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sur 312 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deux livres, j'en retiens deux, de ces livres qui réveilleraient n'importe quel mort et soufflerait le baiser de l'amour fou, de la passion. La Plus que vraie d'Alexandre Jardin l'année dernière et cette année, L'homme que je ne devais pas aimer d'Agathe Ruga.

Qui n'a jamais rêvé d'aimer comme un fou/une folle, qu'on me donne l'envie scandait le crooner, je l'aime à mourir pleurait le français, puis résonnent ces vers,
comme à un rocher
comme à un péché
je suis accroché à toi
tu m'as privée de tous mes chants
tu m'as vidée de tous mes mots
pourtant moi j'avais du talent
avant ta peau…

Comme Lara ou Serge, comme bon nombre d'entre nous, Ariane est tombée malade en tombant amoureuse. Tout se gangrène, toute sa vie devient intox, un combat de boxe contre un paradoxe dans sa vie réglée à l'inox, son coeur une box à trémolos, joue contre jour au son d'une juke-box qui pleure Je suis malade.

Malade d'amour malade de toi.

Pourquoi une femme mariée mère de jolies petites filles se met-elle à fantasmer sur ce bellâtre italien qui sert au bar d'à côté ? Ariane nous le raconte en dévoilant quelques pans de sa jeunesse où les hommes ont toujours eu un pouvoir immense dans la vie de sa propre mère.

Tout homme devrait lire ce roman car oui messieurs, vous y avez ici le premier rôle. On se fout de votre carte de crédit, nous ce qu'on veut, c'est qu' « un homme attrape nos tripes sans nous parler ni même nous toucher, sentir les fibrillations cardiaques de notre époque, son insouciance et ses idéaux on veut écouter du rap opaque dans des bras déraisonnables. »

Alors si un jour vous rencontrez une femme à qui vous demandez « qu'est ce que tu veux? » et qu'elle vous répond «Je voudrais juste être un beau voyage dans ta vie. », ne la laissez pas partir.

Quand Agathe Ruga parle d'amour, elle le fait avec ses tripes et sa chair, avec ses doigts humides, elle glisse sur les courbes de l'amour, elle s'arrête sur le séant de la passion, elle appuie sur le manque, la faim, elle reprend l'ardeur dans le regard, elle s'arrête bien après l'épuisement, ça sent la bête, ça sent la folie, mais qu'importe car oui, Agathe, c'est dans le brasier de l'amour fou qu'on se sent vivant comme jamais.
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Subtil et enivrant ! Comme un bon cru de Bourgogne.

Agathe Ruga a vraiment une très jolie plume. Elle maitrise surtout l'art de la narration, pareille à un superbe solo de guitare joué par un Carlos Santana inspiré et endiablé.
Le roman est un magnifique portrait de femme, des plus vivantes et des plus bouleversantes. Un roman qui a eu une grande résonance en moi, parce qu'il est plein de frénésie, de vivacité, d'audace et d'emportement. Un roman qui est aussi de surcroit émaillé de jolies réflexions poétiques, de petites phrases inspirantes qui m'ont interpellé car je les ressentais d'une grande justesse.
*

Il y a tout ce que j'aime dans le roman d'Agathe.

Le récit des grands sentiments. le récit des passions, les vraies parce qu'elles sont intemporelles et qu'elles vous font sentir vivants, celles des incommensurables vertiges de l'amour qu'elle procurent, celles des sentiments amoureux, les plus titubants pour l'âme, les plus incendiaires pour le coeur.

Les passions vécues, bues et consommées parfois à l'excès, par tous ces êtres qui ont un grain de folie en eux.
Les passions, celles qui nous happent, nous arrachent comme ça, par un seul regard à notre propre réalité, à notre existence. Celles où nous devenons tout feu tout flamme pour retrouver un murmure entendu, un souffle perçu. Celles où un volcan se réveille violemment en nous, par l'éclat d'un sourire. Celles qui par un geste troublant, nous envoient nous cogner brutalement la tête dans les étoiles.
Les passions, celles qui nous donnent la sensation d'être irrésistibles et indestructibles.
Les passions, celles qui deviennent des douces obsessions, qui effacent le passé et le futur. Celles parfois cruelles, qui nous consumeront entièrement, qui nous dévoreront le corps et l'esprit, sans que nous nous en rendions compte.
*

Agathe s'est faite narratrice de cette histoire.
Agathe est Ariane, le personnage du roman ou Ariane est Agathe. On en perd parfois le fil !
On se questionne laquelle des deux a inspiré l'autre tellement elles se confondent parfois. Comme deux soeurs, qui se regardent, qui s'interrogent, qui se confient entre elles.
Serait-ce pour mieux nous séduire ?
Peut-être était-ce pour éviter de décrire la beauté d'Ariane. Cette envoutante femme brune aux yeux magnifiques, à la couleur du ciel immense.

C'est à ce moment-là que l'homme que je suis, aurait voulu être à la place de Sandro. Juste un court instant, pour pouvoir me noyer dans l'océan de ce regard si bleu.
*

C'est l'histoire d'une femme libre et indépendante, à la fois mère et épouse. Une femme qui avait tout pour être heureuse.
Elle évoluait magnifique et rayonnante dans sa sphère paradisiaque, avec son travail captivant d'écrivaine et de blogueuse adulée, avec son mari beau et sécurisant, avec ses trois enfants bruyants et pleins de vie, avec ses diners huppés, avec sa grande bibliothèque.

Je pensais qu'une femme comme elle, demeurerait à jamais épanouie, sereine et comblée.
Et qu'aucun « démon de midi » aurait une quelconque emprise sur elle.
Vous savez ce petit diable, celui qui prend subitement la possession des âmes.
Ce petit diable, celui qui s'infiltre aussi dans les corps pour les rendre fiévreux et avides de désirs charnels.
Ce petit diable qui transforme une mère de famille, sage et responsable, en séductrice audacieuse d'un soir, en amante incandescente d'une nuit.
*

J'ai accompagné Ariane, sur le chemin de ses passions, jusqu'au bout de sa nuit, juste au bout de ma propre nuit.
Je l'ai sentie mélancolique, lorsqu'elle me faisait part de l'absence des êtres chers qu'elle avait perdu de vue.
Je l'ai vue nostalgique lorsqu'elle me confiait ses souvenirs de sa famille recomposée.
Je l'ai écouté parler de sa solitude, de ses silences et de ses souffrances.

J'aurais voulu la consoler et lui dire ces quelques mots :

« En Amour, même à deux on est plusieurs :
Il y a Toi,
Il y a Moi,
Il y a celle que je pense que tu es,
Il y a celui que tu crois que je suis,
Il y a celle que tu voudrais être,
Il y a celui que je pense être,
Et puis il y a tous ceux qu'on aurait pu être. »




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La vie s'est tracée à la perfection : un homme riche et beau, des enfants sages, une maison cossue. l'Les éditions Harlequin n'ont qu'à bien se tenir – les chapitres décrivent l'idéal auquel chacun pourrait aspirer, sans vague, sans accroc : une vie lisse et instagramable à souhait. Ariane affiche son sourire : tout va bien !
Pourtant l'eau coule, sinue, la vie s'enlise, le beau s'entache. Que se passe-t-il derrière les murs ? le vernis se disloque. Vivre ou périr, Ariane étouffe.
L'homme ne sera qu'un prétexte. Il sera celui auquel s'amarrer pour ne pas sombrer. Une passion d'apparence dans un monde qui brise les ailes. Ariane se croit amoureuse. « La vie ne se boude pas », Agathe ; toi ou elle, peu importe : il te fallait respirer. Te libérer.
Ariane/Agathe, une femme derrière le masque et des maux posés sur le papier qui poussent à vivre quoiqu'il en soit. Malgré les lois, les règles et les regards. Ariane rompt l'immuable, Agathe se lance. Elle frémit, se nourrit, se réveille puis raconte. Ce n'est certainement pas facile. Il a fallu s'exposer, se livrer, heurter les bien-pensants et puis s'en foutre ! Après tout, on n'a qu'une vie alors autant la mâcher, l'avaler, la digérer. Ariane a du courage : elle passe à table.
Roman d'une amie, roman d'une femme, « l'homme que je ne devais pas aimé » pose les limites de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas/plus. Il décrit l'amour, la passion, le jeu derrière l'attente, et la suite, entre les lignes, la suite d'un espace que l'on s'octroie vraiment pour ne pas s'effacer. Il faut entendre son coeur, son corps et ne plus plier ; Agathe/Ariane l'a compris.
Le texte est osé, fort, percutant. Il est celui d'une auteure sans fard à la plume efficace. J'ai tout aimé : le texte, le sens, l'engagement.
Une lecture « coup de poing »

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Lorsque je lis un roman d'Olivier Adam j'imagine Paul sous les traits d'Olivier.
De même pour la plupart des romans de Philippe Besson, tellement personnels.
Et quelques autres.

L'homme que je ne devais pas aimer est-il une confession ? Un récit ? Une auto-fiction ?
Assurément un roman « personnel » avec beaucoup d'Agathe dans Ariane, la narratrice.

Ariane a épousé un très bel homme mais jamais elle ne vibre sous les mains de son mari.
Ariane est mère mais elle est d'abord femme.
Ariane, qui côtoie le gotha littéraire, flashe sur le sourire et le regard d'un taiseux. D'un barman, un oiseau de nuit, un jouisseur terrien.

D'ailleurs dites-moi, Agathe, ce prénom Ariane… hasard ou choix éclairé ?

Le jour où son regard croise celui de l'homme qu'elle ne doit pas aimer, Ariane réalise que l'existence de rêve que ses amies lui envient est un carcan invisible, un fragile château de cartes. Ce jour-là son coeur s'embrase, et Ariane va continuer à brûler de l'intérieur, à se consumer d'amour et de désir pour Sandro (même initiale que…). Sans chercher à lutter.

Car ce coup de foudre est l'épiphanie de sa vie, depuis ses grand-parents, la figure paternelle et les amants maternels. Ariane s'aperçoit que ses choix, aussi irrationnels et déraisonnables soient-ils, sont en quelque sorte guidés par ces figures tutélaires. On n'écrit pas notre vie sur une page vierge, mais sur un palimpseste gardant la trace de nos expériences passées.

Après Sous le soleil de tes cheveux blonds (également chroniqué sur Babelio si vous êtes curieux ), j'ai retrouvé avec délices la plume sensuelle, fougueuse, piquante et intelligente d'Agathe Ruga.

J'ai adoré ce roman que je recommande à toutes les femmes passionnées, aux amoureuses exaltées, aux tempéraments ardents et romanesques. À offrir et à s'offrir.
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Coup de coeur ou coup de foudre pour ce roman coup de poing. C'est bien plus qu'un roman, c'est un livre qu'on passe, qu'on offre, qu'on rachète. Tout y est, une maturité monumentale, une histoire qui se lit plus vite qu'un thriller, une écrivaine qu'on suit et qu'on ne lâche plus.
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C'est l'histoire du femme libre, indépendante, mariée à un homme beau et riche. Une femme à la fois épouse et mère. Une femme qui avait tout pour être heureuse allez-vous me dire. Mais, parfois la passion l'emporte sur tout le reste.

Ariane fait la rencontre de Sandro, dix ans de moins qu'elle, patron d'un bar et les flammes dans ses yeux. Un corps qui pourtant n'est pas l'idéal d'Ariane, mais les contraires s'attirent, et les regards en disent long quand elle croise l'homme qu'elle ne devrait pas aimer.

Ariane brule de l'intérieur, consume la passion, le désir à la terrasse du bar de Sandro, sans pour autant vouloir le stopper. Elle veut à tout prix le séduire, conquérir le maléfique Sandro. Il devient son obsession, sa raison de vivre telle une adolescente, elle attend le moindre signe, le moindre message..

Deuxième roman d'Agathe Ruga, une histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose. Ariane/Agathe, une même femme derrière deux prénoms, Ariane miroir d'Agathe ; mais un courage absolu pour nous livrer une histoire, son histoire, son vécu, ses doutes, ses envies, sa vie.

Des mots, des phrases, des lignes osés, forts, percutants, émouvant, intimes. Ce qui fait de ce roman est très grand roman qui montrer que tout n'est pas écrit, qu'il suffit d'un simple regard et surtout énormément de courage pour vivre ce qu'il y a vivre !

Un roman tant aimé que je ne sais comment vous en parler, ce qui est rare, alors vous n'avez qu'une seule chose à faire, le lire pour vous faire votre propre avis et aimer ce roman comme Ariane a aimé Sandro !
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Il faut sacrément beaucoup de courage pour se mettre à nu sur une page blanche. Une seconde fois, Agathe Ruga se livre, se dévoile, s'expose sans faux semblants dans un roman aux indéniables accents de vérité. Elle nous raconte comment, alors qu'elle est mariée et mère de trois enfants, elle tombe amoureuse comme on tombe malade, d'un jeune homme de dix ans son cadet. Une passion réprouvée, même par l'objet de son affection, mais qui la fait sentir vivante comme elle ne l'a pas été depuis des années. C'est un retour en arrière, ravivant les souvenirs des hommes qui ont traversé sa vie, tous ces hommes que sa mère a ramené à la maison : Lolo d'abord, Dominique, Philippe…

Après Sous le soleil de mes cheveux blonds, où l'amitié prend toute la place, ici c'est le sentiment amoureux qui retourne la vie de l'héroïne, Ariane, rendue totalement impuissante par le feu qui la dévore. On comprend petit à petit que sa vie parfaite n'est finalement qu'une façade, une norme sociale dans laquelle elle ne se retrouve pas, une platitude sans excitation ni désir. S'attaquant tour à tour à toutes les idées reçues, elle nous explique que l'amour ne se commande pas, que la beauté n'y est pour rien, que la passion est éphémère par nature mais qu'il n'y a rien de plus délicieux que de s'y laisser glisser.

L'homme que je ne devais pas aimer n'est ni une confession ni un aveu, mais l'affirmation d'une femme qui défend avec panache son droit d'exister, d'aimer et de jouir, peu importe qu'elle soit mère, trentenaire et mariée – on ne devrait jamais avoir à renoncer au frisson d'un nouvel amour. Un livre incroyablement personnel, qui m'a pour autant beaucoup parlé et touchée.
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L'extrême, le transgressif

Ariane est belle comme une pierre d'Agathe, belle de cette beauté que l'on n'obtient qu'en côtoyant l'adversité la plus cruelle. Belle à en avoir le vertige, belle comme d'autres sont terribles, belle comme un mauvais pressentiment.
Ariane est mariée, un époux parfait, des enfants parfaits, une vie de famille parfaite. D'apparence, de jolis clichés ici & là, des livres, de la littérature à ne plus en finir, jusqu'à en faire sa chroniqueuse. Curieusement c'est quand tout est réuni pour être heureuse, enfin, qu'apparaît, lui, sur la terrasse d'un bar, Sandro !
L'homme qu'elle ne devait pas aimer

Un regard, et voilà le souffle coupé d'abord, le sang ralenti, puis les palpitations ensuite. Les entendre presque, muter vers le murmure, un battement doux & lancinant, ultime preuve de vie de femme ressuscitée après un accouchement, après dix ans d'indifférence. Alors diminuer la cadence pour mieux capter ses yeux, l'instant & son intensité !

Dieu a inventé l'amour pour donner du sens à la vie, puis il l'a crée pour qu'elle puisse l'aimer.
C'ést là tout ce qu'ils seront l'un pour l'autre, l'incandescence, le tumulte, les contrastes, la beauté irradiante & terrible d'une fougue bien plus grande qu'eux, qu'elle, que tout.
Elle continuera à s'enfoncer, en se disant qu'elle devait bien avoir un fond, cette piscine.

Le plus dur n'est pas d'obtenir ce qu'on désire, mais de s'assurer qu'on voudrait bien ce qu'on désire. Et puis entre Sandro & l'époux, vient cette palette d'hommes qu'on marqué, aimé choyé, porté, élevé Ariane. Tous les souvenirs amoureusement entrelacés. Ce qui résiste à l'absence, et aux années.

Merci à Agathe Ruga, on se saoule des discours de l'esprit, mais on s'enivre beaucoup des silences du coeur. Que cette histoire te soit a jamais douce.
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Il y a des auteurs comme ça. Déjà à la lecture de son premier roman, j'avais eu le sentiment d'être proche de l'autrice. Comme si elle ne racontait cette histoire qu'à moi.
Et avec ce deuxième ouvrage, @agathe.ruga vise encore juste.
Cette histoire a résonné en moi.
J'avais envie de lui prendre la main et de lui dire : comme je te comprends.
N'avons-nous pas tous déjà vécu quelque chose de semblable ?

Et à mes yeux, c'est ce qui fait un bon livre contemporain. Ressentir des émotions, lier le récit à sa propre histoire.

Au cours de ma lecture, j'ai eu le sentiment qu'Ariane était une amie qui avait besoin d'aide même si celle-ci ne se résumait qu'à l'écouter en compagnie d'un verre de vin.

📖 Ariane est tombée amoureuse comme on tombe malade. On pense que rien ne peut nous atteindre, que l'on s'est bien protégé et bam ! Un beau matin, on est plus tout à fait là, on se sent affaibli, victime d'une emprise dont on se peut rien. Sauf que dans ce cas là, une boite de Doliprane ne résoudra rien.
Ruga nous dresse le portrait de la passion qui, à sens unique, peut aboutir à la destruction physique et psychologique.
Pourtant elle a tout pour être heureuse notre Ariane ! Elle vit de sa passion, elle a un beau mari et sa petite famille vient tout juste de s'agrandir.

Ce livre, c'est plus que ça.
C'est la confrontation aux jugements des autres qui pensent que l'on a pas à se plaindre. C'est une lourde charge mentale. C'est la répétition des schémas dont on peine à sortir. C'est s'autoriser le droit de verbaliser que l'on souhaite autre chose. C'est ne plus se sentir à sa place. C'est croire à quelque chose qui ne viendra jamais. C'est s'interroger sur son rôle de mère face à celui de femme. C'est constater que les sentiments guident nos vies plus que tout. Quitte à tout détruire. C'est être vulnérable, c'est être humain.

Bravo Agathe, on sent que ce livre a été écrit avec les tripes.
On sent la sincérité, l'épuisement mental. Et puis, autrice ou pas, maman ou pas, trentenaire ou pas, on compatis.
Parce qu'on est toutes pareilles : lorsqu'on aime, on a toutes 12 ans et demi.
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« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; // Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue. » Cette citation du Phèdre de Racine résume parfaitement la passion amoureuse, de celle qui rend irrationnelle et vous transporte, jusqu'à s'en brûler les ailes.

Présumer de la vie des inconnus. Qu'il est si facile de le faire, de quantifier et qualifier leur bonheur à notre échelle de perception, de convenance, de pensée. L'émergence des réseaux sociaux a été – est toujours – en ce sens un fléau. de belles photos, des instants volés, figés, où tout n'est que perfection – tout du moins semble l'être- qui créent l'envie, la jalousie. Qui nous fait voir un bonheur parfait ailleurs.

Présumer la vie des inconnus. Les enfermer dans un carcan, dont ils n'ont pas le droit de sortir. Puisque tel est le chemin que nous leur avons tracé, faisant fi de leur passé, de leur famille, de leur vie. Faisant fi du feu qui les anime ou les consume, des tourments qui les submergent et qui les bercent. Des tempêtes intérieures auxquelles ils sont confrontés. L'impulsion n'a pas sa place, tout doit être millimétré au cordeau.

Présumer de la vie des ceux que nous connaissons est d'autant plus faux que nous ne partageons pas leur intimité. de celle qui existe porte close, volet fermé. de celle qu'on se refuse nous-même à affronter, pour ne pas se confronter à notre réalité. Au risque parfois de tout envoyer valser.

La vie d'Ariane est présumée parfaite. Pourtant, elle s'y perd et s'étouffe, dans cette photographie lisse de papier glacée. L'impulsion, la passion, en bref la liberté ne sont plus pleinement de mise. Jusqu'à la rencontre fatidique, un regard croisé fatal. Jusqu'à ce que le vernis craque, et que les présomptions autres partent en éclat. C'est l'histoire que nous conte Agathe Ruga dans son second roman, L'homme que je ne devais pas aimer. « Il y a un an, je suis tombée amoureuse comme on tombe malade. Il m'a regardée, c'est tout. Dans ses yeux, dans leur promesse et ma renaissance, j'étais soudain atteinte d'un mal incurable ne laissant présager rien de beau ni de fécond. Son regard était la goupille d'une grenade, un compte à rebours vers la mort programmée de ma famille. « Ariane, heureuse en mariage et mère comblée de trois enfants, fait la rencontre de Sandro. Cette passion se propage comme un incendie et dévore peu à peu les actes de sa vie. Ariane est en fuite. L'amour pour son mari, l'attention à son entourage, à la littérature dont elle a fait son métier, sont remplacés par des gestes irrationnels, destinés à attirer l'attention d'un quasi-inconnu. Quels démons poussent Ariane vers cette obsession adolescente ? Quels pères, quels hommes de sa vie ce jeune roi de la nuit ressuscite-t-il ? »

La passion, source de déraison et de folie, de non choix et de coups de tête, de domination à cette sensation d'urgence : celle de n'exister que pour l'autre. A s'en rendre malade, à en perdre partiellement la raison. le rationnel s'efface peu à peu pour donner vie à une chimère, alimentée de nuits blanches et journées interminables, sans fin. Un répit impossible à invoquer tant l'image de l'autre est imprimée dans notre rétine, notre mémoire, notre peau, notre vie.

Ariane voit sa vie bouleversée par un homme. Mais quels sont les autres qui l'ont autant touchée, qui l'ont construite. Quelle part ont-ils rétrospectivement joué dans cet amour fou, cette folie amoureuse ?

Agathe Ruga livre un roman intime, bouleversant et incandescent, avec l'Homme que ne je ne devais pas aimer. Sous sa plume défile l'urgence de vivre, de jouir d'une vie telle qu'on la souhaite, telle qu'on se l'approprie.

Belle lecture à vous !


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