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4,01

sur 76 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'enfant exaspérait par ses pleurnicheries alors on l'a mise à la porte de cette maison où des gens dormaient parfois à même le sol.
Mais Lila ne parle pas de cette époque où elle a été enlevée par Doll, pleine de pitié envers cette petite de quatre ou cinq ans, toute rachitique, dont personne ne prenait soin. Enveloppée d'un châle qui l'accompagnera longtemps, Lila fut emmenée sous la pluie jusqu'à la petite maison d'une vieille femme. Si chétive, pleine de poux, elle fut probablement sauvée par l'attention de Doll et ses cuillérées de gruau de maïs données si patiemment pour la maintenir en vie.
Maintenant, Lila est mariée avec le Révérend et habite la petite bourgade de Gelead, dans l'Iowa. Elle ne cesse de se remémorer le passé, son passé, un temps sur lequel le Révérend ne l'a jamais interrogée.

Aucune trame temporelle ne se dessine ici et le lecteur doit se laisser dériver vers différentes phases du passé de Lila qui surgissent, en désordre, au gré de ses pensées.
Elle s'attarde sur la cabane, ce refuge qu'elle a trouvé juste avant de faire la connaissance du Révérend Ames. Fatiguée de marcher, elle s'est arrêtée un jour dans cette petite maison abandonnée, non loin du bourg de Gelead. Elle a éprouvé le besoin de rester un moment au même endroit, avec sa petite valise, son sac de couchage et sa solitude.
Un jour, « toute dégoulinante de pluie, elle était entrée dans son église » alors qu'il baptisait deux bébés et, du discours du Révérend, ses pensées retournent vers Doll qui l'avait ramassée un autre jour de pluie. Avec elle, pendant plusieurs années, elles ont suivi sur les routes une petite troupe et offraient leurs bras dans les fermes, avant le Krach. Une année, elles se sont sédentarisées afin que Lila puisse aller à l'école et apprendre à lire et écrire.

La voix de Doll résonne toujours dans sa tête avec la recommandation de ne jamais faire confiance à personne. Mais l'approche délicate du Révérend, cette attraction qu'elle éprouve vers l'église, cette tranquillité qu'elle ressent, marchant aux côtés du vieil homme si doux, si solide, la retiennent, l'empêchent de repartir sur les routes. Et puis, elle est peut-être lasse de cette vie solitaire.
Dans la Bible, elle recopie une dizaine de fois des passages dont elle veut saisir le sens. Pourraient-ils lui donner des réponses à ses interrogations sur l'existence, à la honte qu'elle éprouve vis-à-vis de certains épisodes de sa vie, au caractère étrange et gênant de certaines pensées qui la traversent ?
Une question l'obnubile et elle ose la poser au Révérend « pourquoi les choses se passent-elles comme elles se passent ? » Celui-ci reconnaît humblement son incapacité à y répondre sur le champ.

Vous aurez compris que ce roman, puisant quelques passages dans la Bible, glisse vers des interrogations théologiques. Même si elle est amenée avec intelligence, sans aucune orientation précise puisque le Révérend hésite lui-même à répondre catégoriquement à ces questions légitimes sur le pouvoir de Dieu, cette approche religieuse peut rebuter certains lecteurs. D'ailleurs, ces passages, sans réelles réponses, peuvent même paraître assez abscons parfois.
Cependant, toute la beauté de cette lecture réside dans la relation qui s'instaure entre le vieux pasteur et Lila. Une relation si palpable, pleine de prudence et de douceur, avec la peur du Révérend de voir partir Lila, de constater qu'elle n'est pas heureuse avec lui. Pour Lila, c'est la peur que son mari regrette cette union et, alors qu'elle est enceinte, l'inquiétude que le bébé perçoive son humeur sombre et ses pensées plutôt tristes. Elle découvre la douceur et le réconfort apportés par l'amour du Révérend mais peut-elle légitimement s'y lover ? Saura-t-elle enfin, malgré son parcours chaotique, accorder sa confiance à un être humain ? La bonté du pasteur arrivera-t-elle à concilier chez elle son passé et son présent ?
Pourtant, toute insignifiante que peut paraître la vie de Lila, elle a bien son importance puisque Doll voulait ardemment qu'elle vive et le Révérend n'a qu'un désir, qu'elle reste là, avec lui.

Un peu déstabilisée par le début de cette lecture, j'ai trouvé ensuite qu'elle s'apprivoisait tout doucement. Ce fond de questionnements spirituels lui confère finalement une atmosphère très délicate qui s'apprécie, même si l'on condamne le caractère sectaire de toutes les religions !
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tout à fait d'accord avec Streala
très belle histoire d'une très jeune enfant mal en point,
sauvée par une femme.

Que deviendra sa vie ? L'auteur nous entraîne avec
palpitation et nous explique certains passages de la Bible

un superbe moment,
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"Pourquoi les choses se passent comme elles se passent ?" Cette question qui la taraude, Lila n'a encore jamais osé la poser à quelqu'un. de toute façon, elle n'espère pas vraiment de réponse, c'est simplement sa façon à elle de prendre du recul et de ne pas se laisser submerger par cet instinct de survie qui la guide depuis son plus jeune âge. Depuis que, délaissée et maltraitée par sa famille, elle a été enlevée par Doll, une vagabonde et a trouvé auprès d'elle ce qui peut ressembler à de la tendresse malgré des conditions de vie très rudes.

Cette question pourtant, elle la pose spontanément au Révérend Ames alors qu'elle vient de trouver refuge dans la petite ville de Gilead de nombreuses années plus tard. Ces deux solitudes qui se rencontrent semblent se reconnaître, reste à les apprivoiser mutuellement. Entre le vieil homme et la jeune femme plus si jeune se tisse alors une relation étonnante, faite d'amour et de crainte, d'espoir et d'incrédulité. le Révérend a perdu très tôt sa femme et le bébé qu'elle venait de mettre au monde. En épousant Lila, bientôt enceinte, il entrevoit de nouveau le bonheur. Tandis que Lila fait son nid, elle s'interroge sur ce bonheur qui s'offre à elle et qu'elle n'est pas très sûre de mériter après toutes les épreuves qu'elle a traversées.

Doucement, patiemment, sous la plume précise de l'auteure s'esquisse le portrait d'une jeune femme réservée, sauvage, livrée à elle-même mais bien décidée à comprendre le monde qui l'entoure. En l'enlevant, Doll lui a certainement sauvé la vie. En décidant de mettre entre parenthèse leur existence nomade le temps d'une année pour que Lila apprenne à lire, écrire et compter en allant à l'école, elle lui a donné les clés pour avancer.

Ce roman d'apprentissage au féminin est plein de sensibilité malgré le contexte à la fois rude et cruel dans lequel se débat la courageuse Lila. Avec subtilité, l'auteure trace le difficile cheminement des sentiments au bout duquel la jeune femme, d'abord méfiante et incrédule, s'autorisera à être aimée et à aimer en retour.

La construction du roman se joue de la temporalité et explore les pensées de Lila en revenant parfois sur son enfance, son adolescence aux côtés de Doll, les années plus difficiles lorsque cette dernière disparaît, et l'instant présent alors qu'elle s'apprête à devenir mère à son tour. le questionnement sur ses origines est au coeur de ses réflexions et les réponses qu'elle cherche en recopiant des passages de la bible ne suffisent pas toujours à l'apaiser. Seule la relation avec le Révérend, aussi tendre qu'intellectuelle finira par avoir raison de ses craintes.

Un très beau roman, à la fois âpre et sensuel, plein de pudeur.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Qu'il est lent et tortueux ce chemin qui mène Lila de l'errance à une vie maritale auprès d'un vieux pasteur. D'un passé aussi lourd, il ne reste à Lila que le couteau bien affûté de Doll mais surtout l'angoisse, la solitude et le regret qui l'excluent d'une vie normale, tout en espérant un refuge possible.
Doll, « une vieille sauvage pleine de fierté, la marque sur son visage pareille à une tache de sang qu'elle aurait choisi de ne pas laver« , est le seul être qui a pris soin de Lila. Aussi, lorsqu'elle disparaît, Lila l'enfant abandonnée devenue femme touche le fond jusqu'à haïr son corps dans un bordel de Saint-Louis.
Son refuge ne peut être que les plaines et la campagne, là où autrefois » elle ne connaissait que le nom des choses utiles à sa survie. » Dans l'église de Gilead, elle croise John Ames, un vieux pasteur veuf qui voit en elle une âme à sauver et apprécie sa façon abrupte de poser des questions inattendues. Lila est touchante avec son besoin de protection, sa peur d'être rejetée pour ce qu'elle était, sa soif de comprendre en lisant le livre d'Ezechiel.
Dans sa tête, parlant à Doll ou à cet enfant dans son ventre, et parce qu'elle n'ose pas encore tout raconter au pasteur, elle revit son passé comme autant de moments indignes de mériter le bonheur et la bienveillance de ce bon John Ames.
Lui, patient, attentionné veut lui donner tout ce qu'il peut, pour un moment au moins parce qu'il est vieux.
» Les choses se produisent pour des raisons qui nous demeurent entièrement cachées tant que nous imaginons qu'elles découlent de ce qui s'est produit avant, de notre culpabilité ou de notre mérite, plutôt que d'un avenir que Dieu dans Sa liberté nous offre. »
Le rythme narratif pourra paraître lent mais chaque pas, chaque silence dévoilent les personnages endurcis par leur passé et habités par l'espoir d'un avenir meilleur sans toutefois sans juger dignes.
J'aime particulièrement les descriptions de l'auteur qui nous transportent dans les différentes scènes du récit, dotant ses personnages d'une grandeur d'âme et d'une force surprenante.
Marilynne Robinson clôt sa trilogie sur les habitants de Gilead, cette petite bourgade perdue dans les plaines de l'Iowa. Je n'avais pas lu le premier volet, Gilead (un oubli à rattraper) mais j'avais adoré Chez nous, consacré à la famille Boughton, ami de John Ames. L'envie de retourner dans cette ambiance de l'Amérique profonde était trop forte pour résister à Lila ( personnage cité dans Gilead). Mais sachez que les trois livres peuvent se lire indépendamment.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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C'est avec tristesse que je referme Lila, 3ème volet du triptyque de Marilynne Robison, avec Gilead et Chez nous. C'est mon volet préféré, car le personnage de Lila, présente et énigmatique dans les 2 autres romans, prend ici corps et est attachant. Lila reste pour moi toujours aussi énigmatique, car on la découvre faite d'un mélange de matérialité presque animale et de préoccupations spirituelles. On la découvre capable d'un amour improbable pour le vieux pasteur Ames, tout en étant lucide sur les considérations matérielles qui l'attachent à lui, non pas l'argent et le luxe car le pasteur vit à la limite de la pauvreté, mais le besoin d'avoir une tanière, surtout à la naissance de son petit.
Ce roman nous replonge dans l'ambiance des 2 autres, dans une petite ville américaine, dans un milieu protestant qui réfléchit beaucoup à la rédemption, à l'espérance, et qui a régulièrement des doutes.
Nous sommes plongés dans un univers placide en surface, mais agité dans les profondeurs. Baignés dans la mélancolie et le mystère du monde.
Comme en peinture chacun des trois volets d'un triptyque se suffit à lui-même, les trois volets de cette trilogie peuvent se lire dans n'importe quel ordre. Nous retrouvons les mêmes personnages, les mêmes lieux, mais avec trois angles d'éclairage différents.
Lecture nourrissante.
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Quel livre étonnant, quelle originalité dans l'écriture et dans le déroulé de l'histoire !

Etats-Unis, Iowa, les années de la "Grande Dépression" (de 1929 à la seconde guerre mondiale) ; beaucoup de gens n'ont plus de logement, ils partent sur les routes, survivant avec peine de petits boulots. Parmi eux, Doll, une femme enlaidie par une balafre sur le visage, et la petite Lila, la fillette que Doll a enlevée à l'âge de quatre ou cinq ans ; c'est une terrible vie d'errance.
Le plus souvent, elles font partie d'un groupe dirigé par un homme, Doane ; il y a aussi sa femme Marcelle, la jeune Mellie amie de Lila, un autre homme, Arthur, et ses deux fils ; cette période très difficile dure une dizaine d'années au cours desquelles ils cherchent des travaux à faire pour gagner de quoi juste survivre. L'hiver, ils marchent vers le sud pour échapper au froid, l'été ils remontent vers le nord pour les récoltes.
Doll est ce qui a le plus ressemblé à une mère dans la vie de Lila, la sauvant, lui donnant à manger, la maintenant le plus possible au chaud et surtout s'arrêtant un an dans une petite ville pour qu'elle apprenne à lire et à écrire.
Très longtemps après, Lila est mariée avec un homme bon, généreux, aimant, un pasteur qui avait de nombreuses années plus tôt, perdu femme et enfant ; et cet homme et cette femme malmenés par la vie vont former un couple et bientôt une famille, fragiles au début mais qui se renforcent peu à peu.

Lila se souvient : ses souvenirs affleurent naturellement ou bien, elle fait un effort pour se remémorer ce passé qui l'obsède. Ce sont leurs discussions et l'amour bienveillant du vieil homme qui petit à petit vont amadouer Lila ; elle vit au début du récit dans une simple cabane à la périphérie de la petite ville de Gilead. Au fur et à mesure, l'histoire d'hier et celle d'aujourd'hui se dévoilent...

Entre Lila et le vieux révérend Ames, des discussions se sont engagées, après que Lila lui ait demandé : "Pourquoi les choses se passent-elles comme elles se passent ?" et lui ait posé les questions existentielles qui la taraudent encore ; il essaiera d'y répondre honnêtement de son mieux, amenant une certaine paix dans l'esprit de sa femme.

Extrait : "En ce temps-là il semblait à Lila qu'elles n'étaient rien du tout, toutes les deux, mais pourtant c'était bien d'elles dont parlait ici la Bible. Peu importe que ce soit triste. Au moins Ezéchiel sait ce que certaines personnes peuvent ressentir. Cette voix qui tombe du firmament, il en connaît le son. Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles. Mais cette voix semblait néanmoins poser une question difficile : d'où leur venait la force de garder la tête droite quoi qu'il arrive ?" (p 173)

"Le vieil homme répétait toujours qu'il faut se pencher sur les choses que nous pouvons espérer comprendre, et que l'éternité n'en fait pas partie. Ce monde non plus à vrai dire. La plupart du temps, il semblait à Lila qu'elle comprenait mieux quand elle n'essayait pas. Les choses se passent comme elles se passent. Pourquoi était une question idiote." (p 354)

Ce livre est le dernier de la trilogie : avant "Lila", il y a eu "Gilead" prix Pulitzer 2005 et "Chez nous" Orange Prize for fiction 2009.
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Au milieu de la misère et son cortège de violences , les dialogues entre le pasteur et Lila, sur fond de références bibliques donnent à ce récit une impression de douceur et d'humanité. deux êtres que tout oppose, vont s'apprivoiser peu à peu ce qui justifie la lenteur du rythme de l'écriture. Lila dévoile petit à petit ses blessures dans ce beau roman plein de pudeur et de sensibilité.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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On est à Gilead, ce village où se situent les trois livres de la trilogie de Marilynne Robinson dont Lila est le troisième volet, cet oasis de douceur dans un monde hostile. C'est là qu'a atterri Lila, après de multiples pérégrinations. Enfant, elle a été enlevée par Doll à ses parents mal-traitants. Cet événement ne lui laisse comme souvenir que l'impression qu'un ange l'a doucement soulevée, et, alors qu'elle était affaiblie par les mauvais traitements, lui a dit "Vis". Et s'est battu pour elle au fil des années, l'a nourrie et aimée. Cette femme bienfaisante, Doll, outre le rapt, traîne un passé sombre qui l'oblige à fuir sur les routes . Elles vivent, survivent parfois, dans une misère crasse, parfois avec un autre groupe de "vagabonds" dans une solidarité compliquée, parfois seules. Lila, avec Doll, pourtant si fruste, vit l'expérience d'une profonde empathie, d'une attention forcenée et intelligente, pleine de rires et de tendresse. Mais la crise est là, la misère est de pire en pire, Doll est rattrapée par son passé, Doll est perdue, morte sans doute.
Après de nombreuses errances, dont un passage par un bordel, Lila échoue pas loin de Gilead dans une cabane abandonnée. Très curieusement cette sauvageonne inculte, sale et affamée exerce une fascination incompréhensible sur le vieux pasteur veuf, comme s'il l'avait connue depuis toujours. Ils finissent, au terme d'un long chassé croisé par s'épouser dans un compagnonnage tout à la fois bancal et prodigieusement solide, plein de douceur, de respect, d'attention à l'autre et de discussions spirituelles.

C'est un livre dont il est difficile de rendre compte car il vaut surtout par une ambiance, celle d'une paisible douceur entre gens particulièrement bons et bienveillants, alors même que la vie autour d'eux est violente et ne les a pas épargnés. Si violente qu'elle sème perpétuellement le doute. Lila vit dans un bain permanent de réminiscences, qui l'amènent à se remettre en cause, à se questionner sur le sens de la vie, du péché, de la religion. Tous deux partagent leurs émotions, leurs questionnement dans un couple disparate mais d'une force exceptionnelle. Ils partagent aussi, vieil homme et jeune épousée, une sensualité timide et touchante. Lila reste la sauvageonne qu'elle était, mais elle est aussi une autre, qui s'épanouit auprès d'un homme religieux en perpétuelle remise en cause, bon et tolérant. Jusqu'au bout, ils s'interrogent sur ce bonheur aussi complet qu'inattendu, pas si immérité qu'ils voudraient bien le croire.

J'ai beaucoup aimé ce livre lent, méditatif, plein de répétitions obsédantes, où la bonté est le principal protagoniste. On va et vient entre passé et présent selon les pensées de Lila, cette femme sauvée par une autre, dont elle n'admet pas qu'on la considère comme une pécheresse.

Cet univers de douceur alors que rôde la Grand Dépression, cette misère matérielle compensée par l'attention à l'autre, cette douceur mêlée d'âpreté m'ont fait penser à Une mort dans la famille de James Agee. C'est un livre moelleux comme un bon vieux fauteuil râpé.
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Pas facile d'émettre une critique sur ce roman si dense. Lila est « volée » à sa famille dés l'enfance par Doll et elles intègrent plus ou moins une autre famille de « vagabonds». La misère aux Etats-Unis dans les années 1930 est la cause de cette errance des gens et des enfants sur les routes. Les enfants sont déscolarisés, les parents en quête perpétuelle de nourriture. Ils possèdent fierté et honneur mais leurs vies est terrible de pauvreté. Après bien des difficultés, lila épousera un pasteur et ensemble ils tenteront de se comprendre au travers des grandes questions existentielles et introspectives en étudiant la bible car lila n'est pas sotte. Lila est comme une sauvageonne qui doucement reviendrait à la civilisation mais elle a bien du mal à s'adonner au bonheur, voila le plus difficile : devenir heureuse.
Parfois lui vient une envie de fuir, de vivre libre, passionnément et douloureusement qui va à l'encontre de cette vie confortable, sécurisée et heureuse. Il ya a dans cet ouvrage de nombreuses digressions sur la religion, beaucoup d'interrogations ; seuls les bons ont-ils droit au paradis car chacun a une route particulière, ceux qui ont des mauvaises cartes ne sont-ils pas moins méritants ? Je n'ai pu lire lire ce livre d'une traite, je le posais et réfléchissais. Il faudrait le garder comme livre de chevet pour en parcourir à nouveau les chapitres et savourer la beauté des phrases. C'est un livre au rythme « lent ».
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Lila a été enlevée enfant à sa famille par Doll, une jeune vagabonde. Nous sommes en Amérique à l'époque où la Grande Dépression a jeté sur les routes des milliers d'indigents, familles ou individus solitaires. Doll s'attache à cet enfant chétif, peu bavard. Les deux rejoignent bientôt un groupe de vagabonds, dirigé par un homme autoritaire mais rassurant. Sur la route, la petite troupe trouve du travail en échange de quelques sous ou de nourriture. La vie est rude, la pauvreté est telle qu'elle a rendu tout le monde méfiant. Lila grandit tant bien que mal. Une année, les choses s'arrangent, Doll a trouvé un emploi et elles se sont installées dans un foyer. Lila va avoir la chance d'aller à l'école et apprendre à lire, mais Doll vit constamment dans la crainte d'être retrouvée par la famille biologique de Lila et préfère à nouveau fuir. Lila grandit et décide de prendre sa vie en main, Doll lui fait parfois peur, d'ailleurs cette dernière a de nouveau utilisée son couteau et tué un homme. Arrêtée par la police, Doll réussit à fuir, laissant Lila derrière elle. La jeune femme s'installe quelque temps dans une maison close mais se retrouve très vite déléguée à des tâches ménagères.

Elle arrive un soir à Gilead, une petite ville d'Iowa où elle fait la connaissance du révérend Ames. La jeune femme s'installe dans une maison abandonnée et retourne à l'église écouter les prêches. le révérend la prend sous son aile et lui trouve des tâches à accomplir en échange de nourriture ou d'un peu d'argent. Lila a caché une belle somme d'argent sous les lattes du plancher de la maison abandonnée car elle a toujours le projet de prendre le train pour aller en Californie, après avoir retrouvé Doll, qu'elle espère toujours vivante. Mais quelque chose la retient : le Révérend.

Pourtant la jeune femme ne croit pas en Dieu, ses compagnons de voyage ont toujours nié son existence et les marques d'intérêt que le Révérend lui prodigue lui semblent suspectes. Toujours sur sa réserve, la jeune femme finit par accepter de dialoguer avec le vieil homme. Les mois passent et la jeune femme se laisse apprivoiser par ce veuf, dont l'épouse et l'enfant sont morts il y a fort longtemps.

Lila accepte alors d'épouser cet homme doux, mais austère, qui a l'âge d'être son père. Mais elle reste perpétuellement sur le qui-vive. Peu à peu, leurs dialogues délivrent la jeune femme silencieuse de cette peur qui la dévore et l'empêche de se poser depuis des années. Lila veut s'éduquer et leurs échanges tournent beaucoup autour des écrits religieux, de la Bible, et de certains thèmes comme le baptême, les limbes, les damnés …

(la suite sur mon blog)
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