Le narrateur, David Kepesh (un personnage déjà apparu dans deux autres romans de l'auteur), est professeur d'université, également critique littéraire et culture en radio et télé. Il a derrière lui un long passé de séducteur et malgré ses 62 ans, il bénéficie toujours d'une certaine aura auprès des étudiantes avec qui il a régulièrement des aventures sexuelles en fin d'année.
Célibataire endurci et indépendant, tout va bien pour lui jusqu'au jour où il tombe sur Consuela Castillo, 24 ans, fille de riches émigrés cubains.
Il est subjugué par sa sensualité et sa classe innées et surtout par sa poitrine.
Ne riez pas, il passe son temps à le répéter tout au long du livre, à nous parler de la beauté de ses seins. Il n'en peut plus le gars !
Bref, il tombe amoureux d'elle, amoureux de son corps plus précisément, comme il pourrait tomber en extase devant une belle oeuvre d'art. Très vite, il ne peut plus se passer d'elle. C'est la passion et donc, la souffrance. Peur qu'elle le quitte un jour, ce qui arrivera certainement vu la différence d'âge, et jalousie envers les hommes qui l'approchent et ceux qui l'ont approchée avant.
Classique.
En toile de fond,
Philip Roth distille aussi un peu de peur de vieillir. Kepesh se rend bien compte que ses plus belles années de séducteur sont derrière lui, qu'il lui sera de plus en plus difficile de mettre les belles et jeunes femmes dans son lit et que, par conséquent, Consuela est peut-être bien sa dernière occasion.
"Que faire quand on a soixante-deux ans et que l'urgence de cueillir ce qui se cueille encore n'a jamais été aussi impérieuse?"
De son côté, Consuela est-elle amoureuse ? David ne le pense pas. Elle est dans la position de celle qui a tout à apprendre, au début, jusqu'à ce qu'elle prenne l'ascendant dans la relation, en se rendant charnellement indispensable et sensuellement inoubliable. La fin du livre, que je ne dévoilerai pas car c'est le seul moment où il se passe quelque-chose dans l'histoire, nous prouve qu'il y a tout de même quelque-chose.
Le récit consiste en un long monologue de David Kepesh, adressé à une personne à côté de lui, à qui il explique cette relation qui l'a tourmenté il y a 8 ans déjà, et dont il a mis 3 ans à se remettre. C'est donc plus une suite de réflexions, de souvenirs épars plutôt qu'un récit bien construit.
J'ai eu du mal à comprendre le pourquoi de ce livre. Quel en est l'intérêt ?
La relation entre Consuela et son mentor n'est pas développée du tout, juste évoquée.
Par contre,
Philip Roth fait plusieurs pages, un peu longues, sur la libération des moeurs dans les années 60 dans le milieu étudiant, libération qu'il a par ailleurs grandement appréciée après s'être affranchi de son éducation et d'un premier mariage qui ne l'a pas comblé.
C'est instructif, mais on se perd.
Je ne peux même pas dire que je me suis ennuyée au long de ce livre (trop court pour ça !). Il m'a juste laissée indifférente.
Je n'arrive pas à retenir quelque-chose d'autre que les obsessions sexuelles du narrateur, et de l'auteur dont il est un alter ego, si j'ai bien compris, pour la "baise". Au bout d'un moment, ça va.
Il y a bien quelques belles phrases, parce que
Philip Roth est un grand écrivain, mais est-ce suffisant pour faire un bon livre ?
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