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"" C'est la nuit qu'il est beau de croire en la lumière. " Les hiboux, le grand duc, le scoops et autres créatures ailées de la Nuit haïssent ce Coq qui annonce clairement le Jour, et les gêne dans leurs méfaits nocturnes . Car Chanteclerc croit que son chant fait se lever le Soleil...


Dans cette basse cour, une poule croque un insecte, un cicindèle, qui " parfume le bec, de rose et de jasmin". Une autre a le béguin pour le coucou de l'horloge, Patou le chien dort dans la cour...


Chantecler est fier, dressé sur ses ergots, "le Coq du village" veille sur tous. C'est sa mission !
Mais, une belle faisane se réfugie, parmi eux, pour fuir les chasseurs. Pour ses beaux yeux, Chantecler va braver les autres coqs, des coqs d'élevages si différents du coq gaulois, dont un coq de combat, le " pile blanc" avec des éperons d'acier tranchant.


Chantecler n'est pas une poule mouillée ! ...
Un piège se referme, ourlé par un merle chanteur qui se targue d'être l'ami du coq, et se joue de lui. Une pintade prétentieuse organise un "five o' clock", afin de présenter la faisane...

Que va faire Chantecler, sera-t-il le dindon de cette farce?
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Je suis un immense admirateur de Cyrano de Bergerac, et j'ai également beaucoup apprécié la pièce "Edmond" d'Alexis Michalik, qui conte à sa manière la construction du chef d'oeuvre.
J'en discutais avec un ami, qui m'a dit : "tu n'as jamais lu Chantecler ?" Moi, un peu honteux : "non." Lui : "tu devrais ! C'est magnifique ! C'est sa dernière pièce, qui n'a pas eu le succès critique escompté, car ça n'a pas été compris à l'époque, et ça l'a dégoûté d'écrire du théâtre, mais c'est superbe !"
Bon, ben avec ces recommandations, je n'avais plus qu'à m'exécuter, mais ça a malheureusement bien failli tourner à l'exécution capitale.
À part peut-être à la fin du troisième acte et un peu au quatrième, je n'ai jamais pu vraiment rentrer dans cette histoire de poulailler.
Est-ce justement parce que c'est une histoire de volaille et que j'ai une empathie plus modeste envers les volatiles qu'envers homo sapiens ? Possible, mais je ne crois pas seulement.
Car la multitude caquetante des personnages, les apostrophes incessantes en des termes désuets voire obsolètes, m'ont vraiment tapé sur les nerfs, et même si je n'ai pas vu cette pièce qui n'est d'ailleurs plus guère jouée, je peux comprendre sans peine au 21e siècle pourquoi ça n'a pas trop été compris en 1910.
Restent évidemment les envolées poétiques en alexandrins où l'on reconnaît bien le Rostand de Cyrano, lyrique et inspiré, mais dès qu'elles sont interrompues par des pages et des pages de répliques à l'emporte-pièce constituées d'onomatopées allant jusqu'à remettre en cause la compréhension de l'ensemble, on a envie de jeter le livre par la fenêtre.
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Treize ans après Cyrano de Bergerac, cette pièce-fable mettant en scène un coq et sa basse-cour rappelle par certains points l'immense succès du fier mousquetaire au long nez et à la pointe infaillible (ou phrase coup de poing). le héros-coq est à la fois grandiose et naïf, idéaliste s'aveuglant lui-même comme le Don Quichotte, sensible et se relevant toujours comme un Chevalier du Zodiaque de Saint Seya, serviteur éternel de sa divinité, le Soleil. L'évidence de l'impossibilité de sa quête (anéantir la Nuit en chantant le Soleil) la rend d'autant plus noble. La tendance de Rostand à enfiler en cascade les prouesses de rimes et de bons mots, trouvailles, allonge et disperse le propos, affaiblit les moments forts de la pièce (c'est pourquoi il est apparu nécessaire aux metteurs en scène de la pièce de sélectionner, de couper).

Comme dans une fable, les animaux sont des symboles qui représentent des caractères humains (le chien est un bon compagnon fiable, les poules sont des groupies, la faisane est une bohémienne sauvage…) et les oppositions inévitables qui se créent entre eux (jalousie, mécontentement des rapaces nocturnes dérangés par le chant du coq, bataille de coqs, incompréhension entre cultures domestique et sauvage…). Mais le « mal » n'est pas tant représenté par les opposants naturels ou ennemis déclarés (autres coqs, rapaces, chat), que par des personnages comme le merle moqueur et la paon m'as-tu-vu. La vanité et le cynisme sont des poisons qui détruisent les rêves, les beaux idéaux, et l'envie de faire au mieux en allant vers ceux-ci. Ils ruinent toute entreprise humaine, agents du nihilisme. La critique radicale des effets dévastateurs de la dérision (qui réduit tout au dérisoire, gratuitement, rappelle la scène finale de L'Homme qui rit de Victor Hugo, dans laquelle la moquerie gratuite des lords anéantit la puissance argumentative du discours de Gwynplaine (cousin défiguré de Cyrano ?).

L'humain présent ici par sa seule balle tueuse, « race méchante », est dominé par cet appétit de destruction, ou pulsion de mort, qui semble vouloir jalousement casser les jambes de toute personne qui souhaite se lever et construire. Ainsi se résume le dilemme de Chantecler : faut-il abandonner cette civilisation assoiffée de vides sophistiqués, et retourner à une existence sauvage, un bonheur simple d'exister, ou persévérer dans l'utopie d'un monde meilleur ?
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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J'ai adoré cette pièce d'Edmond Rostand, qui est une de mes préférées avec Cyrano de Bergerac. Elle est plus... humble, moins grandiloquente et pourtant on retrouve cette thématique commune et chère à Edmond Rostand qui est celle de faire ce que l'on peut qu'importe le résultat, de toujours offrir au monde son plus bel atout, toujours faire son maximum.
Ainsi Chantecler, le coq, est persuadé de faire lever le soleil avec son chant, alors c'est primordial pour lui, pour le monde, qu'il chante et qu'il chante bien, avec toute sa superbe, pour faire lever le soleil!
Mais fait-il vraiment lever le soleil?
Et sinon, comment surmonter la blessure de l'orgueil touché en plein coeur?
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Edmond Rostand écrit cette pièce après son grand succès, Cyrano. Si les thèmes sont très différents, j'ai trouvé beaucoup de points communs.
En effet, Chantecler semble être une pièce étrange et folle, dont le héros est un coq et les autres personnages de animaux de la basse-cour. Comme une fantaisie baroque, où les personnages parlent en alexandrins, mais qui finit en tragédie. Car tel Cyrano, ce coq est à la fois un amoureux et un poète, et plus largement, un serviteur de l'idéal doté d'un orgueil démesuré qui est en même temps sa fragilité. Par ses mots et par son chant, il célèbre l'aurore et la lumière, dans des passages bouleversants où la trivialité grotesque se mêle à la démesure de l'artiste emprisonné dans sa folie.
Cette pièce est donc une découverte de lecture - même si j'ai du mal à l'imaginer représentée sur scène.
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Chantecler ou la quête de l'esthétique, un livre remarquable à redécouvrir...
Lien : http://www.gazettelitteraire..
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Une fable dramatique d'Edmond Rostand . Une pièce de théâtre en 4 actes se déroule dans une basse cour ; les animaux mis en scène en font son originalité.
Chantecler le coq incarne les défauts humains : fierté, prétention et d'autres animaux : le cynisme , la jalousie.
Léon Blum considéra que c'était l'oeuvre la plus belle de Rostand et que , ni Cyrano , ni l'Aiglon ne s'égalaient aux meilleures parties de Chantecler.
Pour ma part , cette fable allégorique était sympathique , la personnification des animaux raillant les défauts des hommes amusante. Mais sans plus . Je n'en garderai pas un souvenir impérissable. Peut-être une autre époque.
À lire , à connaître. Sans plus
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