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EAN : 9782919242894
224 pages
Editions 2024 (06/10/2018)
4/5   32 notes
Résumé :
1932, l'Aéropostale s'éteint doucement. Au Vénézuela comme ailleurs, les lignes ferment les unes après les autres, malgré l'audace des derniers pilotes… Eddie, l'Américain, et André, le visage balafré, écument les bars, se racontent leurs pays et leurs compagnons disparus: deux têtes brûlées, deux amis. Voler ? la seule chose qu'ils savent faire et, sans doute, leur dernière raison de vivre. Que faire alors lorsque qu'une ethnologue distinguée puis deux jumeaux taci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai emprunté cette B.D par hasard à la bibliothèque, j'ai été attirée par la couverture, superbe, et par ce titre très énigmatique. Ce qui est amusant, c'est que par la suite, j'ai réalisé que « Les ailes brisées » dormait dans ma PAL depuis des lustres, or il s'agit d'une autre B.D de l'auteur Simon Roussin, B.D qui est d'ailleurs évoquée dans « Xibalba » puisque apparemment cette dernière fait référence à des événements racontés dans « les ailes brisées ». Ceci dit, ne pas avoir lu « les ailes brisées » n'empêche en rien de lire et apprécier pleinement « Xibalba », oeuvre très aboutie qui se suffit à elle-même. « Xibalba » est vraiment une très belle réussite.

Visuellement, c'est très particulier et très beau. Je pense que ce type d'illustrations ne plait pas à tout le monde. Moi j'ai trouvé ça splendide. C'est épuré, parfois à l'extrême, ne laissant sur certaines cases que des tâches de couleur. L'épure est un art très délicat qui demande une grande maîtrise technique et une certaine sensibilité. Roussin a incontestablement les deux. Cette simplicité du trait et l'originalité de la colorisation sont alliées à une mise en page remarquable qui donne un rythme poétique et étrange au récit. On a droit à des planches pleines pages de toute beauté qui réalisent l'exploit d'être à la fois contemplatives et dynamiques.

Mais, il n'y a pas qu'esthétiquement que « Xibalba » est bluffant. le scénario est lui aussi superbe. le récit démarre un peu comme un film noir puis va peu à peu prendre une direction inattendue qui va s'avérer assez bouleversante. Je ne veux pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, je vais simplement préciser que le récit est parfaitement construit et mené et parvient à toucher profondément le lecteur.

« Xibalba » est vraiment une très belle surprise. Il faut absolument que je remette la main sur « les ailes brisées » qui doit se cacher au fond d'un carton…
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J'ai adoré.
Le trait est simple, le graphisme paraît assez rudimentaire, “paraît” seulement car le traitement en trichromie, un noir et deux orange est une véritable prouesse technique et stylistique. Certaines illustrations pleine page viennent poser des instants de réflexions, les coups de pinceau, le jeux de lumière avec le noir et les deux oranges se savourent, d'une grande subtilité, d'une belle intensité.
Ce choix de couleurs assez crues et agressives contraste avec le propos.
L'histoire est divisée en deux parties. On démarre dans une atmosphère exotique, un peu à la manière des vieux films à l'ambiance torride et chaude, chargé de sueur, d'alcools forts, de jeux de hasard, “Le salaire de la peur”, “Les orgueilleux”, “L'homme de la Jamaïque” et surtout “Le Port de l'angoisse”... On est ici au Venezuela, André et Eddie travaillent pour l'aéropostale. La compagnie va mal, la crise de 29 est passée par là. S'ils se retrouvent perdus dans cette région du monde, c'est qu'ils traînent un lourd passé avec eux. Ambiance intimiste, les personnages se dévoilent doucement, mais on pénètre lentement dans leur intimité. Puis changement brusque de rythme et de ton, un moment d'aventure pure au milieu de l'histoire, de mystère policier, lorsqu'apparaît une étrange photo, pour revenir ensuite sur un moment lourd et intense, perdus dans la jungle entre le Guatemala et le Mexique, où on se retrouve emporté dans une dérive fantastique. J'ai été très surpris par ces évolutions. C'est une bande dessinée atypique, une surprise comme j'aime en recevoir, qui fait réfléchir, qui bouscule, qui parle de la relation au passé, au poids des regrets, aux erreurs que l'on traîne derrière soi. le récit nous amène là où on ne l'attend pas, j'ai été scotché par l'émotion et la force qui s'en dégage. Au moment de refermer ce livre, j'ai laisser le temps s'écouler, pour continuer à vivre cette histoire encore un peu, c'était un moment de lecture intense.
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Je devrai sans doute être plus enthousiaste au sortir de cette lecture mais le coeur n'y est pas vraiment. Je me suis un peu ennuyé par rapport à ce récit des premiers aviateurs qui parcouraient le continent sud-américain avant la faillite de la société gérant l'aéropostale.
Il est clair que l'espérance de vie de ces pilotes étaient assez limitée à cause de la dangerosité de ce métier d'explorateur.

Le graphisme renvoie directement à la ligne claire façon album de Tintin (je pense à l'oreille cassée). Il est vrai que certaines planches sont assez bien détaillés pour nous offrir la richesse de ces paysages de ruines mayas au milieu de la jungle. Pour autant, la bichromie limite singulièrement la palette de couleurs. Je reproche également un petit côté figé qui colle bien avec une multitudes de vignettes contemplatives.

Je n'ai pas été touché plus que cela par ce récit de fantômes sur fond de croyances ancestrales émanant des indiens. Beaucoup de lecteurs crient au chef d'oeuvre et je me démarque un peu par rapport à ce légitime consensus. Je n'ai pas ressenti toute cette intensité mais je reconnais que cela peut plaire si on aime ce style de dessin et de scénario à l'ancienne. L'ambiance exotique est en tous les cas assez bien retranscrite.
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Quel voyage, bon sang, quel voyage.
Je ne pense pas que j'aurais lu cette BD si je n'avais pas lu la critique de jamiK (que je remercie au passage).
J'ai tout aimé dans cette BD. le graphisme, le jeu des couleurs, l'histoire dépaysante à souhait et dont les détours nous mènent vraiment là où on ne les attend pas.
On fait la connaissance avec André et Eddie, deux pilotes en Amérique Latine pendant les derniers jours de l'aéropostale. On découvre leur quotidien et un peu de leur passé. Puis, l'histoire s'emballe, les concours de circonstances nous mènent alors dans une histoire mêlant passé mystérieux, fantastique, amour avec ce qu'il faut d'archéologie, de psychologie et même d'anthropologie.
Les personnages sont tous très attachants et très réussis.
J'ai trouvé que c'était une excellente histoire.
Côté dessin, le trait semble simple mais ne l'est pas autant qu'on pourrait le croire. le choix, osé, des couleurs et parfait et les grandes planches sont magnifiques.
J'ai également emprunté le tome précédent : prisonnier des glaces. Je vais sans doute en apprendre un peu plus sur le destin de Ferdinand Pépin.
Une très très belle découverte.
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« Es imposible ».
La longue marche de survie d'Henri Guillaumet, pilote légendaire de l'Aéropostale, en 1930, dans la Cordillère, après un crash dû aux intempéries, est résumé par les habitants des vallées andines par un laconique : « Es imposible ». Pour survivre, l'aviateur avait accompli « ce qu'aucune bête n'aurait fait ». Portés par un idéal humaniste, des pilotes pionniers tels Guillaumet, Mermoz ou Saint-Exupéry ont forgé le mythe de l'Aéropostale. Ce riche substrat historique et documenté est nimbé de mystère, d'émotion et de magie. Jeune illustrateur et auteur de bandes dessinées, Simon Roussin puise dans ce terreau nourricier pour en extraire une histoire émouvante et forte, un conte incantatoire et mélancolique sur la perte et le deuil.
A Maracay, au Venezuela, en 1931, André retrouve Eddie à l'escale. Ils partent écumer les rades, boire, chanter, aimer jusqu'à ce qu'une ethnologue et deux hommes, jumeaux énigmatiques, viennent les solliciter pour un dernier vol qui les emmènera malgré eux dans les profondeurs de la jungle, à Xibalba, lieu magique dans la culture maya où le souvenir des morts ressuscitent les fantômes.
Dans la première partie de ce bel album en lévitation, la ligne claire de l'auteur est portée par un lavis orangé évoquant la terre nue, les lumières mordorées du couchant et les photographies sépia d'antan. Si cette virée à Maracay est suggestive et réussie, l'histoire décolle vraiment quand les personnages atteignent Xibalba. le trait de Simon Roussin se délie pour restituer l'exubérance des frondaisons, le lavis se décompose en taches léopard pour fragmenter la lumière.
Le lecteur peut appliquer la règle de l'Aéropostale : « Toujours aller voir ». En découvrant la bédé, il sera saisi et transporté dans des régions inconnues et transcendantes, dans une histoire intime et universelle, pudique et empathique.
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critiques presse (5)
BoDoi
21 novembre 2018
Simon Roussin semble ici avoir atteint une maîtrise du tempo et de la construction encore supérieure à ses précédents livres, même si volume pourra paraître moins surprenant. Mais dans la construction d’une oeuvre, le passage par la case de relecture et d’appropriation des classiques semble inévitable. Et ce passage-là est brillamment réussi.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Liberation
19 novembre 2018
Dans un récit intimiste, touffu et à suspense, Simon Roussin questionne la perte et plonge le lecteur dans un voyage où les êtres aimés décédés sont ressuscités.
Lire la critique sur le site : Liberation
ActuaBD
13 novembre 2018
Simon Roussin propose avec "Xibalba" une pure aventure, aux personnages complexes et aux ambiances dépaysantes, dessinée d'un trait évocateur. Un ouvrage plein de charme.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Telerama
22 octobre 2018
Simon Roussin est l’un des auteurs les plus intéressants de sa génération. Jouant depuis ses débuts avec les codes de la bande dessinée d’aventure pour mieux explorer le champ de l’intime, il propose avec “Xibalba” une saga autour de la fin de l’Aéropostale, dans le décor magique de la jungle mexicaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDGest
27 septembre 2018
Porté par une ligne claire moderne et incarnée, modulé par une bichromie éclatante, ce grand récit parle d'amitié et du souvenir des êtres chers. Simon Roussin confirme livre après livre son immense talent de conteur; il s'enfonce ici dans la psyché de ses personnages pour en faire flamboyer le drame intime et nous emporte avec brio dans une étrange et étourdissante aventure.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vous avez ça, vous, les pilotes. Comme ceux qui voyageant trop longtemps et qui n'arrivent plus à revenir, vous ne savez plus vivre sur terre.
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Il l'a suivie sans hésiter. Elle a l'air d'être ce genre de femmes. Celles pour qui les hommes feraient n'importe quoi.
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L'aéropostale... Entre 1919 et 1933, 121 hommes disparaissent dans les brumes des Andes, au dessus de l'océan ou du sable jaune d'Afrique.
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Vidéo de Simon Roussin
Simon Roussin - Des vivants : le réseau du Musée de l'homme, 1940-42
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