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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Ce n'était qu'une claque, disais-tu en me caressant la joue. »
Phrase typique de la violence conjugale. Ce qui est moins typique, c'est que la personne qui la prononce est une femme : Marylène. C'est elle qui vient de frapper son mari pour un pull en cachemire qui n'a pas supporté le lavage en machine, c'est elle qui tente de minimiser ce qui s'est passé, c'est elle qui vient se faire pardonner en devenant douce et tendre.
L'auteur nous raconte dans ce livre la spirale infernale vécue par Jean-Mi. Rugbyman, papa heureux, roi de l'immobilier, une compagne brillante, il a tout pour être heureux. Et quand, de remarques blessantes, en claques, puis coups qui finiront par le conduire aux urgences, cette femme se transforme en dragon incontrôlable, il ne comprend pas. Pire que cela, il a honte :
« … mais c'est gênant d'être tabassé par une femme. Honteux et humiliant, surprenant par rapport aux faits divers qui s'affichent dans les journaux, où la femme est victime et l'homme bourreau. »
On assiste au cheminement de Jean-Michel, de l'incompréhension à la décision de partir, parce qu'il n'y a pas d'autre solution, parce que la situation empire, parce qu'un jour, il pourrait répondre à la violence par la violence. Une femme religieuse rencontrée sur le parvis de la Défense va l'aider dans ce parcours. L'auteur décrit avec beaucoup de sensibilité les sentiments de Jean-Mi, son incapacité à admettre devant quiconque ce qui lui arrive, de peur qu'on se moque de lui dans les vestiaires du rugby, de peur de ne plus être considéré comme un homme. « un homme battu, c'est le déshonneur, mais battu par sa femme, c'est l'extrême soumission »,
C'est toute sa vie qui va voler en éclats.
J'ai trouvé moins réussi le personnage de Marylène, plus caricatural, moins abouti.
J'ai lu beaucoup de livres traitant de la violence conjugale, c'est la première fois que je la vois traitée sous cet angle, la première fois que la victime est un homme. Et ses 30kgs de plus que sa femme ne pourront pas le sauver de cet engrenage dangereux.
Un grand bravo à l'auteur pour cela.
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Un début en conte de fée avant une lente descente aux enfers; Un couple parfait en apparence, mais derrière le tableau idyllique, une réalité bien plus sombre.

Sur le thème des violences conjugales, NicolasRobin aborde un aspect peu documenté et rarement traité, celui de l'homme battu.

Tout est crédible dans ce récit, les mécanismes qui se mettent en place, la sidération première, la réaction de déni et ce silence que la victime s'impose par peur des représailles et crainte de n'être pas crue.

Percutant et perturbant, un roman qui permet d'ouvrir les yeux sur ces violences aussi...
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Quand Roland était mort dans une folie passagère avant d'avoir su dire "je t'aime", c'était super tragique, et même si vous n'avez encore lu aucun de ces précédents - et excellents - romans, vous ne devez pas manquer la sortie en librairie de ce dernier roman, plus inattendu mais toujours réussi.

Jean-Mi est un grand gaillard, un rugbyman qui s'entraîne avec ses copains toutes les semaines, du genre armoire à glace. Pourtant, si dans la vie professionnelle c'est un bébé requin, un agent immobilier qui se fait des couilles en or comme il dit, dans sa vie amoureuse tout se complique.

Marylène sa compagne depuis quelques années est en plein pétages de plombs. Un jour, pour un pull en cachemire sacrifié par une machine mal programmée, une première claque part, suivie d'insultes. Puis d'excuses, de câlins, et d'une sorte d'amnésie. La première d'une longue série, qui plongera Jean-Mi dans le trouble : comment et à qui peut-il confier qu'il est un homme battu sans qu'on le regarde de travers ?

C'est auprès d'une religieuse tonitruante sur le parvis de la Défense qu'il trouvera la meilleure écoute, et qu'il pourra prendre les bonnes décisions concernant son couple et le petit garçon qu'ils élèvent ensemble et dont il craint de ne pas avoir la garde s'il quitte Marylène.

C'est toujours un très grand plaisir que de retrouver Nicolas Robin en librairie, cela annonçait une belle lecture et je n'ai cette fois encore pas été déçu par ce dernier roman sensiblement différent de ses précédents, abordant subtilement les sujets difficiles et délicats des violences conjugales et de la paternité avec la juste dose de légèreté et d'humour qu'on aime dans la plume de l'auteur. Un très bon roman, peut-être celui de la maturité d'un écrivain ?
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Jean-Mi et Marylène forment un couple amoureux, uni et une famille comblée avec le petit Antonin.

Jusqu'au jour où le rétrécissement d'un pull en cachemire vient tout faire basculer. Une gifle est donnée.
La victime ne se prénomme pas Marylène mais Jean-Mi.

Il va passer au-dessus, ne pas lui en tenir rigueur. Mais la violence s'installe au sein du foyer. Les insultes se répètent, les coups également.
Les questions se posent alors...

Comment en parler à son entourage lorsque la honte prédomine ? Faut-il porter plainte contre Marylène ? Sans se confronter aux moqueries et à l'incrédulité, cela paraît impossible.
Faut-il la quitter ? Quel serait le prix à payer ?

La violence n'a pas de sexe et demeure inacceptable, qui qu'elle touche.
𝘓𝘢 𝘤𝘭𝘢𝘲𝘶𝘦 aborde la question des violence faite aux hommes, vous l'aurez compris. Les données chiffrées sont rares mais seulement 3% des victimes porteraient plainte.

L'histoire de Jean-Mi m'a bouleversée. La thématique est difficile et les scènes de violence ne peuvent laisser de marbre. Les témoignages sont pourtant nécessaires et j'ai apprécié d'avoir accès à celui d'un homme, même fictif.

Je garderai une pensée émue pour Jean-Mi, évidemment, mais aussi pour Soeur Solange #bestnonneever.

J'aurais, toutefois, espérer une fin différente. J'en ai imaginé dix mais pas celle-ci et j'en aurais préféré une autre... Simple question de goût qui ne remet aucunement en cause la force du récit. Récit que je vous recommande vivement.
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Que se passe t il derrière les portes ?
L'intimité d'un foyer
Le secret d un foyer

Jean-Michel, costard cravate, agent immobilier à La Défense mène une vie tranquille.
Mais une lente descente aux enfers se déroule devant lui : une première claque, puis d autres.
Le questionnement, le doute… la routine entre gestes violents et mots cruels.
La solitude, jusqu'à cette rencontre improbable avec cette soeur sur le parvis. L'aidera t elle à cheminer ?

Nicolas Robin propose un roman juste sur la violence conjugale, l emprise, y aborde également le thème de la paternité. La nécessité d'une lumière auprès de ces personnes victimes.
Très joli roman.
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Ce livre parle d'un sujet peu abordé qu'est celui de la violence conjugale faite aux hommes. Pour Jean-Michel tout commence par une dispute pour une broutille et se termine par une claque. Il ne réagit pas, pris au dépourvu. Puis les menaces à peine voilées, les reproches et encore des gifles et bientôt se sont les coups qui pleuvent. Lui, l'homme, le mâle dominant qui fait du rugby est battu par sa femme qui pèse trente kilos de moins que lui. Il se refuse à répondre aux coups par les coups. Il cherche le dialogue, à apèser la situation. Et puis, il veut protéger Antonin, le fils de sa compagne, qu'il élève comme son fils. Jean-Michel fait comme si tout allait bien devant ses amis, ses collègues, son patron, ... mais un jour, ses pas sur l'esplanade de la Défense le mène à soeur Solange qui va lui apporter son soutien et son aide.

Un roman qui aborde un sujet encore tabou. le récit n'est pas un réquisitoire contre cette femme maltraitance envers son compagnon, mais trace le cheminement de cet homme qui prend conscience de ce qu'il subit et cherche à s'en sortir. Cela évoque aussi l'image que la société véhicule des hommes, eux par qui arrive la violence et qu'ils sont le sexe fort. Même si cela reste parfois en surface, ce roman est bien écrit, et le personnage de soeur Solange est un rayon de lumière et de fraîcheur.
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🌳 « Le jour ou j'ai fait rétrécir ton pull en cachemire, tu m'as giflé. »
(P.9)

🌳 La première fois, on ne s'y attend pas. La première réaction, c'est la stupéfaction. C'est le contact physique, brutal, violent et inattendu qui fait ça ; en réponse, on sourit parfois, on rit éventuellement, on s'insurge, on emploie des termes qu'on n'utilise jamais. « Non mais t'es conne ou quoi ! » On ne sait pas trop si c'est une erreur, si on a rêvé ou si c'est réel ; pourtant la joue chauffe, brûle un peu. C'était bien une gifle.

🌳 Jean-Mi a tout pour être heureux : une belle carrière, une femme belle et intelligente, un enfant dégourdi et curieux. Si on faisait son portrait, nul doute qu'il aurait le profil de l'homme parfait ; mais si l'on y regarde de plus près, les bleus sur sa joue viennent écorner ce faux semblant de perfection. Il faut dire que la vérité est toute autre : derrière le sourire, Jean-Mi cache un déshonneur qu'il refuse d'accepter, une honte qu'il garde à l'intérieur. Ces bleus, ces griffures et ces cicatrices sur son visage ne sont pas le fruit de bagarres entre mecs, d'entraînements éprouvants ou d'une rivalité masculine : ils sont le résultat de la haine de sa compagne à son encontre.

🌳 Que faire ? Riposter est exclu, régler le problème est impossible, en parler autour de soi est complètement exclu. Pourtant quelque chose cloche, le monde si parfait que Jean-Mi s'était construit commence peu à peu à se désagréger : au travail, il désapprouve les méthodes de son chef ; à la maison, il se replie et avec ses amis, il donne le change. Il accepte les gifles et les coups par amour pour sa compagne et leur fils. Un jour pourtant, le destin va mettre sur son chemin une personne qui changera sa vie à tout jamais…

🌳 « Ce n'était qu'une claque, disais tu en me caressant la joue ». Avec beaucoup de justesse et de finesse, Nicolas Robin dépeint le quotidien d'un homme battu. Entre incompréhension, humiliation et remise en question, l'auteur nous prend à témoin de cette lente spirale infernale. Il décrit la gravité d'une situation incompréhensible, avec beaucoup de tendresse et de poésie. Pour tout cela, bravo à lui !
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Un thème sur lesquels on trouve peu de ressources littéraires, tant il est compliqué d'en décrire l'ossature... Les violences conjugales sur les hommes. Par ce livre, on en découvre les mécanismes - du moins ceux qui se meuvent dans ce couple - tout en comprenant la difficulté systémique de délivrer la parole de ces hommes.
Il est regrettable que ce soit si court, en espérant que cette oeuvre ouvrira la porte à d'autres témoignages ou romans.
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Au départ, je me suis dit : « Oh encore un roman sur les violences domestiques » et j'ai failli ne pas le lire et puis j'ai ouvert le livre, commencé ma lecture et aussitôt, j'ai été accroché par une jolie écriture.
C'est l'histoire d'un homme maltraité par son épouse dont il apprendra par la suite le passé. Tout de suite, on l'aime ce papa poule honnête et droit. Ce papa qui tente de préserver son petit garçon. Ce roman raconte surtout la difficulté pour un homme de se penser « homme battu « et de la terrible humiliation de le dire et de ne pouvoir être conforme à l'image que la société se fait de la virilité.
Un des derniers tabous de notre société, pour le moment l'homme battu à encore une image non de victime, mais de quelqu'un de lâche et de faible. Un très bon récit même si j'ai moyennement adhéré à la rencontre avec la religieuse et le départ pour l'humanitaire, c'était un peu too much pour moi.
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Il est assez rare que je lise un livre aussitôt qu'il intègre ma PAL, je ne sais pas pourquoi je les laisse un peu mariner avant de les attaquer. Mais là, j'ai fait une exception parce que ce livre me faisait très envie. J'aime bien l'auteur et les quelques critiques que j'ai lu m'ont encouragé. En plus, il n'est pas très épais ...

Jean-Michel est très heureux, en apparence : il a une femme brillante, un enfant éveillé, une belle carrière dans l'immobilier. Pourtant, ce bonheur est illusoire.
Les bleus sur sa joue pourraient être imputables à un mauvais coup au rugby. S'il n'ose pas en parler, c'est parce que la vérité est dérangeante. Un homme battu, c'est le déshonneur, mais battu par sa femme, c'est l'extrême soumission, la castration au ciseau à bois.
Jean-Mi endure les gifles et reste avec sa femme, jusqu'au jour où une rencontre improbable lui ouvre les yeux sur sa vie de couple.

La violence conjugale est, si j'ose dire sans me prendre des tomates en pleine tronche (si j'ose dire là aussi), un sujet à la mode. J'entends par là qu'on en parle de plus en plus dans les médias, et tant mieux. Ici, la situation est un peu différente de celle dont on parle beaucoup, il s'agit d'un homme battu. Oui, ça existe. Nous allons donc faire la connaissance de Jean-Michel qui semble mener une existence paisible aux côtés de Marylène et leur petit garçon dont j'ai mangé le prénom, Antonin je crois. Nicolas Robin va s'appliquer à nous décortiquer la violence au sein du couple. Comment d'une petite claque ("tu vas pas faire la chochotte Jean-Mi") on en vient à se retrouver aux urgences un soir.

J'ai beaucoup aimé ma lecture, j'ai bien entendu ressenti pas mal de compassion pour Jean-Michel qui ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive au début. le lecteur ne comprends pas non plus vraiment les réactions de sa compagne, on se demande ce qui lui prend de réagir de façon aussi énorme. Je crois que la première claque intervient suite à un accident de machine à laver, pas de quoi se mettre dans des états pareils. Comme dans ce type de relation, Jean-Mi ne comprend pas et cherche des excuses à sa compagne. Heureusement, une rencontre sur le parvis de la Défense va lui ouvrir les yeux.

Suivre le cheminement de Jean-Mi a été très plaisant, même si j'ai eu envie de boxer Marylène tout au long du récit. L'auteur développe chacune des phases, allant de la sidération de la première claque jusqu'à l'acceptation de la situation telle qu'elle est réellement. Je ne veux rien dévoiler alors je n'en dirais pas beaucoup plus mais j'ai aimé le dénouement de toute cette histoire. Petit bémol en ce qui concerne le ton du récit, on passe du tragique au presque drôle et quelque part, ça m'a un peu embêtée parce que j'ai eu la sensation que Nicolas Robin n'assumait pas totalement le sujet de son livre. Il aurait dû s'affirmer davantage, mais c'est vraiment pour pinailler.

Un sujet pas facile mais réussi finalement !
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