AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 216 notes
babelio_id:Russell-Le-moineau-de-dieu/1269419
Commenter  J’apprécie          00
Un vrai bon moment de lecture ! le point de départ est très intriguant : une expédition jésuite part convertir une nouvelle planète, au nez et à la barbe de la communauté internationale et dans la plus pure tradition des missionnaires religieux du 16ème siècle. Un seul membre en revient, traumatisé et visiblement pas blanc comme neige. Mais que s'est-il passé ? Par le récit du rescapé et les portraits approfondis des différents membres de l'équipage, on finit par comprendre peu à peu. Toutes les pièces du puzzle s'emboîtent comme une vraie tragédie grecque, où la fin se dessine inéluctablement. Cette société extraterrestre a sa logique, ses codes, ses moeurs dans un négatif presque parfait des idéaux qui auront motivé cette expédition... J'aime cette ironie qui sous-tend ce bel exercice d'anthropologie (même extraterrestre !). Beaucoup de belles idées, j'ai adoré !
Commenter  J’apprécie          30
He bien voilà de la SF originale, voire atypique. J'ai eu bien du mal à écrire cet avis car en fait la/les religions et moi « ça fait deux ».
Alors pourquoi me suis-je lancé dans ce roman ?
1) Parce que c'est théoriquement de la SF
2) Parce qu'il était bien noté sur Babélio
3) Quand je commence un livre je mets un point d'honneur à le finir (c'est bête mais c'est comme ça)

En bref voire très bref.
Une équipe de jésuites chargée de scruter l'espace, dans l'espoir d'y détecter une autre forme de vie, arrive à capter des signaux d'origine extraterrestre.
Pourquoi vous demanderez vous des jésuites se passionnent pour l'espace ? Hé bien parce qu'ils sont persuadés que « Dieutoutpouissant » n'a pas qu'un seul enfant.
Alors dès que les signaux captés remasterisés, ressemblent à un chant mélodieux, alors là c'est sûr, c'est une invite du Divin. Ils sont les élus.
Il ne reste plus :
- qu'à constituer l'équipe composée de scientifiques et de jésuites au QI hors norme dont un linguiste le père Emilio Sandoz
- élaborer et réaliser la construction du véhicule spatial qui leur permettra d'atteindre leur objectif.
Et en route pour l'espace, Dieu leur a tracé la voie.

A partir de là... rien ne se passera comme prévu.
Le livre commence avec le retour du père Emilio Sandoz seul rescapé de l'expédition. Ce dernier, mutique, traumatisé et en très mauvais état physique, est accusé d'infanticide et de prostitution lors de son passage sur cette planète.
Ha je vous avais prévenu c'est atypique.
Les autorités religieuses (et le lecteur) attendront avec (im)patience que ce seul témoin confesse ce qui s'est réellement passé. le suspense est là, l'auteure nous tient dans ses filets. Que s'est il bien passé dans cette foutue planète.
Dans cette longue attente il sera question de foi et de questions métaphysiques. Légèrement rébarbatif…enfin, me concernant.

Toutefois lorsque l'auteure aborde la rencontre des vies terrestre et extraterrestre, la description de leurs mondes et de leur sociétés ce roman devient vraiment intéressant et passionnant.

L'attrait (en demi-teinte à mon avis) de ce livre est dans cette tentative d'évangélisation, ratée, aux conséquences dramatiques sur les populations locales, en version SF.
Un bis repetita de l'évangélisation, par des jésuites, des indiens au XVIIème siècle.
Même maux, même remèdes.




Commenter  J’apprécie          30
Magnifique roman de science-fiction qui commence par la découverte d'une planète habitée et l'organisation d'une expédition rapidement menée par les jésuites pour rencontrer ce nouveau peuple. le plus fort c'est que dès le début, nous savons que cette aventure a été un fiasco monumental et qu'un seul survivant revient complètement détruit physiquement et psychologiquement. Tout le roman n'est ensuite qu'un double récit passionnant qui raconte d'un côté l'interrogatoire du survivant accusé de tous les maux et de l'autre, la préparation et le voyage vers cette planète inconnue. Tout est réuni pour tenir en haleine le lecteur jusqu'aux dernières pages. D'abord, on s'attache aux merveilleux personnages qui forment l'équipe. Connaissant leur sort funeste, c'est d'autant plus poignant de découvrir leur histoire. ensuite on découvre un peuple extraterrestre, un nouveau monde, on voyage dans l'espace et on souffre avec le héros qui devra répondre aux questions de ses supérieurs. Rassurez-vous, j'ai à peine entamé l'intrigue de ce merveilleux roman. Il vous reste tant de chose à découvrir. Un véritable coup de coeur qui peut plaire à tous et pas seulement aux amateurs de SF. Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour lire cette merveille ?
Commenter  J’apprécie          30
J'ai longtemps apprécié ce roman, mais il aura vraiment fallu attendre la toute fin pour que je le trouve génial. Il commence comme un banal roman de Hard SF, si ce n'est que le personnage principal est un jésuite, avec la découverte d'une civilisation extraterrestre et l'envoie d'une expédition vers leur planète (dans le système Alpha du Centaure, comme d'habitude). Les descriptions techniques sont riches dans tous les domaines (physique, astronomie, linguistique, botanique, sociologique...) ce qui a facilité mon immersion (c'est pour ça que j'apprécie la Hard SF).
Seulement, l'expédition a échoué et seul un membre, Emilio Sandoz, en a réchappé. Les circonstances de cet échec vont être dévoilées tout au long du roman selon deux axes : on suit à la fois Emilio au présent, à son retour de l'expédition, traumatisé physiquement et psychologiquement par ce qu'il a vécu sur cette planète, et à la fois au passé, lors de la découverte de l'existence des extraterrestre et la préparation de l'expédition. Cette narration met en évidence deux aspects distincts dans ce livre: une dimension SF et une dimension psychologique. Ces deux aspects sont d'abord assez clairement séparés : la science et la technique occupent une grande partie des chapitres antérieures aux événements, tandis que les chapitres actuels insistent sur le traumatisme vécu par Emilio. Puis les deux narrations se mélangent progressivement tandis que le roman s'enrichit de questionnements psychologiques, interroge sur le sens de la foi, sur le traumatisme, sur la résilience, sur la rédemption et le pardon pour atteindre son paroxysme dans le dernier chapitre. Ces thèmes pas souvent abordées dans des romans de science-fiction en font un roman très original.
La composition de l'expédition complètement hétéroclite est une autre originalité bienvenu. Les personnages sont très attachants, très variés et très humains sans tomber dans le cliché. le seul personnage qui m'a un peu déçu est celui de Jimmy Quinn, qui ne me semble pas faire partie de l'histoire mais plutôt d'apparaître selon les besoins du roman.
Rétrospectivement, je dirais que le début est trop long et trop lent, ce qui aurait pu me décourager, mais peut-être est-ce nécessaire pour apprécier pleinement la suite. Car le voyage est long, mais il en vaut la peine.
Commenter  J’apprécie          70
Le moineau de Dieu peut faire parti des classiques de la SF.
Nous suivons un groupe accompagné de jésuites à la découverte d'une nouvelle population extraterrestre. 40 ans après, ils sont tous morts sauf un jésuite bien mal en point.
Nous suivons donc, sur une double temporalité, leur découverte de cette planète et de ses habitants ainsi que le procès et le récit du seul survivant.
Malgré le pavé de ce roman, la plume est plutôt fluide et accessible. La double temporalité remet en contexte ce qu'il s'est passé et on en comprend la gravité. Nous sommes au plus proche des émotions et ressentis des personnages. Clairement, le récit est basé sur ses personnages plus que sur tout le reste. Et c'est ce qui en fait sa force.
L'autrice m'a souvent perdue sur ses références religieuses. Ce n'est pas accessoire cet aspect bien au contraire. Tout repose sur la religion, la relation avec Dieu.
Commenter  J’apprécie          10
On démarre doucement, sans trop savoir où l'on va et même si on va continuer, mais on s'obstine et puis on est pris dans une spirale qui devient passionnante avant de plonger vers la fin, comme il se doit, quand tout est dit, tout est révélé, dans l'horreur à l'état pur, la déréliction ultime. Je n'ai que rarement ressenti un tel sentiment à la lecture d'un livre. Un livre pour ceux qui aiment les sensations fortes. J'ai adoré !
Commenter  J’apprécie          50
J'ai trouvé le récit captivant et les interrogations sur le sens d'une vie humaine pertinentes. L'organisation sociale de cette société extra-terrestre hiérarchisée et oppressive entre deux espèces différentes est le reflet fidèle des hiérarchies et oppressions de classe qui règnent jusqu'à aujourd'hui sur terre. L'espèce opprimée des Runas, très attachante, semble détenir une sagesse qu'on voudrait nôtre. Mais trop de codes patriarcaux rebutant émaillent cette histoire ce qui m'a empêchée d'y adhérer tout à fait. Ce sont les femmes qui font la cuisine pour l'équipe d'astronautes et l'hétérosexualité est la seule forme de relation qui semble pouvoir amener équilibre et harmonie entre les personnages tandis que la relation sexuelle entre deux êtres masculins est présentée sous sa forme la plus révoltante et la plus perverse. J'essaie de rester vague pour ne pas dévoiler la fin du roman. La description des moeurs de l'espèce extra-terrestre des Runas chez laquelle ce sont les pères qui prennent soin des enfants et leur mode de vie basé sur l'accueil de l'étranger et le partage sont des audaces appréciables que l'autrice s'est permise et qui pourraient peut-être racheter l'oeuvre à mes yeux si je n'avais ressenti l'homophobie sous-jacente à cette oeuvre, qu'elle soit consciente ou non de la part de l'autrice.
Commenter  J’apprécie          31
Une nouvelle fois un livre qui m'est tombé par hasard entre les mains, sorti du carton des livres à donner de ma bibliothèque.
Le titre m'inspire et me questionne.
Je l'adopte.
C'est un pavé de 500 pages que je redoute – je m'endors si souvent sur ces gros volumes – mais rapidement le sujet me passionne.

Je devrais dire les sujets. L'auteur, universitaire, à travers ce beau roman de science-fiction, aborde la psychologie, l'ethnologie, l'éthique, l'aventure, l'amour et la foi.
La foi qui parcourt le roman comme un fil rouge.

Mary Doria Russel maîtrise un art consumé du suspense. Elle nous distille la fin nous laissant dans l'attente puis, plus tard, développe le pourquoi et le comment, jusque dans les toutes dernières pages.

Mais ce n'est pas un space-opera et les amateurs de technologies terrestre ou extra-terrestre peuvent être déçus : pas de vaisseaux guerriers, pas de moteurs ioniques à pseudo-éjecta ou de moteur gravitationnel. Seule originalité, l'adoption d'un astéroïde comme vaisseau mère source d'énergie gigantesque et une vitesse proche de celle de la lumière.

Point forts, voire troublants, de ma lecture, je ne divulgâcherai pas le roman en précisant seulement qu'à travers l'étude des civilisations abordées par les humains se profile une société révoltante mais qui, après réflexion, se semble pas forcément plus injuste que la nôtre.

Et puis il y a ce mot « Dieu » dans la version française, tout au moins.

Je dévoilerai seulement que l'équipage qui partira à la rencontre d'une civilisation extra-terrestre est un équipage jésuite.

Que cela ne vous rebute pas, car ces hommes sont atypiques, cultivés, bourrés d'humour et de doutes. Ils sont accompagnés de membres, hommes et femmes, laïcs.

Alors au fil de la lecture on apprend comment fonctionne la compagnie de Jésus.
Le nom de « jésuite » sonnait à mon oreille sans que je sache précisément de quoi il retourne. Cela aura été un des mérites de ce roman que de m'enseigner un peu la nature de cette fraternité, son fonctionnement et ses missions.

Il y a ces passages émouvants décrivant comment Dieu investit l'âme d'un agnostique, cette révélation, cet abandon, cette mise à nu, cette confiance.
puis on trouve de belles envolées sur les doutes de ces hommes d'église, le parcours difficile et étrange qui mène à la foi, ce chemin à parcourir qui demande endurance et ténacité.

J'ai trouvé que cette dimension spirituelle originale donnait du piment au récit.

Cependant trois tout petits bémols ont entaché ma lecture :

D'abord une impression de « club des cinq » ou de « compagnons de la croix rousse » que j'ai eu lorsque nos cinq compères, que beaucoup de choses auraient dû séparer, deviennent les plus grands amis du monde.
Lorsqu'ils font leurs plans sur la comète - c'est le cas de le dire - pour savoir comment faire pour quitter le système solaire, qui participerait. Tout cela en catimini.
Ça fait bricolage de gamins, un peu comme le canon Columbia de Jules Verne censé expédier les membres du gun club sur la lune. Dommage cette partie affaibli un peu le roman.

Et puis cette imprégnation puritaine britannique, outrageusement amplifiée par le sang américain, dans cette débauche de grossièretés dont ils raffolent signe à leurs yeux de leur affranchissement du guindage anglais, comme on sent l'affranchissement de la pudibonderie puritaine dans cette insistance quasi obsessionnelle sur la chasteté des prêtres.
Cependant je ne nie pas que les propos olé olé ne soient pas amusants - j'ai ris de bons coups à certaines expressions - ni que l'auteur ne nous livre de très judicieuses idées sur le pourquoi de la chasteté.

Enfin, à partir du moment où l équipage atteint la planète Rakhat s'ensuit quelques longueurs ou, paradoxalement, les thèmes abordés auraient mérité plus de développements pour devenir intéressants. Me suivez-vous ?
Je le refais plus bref : c'est trop long pour du superficiel et trop court pour devenir intéressant.

In fine, une nouvelle fois un hasard qui a bien fait les choses avec cette lecture originale, enrichissante, déstabilisante et questionnante.
Un excellent roman que je n'oublierai pas de si tôt.


Commenter  J’apprécie          366
Un bon roman de science fiction est d'abord un bon roman tout court avec des personnages complexes et attachants, une intrigue avec flashbacks et suspense, avec une réflexion théologique en prime, autour d'une mission de découverte d'une planète inconnue et de ses habitants qui ne passe évidemment pas comme prévu.
Commenter  J’apprécie          230



Autres livres de Mary Doria Russell (2) Voir plus

Lecteurs (699) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4889 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}