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sur 1492 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kate et son compagnon Baïkal pénètrent dans une immense salle de trekking recouverte d'un dôme de verre comme le sont toutes les infrastructures de Globalia. Ils font partie d'un groupe d'une quarantaine de randonneurs pratiquant leur loisir en vase clos. Baïkal demande à Kate de se laisser distancer par le groupe pendant qu'il filera sur l'avant. Sous le couvert d'un petit bois, il la rejoint et, à l'aide de quelques outils, déverrouille une trappe d'évacuation d'eau, ce qui leur permet de passer clandestinement dans une non-zone. Pendant ce temps, Ron Altman, vieux dirigeant à qui on a déjà signalé l'évasion des deux jeunes gens, s'intéresse particulièrement à leur cas. Il songe à faire jouer au jeune homme le rôle de nouvel ennemi public, histoire de maintenir l'ambiance de peur qui règne en permanence à Globalia. Très vite capturé et incarcéré, Baïkal finit par se retrouver dans la somptueuse résidence de Cape Cod prêtée à Altman qui lui propose d'être renvoyé d'où il vient, mais cette fois sans la présence de Kate qui a également été arrêtée…
« Gobalia » est un roman d'anticipation intéressant, agréable à lire, quoiqu'un peu faible du point de vue de l'intrigue. La fin naïve et presque en happy end peut décevoir. Cependant la description de ce monde dystopique ressemble étrangement à ce qui nous attend et dont ne vivons actuellement que les prémisses (rappelons que pour les anglo-saxons « globalism » signifie pour nous « mondialisme »). Globalia n'est rien d'autre qu'une démocratie poussée aux limites extrêmes de ses possibilités de contrôle et de manipulation des individus. Un monde tellement oppressant que quiconque d'à peu près normal n'a qu'une envie, celle de le fuir. Ruffin fait preuve d'un talent de visionnaire ou de personne très bien informée. Son univers ressemble comme deux gouttes d'eau à celui prôné par Klaus Schwab, l'homme de Davos et du « grand reset ». On y trouve entre autres un « minimum prospérité » (revenu universel). Les livres papier ont disparu. L'histoire est revisitée en permanence. Plus de datation. On compte par cycles de 60 ans et on repart à zéro. On court après l'éternelle jeunesse. La gouvernance est basée sur la peur des attentats terroristes qui ne sont que des opérations sous faux drapeaux. Il ne manque qu'un virus très très mortel ! Il n'y a qu'une seule vérité, celle diffusée par les médias officiels et gobée par une majorité hébétée. Globalia étant toujours dans le camp du bien, chaque fois qu'elle bombarde un secteur de la non-zone, elle l'accompagne d'une distribution de nourriture aux populations survivantes. À noter également, l'histoire de Ron Altman, tireur de ficelles cynique et frustré, qui ressemble assez à celle d'un certain Georges Soros. Un livre qui donne à réfléchir.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Globalia est une dystopie qui fait froid dans le dos. en effet, afin de maintenir la cohésion dans Globalia, la pouvoir a besoin d'ennemis, qu'il fabrique lui-même. Baikal, en voulant échapper à l'emprise infantilisante de ce nouveau monde, deviendra le fer de lance des terroristes qui vivent dans les non zones, hors du progrès.
Ce roman pose de vrais questions dont chacun peut, doit s'emparer pour réfléchir à l'avenir souhaité.
Certaines décisions actuelles, dans le contexte de cette pandémie que nous connaissons, doivent nous alerter.
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J'ai adoré Globalia bien que le recul depuis sa parution ait révélé que les analyses sur lesquelles ce roman est basé étaient partiellement erronées.
Ecrit au début des années 2000, il ne pouvait sans doute imaginer la dérive de la Chine, que Rufin imaginait intégrée dans Globalia, alors qu'elle est devenue la rivale, mais aussi l'ennemi de l'Occident dans ces dernières années. Surtout, Rufin imaginait un grand métissage et un affadissement des identités ethniques, nationales et religieuses quand, au contraire, celles-ci ont mité le tissu citoyen des pays du Nord. Enfin, il imaginait un limes quasi-étanche entre Globalia et les "non-zones" alors que la dernière décennie a vu le déversement d'une immigration massive du Sud vers le Nord, bien qu'évidemment l'immigration Sud-Sud ait été encore plus significative. Toutefois, cette immigration Sud-sud restait en général dans des zones relativement homogènes d'un point de vue ethnique et religieux, ce qui ne l'empêchait pas toujours de susciter des réactions de rejet de la part des pays d'accueil, mais cette réalité ne cadre pas avec la vision d'un total métissage des non-zones, décrit par Rufin.
Donc, si cet ouvrage ne peut être regardé comme une grande dystopie prophétique, comme l'ont été 1984 pour les régimes totalitaires et le meilleur des mondes pour le capitalisme anomique de l'après-guerre, il reste un roman bien construit, agréable à lire et qui souligne certains traits caractéristiques des démocraties occidentales et notamment des Etats-Unis, où sous l'apparente liberté absolue d'expression, la pression sociale rend extrêmement difficile, sinon impossible, de penser et d'agir hors des cadres du politiquement correct.
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Globalia, Globalisation ou Mondialisation ? Les lieux les plus charismatiques de la planète sont protégés de la pollution par des coupoles de verres. Les « heureux » habitants de ces lieux sont protégés par Globalia, vivent avec au moins le fameux salaire minimum (quand ils n'ont pas été sages et respectueux des règles), sont libres dans les limites publicitaires et sécuritaires offertes par les dômes.
Hors les dômes, c'est l'anarchie, la révolte, la peur, la mort….disent les tenants du pouvoir….mais qui sont ces êtres rabibochés par la chirurgie esthétiques, riches à posséder tous les rouages de Globalia…. ? Globalia qui se cherche des ennemis pour maintenir dans sa main une population à 99,5% en son pouvoir…..et qui retrouve-t-on dans ce 0.5% d'irréductibles gaulois ?
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C'est le festival Jean-Christophe Rufin chez nous en ce moment : mon mari a raflé tous les titres que nous n'avions pas lus à la bibliothèque municipale et j'en profite donc pour me mettre à jour.
Globalia est une dystopie dans laquelle il n'existe plus de pays, de nations, de frontières et où le droit à une longévité accrue est enchâssée dans la constitution. Regroupés sous des verrières contribuant à tempérer le climat, les territoires globaliens assurent à leurs habitants « Liberté, Sécurité, Prospérité ». Une « démocratie poussée aux limites de ses dangers » de laquelle découle une perte du sens de l'Histoire, de la mémoire collective et de l'art de la discussion et du débat.
Rufin m'a étonnée avec ce roman que j'ai trouvé particulièrement réussi autant par sa prose que par son propos. Les gadgets technologiques y sont évoqués mais sans s'appesantir sur eux. L'auteur a plutôt choisi de susciter une réflexion sur notre société actuelle et les dérives qu'elle peut engendrer. Bref, un très beau moment de lecture, dévoré goulûment.

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Juste génial et sympa à lire ! Encourage de par son histoire à lire encore plus ;)
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Lecture agréable, le type parvient à aligner 2 ou 3 phrases sans trop de difficulté... pas la peine s'attarder la-dessus

Imaginez que la démocratie "occidentale" est un chewing-gum, étirez-le au maximum et vous obtiendrez Globalia.

Ce livre est un peu une parodie tragi-comique de ce qui caractérise nos démocraties actuelles, notamment la certitude républicaine qui vante la liberté et la libre-pensée du moment que celles-ci s'inscrivent dans le cadre que cette première établit.
Je m'explique.
La démocratie repose sur le consensus, c'est à dire l'adhésion générale du peuple qui l'a compose à des valeurs, des lois, une histoire etc. communes à toutes/tous qui vont assurer l'harmonie de la société et garantir (dans la croyance du peuple) la liberté; la prospérité... et tout le reste à ce même peuple.
Ainsi remettre en cause ce consensus revient souvent pour beaucoup à remettre en cause la démocratie... c'est pour ça que le débat est parfois bien difficile. la question posée rompt-elle ou pas le consensus démocratique? Exemple: la question du voile en ce moment. Bref.
Une des questions que pose ce livre est justement celle-là: comment garantir le maintien de ce consensus ?
Et c'est souvent assez drôle, assez juste et le résultat assez dictatorial.

Globalia au bilan, c'est un peu ça, l'histoire de la dictature du consensus.

Très intéressant à lire
Lien : https://www.facebook.com/LaS..
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Nous nous retrouvons dans une « démocratie libre et parfaite ». Mais est-ce qu'une telle chose existe vraiment ? Quels sont les rouages de cette démocratie ? Qui est aux commandes ? Que se passe-t-il dans les non-zones, zones oubliées par cette démocratie. Nous suivons plusieurs destin, celui de Baikal qui rêve de quitte Globalia, celui d'Artman un homme très influent au coeur du système Globalia, et bien d'autre...
Voir la construction et les revers de cette démocratie « libre et parfaite » est intéressant... le livre se lit très bien, après il m'a manqué quelque chose au final...
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Qu'elle est belle cette ville... Qu'on est bien sous ce dôme de verre, où tout est fabuleux, où le ciel est toujours bleu, où vieillir est une chance... Globalia, cité merveilleuse...
Mais alors pourquoi donc ces jeunes gens veulent la fuir et prendre le risque d'aller dans les non-zones, ces territoires effrayants où tout est dangereux, où règne la terreur? On nous a pourtant bien prévenu, l'ennemi est dehors, le bonheur est dedans. Pourquoi nous mentirait-on?
Dans ce roman d'une grande puissance, nous découvrons une cité futuriste qui, inévitablement, en certains points, fera écho à la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui.
À chaque lecteur alors de se poser quelques questions : Qu'aurais-je choisi moi même? Serais-je resté sans douter sous ce dôme qu'on me dit merveilleux? Ou aurais-je bravé l'interdit pour aller découvrir, derrière la belle et sécurisante paroi vitrée, une incertaine vérité?
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Peut-on renouveler un coup de coeur quinze ans après ? Malgré le temps qui transforme, les découvertes littéraires qui affadissent parfois les lectures plus anciennes, malgré les goûts qui évoluent ? Eh bien oui, c'est ce qui m'est arrivé avec Globalia, roman dévoré en 2004 au moment de sa parution (j'étais déjà accro à la plume de Jean-Christophe Rufin) et relu il y a quelques jours, chose rare chez moi. Mais c'est le dernier roman d'Aude le Corff, La mer monte qui m'a donné envie de me replonger dans celui-ci. Et puis une discussion avec l'auteur, lors de la soirée organisée par Gallimard pour la parution de son nouveau roman, Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla, lui qui se demandait s'il n'avait pas écrit Globalia trop tôt. Alors ça, je ne pense pas. Par contre, il pourrait sortir aujourd'hui, on le trouverait tout aussi impressionnant. Savoir qu'il a été écrit il y a quinze ans le rend d'autant plus brillant.

Globalia est une dystopie qui brouille les repères temporels. C'est quelque part dans le futur, des années après les guerres civiles qui ont mis le monde à feu et à sang. Une civilisation aseptisée, sous cloche, littéralement puisque protégée par des dômes et des parois de verre. Au-delà des parois ? Ce qu'on appelle les non-zones. D'un côté l'ordre et une devise : "Liberté, sécurité, prospérité". de l'autre, le chaos, la misère, la violence, le néant d'où viennent régulièrement des actions terroristes. Baïkal est un jeune homme de vingt ans, une rareté dans cette société où la vieillesse est portée aux nues, débarrassée des scories qui en faisaient naguère un calvaire (santé, dégradation physique...) et où les naissances sont régulées par l'Harmonie sociale pour maintenir un parfait équilibre. Depuis son plus jeune âge, Baïkal s'interroge sur ce qu'il y a réellement au-delà de ces murs de verre, persuadé qu'il y a un ailleurs. Il entraine Kate, la jeune fille dont il est amoureux dans une escapade interdite, qui sera le début pour eux, et pour le lecteur d'une plongée dans les entrailles de la réalité de ce Globalia et des motivations de ses dirigeants.

Présentée comme la démocratie idéale, prônant la liberté, Globalia va se révéler bien plus complexe et perverse dans sa conception, son organisation et, finalement son idéologie. Au fur et à mesure que l'on avance, tous les concepts sont remis en cause et bousculés. Quelles contreparties pour la sécurité ? Qu'est ce que vraiment la liberté ? D'ailleurs, peut-on parler de liberté lorsque les historiens sont sous contrôle au prétexte que "le passé est un immense territoire d'idées nuisibles" ? Peut-on parler de liberté lorsque les citoyens sont soumis à une information contrôlée et à une pression commerciale permanente ? Jean-Christophe Rufin projette son lecteur dans une société telle que nous pourrions en bâtir à partir des concepts prônés actuellement par une majorité d'individus : une société mondialisée (homogénéisée, standardisée), une société dominée par les intérêts commerciaux et l'argent, une société sécuritaire guidée par la peur de l'autre. Tout ceci par l'intermédiaire d'un formidable roman d'aventures avec Baïkal dans le rôle de l'explorateur des territoires interdits, dans des décors qui font voyager le lecteur entre l'univers aseptisé de Globalia et le far west des non-zones. Franchement, un régal, fait de trouvailles passionnantes pour ce qui est de donner un aperçu du futur, que ce soit en matière sociétale avec par exemple une croustillante inversion des valeurs liées à la famille, ou en matière scientifique (chacun possède plusieurs clones permettant d'échanger les organes défectueux... entre autres). Mais je ne voudrais pas spoiler les chanceux qui vont découvrir Globalia pour la première fois.

Je crois que le lire maintenant fut encore plus savoureux, parce que l'anticipation apparait toujours plus vertigineuse à l'aune de notre société et de ce qu'il s'est passé au cours des quinze dernières années. Non seulement le roman n'a pas vieilli mais il s'est bonifié avec les années. C'est peut-être ça, la bonne littérature. L'occasion de conclure avec ce clin d'oeil (pas de roman de Rufin sans un mot sur les livres), petit extrait qui donne à méditer sur l'évolution de la production littéraire : "Interdire les livres, c'est les rendre désirables. Toutes les dictatures ont connu cette expérience. En Globalia, on a fait le contraire : on a multiplié les livres à l'infini. On les a noyés dans leur graisse jusqu'à leur ôter toute valeur, jusqu'à ce qu'ils deviennent insignifiants. (...) Surtout dans les dernières époques, vous ne pouvez pas savoir la nullité de ce qui a été publié".

Un dernier mot : lisez ou relisez Globalia !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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