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Avec "Le pont des soupirs", Richard Russo nous emmène à Thomaston, une petite bourgade de l'état de New York. Thomaston avec son unique entreprise (une tannerie) qui fait vivre toute la ville et transforme la rivière en arc-en-ciel permanent. Thomaston avec son taux de cancers bien supérieur à celui de la moyenne nationale. Thomaston avec ses classes sociales bien réparties dans les quatre quartiers de la ville, le West End, l'East End, le Borough et la colline réservée aux seuls noirs.

"Le pont des soupirs" est un roman à trois voix. Louie C. Lynch (le narrateur principal), Sarah (son épouse) et Bobby (l'ami d'enfance). Trois voix pour raconter et mettre le doigt sur les omissions que les autres ont fait dans leurs récits.

"Le pont des soupirs" est une chronique sociale à la Dickens mais pas que... c'est SURTOUT une étude psychanalytique à la Stefan Zweig avec une multitude de sujets de réflexion.

C'est mon cinquième livre de Richard Russo et, à mon avis, son CHEF-D'OEUVRE.

("Le pont des soupirs" a été traduit par Jean-Luc Piningre)
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Depuis « le déclin de l'empire Whiting » je suis un grande fan de Richard Russo. Cet auteur a un véritable don pour évoquer avec tendresse et nostalgie les souvenirs d'enfance, les désillusions amoureuses, les regrets…sans être déprimant pour autant.
Il rend chaque personnage unique, et ceux qui auraient pu passer dans d'autres livres pour de simples « pauvres types » sont perçus dans ses romans comme des hommes ayant soufferts et se débattant avec la vie comme ils le peuvent.

Nous rencontrons ici, Louis Lynch qui a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York.
Tandis que sa femme Sarah prépare leur futur séjour à Venise où ils espèrent retrouver un vieil ami, Louis met la dernière touche à l'histoire de sa vie.
Un livre qui dépeint avec beaucoup de tendresse l'enfance et ses illusions mais aussi la vie de couple et le rôle de père.
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Louis surnommé Lucy a toujours vécu dans une petite ville près de New York. Il s'apprête à passer la main à son fils pour diriger les petits commerces qu'il à réussir à rendre viable grâce à son travail sans relâche. Sarah son épouse compte s'offrir pour leur retraite un voyage à Venise pour retrouver un ami d'enfance devenu un peintre reconnu.
Richard Russo continue de m'enchanter livre àprès livre, la saga de cette famille est remarquablement décrite, d'une facture classique, le plaisir de mettre en scène ces personnages est evident et il le fait partager à ces lecteurs. Cette chronique de l'Amérique du milieu du vingtième siècle, est pleine d'émotion, de mélancolie et de vie. Un sacré conteur. Pour moi, l'un des grands romanciers américains.
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J'ai plongé et replongé avec délice dans les pages de ce pavé. Quel bonheur renouvelé de savoir que j'allais y passer quelques heures de suite !

Pour quelles raisons ?

L'atmosphère d'abord et surtout. Cette faculté incroyable qu'a l'auteur de faire vivre son lecteur au sein de cette petite ville de l'état de New York, Thomaston, une ville découpée en quatre quartiers selon les classes sociales, les noirs, les pauvres, ceux qui s'en sortent à peu près, les riches. Une ville où l'on pourrait s'ennuyer, et bien non, pas une seconde je n'ai cédé à l'ennui, à l'envie d'accélérer ma lecture, j'étais bien, tout simplement bien, au rythme lent des souvenirs de l'enfance du personnage principal.

Et puis cette famille, les Lynch, des personnages on ne peut plus attachants avec leurs qualités mais surtout leurs défauts. Des gens ordinaires, avec des vies ordinaires dans une bourgade ordinaire. Louie C. Lynch nous raconte sa version, mais on sent bien qu'il ne nous dévoile pas tout. Sarah, sa femme, et Bobby son ami d'enfance compléteront à leur manière les blancs. Car tout est une histoire d'angle, de regard, si le surnommé Lucy raconte sa vie à la première personne (puisqu'il écrit ses mémoires en quelque sorte), l'histoire nous est aussi racontée par la voix d'un narrateur omniscient mais qui voit tout par le prisme du personnage sur lequel il se centre, Bobby ou Sarah. La narration éclatée entre flash-back et lumière braquée sur l'un ou l'autre des personnages rend l'histoire addictive et vivante.

Louie C. Lynch est l'anti-héros par excellence, il est mou, il ne brille pas par son charisme, ni par ses actes mais il est tendre, et sa voix n'en que plus authentique. Il nous fait partager ses doutes, ses déboires, ses réflexions, ses absences, ses déceptions et ses lâchetés.

Richard Russo est un conteur magnifique, il a la générosité de nous laisser nous immerger dans son univers. Il n'est ni complaisant dans sa description des petites villes provinciales américaines, ni cynique. Il dépeint des vies, sans jamais juger. Il montre la cruauté des uns et des autres sans étalage, sans insister lourdement. Même si la scène du lynchage du jeune noir devant les yeux ébahis des spectateurs sans qu'aucun ne lève le petit doigt, me restera en mémoire. Richard Russo est un orfèvre, il cisèle avec finesse sa partition et nous la décline avec talent.

Je ne sais pas si j'ai réussi à rendre compte de mon plaisir de lectrice mais je suis sûre que je reviendrai avec joie vers Richard Russo dès que le besoin se fera sentir.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Je ne suis vraiment pas branchée bookcrossing. Franchement, c'est un truc qui ne me vient pas à l'idée, et je ne ramasse pas non plus les bouquins que je trouve sur les bancs publics. Je suis snob, oui, je sais, mais je me soigne (ou pas). Je préfère les livres neufs, les livres offerts, les livres dont je sais pourquoi ils arrivent jusqu'à moi, et j'ai du mal à faire confiance à un bouquin abandonné dans la rue. Et ça, c'est pour ne rien dire d'à quel point je répugne à laisser mes propres bouquins dans la rue (nomého, mes bébés dans la rue dans le froid!). le seul moment où je fais un équivalent de book crossing, c'est au retour des vacances d'été. L'été, je pars avec un bouquin et demi par jour. J'aime passer mes journées de vacances à lézarder et à bouquiner, c'est comme ça que je me ressource, chacun son truc. Et à la fin, j'ai tendance à ne pas ramener les bouquins que je n'ai pas plus aimés que ça, parce que je ne vois pas l'intérêt de les porter au retour. Trop lourd. du coup, ceux qui passent derrière lisent la rentrée littéraire en avant première… Et des fois, rarement mais des fois, il y a des gens qui laissent aussi des bouquins et j'en trouve qui m'intéressent. Vraiment, c'est rare, mais à l'été 2012 c'est arrivé. En Croatie. Je suis tombée sur le Pont des soupirs.

De Richard Russo j'avais lu le Déclin de l'empire Withing et j'avais vraiment beaucoup aimé. À la relecture de mon billet précédent, je me rends compte que c'est le même genre d'histoire douce amère sur la fin de l'american way of life, mais c'est agréable de se couler dans ces histoires déjà un peu connues, un peu aimées, dont on sait où elles vont nous amener et qui ne font pas peur. Donc j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, à me couler dans la vie de ce personnage trop gentil (ah tiens ? ) et de sa famille complètement dysfonctionnelle (trop gentils eux aussi, vous imaginez ? ).

Une bonne lecture de piscine, donc, un de ces bouquins dans lesquels on aime plonger.
Lien : http://www.readingintherain...
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Ah si j'avais eu le temps de plonger doucement dans ce livre, mon bonheur aurait été parfait, car je l'ai aimé malgré ses quelques 726 pages...
On ne peut pour autant en parler comme d'une fresque, en dépit de son volume et de l'aspect narratif du sujet, car ce n'en est pas réellement une tant nous naviguons avec lui au centre de l'intime. Lucy, devenu âgé, et pressé par sa femme de partir en voyage décide de prendre la plume pour raconter sa vie. Il ne sait pas pourquoi il le fait, nous non plus, mais nous soupçonnons bientôt que la tranquille ville de Thomaston cache des secrets et des désirs bien enfouis. Il y a de très beaux moments, des tendresses et des changements de point de vue troublants et émouvants. Il y a juste assez de flash backs et d'introspections pour conserver l'intérêt du lecteur. Il y a de la peinture, des histoires d'épicerie et d'adolescence bagarreuse. Il y a la vie, celle de chacun de nous, avec ses erreurs et ses actes manqués. Un très bon roman, dont je conserverai un souvenir tendre.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Rendre intéressante la vie de gens ordinaires évoluant dans une petite ville de province, c'est le pari réussi par Richard Russo (il l'a réitéré près de dix ans plus tard avec « A malin, malin et demi »).
Le personnage central Louis C. Lynch, alias Lucy pour ceux qui aiment le taquiner, est né à Thomaston et y a toujours vécu. Nul doute qu'il y sera enterré. Fils d'un homme trop gentil et optimiste qu'il vénère et d'une femme lucide sur la cruauté du monde, il n'aspire qu'à prendre la succession de son épicier de père. A la soixantaine, il couche sur le papier les souvenirs d'une existence peu palpitante mais, paradoxalement, heureuse. Même s'il est toujours hanté par un événement terrible qui a marqué son enfance et qui provoque chez lui des absences. Marié à son amour de jeunesse Sarah, il s'apprête à partir pour Venise en espérant retrouver son ami d'enfance Bobby dont l'affection n'était pas réciproque.
En revenant par l'écriture sur ses jeunes années, Louis raconte la vie d'une bourgade avec ses quartiers séparés entre classes sociales, les plus modestes, accrochés au rêve américain, aspirant à grimper dans la hiérarchie. Deux ombres planent sur la communauté : les Noirs, laissés pour compte, et la pollution de la rivière par une tannerie, grosse pourvoyeuse d'emplois, qui multiplie les cas de cancers chez les habitants.
S'il ne se passe pas grand chose tout au long des quelque 700 pages de cette saga familiale mélancolique, les personnages sont tellement épatants, attachants, fouillés et l'auteur les aime tellement qu'il sait nous les rendre attachants et émouvants. Malgré ou grâce à leur banalité. Et quelle que soit leur insignifiance, elle ne les empêche pas d'avoir des secrets, des rêves et parfois des cauchemars.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Richard Russo a une écriture puzzle pas forcément facile d'accès, mais une fois prise dans son univers, on ne peut plus quitter ses personnages qui nous offrent un portrait de l'Amérique moyenne.
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J?ai découvert Russo avec le déclin de l'Empire Whiting, gros coup de c?ur, pour tous ces personnages dont les destins s'entremêlent joliment. J'ai retrouvé une belle galerie de personnages dans le pont des soupirs. J'ai adoré les liens tissés entre eux grâce à l?épicerie ikey tenue par la famille Lynch.

A l'approche d?un voyage à Venise, où il va revoir son meilleur ami d?enfance, Louis C. Lynch malencontreusement appelé Lucy depuis une erreur lors de l?appel à la maternelle, revient à travers ses mémoires sur le début de leur amitié et les débuts de sa relation avec sa femme Sarah.

j?ai retrouvé l'immense talent de Russo à nous faire entrer dans la moindre pensée de son personnage.

J'ai adoré l'histoire de Lou, de sa famille son père qui incarne la gentillesse, sa mère que j'ai eu un peu de mal a cerner mais qui m'a plu pour sa détermination son courage, son cynisme et sa lucidité.

Au centre du roman, une épicerie dotée d'une sorte d'aura qui attire et offre un repére à Sarah, futur femme de Lucy et Boby.

Si j'ai accroché le personnage principal au début, Lucy, il m?a lassé au bout de quelques pages par sa mollesse transmise par son père et qu?on retrouve chez son fils, Owen. Je ne me suis vraiment attachée aux autres personnages principaux Sarah et Boby qu'à 200 pages de la fin après la découverte de leur passé. Alors que j'attache une grande importance aux personnages, l'auteur a quand même su me retenir de manière très agréable par son style et par tous les liens qu'ils créaient. Une tendre histoire avec de belles amitiés et d?âmes recueillies dans une épicerie .

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Ce roman est avant tout un roman familial au sens « dynastie » puisqu'on y suit 3 générations qui ont vécu dans une épicerie appelée « Chez Ikey » et qui fut le théâtre de beaucoup de moments de vie.

Dans une ville provinciale de l'état de New York Louis ( surnommé Lucy suite à un mauvais jeu de mots) met par écrit ce que fût son enfance en compagnie de Bobby son ami pas toujours bien intentionné, son adolescence entre Sarah sa future femme et toujours Bobby mais surtout sa vie familiale entre son père,sa mère et son oncle.
Nous suivons en parallèle la vie passée de Louis et sa vie actuelle.
Ses regrets du passé et ses craintes pour l'avenir... puisqu'il est question d'un voyage à Venise pour revoir Bobby devenu un peintre célèbre.
Mais Bobby et Sarah ont ils un secret caché ?
Bobby quand à lui nous raconte sa vie de célébrité à Venise mais aussi son adolescence bien moins heureuse que celle de Louis à cause de son tyran de père.
Les seuls moments heureux du passé de Bobby étaient ceux passés dans cette si chaleureuse et omniprésente épicerie « Chez Ikey ».

Un bon roman. Mon premier Russo mais pas le dernier.
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