Meissonier n’était pas un peintre d’allégories, et nulle part plus que dans ses tableaux militaires — scènes et types — ne s’imposent ses puissantes et délicates qualités d’observation pénétrante. Chacun de ces soldats — reître, mousquetaire, garde française, grenadier de la garde — en grand uniforme ou en petite tenue ou même en négligé d’intérieur de caserne, a sa physionomie, son allure, son tempérament ; tous vivent, et feront vivre le consciencieux et brillant artiste qui s’appliqua à les animer, et sut y réussir.
Meissonier se tira brillamment de ce demi-travail, si bien qu'il eut quelques autres illustrations à exécuter pour cette célèbre édition de Paul et Virginie y dont les bibliophiles ne parlent qu'avec ferveur. Mais il eut, par contre, toute une série à faire pour une édition, non moins luxueuse, de la Chaumière indienne du même Bernardin de Saint-Pierre.
Les débuts du peintre ? Selon la monotone et triste antienne, ils furent difficiles : les histoires des artistes aimés et admirés ont cela de commun avec les contes de fées qu'elles commencent toujours mal et finissent toujours bien (malheureusement elles finissent parfois longtemps après la mort du héros principal!).