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Jean-Christophe est maintenant un adulte. Il est libre, « libre des autres et de soi ! » Finies les passions amoureuses, il décide de se dédier corps et âme à la musique. Mais là aussi, il trouve la déception. « Ce qui l'exaspérait surtout dans ces oeuvres, c'était leur mensonge. » Pas seulement ses contemporains, musiciens, chefs d'orchestre, chanteurs d'opéra, même critiques artistiques, mécènes et simples amateurs, mais aussi ces compositeurs célèbres, morts depuis longtemps. Il voue une haine à Johannes Brahms. le dégoût devient si fort… En même temps, il est pris d'une fureur de vivre. Ce bouillonnement intérieur ne peut que mener à la révolte. Encore une fois, l'auteur Romain Rolland a su choisir un titre simple mais efficace, qui traduit exactement l'état d'esprit de son protagoniste.

Je tiens aussi à souligner son immense talent, l'érudition de l'auteur. À la fin de l'ouvrage se trouve une chronologie de la vie de Romain Rolland, j'y ai découvert qu'il a suivi des cours sur l'Histoire de l'Art ainsi que fait un doctorat dont la thèse principale était les origines de l'opéra. Donc, quand il parle de musique, il sait. Non seulement il sait, mais il arrive à le vulgariser. Ce roman est rempli de références musicales, allant des programmes d'orchestre aux salles de concert et aux opéras connus, en passant par les types de musique. Et j'en passe ! le roman est également truffé de citations de compositeurs et de philosophes, ainsi que latines. Ceci dit, s'il a toujours le mot juste, jamais on ne sent de lourdeur.

Pour revenir à Jean-Christophe, il est dégouté par le monde qui l'entoure et, conséquemment, se croit meilleur. Quelle déception que de constater qu'il est incompris et que ses oeuvres (de débuttant) ne rencontrent pas le succès escompté. On le traite d'imptertinent jeune homme. « Il est très beau de nier le monde. Mais le monde ne se laisse pas si facilement nier par une forfanterie de jeune homme. » Alors, Jean-Christophe se lance dans la critique, écrit pour une revue grâce à l'appui des Mannheim mais cette expérience lui laisse un goût amer. Il s'enlise dans le dénigrement des autres jusqu'à l'inévitable brouille. C'est une amourette avec une actrice française qui le convainc qu'il rencontrera peut-être plus de succès à l'étranger.

Mais il hésite, il ne peut abandonner sa mère. Malheureusement, c'est comme si le destin l'y poussait. Toutes ses relations disparaissent les unes après les autres. On se détourne de lui et les seules nouvelles connaissances qu'il fait et qui semblent prometteuses (dont sa complicité avec le vieux Peter Schulz), puis un événement dramatique l'oblige à s'en aller. Destination Paris. Peut-être y vivra-t-il plus de succès. À la fin du roman, je ne pus m'empêcher de faire le lien avec une autre arrivée célèbre, celle d'Eugène de Rastignac qui, devant Paris, qui s'écria : « À nous deux maintenant ! »
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Un quatrième tome qui s'intellectualise... un peu trop à mon goût. Derrière l'écrivain se dévoile ici le musicologue, le biographe mélomane, d'où des développements assez longs sur la musique et les polémiques qu'elle engendre au sein des cercles bourgeois de la petite ville rhénane où se déroule l'action. Je considère d'ailleurs que Romain Rolland est, dans sa façon de narrer, un alter ego convainquant de Stefan Zweig qui le considérait d'ailleurs comme l'un des plus grands hommes de lettres de son temps et qui lui a consacré une biographie.

Revenons à Christophe. Notre jeune héros va désormais sur ces vingt ans, cela fait donc près de quinze ans qu'il travaille et grenouille sous la protection du grand-duc du coin dans le milieu musical. Après une adolescence pleine de toutes les émotions exacerbées qui la caractérisent, le voici en passe de devenir un homme et ce sont désormais ses opinions qu'il aiguise. Opinions frondeuses voire belliqueuses qui ne sont pas du goût de tout le monde... S'ensuivent des luttes publiques et privées qui auront de sérieuses répercussions sur sa destinée.

Un tome qui m'a un peu plus ennuyée bien que la plume de l'auteur soit toujours aussi classique et facile à suivre. Ce rusé Romain Rolland a toutefois su ranimer la flamme dans le dernier quart du livre, en y intégrant une dose d'action suffisante pour me donner envie de poursuivre l'aventure.


Challenge NOBEL
Challenge ATOUT PRIX 2017
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge PAVES 2017
Challenge ABC 2017 - 2018
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Après l'adolescence de Jean-Christophe nous le retrouvons ici jeune adulte (il a à peine vingt ans à la fin de ce tome). Son caractère ne s'est pas amélioré, j'ai trouvé Jean-Christophe particulièrement fatigant, irritant, bref, insupportable. Et du coup la lecture de ce tome aussi ! Heureusement que les considérations musicales sont intéressantes et permettent de comprendre la culture allemande du tout début du Xxème siècle. Dommage que cela soit si long, la faute à Jean-Christophe qui, trop entier, répète jusqu'à plus soif les mêmes erreurs jusqu'à soudainement ne plus avoir d'autre choix que de partir. La troisième partie de ce tome comporte de très belles pages, en particulier lors de la rencontre avec Schulz, à propos de sa mère qu'il hésite à quitter, ou encore lors des événements qui vont précipiter son départ. Ce tome se termine par quelques pages curieuses intitulées Dialogue de l'auteur avec son ombre (c'est à dire bien sûr, avec Jean-Christophe!) qui ont achevé de me réconcilier avec le personnage au point d'envisager de continuer l'aventure (ce dont je n'étais vraiment plus du tout sûre à la fin de la deuxième partie).
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Ayant décidé de reprendre la lecture de Jean Christophe que j'avais interrompue au début du tome 5 et de son arrivée à Paris, j'ai relu mes différentes notes. Car j'ai une mémoire de poisson rouge. Je me souviens rarement des histoires, des personnages. L'avantage est que la relecture n'est pas un problème. L'inconvénient... est bien est que pour reprendre un livre en cours, c'est plus compliqué.

Bref, pour reprendre Jean Christophe, je reprends mes notes. Ecrites sous forme d'abécédaire pour les trois premiers tomes, elles sont très efficaces pour me remettre en mémoire ce roman. Un peu comme des petits cailloux je me souviens de ce roman, de cette atmosphère.

Malheureusement aucune note rédigée sur le tome 4... Me voilà bien. Afin de m'y remettre, j'ai réécouté les derniers chapitres. Ils m'ont remis l'histoire en tête.

Christophe est donc musicien. Mais un musicien incompris par ses contemporains allemands, à de rares exceptions.

Il veut partir à Paris mais sa mère ne veut pas. Puis finalement son sale caractère aidant, il va être obliger de partir, de fuir.

Le style Rolland est un style épuré. Ecrit au début du 20ème siècle, cela sent bon la campagne. Dans ce tome, tout se passe en Allemagne, en Rhénanie.

Je vais maintenant pouvoir basculer dans le tome 5.



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Jean-Christophe est maintenant arrivé au quatrième temps de sa vie, celui dans lequel il est pleinement ancré dans sa qualité d'artiste et où il entend bien affirmer la singularité de son talent. Sûr de lui comme on peut l'être à vingt ans, il désespère de la médiocrité qui l'entoure, et plus il compose des oeuvres à ses yeux nouvelles et supérieures, plus il s'élève dans de violentes diatribes contre les faiseurs de mauvaise musique et contre la docilité bestiale des petits bourgeois de sa ville. Lesquels lui feront chèrement payer le prix de son outrecuidance, faisant prendre conscience au jeune homme de son insondable solitude d'artiste incompris.

Mais cette révolte signe aussi le temps venu de partir. Une rixe opportune règlera pour lui le dilemme qui le ronge entre abandonner sa vieille mère et quitter ce monde trop étroit pour lui : Christophe part pour la France...

"La révolte" est un chapitre tempétueux et bouillonnant de la vie de Christophe, dont j'ai beaucoup aimé à la fois le propos éclairé et sarcastique sur l'approche tristement conventionnelle de la musique par la société allemande du début du siècle, les pages sombres sur les déboires de l'incontrôlable et torturé musicien, mais surtout les passages lumineux dans lesquels Christophe rencontre des êtres simples dont la pureté naturelle lui parle. le personnage du vieux Schulz, homme brave et mélomane dont la musique de Christophe vient illuminer les derniers instants de vie, est beau à pleurer.
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Changement de registre pour "Jean-Christophe" dans ce quatrième volet de la série littéraire de Romain Rolland, daté de mars 1908. le jeune homme va avoir 20 ans et s'il s'est assagit en amour il devient révolté en musique. D'ailleurs ce n'est pas pour rien que ce tome est intitulé "La révolte".
Il va d'abord s'en prendre aux grands musiciens, considérant que l'art allemand est construit sur le mensonge et l'hypocrisie. Pour lui il n'y a de joie que de créer et il se révolte face à la médiocrité de ce qu'il entend. Il s'exprimera sur le sujet en devenant critique musicale dans la revue de son ami juif Franz Mannhein. Mais son obstination dans la voie de l'intransigeance agressive contre les préjugés de l'art et de l'esprit allemand vont le mener à l'échec.
Dans sa fougue de jeunesse, il se fait beaucoup d'ennemis et ne sera plus joué alors qu'il a beaucoup composé. Il dit ce qu'il pense, c'est son tempérament, mais cela lui joue des tours jusqu'à devoir quitter ses amis. Il gêne, trop en avance sur son temps sans doute.
Heureusement, il rencontrera des personnes sincères en amitié comme le vieux Schultz ou la pétillante Corinne, actrice française qui va lui faire découvrir les écrivains et les artistes français.
Il croisera aussi sur son chemin la jeune et timide Antoinette qui devra retourner à Paris un peu par sa faute.
Attiré par la France il résolut de partir. Pourtant il devra rester en Allemagne tant le désespoir de sa mère est grand. Elle ne peut pas le quitter mais son amour pour son fils sera plus grand que son chagrin alors elle le laissera partir privilégiant son bonheur.
Il y a aussi une surprenante dernière partie avec un court dialogue entre l'auteur Romain Rolland et son ombre qui n'est autre que le personnage de son roman, Christophe. C'est sans doute une façon originale de nous dire qu'il y a une part d'autofiction, même si ce mot n'existait pas à l'époque.
Plus long que les autres tomes de la série, ce volume charnière est vraiment très intéressant car il se termine par le départ de Christophe pour la France et ouvre de nouvelles perspectives au fougueux compositeur.

Challenge Nobel illimité
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4è volume de la saga « Jean-Christophe », écrit par Romain Rolland, prix Nobel de littérature 1915.

C'est avec le même plaisir que je découvre ce 4è volume. Christophe est devenu un jeune homme après avoir traversé une adolescence tumultueuse. J'ai particulièrement aimé les portraits que l'auteur fait des différents personnages rencontrés par son jeune héros, par exemple celui-ci :
« Peter Schulz avait soixante-quinze ans. Il avait toujours eu une santé délicate, et l'âge ne l'avait pas épargné. Assez grand, mais voûté, et la tête penchée sur la poitrine, il avait les bronches faibles, et respirait avec peine. Asthme, catarrhe, bronchite, s'acharnaient après lui : et la trace des luttes qu'il lui fallait subir, — bien des nuits, assis dans son lit, le corps courbé en avant, et trempé de sueur, pour tâcher de faire entrer un souffle d'air dans sa poitrine qui étouffait, — était gravée dans les plis douloureux de sa longue figure, maigre et rasée. le nez était long et un peu gonflé au sommet. Des rides profondes, partant du dessous des yeux, coupaient transversalement les joues creusées par les vides de la mâchoire. L'âge et les infirmités n'avaient pas été les seuls sculpteurs de ce pauvre masque délabré ; les chagrins de la vie y avaient eu part aussi. — Et malgré tout, il n'était pas triste. La grande bouche tranquille était d'une bonté sereine. Mais c'étaient surtout les yeux qui donnaient à ce vieux visage une douceur touchante : ils étaient d'un gris-clair limpide et transparent ; ils regardaient bien en face, avec calme et candeur ; ils ne cachaient rien de l'âme : on eût pu lire au fond. »

J'ai souligné beaucoup de passage dans ce livre car l'auteur y glisse souvent des réflexions pertinentes, comme celle-ci : « Il avait reporté son besoin d'affection sur ses élèves, auxquels il était attaché, comme un père à ses fils. Il avait trouvé peu de retour. Un vieux coeur peut se sentir très près d'un jeune coeur, et presque du même âge : il sait combien sont brèves les années qui le séparent. Mais le jeune homme ne s'en doute point : le vieillard est pour lui un homme d'une autre époque. »

Un autre point particulier de ce volume 4, c'est la prise de position de Christophe (est-elle aussi celle de l'auteur ?) par rapport à la mentalité Allemande, et particulièrement par rapport à la musique. Les critiques sont sévères. Je ne m'y connais pas assez pour juger du bien fondé de telles positions.

Je ne vais pas m'attarder sur le résumé de l'histoire, je l'ai lue avec enthousiasme et ne peux que vous recommander de la lire. Jean-Christophe a toujours un caractère difficile, limite caractériel, un artiste incompris. Il dépasse les limites, se fâche avec tout le monde, perd son emploi et après quelques rencontres (le plus souvent décevantes, à part celle de Peter Schulz), il décide de partir pour Paris.

Il y a toutefois un chapitre qui met mal à l'aise, c'est celui où Christophe fait la rencontre d'une famille juive allemande, l'auteur (il écrit en 1904) y met tous les préjugés de son époque.
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Les aventures de Jean-Christophe tome 4.
Nous retrouvons Jean-Christophe exalté par la conversation avec l'oncle Gottlieb, redécouvrant le monde, la nature, les autres avec des yeux passionnés.

Malheureusement ce bonheur forcené sera de courte durée. Rolland nous livre juste après une réflexion ardue sur l'art musical allemand et il va falloir s'accrocher un peu.
On sera un petit peu perdu si on oublie que Rolland était mélomane et un grand admirateur de Beethoven , et la biographie qu'il a écrit nous permet d'appréhender un peu l'unité qu'il y a dans l'esprit de l'académicien entre vie artistique et courage et dépassement de soi. le désir de pousser aussi loin l'analyse musical de Christophe est donc expliqué par le fait qu'elle nous permet d'appréhender un peu plus le caractère passionné du héros. La remise systématique de la vie musicale (composition et interprétation) rhénane de son époque est indissociable des tourments qu'il traverse. Brahms est particulièrement descendu, reflet de l'aversion de Rolland pour celui-ci.
(cf : un mémoire trouvé sur internet )
La plupart des lecteurs (je suppose, et moi en tout cas) auront du mal à tout saisir et trouveront sans doute cette réflexion un peu longue, mais au moins on saisit la portée de la musique pour le héros et pour l'auteur.

Cette analyse musicale est également celle de "l'âme allemande", d'autant plus que Christophe rencontre deux françaises ainsi qu'une passionnée de littérature française, ce qui permet la comparaison entre pensées (littéraire et musicale) françaises et allemande.

Christophe est cohérent jusqu'au bout, violent dans ses critiques et réussit sans surprise à se mettre toute la petite ville à dos. L'ambiance pesante du bourg déjà abordé dans les trois tomes précédents devient étouffante, au point de saborder l'amitié de Jean-Christophe avec un couple de brave gens. Il fait un bref passage dans le journal artistique du village, se fait avoir, puis dans le journal socialiste, se fait utiliser, virer du château.

Le seul vrai rayon de lumière de ce chapitre est la rencontre du vieux Schulz, figure de bienveillance , grand admirateur de Christophe, intellectuel sans snobisme, dont Romain Rolland nous fait un portrait particulièrement touchant.

Son esprit était parfois timide ; mais son coeur était d'une largeur
admirable, et prêt à accueillir avec amour tout ce qui était beau dans
le monde. Peut-être était-il trop indulgent pour la médiocrité ; mais
son instinct n'avait point de doute sur ce qui était le meilleur ; et
s'il n'avait pas la force de condamner les faux artistes que l'opinion
publique admirait, il avait toujours celle de défendre les artistes
originaux et forts que l'opinion publique méconnaissait.

L'autre moment marquant sera la rencontre avec des amis de Gottlieb, qui l'ont vu mourir et enterré. La fin discrète de cet homme doux étant à l'image de sa vie tournée vers les autres et la clôture avec cohérence.

Le rythme plus lent sera compensé par la fin extrêmement rapide qui projette Christophe vers d'autres aventures, et ravive notre attention, après 500 pages de cette riche biographie fictive
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