'accusé ? Peux-t-on lui laisser le bénéfice du doute ?

Bien que fortement décrié pour être à contre-courant de la libération de la parole pour les victimes, j'ai trouvé au contraire que ce livre était intéressant dans le sens où il ne fallait pas toujours tout prendre pour argent comptant. Il est parfois préférable de prendre du recul et rechercher les faits.


Commenter  J’apprécie          131
Rarement un roman judiciaire m'a happée avec autant de force. Pascale Robert-Diard a mis tout son talent de journaliste et de romancière dans ce petit livre qui se lit d'un seul souffle. le titre ne laisse la place à aucun doute : Alice, une jeune adulte, a menti quelques années plus tôt. Elle a envoyé en prison un homme que tout accablait. Comment sortir de la spirale du mensonge ? Elle cherche alors une avocate pour la comprendre et la défendre. L'approche est assez audacieuse et peu conventionnelle, mais le sujet est traité avec beaucoup d'humanité et de sensibilité. On y découvre une jeune femme en proie aux remords qui cherche a restaurer la vérité tout en tentant d'expliquer à quel point les relations interpersonnelles peuvent broyer les adolescents. Mais une avocate pénaliste peut-elle défendre une menteuse et mettre en péril sa brillante carrière ? Gros coup de coeur pour ce titre saisissant et particulièrement bien écrit.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          130


4ème de couv : « Je veux être défendue par une femme » a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.


Je vais démarrer par ce qui m'a ennuyé dans ce livre : le titre. Il a conditionné ma vision de lecteur et a partiellement rendu obsolète les 86 premières pages de ce roman. Je ne divulgâche rien en vous disant qu'on fait face à une menteuse dans une affaire sordide, soit. Alors pourquoi, ne pas arriver plus rapidement à ce propos ? Vision biaisée pour ma part, sachant pertinemment qu'un des personnages ne disait pas la vérité. Je ne vais pas m'étendre plus là-dessus simplement parce que j'ai aimé ce livre.

Oui, j'ai apprécié ce livre car il est audacieux. L'écrivaine, chroniqueuse judiciaire, a le courage d'aller à contre-courant des affaires, malheureusement, trop régulièrement évoquées dans l'actualité. Elle dévoie le rôle de la victime dans une affaire de viol.

Pascale choisit une avocate comme narratrice principale du roman. Choix judicieux car elle campe une femme d'expérience dans ce domaine qui ne manque pas de se questionner face à ce dossier. le long chapitre sur la préparation de sa plaidoirie est une petite merveille du genre.

Dans un style sans fioritures, s'attachant aux faits de manière concise et laissant la part belle à la psychologie de ses acteurs, la romancière brosse l'explication du retournement de situation. Oui, il faut le dire, du statut de victime, Lisa passe à celui de coupable. Coupable d'avoir fortement contribuée à envoyer un homme pour 10 ans derrière les barreaux, en première instance. Ce sont alors les raisons de ce mensonge qui sont mises en évidence, là réside tout l'intérêt de cet écrit. Mal-être de l'adolescence, pression de l'entourage scolaire qui vous enfonce aussi vite qu'il vous porte aux nues, et je m'arrête là pour vous laisser découvrir l'argumentaire. Raisons qui risquent de faire grincer des dents quelques liseurs, tant Pascale va à l'encontre de la bienséance actuelle pour évoquer une autre vérité plus insidieuse.

Ce livre pose aussi la question de la manière dont chacun reçoit un témoignage. Est-ce qu'on prend pour argent comptant les propos d'une jeune fille de 15 ans ? Peut-on avoir confiance à partir du moment où la parole émane d'un cercle de connaissance ou plus proche ? Les critères de la confiance sont-ils induits avec la proximité familiale ou une certaine intimité ?

L'écrivaine utilise aussi le poids des apparences non seulement pour Lisa mais aussi et surtout pour le faux coupable : des regards de travers, l'alcool facile, des propos et gestes parfois déplacés et hop vous faites le parfait violeur. En cela Pascale dresse aussi la culpabilité de la Justice et des enquêteurs, capable de condamner un innocent ainsi que le manque de discernement d'un milieu d'encadrement extrafamilial soit par une empathie trop forte soit par je-m'en-foutisme ou peut-être simplement par incapacité à remettre en cause la vérité « classique ».
Loin d'être manichéenne, la romancière tente de mettre en place un spectre large où chacun pourra se questionner, se mettre à la place de. Imaginez-vous à la place des jurés civils qui ont officiés lors du premier procès…

Bien que perplexe à l'entame de ce récit, j'ai apprécié la manière d'amener le lecteur à une certaine remise en question et surtout de toucher du doigt le travail d'une avocate sans cesse partagée entre mensonge, vérité et morale. Un regard éclairant sur le psychisme d'acteurs confrontés à une réalité sordide trop souvent d'actualité.

PS : une pensée pour mon pote Serge qui a malheureusement connu cet emballement qu'a partiellement réussi à stopper la machine judiciaire.
Commenter  J’apprécie          130
L'auteur est chroniqueur judiciaire au Monde et se trouve être une des plus belles plumes journalistiques sur ces questions. Ses papiers sont toujours d'une grande justesse et d'une profonde humanité.
Après avoir usé quelques bancs de tribunaux ou cour d'assises elle plonge ici dans la peau d'une avocate qui s'apprête à défendre « la petite salope ». On devine combien elle les a observés ces baveux. Il ne manque même pas le gommeux parisien pompeux et agaçant.
Tout est juste. Elle la connaît sa justice, ses rites, ses personnages.
Elle nous la décortique cette histoire et nous la donne à comprendre, loin de la moraline à quatre sous dont s'abreuvent d'aucuns. Les rouages de la machinerie judiciaire, capable de tourner dans un sens ou un autre. Avec la même force.
Et de nous parler de la violence de ces années collège. de la norme gendarmesque en matière sexuelle.
Et de nous parler de ces féministes prêtes à ne pas vouloir entendre la subtilité parce qu'il est bien plus simple d'imaginer qu'un homme ne peut qu'être coupable, et que si ce n'est pas lui c'est donc son frère.
Et d'évoquer ce lien qui parfois se tisse entre les protagonistes d'une affaire ; ici le bovarysme d'un magistrat instructeur.
Et à travers cette histoire, il en est une autre qui transparaît, qui est évoquée à mots couverts et qui a ruiné l'existence de quelques habitants d'une petite cité ouvrière du pas de calais.
Tiens justement…
Et PRD ne dit rien de plus juste que ceci : qu'est-ce qui fait que tant de gens ont eu envie - ou besoin - de croire à cette histoire ?
Commenter  J’apprécie          131




Lecteurs (2965) Voir plus



Quiz Voir plus

La petite menteuse

Quel âge a l’avocate Alice Keridreux ?

La trentaine
La quarantaine
La cinquantaine
La soixantaine

14 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : La petite menteuse de Pascale Robert-DiardCréer un quiz sur ce livre

{* *}