AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 474 notes
Avec son dernier roman, La Princesse au Petit Moi, Jean-Christophe Rufin nous livre à nouveau un récit délicieux que l'on savoure comme une exquise pâtisserie ou comme un vin d'excellence. On se lèche les babines à chaque chapitre. On se délecte des facéties du petit consul autant que des truculences de Shayna, son associée providentielle dans une enquête rocambolesque.
En réalité, privée de son appareillage littéraire, cette enquête serait on ne peut plus banale, digne des plus insignifiants paparazzi : une princesse au destin hors du commun, lassée du monde guindé dans lequel elle évolue, est piégée par un escroc séducteur et manipulateur.
Mais rien dans ce récit n'apparaît comme banal. Peu importe que la principauté du Starkenbach ait ou non jamais existé, peu importe les maladresses et la naïveté d'Aurèle, peu importe la grossière impétuosité de Shayna, peu importe la désespérante inertie de la princesse , tout est source d'émerveillement, d'étonnement, de consternation, d'amusement ; rien ne laisse indifférent parce que tout est perçu à travers la sensibilité d'Aurèle Tamescu. Observateur minutieux, écoutant infatigable, le petit consul fait preuve d'une perspicacité surprenante, habile à se faire passer pour insignifiant, agile pour débusquer les secrets les mieux gardés, récalcitrant à la violence mais capable d'y avoir recours indirectement, expert dans l'art de discerner les failles de ses adversaires. Avec Shyna, son exact contraire féminin, ils forment un couple d'enquêteurs redoutable que rien ne décourage. Cette cocasse association, aussi efficace qu'inattendue, donne au récit une dynamique fringante et pétillante. Et le lecteur ressent un besoin irrépressible de faire résonner mentalement l'accent roumain d'Aurèle auquel répond celui, rauque et kurde, de Shayna dont le langage péremptoire et saccadé est d'autant plus drôle qu'elle y supprime ce qui sans doute effraie le plus les étrangers dans la pratique de la langue française : la conjugaison des verbes.
de tout cela, émane un univers à la fois insolite et familier, infiniment humain, où l'étranger devient le même et où le même devient étranger. Et pardessus tout, s'impose cette présence constante et rayonnante d'Aurèle Tamescu qui ne parvient à faire exister dans sa romanesque réalité sa puissante intériorité que lancé au piano, après quelques verres de vin blanc, dans une sérénade effrénée.
Mais cela, on le savait déjà. Alors, ses prochaines aventures… à Obosk ? On est bien impatient de les lire.
Commenter  J’apprécie          30
Ce quatrième opus des enquêtes d'Aurel le consul se démarque des autres par son rythme plus lent et son intrigue moins étayée que les autres. Il s'éloigne du genre policier en explorant les mystères de la psychologie...
Ce polar demeure joyeux et le lecteur retrouve avec grand plaisir l'extravagant consul.
A Paris dans l'attente d'une nouvelle affectation, un émissaire de la Principauté de Starkenbach lui propose une mission secrète : retrouver la princesse régnante, Hilda, subitement disparue.
Sa réputation l'ayant précédé, il a obligation de résoudre ce mystère mais cette fois, avec des moyens exceptionnels, sans oublier l'accès illimité au Tokay et au piano, dont les propriétés s'avèrent nécessaires à l'exercice de son art !
Aidé de Shayna, sa secrétaire particulière, réfugiée syrienne au physique hors norme, directe dans ses approches et au parler "très infinitif", Aurel parviendra comme toujours à ses fins en découvrant l'amour en prime...
Les ressorts de l'intrigue s'orientent cette fois vers la psychologie des personnages à laquelle s'intéresse beaucoup Aurel et le Moi de la princesse Hilda sera soumis à rudes épreuves.
Le consul reste atypique, ses goûts vestimentaires déjantés, ses méthodes personnelles déroutantes et ses réseaux improbables.
Petit roman insolent et réjouissant !
Commenter  J’apprécie          30
Prêté par une amie qui a insisté pour que je le lise, malgré mes tentatives de botter en touche. Déjà échaudé par cet auteur avec Rouge Brésil (voir ma critique) j'ai vraiment souffert les 100 premières pages, mais bon une amie est une amie.
Je l'ai fini comme on regarde, comme on se laisse prendre par un téléfilm TV. Moins pire que je le pensais, j'ai fini sans effort ce "RUFFIN et le sceptre d'ottokar" croisé de "l'enquête corse" de Pétillon. Une intrigue simple, écrit gros, où les gentils gagnent à la fin.
Se lit comme on boit un rosé tiré d'un cubi, bien frais un soir d'été.
Commenter  J’apprécie          30
Aurel Timescu, extravagant consul de France à l'indestructible accent roumain, toujours aussi gauche et habillé comme l'as de pique, mais doté d'un sixième sens stimulé par la consommation non modérée de vin blanc et particulièrement de tokay de Hongrie (qui lui permet en outre d'atteindre un état de transe propice à des improvisations ébouriffantes au piano), Aurel Timescu, donc, est comme en vacances entre deux affectations. Sur la chaude recommandation d'un supérieur qui l'a à la bonne, il est chargé d'élucider une affaire mystérieuse touchant la principauté du Starkenbach, un micro-État d'Europe centrale : la princesse qui dirige le pays a disparu depuis plusieurs semaines.
Avec l'aide précieuse de Shayna, la "dame de compagnie" et de confiance de la princesse, assistante à la carrure de catcheuse, une femme à poigne qui ne peut que l'impressionner, Aurel va tenter de retrouver Hilda, la souveraine, en menant l'enquête au Starkenbach, puis à Paris et en Corse, où le couple princier possède ici un appartement, là une maison.
Ce quatrième épisode des aventures d'Aurel le consul bénéficie d'une écriture beaucoup plus soignée que le précédent, que j'avais trouvé assez bâclé. Il est aussi, me semble-t-il, beaucoup plus riche de scènes ou dialogues comiques, même si les sujets abordés (qui vont de l'emprise exercée par certaines personnes sur d'autres aux luttes de pouvoir au sommet de l'État en passant par la grande délinquance financière, entre autres). le moindre des attraits du roman ne réside pas dans les répliques de Shayna – Syrienne ayant fui son pays en guerre, remarquée par la toute jeune princesse Hilda –, peu encline à s'embarrasser dans ses phrases "d'un instrument aussi futile que les conjugaisons".
Commenter  J’apprécie          30
Les péripéties d'Aurel, le Consul se poursuivent au Starkenbach, un pays imaginaire où ce fonctionnaire est appelé pour tenter de retrouver une princesse qui vient de disparaître. Grâce à sa ténacité et malgré son inadaptation au milieu diplomatique, parviendra-t-il à démêler cette situation qui paraît inextricable.
Jean-Christophe Rufin sait, par son écriture, nous faire voyager dans un monde inventé, ayant des ressemblances certaines avec de petits pays bien connus, y ajoutant des "détails diplomatiques", environnement qu'il a bien connu, notamment au Sénégal en qualité d'Ambassadeur de France.
Nouvelle aventure du Consul de France qui confirme qu'une vie peut comporter plusieurs vies dans des lieux différents en présence de personnages de culture distincte.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai retrouvé Aurel le Consul avec toujours autant de bonheur. D'ailleurs je me surprends même à ressentir un peu d'affection pour ce personnage décalé. L'écriture est légère mais les mots précis. On passe un très bon moment avec JC Ruffin et ses intrigues dans l'air du temps.
Commenter  J’apprécie          30

Une nouvelle enquête du petit consul Aurel Timescu . Et c'est bien sympa.
Cette enquête dan la principauté de Starkenbach (!)est charmante . La reine , le prince consort , le palais , le personnel....on se croit au coeur d'un palais . Même avec la reine qui doute !
Mais Autel est là et sout d'éclaire !


Commenter  J’apprécie          30
le Prince Rupert est désespéré : sa femme a disparu sans laisser de traces… Il confie à notre enquêteur préféré le soin de la retrouver. Et voilà Aurel Timescu lancé dans une enquête qui va le mener de la Principauté de Starkenbach à Paris en passant par la Corse : psychanalystes, escrocs, enfants-soldats, mercenaires… Une enquête pleine de risques…

J'ai retrouvé avec plaisir ce petit consul, toujours mal habillé, adepte du Tokai et qui a besoin d'un piano, pour résoudre ses enquêtes ! La Principauté n'existe pas, mais qu'importe ? Car les évocations de Paris, de la Corse nous plongent dans un univers familier et les références historiques (le Kosovo, les guerres , la vie « dissolue » de la mère du prince Rainier de Monaco) fournissent un ancrage vraisemblable au récit. Ce n'est pas tant l'intrigue policière qui est importante, que l'ambiance et le ton du récit. Les personnages sont savoureux ( mention spéciale au duo Aurel / Shayna) et l'humour affleure toujours (le portrait du monde diplomatique, les maladresses d'Aurel qui ignore le protocole…et même une séance de torture un peu spéciale ! 😊 ).
Commenter  J’apprécie          30
La princesse au petit moi est le quatrième épisode des aventures insolites du vice-consul de France Aurel Timescu, d'origine roumaine, diplomate pas comme les autres, très atypique, dont les excentricités vestimentaires associées à un physique ingrat n'ont d'égales que sa paresse méthodique. Ceci lui vaut d'ailleurs d'être nommé dans les postes les moins intéressants. Il a cependant un talent reconnu, celui de résoudre les intrigues les plus inextricables, même s'il a l'air de tout sauf d'un fin limier.
Ici, plus que l'enquête elle-même, c'est surtout le personnage d'Aurel qui donne toute sa saveur au roman. Il ne faut pas oublier que c'est par ses yeux et par ses réflexions que tout nous est donné à voir et à ressentir. Aussi, quand on connaît un peu ce détective hors-normes, petit bonhomme maladroit, assez timoré, figure même de l'anti-héros, on ne peut qu'être emporté dans cette vision souvent naïve mais pertinente qu'il a de son environnement et éberlué et souvent décontenancé par sa perception des autres individus.
Le goût démesuré qu'éprouve notre consul pour le Tokay et le piano, deux éléments qui lui sont indispensables dans ses enquêtes, associé à son allure dépenaillée et souvent grotesque, s'ils décrivent bien ce personnage un peu déjanté ne doivent pas nous faire oublier toute la poésie et l'émotion qu'il dégage et qu'il sait si bien nous faire partager.
La princesse au petit moi est un polar savoureux, sans prétention, avec beaucoup d'humour, un brin de mystère et une imagination débordante.
J'ai trouvé sa lecture plaisante, agréable et intéressante.
Commenter  J’apprécie          20
Décidément le filon de l'enquêteur anti-héros s'épuise à fur et à mesure que s'éloigne le Colombo originel. C'est comme l'huile d'olive, rien ne vaut la première pression. Mr.Ruffin s'y est risqué, avec bonheur dois-dire, dans "Le suspendu de Conakry" qui certes bénéficiait de la fraîcheur de la nouveauté. Mais récidiver est souvent délicat, cela se confirme. Ces nouvelles aventures d'Aurel Timescu, si elles font preuve d'une agréable inventivité et se laissent lire avec plaisir, sont desservies par de nombreux raccourcis simplistes et clichés frisant la caricature. "La princesse au petit moi" me rappelle les romans policiers de la bibliothèque verte de ma jeunesse pour les quels les rebondissements trépidants priment avant tout. L'enthousiasme de la jeunesse pardonne les à peu près. Ceci ne constitue pas un défaut, loin de là, simplement le savoir permet de se prémunir de déceptions inutiles. Après tout le Club des cinq à toute sa légitimité.
Sans dévoiler l'intrigue je ne citerai que sa clef de voûte qui n'est absolument pas crédible. L'auteur pressé d'avancer dans son récit, n'a pas jugé utile de s'appesantir sur ce "détail", comme sur d'autres, pour nous mener par de rocambolesques péripéties vers un dénouement cousu de fil blanc que d'aucuns qualifieraient de mièvre. Je terminerai en rappelant que la "très forte" rémunération promise au début ne s'élève qu'à trois lingots d'or ce qui ne fait, toutes taxes et impôts déduits, qu'environ 120.000 € au cours du jour et ne pèsent que trois kilos tout rond. Nul besoin d'être à deux pour les porter ni de quoi alimenter les grands rêves qu'Aurel Timescu se met à évoquer avec enthousiasme la dernière page venue.


Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (913) Voir plus



Quiz Voir plus

Rouge Brésil - Le quiz détourné...

Une saulaie est...

une pagaie ronde
une plantation de saules

29 questions
117 lecteurs ont répondu
Thème : Rouge Brésil de Jean-Christophe RufinCréer un quiz sur ce livre

{* *}