La bête qui meurt

Une pornographie qui se veut la vie de monsieur tout-le-monde. Mais une pornographie tout de même.

J’ai choisi ce titre au hasard et j’ai vite regretté.

le narrateur semble résumer sa vie à une perpétuelle recherche de satisfaction sexuelle et une grande peur de l'impuissance qui s’accroît avec l’âge et stimule ses appétits. Pour se faire, Il utilise sa rencontre avec un personnage féminin, quelque peu fantasmagorique, "une jeune cubaine superbe, et fière, doté d'une éducation, intelligente, et ayant également « une admirable poitrine » - qui va bientôt céder à tous ses caprices érotiques alors même que lui même est un vieillard de trente ans son aîné.


Le narrateur nous écœure en nous racontant comment par exemple il pousse cette jeune femme à avaler son sperme en lui tenant la tête au moment ou il enfonce son sexe dans sa bouche - le regard qu’elle lui lance à ce moment là - ou comment lui-même lèche le sang de ses règles sur ses cuisses.

L'auteur fasciné par le pouvoir érotique de la femme sur l’homme et vice-versa, interprète à sa manière la libération de la femme, qu'il examine uniquement sous l'angle de la transformation des pratiques sexuelles de celle-ci. Pour lui une femme qui s'adonne à toutes les pratiques érotiques, même les plus fantasques, est une femme qui sait apprécier sa liberté à sa juste valeur, et je trouve que cette image est non seulement un peu facile et écœurante, mais aussi très influencée par les préférences sexuelles du narrateur ; c’est même précisément ce qui rend ce court roman, quasiment insupportable, on comprend parfaitement que le personnage puisse avoir une liaison avec une de ses étudiantes, une fois l’année finie, mais pourquoi nous raconter alors tout ces détails très crus pour ensuite tenter de leur donner un sens louable, sans doute l’auteur aime les femmes et le sexe, et c’est tout naturel, mais pour le reste je ne marche pas. Je trouve ce vieux prof plutôt arrogant dans sa manière de penser et légèrement dégouttant.

J’avais lu un très bon livre du même auteur, et je ne pense pas avoir choisit le bon titre pour renouer avec son écriture.

Je mets rarement une étoile à un roman, alors, je ne peux pas m’empêcher de conclure en rappelant que ce n'est là que mon opinion. Je ne lis jamais de littérature érotique et sans doute que cet ouvrage peut satisfaire certains amateurs du genre.
Moi je n’ai même pas pris la peine de finir les dernières pages.

Pour une fois je suis du côté de la critique qui critique (au sens analytique). Comparé à d'autres livres de Philip Roth, on se demande ce que ce roman fait dans la littérature. À moins que ce ne soit dans le but d'en faire un scénario pour un film où la vedette aurait de généreuses formes à vendre ? (février 2006)

Suite et fin du propos : [Adaptation]
'La Bête qui meurt' fait l'objet d'une adaptation cinématographique avec Penelope Cruz en tête d'affiche. le tournage a débuté en mai 2007 à Vancouver.]