L'enfant prodigue Chris Lowndes rentre au bercail dans son Yorkshire natal après avoir réussi une carrière de compositeur de musiques de films à Hollywood, et s'installe dans une maison isolée et inhabitée depuis de longues années. Il désire marquer un temps d'arrêt, digérer la mort récente de sa femme, travailler sur un nouveau projet musical. Rapidement, il apprend que cette demeure où il a choisi de poser ses valises et sa mélancolie a servi de cadre à une affaire qui a grassement nourri la chronique judiciaire et choqué l'opinion publique. En effet, Grace Elizabeth Fox, infirmière, a été accusée d'y avoir assassiné son mari et pour ce crime a été pendue en 1953. Sans que le lecteur comprenne ses motivations, Chris se demande d'emblée : « Et si elle était innocente ? » et entreprend de mener une enquête. La méthode choisie par
Peter Robinson est d'alterner des chapitres se déroulant dans le présent du roman (2010), la vie de Chris à Kilnsgate House, ses recherches, et des chapitres remontant à l'époque des faits, constitués par les extraits d'un livre intitulé "Procès célèbres", consacrés à l'affaire, et par le journal de Grace, cités in extenso et imprimés en italique.
Pourquoi ce roman qui avait tout pour me séduire ne m'a t-il pas pleinement convaincue ? Peut-être parce que la décision de Chris d'innocenter la meurtrière tombe comme un cheveu sur la soupe ; ou parce que la comparaison entre le Nouveau Monde d'où arrive Chris, et le vieux continent est caricaturale, sur le mode Hamburgers versus Marmite ; ou parce que la maison de Chris est une image d'Epinal des maisons anglaises mille fois utilisée dans les polars avec fantômes, portes qui s'ouvrent seules, voix imaginaires qui murmurent à la nuit tombée et plus si affinités ; ou parce qu'enfin la progression de l'histoire est laborieuse, les dialogues surabondants, poussifs, assortis de « dis-je », « répondit-elle », « assurais-je » ou autres « rétorqua-t-elle » qui alourdissent inutilement le style. Bref, l'écriture de
Peter Robinson m'a semblé dans cet opus coûteuse en énergie pour un résultat décevant.
Parmi les points positifs, je retiens l'important travail de recherche documentaire effectué par l'auteur pour décrire les conditions de vie et de travail des infirmières et rappeler leur rôle prépondérant durant la seconde guerre mondiale, c'est l'aspect le plus intéressant du roman. Au final une lecture agréable mais pas inoubliable.