AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 669 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans la mythologie grecque, Némésis est la déesse de la juste colère des dieux, parfois assimilée à la vengeance, elle est aussi interprétée comme étant un messager de mort envoyé par les dieux comme punition (Wikipedia).
Dans son roman Philip Roth s'interroge sur la responsabilité humaine en interpellant un Dieu vengeur qu'il assimile à Nemesis.
Eté 1944, alors que les jeunes américains patriotes sont tous partis combattre dans le Pacifique, Bucky Cantor, réformé à cause de sa mauvaise vue, étouffe de honte sur le terrain de jeux de Newark dont il est le directeur. Jeune homme sérieux, sportif accompli, éducateur responsable et scrupuleux, Mr Cantor se dévoue corps et âme pour les enfants dont il a la responsabilité… jusqu'à ce qu'une épidémie de polio vienne décimer les rangs des enfants et le placer devant un choix cornélien : risquer sa vie, à l'instar de ses camarades soldats partis au front, en combattant la polio ou rejoindre sa fiancée dans un « summer camp » épargné par les miasmes urbains et la polio.
Le choix que fera Bucky déchainera en lui une vague de sentiments contradictoires : responsabilité, soulagement, culpabilité, honte… jusqu'à ce que la mort et la maladie frappent encore…
Un ultime roman (parait-il) sombre et pessimiste qui explore les tourments de l'âme humaine et les mécanismes de l'orgueil, un beau roman très sobre et maîtrisé.

Commenter  J’apprécie          120
Nous sommes dans une période difficile, la guerre fait rage en Europe, et beaucoup d'hommes sont sur le front, mais pas Bucky Cantor, jeune homme robuste et en pleine santé, mais qui souffre d'un gros handicap : sa vision. Et cela lui vaut d'être révoqué, à son grand désespoir.
Il travaille dans un camp de jeunes, où il est adulé par beaucoup de ces gamins avec qui il passe ses journées. Mais voilà, la polio arrive et commence à faire des ravages parmi les jeunes qui l'entourent.
Ce roman est intéressant, car l'épidémie de polio y est traitée avec beaucoup de pudeur. Bucky est très sensible à tout ce qui se passe autour de lui, la maladie, ses amours, sa famille.
Malgré quelques longueurs dues à l'auteur qui cherche à être très précis, ce roman ne laisse pas indifférent, et le tout dans un style d'écriture assez exceptionnel.
Belle découverte.
Commenter  J’apprécie          110
A Newark, ville de naissance de l'auteur, une épidémie de poliomyélite est déclarée et jette la panique dans les différents quartiers de cette cité. Billy Cantor qui a été réformé en raison de sa myopie, est responsable d'un terrain de sports, essaie de s,occuper au mieux des enfants qui lui sont confiés. Il est bouleversé par la mort d'un des enfants, mort suivie de plusieurs autres. Il accepte de rejoindre son amie dans un camp de vacances au grand air. Mais il se sent coupable d'avoir abandonné son poste. Il faut dire que Billy Cantor a été élevé par ses grands-parents, sui lui ont inculqué le sens du devoir. Tout est donc merveilleux. Il a retrouvé son amie et vit dans des conditions de rêve. Il se lie d'amitié avec un jeune moniteur. Celui-ci tombe malaxe. Billy fait le rapprochement entre lui et la contamination du jeune homme. Il part donc à l'hôpital où on découvre qu'il est porteur de la maladie qu'il va développer quelques jours plus tard. A partir de ce moment, un sentiment de culpabilité va l'envahir et gachera sa vie refusant le droit au bonheur.
Commenter  J’apprécie          100
Philip Roth est né le 19 mars 1933 à Newark, dans le New Jersey, son oeuvre couronnée de multiple prix en fait l'un des plus grands écrivains américains contemporains. Aujourd'hui il vit dans le Connecticut. Némésis est paru en France, il y a quelques semaines à peine. Ce devrait être aussi son tout dernier roman, l'écrivain ayant déclaré à la presse qu'il arrêtait d'écrire.
Eté 1944. Bucky Cantor, jeune homme sportif et en pleine santé, dirige avec passion un terrain de jeux pour les enfants, au coeur de Newark. Après le bombardement de Pearl Harbour il a tenté de s'enrôler dans l'armée avec ses copains pour combattre en Europe, mais si ses amis ont été recrutés, lui est réformé pour myopie grave. Dépité au plus profond de lui-même, Cantor traine cette déception comme un boulet, une infamie qui le réduit à moins que rien aux yeux des autres ; alors que tous les jeunes partent à la guerre, lui reste ici.
C'est aussi à cette époque qu'une épidémie de polio s'abat sur la région. Maladie mystérieuse en ce temps-là, paralysante et pouvant causer la mort dans les cas les plus graves. Entre les rumeurs, les peurs devant ce mal inconnu, les décès qui commencent à frapper les enfants autour de lui, Cantor s'en prend à Dieu, enrageant devant la mort de ces innocents. Rappelons que dans la mythologie grecque, Némésis représentait la juste colère.
Sa fiancée, Marcia, inquiète pour Cantor, réussit à le faire engager par un camp de plein-air à la campagne, où à ses côtés elle espère l'éloigner des miasmes mortels de la ville. le jeune homme accepte pour plaire à son amie, mais il prend son départ de Newark comme une désertion. « En essayant par amour de le sauver de Newark, Marcia l'avait amené à se renier sottement ». Il abandonne à leur triste sort les gamins dont il s'occupait, fuyant au loin pour sauver sa vie. Une fois encore il fait preuve de lâcheté, après sa non participation à la guerre, il se sauve devant l'épidémie mortelle. Bis repetita. du moins, est-ce ainsi qu'il ressent la situation.
Comble du malheur, dans ce camp loin du monde, la polio va frapper. Cantor n'y voit qu'une explication, c'est lui qui y a amené le mal puisqu'il côtoyait les malades à Newark. Un examen médical va révéler qu'il est lui aussi atteint par la polio.
Je ne peux évidemment pas vous raconter en détail la fin du roman, mais il se clôt quarante ans plus tard, sur la vision d'un homme lourdement handicapé, profondément seul, ayant renoncé très vite à vivre, finalement.
Avec ce dernier ouvrage, Philip Roth nous ramène à ses vieux démons, la mort qui rôde et les corps qui subissent l'épreuve du temps qui passe. Ici, le contraste est d'autant plus saisissant que son héros Cantor était un jeune homme particulièrement bien armé physiquement ; mais jeunesse et muscles ne peuvent pas tout, quand la maladie frappe aveuglément, rien ne lui résiste et le corps cède. Reste l'esprit et peut-être est-ce le message délivré par Roth. Cantor est doté d'un grand sens du devoir, très honnête, psychorigide pourrait-on dire, et devant l'épreuve physique qui le touche, il s'enferme dans une camisole psychologique supplémentaire, s'attribuant la responsabilité du cataclysme, abandonnant tout espoir ou envie de vivre « normalement », ce qu'à su faire a contrario, un personnage qui apparaît dans les dernières pages du livre. Dans des circonstances similaires, l'un se détourne de la vie, l'autre la croque à pleines dents. Tout dépend de la manière dont on les appréhende.
Philip Roth nous donne un dernier et très beau roman. Les phrases sont majestueuses, la langue est belle, l'écriture parfaite mais on n'attendait pas moins d'un tel écrivain ayant un palmarès si bien rempli. Les personnages sont très fouillés, les décors très précisément posés, on devine le travail derrière la narration. le roman se lit très vite et on y prend du plaisir, mais un plaisir plus musical qu'autre chose, la satisfaction de lire une prose élaborée dont chaque mot est une note et chaque phrase un élément d'une douce symphonie. C'est pourquoi je n'irai pas jusqu'à dire que c'est l'un des meilleurs bouquins de l'auteur, car j'avoue que parfois je me demandais où Roth voulait en venir.
Commenter  J’apprécie          100
Newark, 1944, Bucky Cantor, 23 ans, à son grand désarroi n'a pas pu être retenu pour aller combattre en Europe. Athlète accompli, il est responsable de l'encadrement sportif de jeunes gens. Une épidémie de Poliomyélite survient brutalement et touche en particulier les jeunes du quartier juif dont il s'occupe. Bucky, mal dans sa peau culpabilise parce qu'il a été rejeté par l'armée et parce qu'il se sent responsable de la propagation de la maladie, surtout après sa survenance dans un camp de vacances peu après son arrivée.C'est le thème du sentiment de culpabilité qui est évoqué tout au long de l'ouvrage, ainsi que les incertitudes sur ce mal et ses vecteurs de propagations alimentant les peurs et les fantasmes. Frappé également par la maladie, soigné par sa grand-mère il ira jusqu'à rejeter l'amour, pourtant inconditionnel que lui voue Marcia. L'aveuglement outrancier et durable du héros paraît excessif et amoindrit un peu l'intérêt de cette narration, pourtant crédible quant à la description de la naissance et du développement d'une épidémie
Commenter  J’apprécie          80
Un quartier pauvre américain, cloisonné par immigration, le quartier juif à la fin de la seconde guerre mondiale. Eugène est un jeune homme sportif mais tellement myope qu'il a été exempté de guerre, une honte qu'il traîne par devers lui. Il a pu se faire embaucher comme prof de sport, gardien du terrain de jeu pendant l'été. Un été 44 bien funeste pour ce quartier où l'épidémie de polio fait bien plus de ravages que d'habitude, touchant principalement les enfants.

Un récit retranscrivant la peur allant jusqu'à la haine insidieuse, folle à accuser n'importe qui pour avoir apporter la mort parmi ces enfants. Un vendeur de hot dog, le dingo du quartier, les ritals, les accusations fusent, la peur s'installe.

Le sentiment de culpabilité est omniprésent, celui d'avoir survécu à sa mère morte en couchée, de n'être pas à la guerre comme ses amis, se sentir responsable de la mort des enfants du terrain de jeu.
Commenter  J’apprécie          60
Inspiré par l'épidémie de polio qui a durement touché la ville de New-York en 1944, Nemesis est probablement le dernier roman de Philip Roth qui vient d'annoncer sa retraite d'écrivain. Son héros, Bucky Cantor, est un jeune homme athlétique, entièrement dévoué aux enfants dont il assure l'éducation physique. Bucky a été réformé. Il ne mourra pas sur les plages de Normandie ou dans la jungle Birmane. Mais le virus s'en mêle. Porté par la chaleur étouffante de l'été, il contamine les familles et les enfants du quartier tombent les uns après les autres. Par lâcheté et par amour de sa fiancée Marcia, il rejoint un camp de vacance où, dit-on, l'air est moins vicié. La colère des dieux le rattrapera, car personne ne peut échapper à son destin.
Commenter  J’apprécie          60
J'avais oublié les ravages de la poliomyélite avant de lire ce livre. La déformation des corps, les poumons d'acier pour respirer, la rapidité de propagation et le fait que les principales victimes étaient des jeunes.
Dans mon esprit, le vaccin existait depuis des années mais Némésis se passe en 1944, avant que celui-ci ne soit trouvé.
Une année de guerre à l'étranger, et de combat contre cette terrible maladie dans la commune de Newark.
J'ai adoré les trois quarts de ce livre.
Le personnage principal Mr CANTOR est un jeune homme pétri par le devoir : il voulait s'engager mais n'a pas pu à cause de sa mauvaise vue.
Il s'occupe donc des jeunes du quartier, en tant que coach sportif et voit progressivement de nombreux jeunes être atteints par la maladie et même en mourir.
Même si de nombreuses personnes quittent les villes pour échapper à la maladie et se réfugient à la campagne, lui doit rester. Hors de question d'abandonner ceux qui veulent faire du sport, et de laisser tomber son employeur.
On suit Mr CANTOR dans ses questionnements, et toutes ses actions pour éviter l'escalade lors du développement de l'épidémie : non, ce ne sont pas les Italiens des bas quartiers qui ont amené cette terrible maladie, non ce n'est pas non plus cet innocent qui traine autour du parc, non il ne s'agit pas d'une punition divine qui concentrerait les malades dans le quartier juif.
On suit Mr CANTOR lorsqu'il s'interroge entre son devoir envers les jeunes et celui envers sa fiancée qui s'inquiète pour lui et lui demande de la rejoindre à la campagne.
Ce livre parle de culpabilité, de renoncement ou quand le devoir prend le pas sur tout le reste.
J'étais près du coup de coeur, mais les dernières pages m'ont semblé détonner avec le reste de l'histoire, d'une écriture moins fluide, un peu comme si l'auteur n'avait pas trop su comment terminer. Ce qui m'a un peu gâché le plaisir précédent…
Commenter  J’apprécie          50
Eté 1944...tous les hommes jeunes sont à la guerre...ou presque. Bucky est resté en arrière, bien qu'athlète, sa mauvaise vue l'a empêché de partir avec ses amis.
Mais une autre chance de se comporter en homme courageux s'offre à lui...la polio fait des ravages dans sa ville. Il peut devenir le protecteur des enfants, leur héros, les aider à devenir fort. Mais tout en se battant contre qui ? Dieu ? lui même ? ou le virus ?
Amour et honneur se battent en lui...l'amour gagne...pour un court instant ...fatal. La culpabilité plus que la polio le rattrape et le dévorera pour le reste de sa vie. Un homme qui s'autodétruira car il lui faut trouver un coupable pour tout ce bonheur envolé, ces vies détruites...
"Ne vous battez pas contre vous-même. Il y a déjà suffisamment de cruauté dans le monde. N'aggravez pas les choses en vous prenant pour bonc émissaire" lui dira bien des années plus tard un enfant qui l'admirait, un enfant lui aussi frappé par la polio. "Mais il n'y a rien de plus difficile à sauver qu'un garçon honnête démoli."
Commenter  J’apprécie          40
1944, un été de canicule dans le New Jersey. Alors que ses meilleurs amis ont été mobilisés, Bucky, jeune professeur de gymnastique, a été réformé à cause de sa mauvaise vue, et se morfond de honte en veillant sur les enfants d'un terrain de jeux à Newark ; jusqu'à ce qu'il soit contraint de faire face à un autre genre de bataille : une épidémie de polio touche de façon implacable les enfants, un par un. "Maître le plus exemplaire et le plus vénéré, un garçon loyal et sincère, bon, juste, prévenant, stable, doux, vigoureux, musclé ; à la fois un camarade et un chef pour ses enfants", Bucky va commencer à faire face très courageusement à la maladie (les premiers malades, les premiers morts, les familles accablées de douleur et de colère) avant d'en subir lui-même de façon personnelle les tragiques conséquences.

J'ai essayé vainement de lire plusieurs fois Philip Roth, malgré des points de départ toujours passionnants. Mais ce "Némésis" (=colère), qui se lit très vite et facilement, m'a serré le coeur et passionnée. Au-delà d'une terrible histoire, il remue brillamment les thèmes que sont la culpabilité et la responsabilité, toutes deux incarnées en ce jeune homme extrêmement dévoué envers les enfants, un presqu'héros courageux qui affronte un mal qui frappe aveuglément - car à l'époque, non seulement il n'y a pas de vaccin, mais on ne sait comment se répand la maladie : par les mouches, par l'eau, par la nourriture, par la saleté ? Face à la psychose qui s'empare des habitants et à l'impuissance générale il semble urgent de trouver un coupable, quelqu'il soit, car il faut bien qu'une telle tragédie ait un sens... ou est-ce seulement une question de malchance ? C'est un grand livre, et, paraît-il, le dernier de l'auteur.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1394) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}