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Même si le thème et l'histoire étaient très intéressants : Louise est confronté à un choix définitif devant sa surdité : se faire poser un implant auditif. Elle a peur de devenir une autre après, mais qui est elle vraiment, entendante-sourde…. J'ai trouvé que l'écriture n'était pas fluide et elle ne m'a pas permis de comprendre Louise ni de m'y attacher.
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Les méduses n'ont pas d'oreilles est un très beau premier roman. Louise perd peu à peu ce qui lui reste d'audition. C'est un portrait saisissant du monde des sourds que l'on ressent de l'intérieur. On vit avec Louise dans son univers où les sons sont différents des nôtres. Dans ce monde si particulier, Louise invente ses personnages qui la soutiennent, l'accompagnent ; un soldat de la Grande Guerre, une botaniste, un chien. C'est triste et joyeux, souvent déroutant. On comprend que l'imaginaire permet de supporter la vie. Adèle Rosenberg sait nous raconter le monde de Louise avec beaucoup de poésie, d'humour. Je trouve même qu'elle invente un univers dans lequel le lecteur est invité avec beaucoup d'humilité. Et là, on touche peut-être au véritable sens de la littérature : partager un monde qui nous est inconnu. Pendant la lecture, je me suis prise au jeu d'écouter le silence avec intensité : les murmures des pages qu'on tourne, les crissements de mes doigts sur mon pull. Un beau roman pour cette nouvelle année à découvrir.
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Un étonnant voyage en surdité vous attend auprès de Louise. A peine quelques sons déformés dans l'oreille droite et le néant dans l'oreille gauche. Alors même si depuis l'enfance elle a appris à lire sur les lèvres, à compenser, à imaginer, à combler, lorsque les derniers sons disparaissent peu à peu, elle entreprend de les consigner dans un herbier sonore pour ne pas les oublier. Louise est un personnage attachant à l'imagination fertile et quelque peu débridée. Elle fait apparaître des personnages tout droit sortis de son inconscient, un soldat bien amoché de la Première Guerre mondiale, un chien errant qui s'attache à elle et une botaniste qu'elle ramène de sa visite au Musée d'histoire naturelle. L'univers de Louise nous transporte entre poésie et rêverie aussi lorsque l'unique solution proposée est la pose d'un implant, le choix de Louise l'obligera à sortir de son monde bien à elle pour ce confronter au réel. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir le talent de l'auteur à tordre les mots, à manier un humour décalé et à vivre des scènes kafkaïennes comme celle de son entretien d'embauche où encore ses rendez-vous avec le corps médical. Ce handicap invisible est un combat de chaque instant pour comprendre et se faire comprendre sans quoi la vie serait faite de malentendus et d'incompréhension à vivre au quotidien on comprend à quel point ce doit être épuisant. Les descriptions de la langues des signes, de la gestuelle ou encore de sa vision de la bouche des autres afin de comprendre ce qu'ils disent sont des moments intenses dans le récit. La peur du silence y est constamment évoquée mais aussi celle d'entendre à nouveau, à travers un implant où les sons qui lui parviendront ne seront plus ce qu'ils étaient. Un superbe premier roman qui lève le voile sur ce handicap avec sensibilité. Bonne lecture.
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Les mots s'échappent.
Se taisent.
Les mots deviennent soldat. Botaniste. le chien Cirrus...
Les mots s'échouent sur la marée silencieuse qui petit à petit recouvre l'ouïe de Louise.

C'est eux, finalement, ces personnages fantasques et tellement desespérés, qui vont porter Louise jusqu'à l'inévitable. La surdité. La surdité ou l'implant. Ce qui semble évident.
Pourtant, Louise ne sait pas. Oscille.
A force de lire sur les lèvres, de les déchiffrer comme des textes à trous. de les combler comme elle peut. S'empare d'une voyelle telle une voleuse. Dérape sur une consonne, se rattrape, maladroite, malhabile, mal comprise. Par les entendants. Et les sourds. de malentendus en malentendus.

Sa mère qui l'encourage à accepter l'opération irréversible. L'amoureux, et les mots qui n'ont plus besoin d'être lus, qu'on va pêcher à même la bouche. Les collègues malintentionnés et la copine engagée...

C'est un sujet très sérieux. Très appliqué. L'auteure, par une grâce inattendue, parvient à donner de la légèreté et de la douceur à une situation troublante. Ce silence qui vient prendre toute la place.

J'ai été très touchée par ces personnages fabuleux, inattendus, sortis tout droit de l'imagination de Louise. Qui viennent mettre de la poésie là où se loge toute l'angoisse du monde.

Lu dans le cadre du #prixsagan
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Adèle Rosenfeld raconte dans Les méduses n'ont pas d'oreilles le quotidien de Louise F., la trentaine née en banlieue parisienne avec ses yeux marrons et son petit mètre soixante, écartelée par une dichotomie qui envahit son quotidien.

Une de ses oreilles est inapte à entendre d'où son appareil auditif caché comme est passé sous silence son handicap. Les cheveux recouvrent les oreilles et personne ne s'en rend compte puisque, en plus, elle n'en dit rien.

Alors, lorsqu'elle répond oui à la place de non, on la prend pour une idiote. Mais, lorsque dans un bar, elle n'entend pas la question noyée dans le bruit du lieu, on lui fiche la paix toute la soirée, la laissant à sa solitude et aux amis qu'elle s'est inventée pour combler un manque social trop réel. Louise y est habituée et même, quelque fois, s'en réjouit, tellement est épuisante cette attention de tous les instants.

Normalement, cela aurait pu continuer ainsi, sauf que le roman Les méduses n'ont pas d'oreilles s'ouvre sur la consultation chez le spécialiste. Il constate quinze décibels en moins sur l'autre oreille. Non seulement, il faut que Louise accepte ce dont elle a refusé depuis toujours, son statut de malentendante, mais prendre aussi la décision de devenir une femme bionique.

Dans ce premier roman, Adèle Rosenfeld conte ce cheminement entre reconnaître sa différence et se faire poser ou non un implant. Elle présente les brouhahas inaudibles, les trous noirs au milieu d'une phrase, la perception des différentes fréquences et les lèvres qui ne se laissent pas regarder ou qui s'effacent dans la pénombre.

Adèle Rosenfeld présente avec beaucoup de poésie les amis imaginaires de Louise qui comblent sa solitude sociale : Son bon Soldat prend sa place dans la vie. Son Chien Circus, exprime les émotions. Et la Botaniste, elle, collectionne des plantes mirages qui expliquent le monde. Ses amis, et plus, bien vivants, savent aussi se tenir à ses côtés. Avec beaucoup de sensibilité, Adèle Rosenfeld nous parle des « cahiers de réalité de l'existence » de Louise où les sons sont répertoriés et ordonnés avant leurs disparitions programmées.

Évidemment, ce premier roman est un peu autobiographique, mais l'écriture et la construction en font un récit littéraire délicat et attachant. Avec le film Sur mes lèvres, Emmanuel Devos avait démontré la solitude et le rejet. Son personnage devenait une proie facile entre les mains pervers d'un Vincent Cassel. Ici, Adèle Rosenfeld nous fait vivre l'imaginaire qui comble les manques. Rien de désespérant dans Les méduses n'ont pas d'oreilles ! Au contraire, c'est l'histoire d'une battante qui s'entoure de la poésie de l'imaginaire et de la distance de l'humour pour dépasser les difficultés. Une écrivaine est née !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Le monde des sourds et malentendants tel qu'on ne l'imagine pas ou comment s'inventer des personnages pour supporter l'intolérance ou l'indifférence quand on doit vivre avec un tel handicap ... Triste, parfois drôle, le texte met l'accent sur cet univers angoissant quand il faut lire sur les lèvres et que la nuit tombe, quand les bruits atténuent le sens des mots, quand on se sent coupé du monde réel. La peur du silence ...
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Dans son roman, l'auteure par l'intermédiaire de son personnage, Louise, nous fait appréhender le monde de la surdité. Un handicap qui ne se voit pas mais qui ne fait plus voir la vie comme elle est. C'est ce qui arrive à Louise qui devient de plus en plus sourde et doit faire un choix crucial : abandonner le son réel des malentendants, même faible, pour un implant,
Alors Louise va poser le pour et le contre, se teste, se trouve un emploi. Elle se raccroche à beaucoup de choses, un imaginaire qui l'aide à aller de l'avant, à vivre et quelques proches, humains et bienveillants, Anna et Thomas, Cathy+ .
Louise tente d'isoler les sons, en un herbier sonore, comme elle a peur de se perdre dans son monde, elle se perd déjà souvent dans les dialogues et interprète les phrases quand on lui parle, ce qui donne des moments cocasses ou d'incompréhension et de perdition.

Quel exercice difficile que de vouloir mettre des mots sur le silence et nous faire partager ce que perçoit un sourd et comment il le vit.
Ce roman est un bel exploit, écrit dans une très belle langue. Un roman de qualité où j'ai suivi le parcours du combattant d'une malentendante.
J'aurais aimé plus de concrets que de lire parfois des passages que j'ai trouvés farfelus, toutes ces métaphores de la vie fantastiques, qui sont très belles, mais qui m'ont donnée l'impression d'errer aussi dans le livre sans m'y accrocher, comme si je ne comprenais pas ou ne pouvais pas comprendre.
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« Seule la lecture pouvait calmer l'angoisse de la disparition, voir les mots intacts, palpables, encrés »

Louise est totalement sourde d'une oreille et partiellement d'une autre. Elle oscille, les pieds sur Terre, les yeux fixés sur la bouche de son interlocuteur et sa tête dans le silence, entre le monde des sourds et des entendants. Un dilemme s'impose à elle : se mettre un implant ou se murer dans le silence en continuant sa vie ainsi? La réponse pourrait paraître évidente pour quelqu'un qui s'est rasé la tête afin de rendre son sonotone visible.

Pourtant la réponse n'est pas d'une évidence pure.
Quand Louise se rend compte que ses souvenirs s'étiolent, elle se demande s'il faut du son pour activer la mémoire ?

Elle n'entend plus ses baskets couiner sur le sol, les consonnes et les voyelles n'ont pas de sens, le mot « quoi » fait partie de ses mots récurrents.
Son handicap invisible rendra son nouveau travail en mairie pénible et harassant. Elle se mure dans le silence des archives.

L'écriture d'Adele Rosenfeld nous fait vivre cet entre deux mondes de manière très immersive. Nous comprenons les choses à demi mot, vivons l'isolement progressif de Louise avec une appréhension poignante. Un roman bouleversant mettant en péril un sens où l'humour demeure, malgré tout.
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Pour son premier roman, Adèle Rosenfeld aborde un sujet aussi original que déconcertant. Elle nous immerge dans le quotidien des malentendants comme pour mieux nous sensibiliser à cet handicap invisible. Louise vit entre deux mondes jusqu'à ce que son audition se dégrade. Toute l'intrigue du roman va consister à savoir si elle va accepter cet implant qui va la sortir définitivement de cet entre-deux. Durant tout le temps de la réflexion, Louise narre l'incompréhension, l'indifférence et le mépris dont elle est victime. Elle dit les angoisses qui l'étreignent, son épuisement à devoir toujours tendre l'oreille, raconte les vibrations, les bruits de la ville, la hauteur des fréquences et nous ouvre son imaginaire, cet endroit où elle se réfugie et l'herbier sonore qu'elle s'est constitué pour garder en mémoire les sons.

Les méduses n'ont pas d'oreilles est roman d'ambiance, tantôt poétique, tantôt cacophonique. Si son originalité et la plume d'Adèle Rosenfeld m'ont marquée, il m'a manqué une bonne dose d'émotion pour être totalement embarquée.
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Le résumé de la 4ème de couverture est complet et performant, inutile ici d'en rajouter plus.
Il présente parfaitement l'enjeu du roman : Louise se retrouve devant un dilemme qui va rediriger sa vie, soit elle tombe définitivement dans le monde des sourds, soit elle reste dans le monde des entendants, (le monde "des bouches qui parlent")  sous une nouvelle formule, les entendants implantés. 
Vivant depuis l'enfance entre les deux, " passée de sourde moyenne à sourde sévère" elle tente de saisir ce que cette perte d'audition totale va transformer dans sa vie. Elle réfléchit à ces deux mondes différents, à ce qui crée cette différence, elle va tenter de saisir ces langages, ces façons de communiquer.
Elle relate avec humour les conversations qu'elle tente de saisir avec ce qui lui reste d'audition, avec désespoir ses efforts pour suivre la conversation sur les lèvres, la peur de la lumière qui décline et qui cache le langage. 
La pression, la souffrance qu'elle ressent nous sont transmises par l'écriture, par les nombreuses images, par les récits fantasmagoriques qui tendent vers une lourdeur, une opacité. L'inquiétude suinte de ce texte. L'entrée "dans ce monde de silence " semble obscur, une impression d'enfermement se terre dans ses moments de doute. D'autant que le monde des entendants et surtout le monde professionnel n'accueille pas cette perception du monde visuelle, olfactive et non plus auditive. Et pourtant l'auteure nous raconte ce drame puisque c'en est un personnel, une épreuve avec humour.  
Louise nous fait vivre cette période de doute, de décision,
" avec cette étrange sentiment de ne plus savoir déchiffrer le réel" 
 pendant laquelle elle va s'enfermer dans un monde imaginaire, qui finalement n'est que le reflet inconscient de ses peurs. 
Une immersion aussi passionnante qu'inquiétante dans une épreuve physique : la transformation de son corps et existentielle : la transformation de sa perception du monde et de soi. 
J'ai apprécié cette plongée dans l'inconnu d'un nouveau mode de vie, la peur du changement  décrit avec fantaisie, avec humanité; j'ai trouvé ce récit très émouvant.  #lesmédusesn'ont pasd'oreilles#NetGalley

Lien : https://passeuredelivres.ove..
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