AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 169 notes
5
7 avis
4
12 avis
3
7 avis
2
5 avis
1
0 avis
💓 Alerte coup de coeur ! 💓
.
Salman Rushdie, l'érudit ! Salman Rushdie, le conteur ! Quel bonheur que de retrouver l'auteur dans ce conte cinématographique, savant mélange des plus grandes tragédies grecques et de Fenêtre sur cour !
.
Sur fond de politique contemporaine (de l'investiture de Barack Obama à l'arrivée du Joker maléfique), Salman Rushdie nous conte là l'histoire de la maison Golden, une famille qui semble fuir un passé obscur, et son installation dans les "Jardins", une petite communauté nichée au coeur de Greenwich Village.
Et c'est René Unterlinden, notre narrateur, voisin observateur et scénariste, qui va dérouler le fil de l'histoire passée et présente de ces nouveaux arrivants. C'est décidé, ils seront le sujet de son prochain film.
Mais à trop vouloir mener l'enquête, René deviendra acteur de cette histoire, parfois à ses dépens, et enragera de constater que le sujet de ce film n'est autre que lui-même, emporté dans l'orbite de cette famille énigmatique.
.
L'auteur mêle histoire mythologique et sujets d'actualité, traite avec tact des attentats de Bombay en 2008, et pointe du doigt cette Amérique qui part en vrille. On y parle d'identités, de genres, de cinéma, de mafia indienne, d'amour, de filiation, de la difficulté des vétérans à s'adapter au retour en société, d'anonymat sur le Web...
Encore une fois, Salman Rushdie nous livre un roman particulièrement méticuleux (qui peut parfois paraître exigeant), où rien n'est laissé au hasard, réussissant le pari fou de distiller un enchantement grandiose sur l'inexorable tragédie de Néron Golden et ses fils. Car c'est bien son caractère inexorable qui fait de cette histoire familiale une telle tragédie.
.
Si j'avais été un peu déçue par "L'enchanteresse de Florence", je me suis au contraire absolument régalée avec cet opus que je vous recommande chaudement ! 💛
Commenter  J’apprécie          62
La maison Golden. Parfaitement écrit, tant sur le style que sur le déroulement du scénario. Mais, je n'ai pas aimé le patriarche qui mène son monde avec maints mensonges et tromperies. Je me suis souvent ennuyée et j'ai peiné pour arriver à la fin de l'histoire. A mon grand regret, je n'ai jamais réussi à bien terminer un livre de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          50
Lorsque le septuagénaire et très riche Néron Golden s'installe, en ce mois de janvier 2009, avec ses trois fils adultes au coeur du quartier historique de Macdougal-Sullivan Gardens situé dans Greenwich Village à New-York le voisinage se met à bruisser de rumeurs. D'où vient cet énigmatique personnage, quel trouble secret cache-t-il ? Et lorsqu'il épouse la jeune et sublime Vasilisa, les choses ne vont pas s'arranger. Témoin privilégié des histoires de la famille Golden, le narrateur va largement s'inspirer d'eux pour produire son premier film, puisant dans ce qu'il partage avec eux mais aussi dans ce qu'il imagine et interprète.

Quelle richesse, quel foisonnement dans ce pavé de 500 pages dans lequel Salman Rushdie fait preuve d'une grande acuité et d'une profonde intelligence, accompagnées d'un certain humour et d'une pointe de mélancolie. Si le roman tourne autour de quelques personnages - Néron, ses fils, sa femme, le narrateur – les sujets abordés sont nombreux.

Salman Rushdie situe l'action de ce roman à la jonction entre les présidences d'Obama et de Trump, faisant de cette transition la toile de fond d'une histoire tourmentée et tourbillonnante. Celle de la famille Golden l'est particulièrement qui semble avoir fui son pays d'origine pour échapper à quelques démons et pour se réinventer une vie et une identité ailleurs. Mais échappe-t-on à son passé, à ses racines, à ses drames ? Dans le cas de la famille Golden, on dirait bien que les démons et les fantômes ne les laissent pas en paix.

Chaque personnage possède ici un caractère bien défini dont l'auteur nous offre une analyse très fouillée et précise. Sous les yeux du narrateur, René, jeune cinéaste ambitieux les choses vont prendre une tournure inattendue et tragique. Mais c'est aussi cela qui va servir l'oeuvre en construction du jeune homme, lui servir de trame narrative et le conduire au succès. D'ailleurs, il semble y avoir parfois des interférences entre la vie des Golden et le scénario du film avec des indications de mise en scène qui viennent s'intégrer par-ci par-là semant le doute sur ce que le lecteur est en train de découvrir. La vie des Golden ou celle, peut-être, fantasmée par René et dans laquelle il prend une part (très) active ?

Petit à petit, le voile se lève sur ce qu'ont vécu les Golden, père et fils, sur leurs origines et leur histoire. Mais au fur et à mesure que le voile se lève, le danger semble se rapprocher. le pire est-il évitable ou intrinsèquement lié à leur passé ? Est-il possible de s'affranchir de tout passé ? Les erreurs des pères doivent-elles être payées par le sang des fils ? Autant d'interrogation et de sujets de réflexion que soulève brillamment Salman Rushdie dans ce roman qu'on regrette de voir se terminer.
Commenter  J’apprécie          50
Années Obama.
Une très riche famille immigrée de Bombay arrive à New York pour commencer une nouvelle vie dans une nouvelle maison, sous un nouveau nom: ce sera Golden. Néron, ambitieux quinquagénaire s'impose avec ses trois fils, Pétronius, Lucius Apuleius et Dionysos dans cette nouvelle vie. René, un voisin apprenti scénariste entreprend de raconter leur ascension mais se prend au jeu, au point de faire un enfant à la nouvelle Mme Golden, qui sera le quatrième fils Golden.
Je n'ai lu que la moitié des livres de Salman Rushdie et celui-ci n'échappe pas à la règle de narration, très scénarisée, qui porte toute l'attention du lecteur sur les détails de l'histoire car l'auteur a l'habitude de dire la fin de l'histoire dès le début. Ce qui compte c'est alors la psychologie des personnages, troublés par leur fuite et le changement d'identité qui leur est imposé, mais aussi l'enchainement inexorable des faits, et les entrelacs des (mauvaises) décisions et des conséquences déterminées par ces choix.
L'auteur est d'une incroyable lucidité concernant les intentions et les motivations de chacun de ses personnages, excelle dans l'explication de l'implacable fin.
Pour les aficionados: c'est une perle.
à noter, une description truculente de l'ascension politique de D. Trump que l'auteur voit en "Joker"...
Commenter  J’apprécie          50
Avec pour cadre les Etats-Unis de Barack Obama, le livre raconte l'histoire de René, un jeune cinéaste qui veut consacrer un film à la famille Golden, ses fascinants voisins. le patriarche Neron Golden et ses 3 enfants Petronius, agoraphobe, Lucius Apuleius, artiste, et Dionysos, au sexe indéfini ont quitté l'Inde pour venir s'installer à New York. Cette famille atypique cache d'étranges secrets qui pourraient bien exploser avec l'arrivée de Vasilia, une jeune femme russe qui va faire tourner la tête de Néron.
Un roman étrange dans la veine de ce que peut nous fournir Rushdie en bizarreries, monté comme un film et truffé de références au 7ème art. Il y établit un parallèle bien à propos entre l arrivée d un "Joker aux cheveux blonds" au pouvoir et la déchéance de cette famille qui dissimule sa véritable identité sous des pseudonymes romains (tout aussi bien choisis).
Un livre qui m'a changé de mes lectures habituelles et qui est très dense au niveau du message et du style.
Commenter  J’apprécie          50
Sur fond de scénario hollywoodien se déroulant en plein Manhattan, René Unterlinden, nous dévoile les coulisses de la famille GOLDEN, qui a fui l'Inde il y a plusieurs années pour recommencer à zéro. Il y a le patriarche, Néron GOLDEN, sa nouvelle et jeune épouse, Vasilisa et ses trois fils, Petya "L'Asperger", Apu "l'Artiste" et D. qui est à la recherche de son identité sexuelle.
Le livre est truffé de références cinématographiques sur fond d'investiture "Obamienne" avant l'envahissement de Gotham City par le "Joker" actuel.
On y retrouve également des thèmes sur l'autisme, l'identité sexuelle, l'identité paternelle...
La lecture n'en est pas simple. Pour une découverte de l'auteur, il m'a fallu m'accrocher et j'ai conscience d'être passée à côté de nombreux clins d'oeil, néanmoins un contenu très riche, parfois peut être trop...
Commenter  J’apprécie          41
Le dernier roman de Salman Rushdie est un grand cru alors bien sûr il s'agit d'un livre écrit par un érudit, parsemé de références historiques, littéraires, cinématographiques, etc… et cela peut en rebuter plus d'un.
Mais il s'agit avant tout d'une tragédie grecque transposée à New-York et qui débute le jour première élection d'Obama à la présidence pour s'achever avec l'élection du Joker.
René, le narrateur, est un jeune homme candide, qui désire se lancer dans une carrière cinématographique, et qui prend comme sujet ses voisins, les Golden, nouvellement débarqués d'un pays qu'on ne peut pas nommer. Que cache ce patriarche, qui a changé son nom en Néron Julius Golden, venu à New-York avec ses trois fils et sa fortune afin d'y refaire sa vie ?
Petronius, l'aîné, est agoraphobe et génie de l'informatique, le cadet, Lucius Apuleius, est l'artiste contemporain, et, le benjamin, Dionysos, cherche le genre auquel il appartient (il ? elle ?). Il y a également Vasilisa, la bombe sexuelle russe, possédée par Babayaga, et, toute une galerie de personnages qui représente le monde contemporain, en plein doute sur son avenir, et qui préfère, bien souvent, croire aux chimères promises par des prophètes d'un nouveau genre, dont le Joker en est la parfaite illustration.
C'est un roman sur l'immigration avec tous ses personnages venus des quatre coins du monde pour devenir citoyen américain et former cette nation multiculturelle, n'en déplaise à Mr Trump ! C'est un roman polymorphe que seul un grand écrivain est capable de mener à bout.
Alors oui Salman ! J'ai aimé ton roman et oui Salman, à l'image de ta citation de la première page du livre : « Donne-moi une pièce en cuivre et je te raconterai une histoire en or. » J'ai envie de te jeter de nombreuses pièces en cuivre pour que tu continues à nous écrire des histoires en or.
Pour finir je voulais insérer un extrait de la lettre publique qu'Isabelle Adjani a adressé à Salman Rushdie :
« le mal et la haine ne connaissent aucune frontière, ils se propagent à la vitesse du feu et de la lumière sur le web, cette toile d'araignée où se trament des complots imaginaires mais dont les effets sont hélas bien réels.
La vérité est de plus en plus aléatoire, elle est devenue dans l'ordre libéral ce qu'elle était dans l'ordre religieux : la source du mensonge et de la manipulation.
Que faire aujourd'hui ? Nous avons encore le pouvoir de ne pas nous laisser hypnotiser par l'angélisme, et de raviver la fièvre saine qui permet de renverser les tyrans.
Cher Salman, avec « les versets sataniques » vous avez ouverts nos yeux sur l'imminence du danger d'un règne de la terreur, mais nous n'avons pas voulu le regarder en face. Qu'en sera-t-il avec « the Golden house », votre nouveau roman ? L'avenir nous le dira. Que votre immense courage visionnaire vous ait rendu destiné à écrire pour être libre, pour que, nous puissions rester libre ?
… Oui.
Merci Salman Rushdie ! »
Commenter  J’apprécie          40
J'ai découvert Salman Rushdie sur le tard. En fait avec son excellent dernier roman publié en 2016 chez Actes Sud "2 ans, huit mois et vingt-huit nuits". J'avais été marqué par son intelligence, son érudition, ses connaissances religieuses, spirituelles et théologiques, et sa capacité à pointer du doigt de nombreux problèmes sociétaux au travers de formes aussi diverses que le conte, le récit historique mais aussi fantastique et magique, cependant ancrées dans les profondeurs du réel.
Entre temps j'ai eu le temps de me cultiver et de lire par exemple "Les enfants de Minuits", que je vous recommande vivement si vous voulez lire un magnifique roman picaresque au coeur de l'Inde, de son histoire et de sa sagesse millénaire.

Parlons peu, parlons bien. The Golden House (oui j'suis bilingue), nous emmène aux États-Unis, et démarre précisément le jour de l'élection d'Obama. Jour où Néron Golden, mystérieux riche magnat venu d'un pays dontonnedoitpasprononcerlenom débarque avec ses trois fils à Greenwich Village, un quartier résidentiel huppé de Manhattan. Dans cette communauté plutôt fermée, "Les Jardins" sont un lieu de partage, où des réceptions splendides sont parfois données.
Mais qui sont ces richissimes nouveaux arrivants? D'où viennent-ils? Qui est Néron Golden? Qui sont ces fils Petya, Lucius Apuleius et Dyonysos? (Rien que ça 😊)
Autant d'intrigues qui vont pousser René Underlingen, notre narrateur, curieux voisin, scénariste et réalisateur en panne d'inspiration, à pousser l'enquête pour le bien de son travail, trouvant enfin matière à créativité, calquant son film sur les vicissitudes de la vie de cette famille pour le moins particulière, l'entraînant toujours plus, à ses risques et périls, dans la promiscuité, l'intimité et les secrets bien de la Maison Golden.

Du coup c'est un super roman sur l'Amérique contemporaine. Une très vaste critique socio-culturelle. Des réflexions d'une intelligence incroyable sur le pouvoir des très riches. C'est très dense comme narration, avec beaucoup de références cinématographiques car justement le narrateur essaie de réaliser un film sur cette famille Golden. C'est philosophique, satirique, d'une compréhension aiguë de nos sociétés actuelles. Les 8 années de présidence d'Obama en toile de fond avant l'arrivée catastrophique du Joker au pouvoir comme l'appelle très ironiquement Rushdie dans le livre 😁. L'auteur est toujours ancré dans le réel, la question du genre y est évoqué, la place de la famille, l'importance de la filiation, les luttes de pouvoir intestines et la répercussion de nos actes passés sur notre présent et notre futur. Un petit bémol sur la toute fin mais dans l'ensemble j'ai adoré 😉
Commenter  J’apprécie          40
Salman Rushdie écrit un roman pour se faire plaisir, il étale son érudition, à force de références multiples issues de diverses cultures, ça tourne à la démonstration mais cela ne sert pas l'histoire.
le roman se veut très cinématographique, on croit y voir une déclaration au cinéma, mais ça ne marche pas.
Bref, cette histoire est bien longue, assez peu mystérieuse derrière cette fuite d'une famille qui change de pays et de noms, avec un manque cruel d'émotions, on s'ennuie on se perd dans ce qu'a voulu faire l'auteur, sans y parvenir.
Commenter  J’apprécie          31
Barack Obama vient d'être élu. L'hiver est froid, mais l'Amérique réchauffée. Partout, des gens pleurent. de joie, de peur, de haine. L'élection du premier président afro-américain ne peut promettre qu'une chose : rien ne sera jamais plus comme avant… Moteur ! 📽
🇺🇸🎬

À Greenwich Village, un homme vient d'arriver. Lui aussi, ne ressemble en rien à ses prédécesseurs. Il est vieux, riche, indien, et affublé d'un drôle de prénom : Néron.
Cet homme n'arrive pas seul. Comme dans un film, les personnages se bousculent, à la suite. Et c'est dans cette ambiance presque caricaturale, dorée d'ironie que nous faisons connaissance avec la famille Golden.
Il y a Apu, artiste maudit et jeune tombeur.
Petya, autiste surdoué, génie méprisé, millionnaire caché.
Et le benjamin, D. D comme Doute. le doute de se définir. 🇺🇸🎬

Puis, comme ci le ciel ne pouvait jamais rester que bleu, une ombre s'y ajoute.
Elle a l'accent russe, la chevelure soyeuse, l'ambition dévorante. Vasilisa prend place. Charme, envoûte, domine ce père. Laissant opérer une magie noire, comme seule une sorcière saurait le faire. Jusqu'à lui donner ce qu'il ne souhaitait plus : un nouveau fils. 🇺🇸🎬

De la fenêtre d'en face, René, un jeune réalisateur observe. Il se nourrit, dévore, engloutit la vie des Goldens. Il veut, il doit écrire sur eux.
Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Pourquoi ont-ils quitté leur pays ? À cause de qui ? de quoi ?
À ces dépends, René va apprendre que certaines questions ne valent aucune réponse… Couper. 🎞
🇺🇸🎬

Véritable saga familiale, c'est une descente aux enfers, une tragédie programmée et annoncée dès les premières pages.
Tout le long du roman, où se mêle sans cesse l'idée de scénario, Salman Rushdie glisse des indices qui ne laissent aucun doute sur la destinée funeste des Goldens. le passé ressurgit, le présent se dévoile. Les mensonges éclatent, brisants, illuminants cette malédiction qui frappe et ne s'arrête jamais. D'une écriture incisive, ironique, on perçoit toutes les références qui font l'Amérique et le monde d'aujourd'hui.

Comme ce Joker, à la chevelure verte, niché dans sa tour dorée, attendant son heure.
En 414 pages, Salman Rushdie nous présente l'Amérique, sans sa dorure. L'or est terni, et c'est avec un fin plaisir qu'on le regarde s'oxyder.
🇺🇸🎬

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (508) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1437 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}