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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture qui m'a particulièrement émue.

Il fallait bien 258 pages pour raconter l'histoire d'un des premiers réseaux de résistance créé en 1940: le Réseau du musée de l'Homme.
De sa création jusqu'à l'arrestation des différents membres du réseau, les auteurs utilisent pour raconter, quatre couleurs vert, orange , violet, noir et un graphisme simple, pour nous rappeler que l'important ce sont ces hommes et ces femmes qui se sont engagés dans une lutte contre l'occupant.
Cet épisode est souvent ignoré et ce rappel sous forme de BD sera apprécié des jeunes et des adultes.
NB: j'ai bien aimé sur la deuxième de couverture que soient repris les noms et les silhouettes dessinées des résistants.
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Une résistance sans armes, une résistance avant la résistance. L'histoire du groupe du Musée de l'Homme à travers les écrits qu'ils ont eux-mêmes produits. On reste toujours avec eux, on ne voit jamais l'occupant. Les dessins, tout en nuances de verts et de violets, racontent l'histoire que les écrits nous laissent entrevoir. Un travail remarquable.
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Ce livre retrace l'histoire du premier réseau de résistance en France, le réseau du Musée de l'homme (1940-1942). Les auteurs nous relatent les évènements de l'ouverture du Musée à la chute du réseau et à l'exécution de sept de ces membres. Je ne connaissais que Germaine Tillion suite à son entrée au Panthéon et Yvonne Oddon. J'ai découvert l'engagement des hommes et des femmes de ce réseau ainsi que leur volonté de dire non jusqu'au bout quoiqu'il en coûte. C'est un engagement d'intellectuels pour des valeurs universelles, pour préserver l'humanité et l'art. C'est aussi un engagement au quotidien de différentes personnes pour ne pas renoncer et refuser la défaite. Tous se retrouvent avec un seul mot d'ordre : Résister. L'ouvrier peut côtoyer la comtesse ou le directeur de musée.

C'est une leçon de courage, d'humilité, de passion, de fidélité.

Le parti pris des auteurs de n'utiliser que des propos tenus par les protagonistes est plus que judicieux : ils nous replongent dans le contexte de l'époque. Les articulations se font sans difficulté et donnent de la cohérence au récit.

Le choix graphique m'a surpris dans un premier temps : par le dessin mais aussi par les couleurs. Une fois entré dans le récit, la pertinence de ce choix m'est apparue. Mettre en avant celui qui parle, qui évoque au milieu des formes atténuées de couleurs comme des filigranes, renforce le récit et le voyage devoir de mémoire au milieu des fantômes.. Il en est de même pour les pages noires évoquant l'enfermement dans les geôles nazies : on accompagne les condamnés dans leur voyage au bout de la nuit.

Cette BD m'a profondément marqué me renvoyant à d'autres destins plus connus de cette période. J'ai appris à connaître ces héros du quotidien dont je n'avais jamais entendu les noms et j'ai découvert que je suis passé souvent sur les mêmes lieux qu'eux, adepte des musées et ayant suivi une formation près du Mont Valérien.

Belle lecture dans le cadre du devoir de mémoire.




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A travers cette bande-dessinée aux graphismes pleins de vivacité, et aux couleurs assez vives, elles aussi, dans des tons principalement bleus, violets, verts et orangés, qui contrastent fortement avec la gravité du sujet, c'est la formation, en 1940, du premier réseau de résistance française qui nous est contée, celui du Musée de l'Homme, jusqu'à son démantèlement causé par la dénonciation, l'arrestation, et la mort de la majorité de ses principaux membres.

Pour ce faire, Raphaël Meltz et Louise Moaty ont choisi de présenter les évènements au plus près de leur réalité historique, des paroles prononcées telles quelles par les protagonistes, aux extraits de lettres, tracts... conservés, en suivant, semaine par semaine, mois par mois, la constitution du réseau, les stratégies mises en place pour le faire grandir, pour échapper à la répression nazie, pour sauver des familles, des résistants, en les envoyant clandestinement en zone libre... Et l'on comprend mieux, alors, le choix des couleurs et graphismes de Simon Roussin, qui montrent à quel point le choix de la résistance a été, pour celles et ceux qui l'ont fait, malgré les risques, le choix des vivants.

Une lecture passionnante, émouvante, qui rend un très bel hommage au réseau du Musée de l'Homme.
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« Un jour qui a commencé avant le 23 février 1942 ; au soleil éblouissant de l'été 40, quand tous étaient vivants et que nul d'entre eux, ni d'entre nous, ne voulait accepter une défaite mille fois pire que celle des armes : celle de l'homme. »
C'est parce qu'ils ne voulaient pas vivre autrement que dignement face à l'invasion nazie, des hommes et des femmes qui travaillent au Musée de l'Homme, conscients de l'indivisibilité de l'humanité, ainsi que quelques autres personnes par ailleurs, se sont naturellement mis en résistance. Ils ont créé le terme, c'est celui que porte leur bulletin dont le premier numéro est écrit, dupliqué et distribué en cachette en décembre 1940. Quelques autres numéros suivront. Un appel général à la non résignation, dans la prudence et la discrétion, sans bravade ni pseudo héroïsme inconsidéré. le groupe fait le lien vers la France libre, dans les zones non occupées et à Londres. Mais hélas il y a un traitre parmi eux, un collabo. Les membres du groupe seront quasiment tous arrêtés entre janvier et avril 1941, et exécutés en février 1942. Mais cette étincelle de résistance, aussi brève qu'elle fut, a allumé un feu incontrôlable durant toutes les années de guerre qui suivirent.
C'est admirable, cela force notre respect, et c'est émouvant sans aucune charge de pathos.
J'ai juste à un moment perdu un peu le fil dans les personnages, qui est où et fait quoi.
Le dessin de Simon Roussin est original, très épuré, avec un usage exclusif des trois couleurs complémentaires aux couleurs primaires (orange, violet, vert), noir et blanc. Plusieurs cases et pages sont muettes, les actes parlent d'eux-mêmes. le pavé de 230 pages se lit facilement.
A lire, pour ne pas oublier, et parce que c'est beau.
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Un ouvrage exigeant et probablement pionnier. Il fallait oser raconter par le menu et sous forme de BD l'histoire dramatique du réseau de résistance du Musée de l'homme. Il fallait oser le parti pris de ne s'en tenir qu'à des propos ou écrits authentiques (certains cependant retravaillés) pour concevoir une trame narrative certes somptueusement mise en couleur mais dépouillée de toute fioriture, de tout bavardage. Austérité du récit donc et aussi difficulté première : les personnages ne nous sont pas présentés par les bulles mais par des notes en fin d'ouvrage dont la consultation s'avère indispensable à la compréhension de l'histoire. On regrettera que le renvoi nécessaire aux notes extrêmement complètes vienne alors couper la progression d'un récit riche en acteurs et en situations qu'il n'est pas toujours simple de déchiffrer. Certains lecteurs ont pu en être rebutés, et cela se comprend. Ajoutons la difficulté à différencier des personnages que leur représentation dessinée ne permet pas toujours d'identifier au premier regard...

J'ai ressenti moi-même cette difficulté que je n'ai réussi à surmonter qu'en 3e lecture, c'est-à-dire bien après mon achat, quand, suffisamment éclairé des tenants et aboutissants de la narration par mes premières lectures, je me suis lancé dans une nouvelle reprise de l'histoire en me détachant complètement des notes et en me laissant guider par le simple enchaînement des cases et des phylactères. du moins pendant le premier tiers du récit où je n'ai pas relevé de difficulté majeure de compréhension. Cela m'a permis de goûter plus tranquillement à la beauté des couleurs, au style du dessin (sauf pour les personnages que je ne trouve en général pas spécialement bien rendus, surtout les personnages secondaires et les femmes !!). Arrivé à la hauteur de la page 70, j'ai fait une pause pour me reporter aux 4-5 pages de notes correspondantes : c'était comme si j'avais lu deux livres en parallèle, ou un texte bilingue ! Et cela m'a paru une solution excellente.

Pour la suite, un recours systématique aux notes est redevenu nécessaire afin de comprendre les situations et les enjeux. Effort portant sur, disons, une centaine de pages, une petite moitié du livre. Enfin les quelque 30 pages qui clôturent l'histoire, si terribles par ce qu'elles disent et si belles plastiquement qu'elles peuvent se passer de tout commentaire.

Pour résumer, il faut donc admettre de devoir en passer par plusieurs lectures, la difficulté concernant surtout la seconde moitié du récit.
Les images, aux couleurs splendides, l'effort remarquable de recherche des sources, des témoignages des survivants, et un travail d'une qualité rare, malgré quelques maladresses formelles et probablement la tentation de vouloir être exhaustif, justifient à mon sens pleinement l'effort mis à prendre connaissance d'un ouvrage formidable, unique en son genre, et dont les auteurs peuvent être chaleureusement remerciés.
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Cette bande dessinée est un récit historique sur la résistance qui a débuté dès le début de la seconde guerre mondiale, en France. Elle a un côté assez inédit : tous les textes proviennent de sources réelles. Les écrits retrouvés ont juste été triés et assemblés. Cela donne à la fois une intensité et une émotion palpable puisqu'on entend les mots même des personnages, et en même temps une distance puisqu'il y a peu de dialogues mais plutôt des remarques et préceptes.

En juin 1938, le musée de l'Homme de Paris est inauguré. Ce musée de l'homme se veut un rempart contre le racisme ambiant, en espérant que le grand public prenne conscience que l'humanité est le produit d'un immense métissage.

Dès le début de la guerre, la résistance se met en place au sein du personnel du musée de l'Homme. C'est plutôt une résistance "intellectuelle" avec des tracts demandant de ne pas se soumettre, de continuer à lutter. Il n'y a au début aucune organisation, tous les résistants se connaissent. Si ça permet de créer un groupe soudé et uni, cela représente en même temps un risque très grand en cas d'arrestation.

La résistance va se poursuivre avec la publication d'un journal clandestin et des évasions de prisonniers vers l'Angleterre ou la zone libre. Jusqu'à ce que ...

Les illustrations dans les tons violet, vert et orangé viennent souligner le côté rétro et les traits simples mettent en valeur l'engagement des résistants qui connaissent les risques et sont prêts à mourir. Mon seul bémol vient de ces traits simplifiés pour les personnages qui sont nombreux et que l'on confond.

Refus de l'armistice, premier résistant, structure des réseaux, trahison, jugement, exécution : un beau travail de mémoire.

Poignant, en fin d'ouvrage, les notes nous permettent de nous remettre dans le contexte de l'époque et reviennent sur la biographie des protagonistes. Les lettres écrites aux proches juste avant d'être fusillés au Mont Valérien sont particulièrement émouvantes.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Ce gros et beau pavé relate l'histoire d'un réseau de Résistance, le Groupe du Musée de l'Homme, depuis l'inauguration du musée, jusqu'à l'exécution des femmes et hommes qui le constituaient.
Les auteurs ont fait le choix de retracer leur histoire en utilisant uniquement leurs écrits, témoignages, lettres, journaux intimes... "Tous les mots qu'ils prononcent sont les leurs." L'effet obtenu est terriblement émouvant.
On commence par découvrir ce petit monde d'ethnologues, d'anthropologues, qui mènent une réflexion approfondie et progressiste sur le colonialisme, le pillage de l'art étranger, sur toutes les formes de racisme. Progressisme qui s'applique aussi au sens même de musée : c'est un "Musée de l'Homme pour l'homme", qui reste ouvert tard tous les soirs pour être accessible aux travailleurs... (Aujourd'hui, on a une "Nuit des musées" par an.)
Puis arrive la drôle de guerre, on organise la mise à l'abri des précieuses collections, mais les Nazis se rapprochent et c'est l'exode : saisissantes images d'un Paris qui se vide de sa population (Tous les dessins de lieux sont très beaux).
Premier acte de ce qu'on n'appelle pas encore Résistance : le musée ouvre, comme un défi, "à l"heure habituelle le jour de l'arrivée des Allemands. C'est traiter l'invasion par le mépris."
Ce sont ensuite les tracts laissés discrètement dans les cabines téléphoniques, les "Vive de Gaulle" tapés à la machine sur les billets de banque avec lesquels on paie candidement ses légumes... puis enfin (entre autres fabrications de faux papiers et organisations d'évasions) le bulletin "Résistance" imprimé et diffusé en cachette.
Les années d'existence du réseau sont décrites avec en toile de fond les momies, statuettes et masques, qui mettent en lumière la passion et les valeurs qui animaient ce groupe. Puis les arrestations et la prison font l'objet de toutes petites cases sur fond sombre faisant puissamment sentir l'enfermement et la solitude.
Quel bel hommage que ce livre, pour ce réseau qui a payé cher son engagement, et dont Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, rescapées de Ravensbrück, ont été les mémoires.
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L'histoire d'un petit réseau de résistance pendant la seconde guerre mondiale. Des intellectuels travaillant au Musée de l'homme y créent le réseau du même nom. On découvre leur travail, leurs valeurs, les affres de la guerre, des dénonciations, des SS. le graphisme est composé de couleurs étalées donnant un coté rétro aux dessins.
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"Des vivants" raconte un des premiers réseaux de résistance en France, au lendemain du discours de demande d'armistice de Pétain et de l'appel du Général de Gaulle. Des ethnologues et intellectuels du Musée de l'Homme, révoltés par l'idéologie véhiculée par les nazis et par l'idée d'une vie enchaînée et privée de la liberté la plus fondamentale, s'organisent en un réseau avec des personnes très différentes, garagistes, avocats, nonnes, hommes et femmes, tous animés par la même flamme.

Un travail de titan que cette bande dessinée qui fait la part belle aux propos tenus par les protagonistes de l'époque, propos mis en valeur par un dessin sobre et beau ! Une belle découverte dont je recommande la lecture.


"C'était ça la Résistance tout simplement : le refus des choses que l'on ne pouvait pas admettre sur le plan moral. le refus d'une certaine forme de vie inadmissible pour des gens libres."
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