Ce tome fait suite à The fall of the Fantastic Four (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014, tous écrits par
James Robinson.
Leonard Kirk a dessiné les épisodes 6 à 8, avec un encrage de
Karl Kesel (épisodes 6 & 7) et
Scott Hanna (épisode 8).
Marc Laming a dessiné les épisdes 9 et 10, avec un encrage de
Scott Hanna. La mise en couleurs a été réalisée par Jesus Aburtov, avec l'aide de
Veronica Gandini pour l'épisode 6.
Suite au procès du tome précédent, les Fantastic Four n'ont plus le droit d'accéder au Baxter Building, ni même d'y récupérer leurs affaires. Comme un malheur n'arrive jamais seul, le gouvernement a décidé de procéder au démantèlement de l'androïde Dragon Man (qui faisait partie de la Future Foundation). L'explosion de l'oeil d'Uatu (voir Original Sin) provoque la libération du souvenir d'une boulette de Johnny Storm dans l'esprit de Ben Grimm (ça passe mal). C'est le moment que choisit Philip Masters (le beau-père d'Alicia Masters) pour faire une apparition. Heureusement, Reed Richards trouve un boulot sur une île artificielle, employé par John Eden.
Dans le premier tome,
James Robinson s'employait à faire subir les pires avanies aux Fantastic Four, pour les descendre de leur piédestal. La chute continue, profitant du dispositif fourni par le crossover du moment. Robinson choisit un secret honteux un peu facile, à la portée assez limitée, qui occasionne une brouille convenue entre Johnny Storm et Ben Grimm (une de plus). Peut-être conscient des limites de ce secret pas palpitant, il rajoute une deuxième couche, avec l'apparition d'un supercriminel classique. le lecteur peut avoir l'impression qu'elle survient très rapidement, sans signe avant-coureur et que cette surprise donne le fin mot du bourbier dans lequel se trouvent les héros (seul le tome suivant permettra d'en avoir la certitude).
James Robinson en donne pour son argent au lecteur, puisque l'intrigue progresse rapidement, et qu'il n'oublie pas les personnages. La déchéance de Johnny Storm est certainement la plus crédible et celle qui génère le plus d'empathie chez le lecteur. Juste après vient celle de Sue Richards, séparée de ses enfants. Robinson montre bien l'angoisse de la mère accusée de mal s'occuper de ses propres enfants, par contre il la relègue au rang de simple épouse sans emploi, rabaissant un peu les qualités de Sue Richards dans ce tome.
En ce qui concerne Reed Richards, il n'a pas l'air très inquiet et se remet au travail dans la foulée, faisant confiance à la bonne fortune pour améliorer le sort de Franklin, Valeria et Johnny. Dans son malheur, Ben Grimm est un peu mieux loti, en tant que personnage. Pour le lecteur qui séjourne régulièrement dans l'univers partagé Marvel, l'écriture de Robinson est des plus agréables. Il maîtrise l'historique de chacun des personnages, il les traite avec respect. Il sait faire intervenir le personnage secondaire idoine au moment opportun, qu'il s'agisse de Wyatt Wingfoot ou de Sharon Ventura. Il sait aussi lier les événements de la série à ceux d'envergure qui secouent l'univers Marvel. Il met en avant avec doigté le nouveau responsable des enfants de la Future Foundation : Jim Hammond (également membre des Invaders, série également écrite par
James Robinson, à commencer par Gods and soldiers).
Malgré tout, le lecteur a du mal à se départir d'un sentiment de précipitation, l'intrigue enchaînant les moments sans prendre le temps d'en faire ressortir la substantifique moelle. Bien souvent Robinson prend à peine le temps de mettre en place une situation qu'il enchaîne déjà sur la suivante à un rythme très rapide (certainement imposé par les responsables éditoriaux pour cause de fin programmée de la série à court terme).
Au début, le lecteur retrouve les dessins de
Leonard Kirk, dessinateur compétent pour les comics de superhéros, avec un encrage fin de
Karl Kesel qui présente ses dessins à leur avantage. le lecteur peut apprécier plusieurs scènes de superhéros classiques et efficaces, qu'il s'agisse de la peau rocailleuse de The Thing, d'Invisible Woman déclenchant ses pouvoirs à pleine puissance, de Ben Grimm éclusant quelques verres dans un bar, ou de l'arrivée tout feu tout flamme de Jim Hammond.
Les 2 séquences dans le passé (pour la révélation du secret honteux) sont confiées à Dan Haspiel et Nolan Woodard, pour résultat années 1960, assez laid et naïf, plus passéiste que nostalgique.
Marc Laming prend la suite de
Leonard Kirk pour les 2 derniers épisodes. Il utilise une approche graphique similaire à celle de Kirk, un peu plus détaillée, mais aussi un peu plus figée, agréable à l'oeil, en perdant un peu de souffle et de vivacité.
Ce deuxième tome est dans la continuité du premier, une bonne histoire de superhéros écrite par un scénariste maîtrisant la continuité des personnages et leur portant une affection réelle, mais précipitant les événements pour tenir le calendrier qui lui est imposé. Les dessins sont de bonne facture pour une production industrielle de comics de superhéros mensuel, avec une faute de goût pour les scènes du passé. le lecteur se laisse porter par les événements et l'affection qu'il porte aux personnages, sans être transporté par une narration manquant de panache.