Le style graphique est simple et sobre : un trait régulier et assez figé, un dessin cerné, des aplats de gris, dans toutes les nuances, une ambiance sombre. La narration est étrange, on démarre sur une histoire de détective privé à la recherche d'une femme, il y a un site avec un point de vue sur l'éclipse qui va avoir lieu, au fil de se recherche, la voix off se décale par rapport au dessin et aux dialogues, comme deux histoires différentes en parallèle, l'enquête se transforme en récit post-apocalyptique, à moitié fantastique, a moitié road movie, dans une torpeur nocturne, mais où l'obsession pour la femme recherchée prédomine toujours. Les contours nets des illustrations contrastent avec le trouble du récit. La quête du héros se transforme en quête amoureuse, en fuite en avant, en véritable malaise, qu'est-ce qui est le plus inquiétant dans cette histoire, la situation fantastique avec cette éclipse étrange et irréelle, ou l'obsession du personnage pour cette femme inconnue… C'est une lecture perturbante, troublante et d'une poésie morbide, parfois malsaine, une lecture qui ne laisse pas indifférent.
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Graphiquement très maîtrisé, l’album recèle aussi de belles trouvailles visuelles dans l’usage des ombres et des aplats, et propose ainsi une plongée hypnotique dans une nuit sans étoile et sans espoir, au fil d’une course-poursuite illusoire et poétique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Dans une démarche qui ne manque décidément ni d’humour ni d’ingéniosité, l’auteur troque cette fois-ci ses feutres acidulés pour les très en vogue fifty shades of grey : l’album est en noir et blanc ! Et vlan dans les dents.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Simon Roussin - Des vivants : le réseau du Musée de l'homme, 1940-42