La vérité sur la comtesse Berdaiev

Une belle aristocrate russe broyée par la machine politique ; Tel est le thème de ce roman polyphonique passionnant. de sa plume acérée Jean-marie Rouart dresse le portrait de plusieurs destins qui se côtoient, pour leur plus grand malheur. Quand l'ambition détruit tout sur son passage, voilà la morale de l'histoire. Avec brio l'auteur décortique tous les rouages pour nous offrir le mode d'emploi du complot politique. Brillant.

Très désireux de lire l'auteur dans un registre où je ne le connaissais pas , j'ai été très déçu par ce titre. Pour moi le mélange politico-fiction autour des ballets roses et une tentative de mise en scène du monde de l'émigration russe en France n'aura pas du tout fonctionné. D'autre part , m'ont fortement déplu à la fois le style, qui m'a semblé bien pompeux, et les critiques mi prononcées des personnages politiques du début de la cinquième république, j'en suis bien désolé.

Inspiré d'un scandale politique et historique du début de la 5ème république « les ballets roses », JMR mêle personnages historiques et de fiction pour décrire les rouages du pouvoir entre exécutif et judiciaire. L'occasion aussi pour rappeler l'exil en France des Russes blancs qui ont tout perdu et tentent comme ils peuvent de garder leur rang. Une ombre portée par JMR sur l'accession au pouvoir du Général de Gaulle. L'élégance du style permet d'attendre tranquillement la vérité qui se dénoue à la fin du livre.

Une Comtesse russe échouée à Paris, son milieu, les strates des émigrations blanches puis soviétiques où elle évolue, l'attraction qu'elle exerce sur les hommes qui la fréquentent, son mode de survie. Tous les lieux où il fallait être en 1958 n'auront plus de secret pour le lecteur, une sorte de guide touristique, culturel et mondain du Paris d'avant.
Brillant parfois, pourtant le style sent un peu trop son premier de classe, même si l'Académicien prétend avoir raté son Bac cinq fois ! Souvent superficiel et bourré de clichés ethniques: l'âme russe, magyare, etc.