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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La sympathie qui naît à la lecture de ce texte s'affirme au fil des pages.
Persuadé, habité par l'idée d'être écrivain, comme Paul Auster, ne pas savoir quoi faire d'autre oblige malgré tout à survivre, à manger comme tout le monde, occupation alimentaire qui, en l'occurrence, devient un observatoire du temps qui passe, des gens qui vivent et survivent. Un matériau de roman est ainsi servi sur un plateau mais ce n'est pas le sujet du futur roman lauréat du prix Goncourt, prétexte à l'évocation du chemin de croix que fut la dernière ligne droite de l'écrivain, toujours en herbe à 36 ans, en proie aux affres du doute le plus existentiel qui soit. Il y eût quelques encouragements, certes, sans risques, de comités de lecture, de ceux qui n'engagent que ceux qui les écoutent, porte ouverte aux faux espoirs, clous enfoncés dans la statuaire du poète maudit mais Jean Rouaud, né à la campagne comme il aime à le rappeler, a la lucidité et l'humilité de celui qui doit bosser encore et encore sur le sujet, si le travail ne paie pas, au moins occupe-t-il l'esprit, tout travail restant présent dans la mémoire de celui qui l'a accompli.
Le Paris des années 80 respire encore. Les derniers souffles du vent de liberté post soixante-huitard aèrent quelque peu le quartier ou officie notre homme, les personnages hauts en couleurs se disputent le pavé, conversations mille fois répétées, monde reconstruit maintes fois et joutes verbales d'indécrottables romantiques, nostalgiques du Grand soir ou de ses soubresauts cathartiques. Terreau idéal pour qui se nourrit de ces êtres hors champ, échappant aux radars sociétaux de nos analystes algorithmés, individus dont la vie n'est qu'une suite de défis à la compréhension et à la prudence la plus élémentaire, tel est le compagnonnage toujours renouvelé du kiosquier de la rue de Flandre.
L'attribution du Goncourt ne lui fera pas oublier ses camarades de trottoir. le kiosque n'existe plus, comme la presse écrite, ils disparaissent, témoins visibles d'une diversité non encore passée à la moulinette de la numérisation neuronale.
Plaisante lecture
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Encore écrivain en gestation, Jean Rouaud a exercé le métier de kiosquier dans un quartier populaire de Paris pendant quelques années. Ce livre est le récit de cette période.
Il nous livre avec finesse , tendresse et humour quelques portraits de "figures" du quartier (clients, habitants ou collègue...).
Il restitue aussi l'atmosphère (et quelques faits d'actualité phares de l'époque) des années 80 avec une jolie pointe de nostalgie. En ajoutant à celà , quelques belles réflexions sur les vicissitudes du temps qui passe, j'ai vraiment beaucoup aimé ... les 3 premiers quarts environ du livre. Après, je trouve que l'auteur se perd un peu dans un dédale de réflexions sur sa recherche littéraire de l'époque. Dommage.
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Kiosque – jean rouaud

Vous vous souvenez, pour les plus vieux d'entre nous (pas les jeunots et les gamins), Jean Rouaud à Apostrophe en 1990 ? le kiosquier propulsé Prix Goncourt ? Ce jeune homme pas vraiment à l'aise dans le jeu des médias, aussi sidéré que nous de le voir là ?

Et bien le revoilà 30 ans plus tard, écrivain reconnu et prolifique, qui nous livre les souvenirs qui ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui.
Jeune provincial monté à Paris dans le grand but de devenir écrivain, trouvant cet emploi de kiosquier pour subvenir à ses besoins et garder du temps pour écrire, voyant avec les années la peur grandir de ne rester que ce qu'il est. Comprenant peu à peu l'inanité de son projet d'écriture poétique conceptuelle. Se frottant à la vie, aux rencontres, aux lectures pour peu à peu garder la spécificité de son écriture, et la frotter au réel, à la vie maintenant et passée. Comprendre que la singularité c'est parler de soi et des autres à sa façon…

C'est un livre tout à fait charmant truffé de portraits détonants, touchant à l'histoire de la presse et d'un kiosque parisien, de l'auteur et d'un monde évanoui, le monde qui fut le sien dans sa ville natale et dans ses débuts parisiens, revenant encore et toujours à la bénace laissée par son père et son oncle, héros de la Grande Guerre.

L'écriture est un peu alambiquée avec de longues phrases un peu échevelées cela participe à l'attrait de ce livre très personnel, qui éveille une réelle sympathie pour son auteur.
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