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3,72

sur 401 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai entrepris de lire cet ouvrage et celui de Yutang Lin (L'impératrice de Chine) sur la vie de l'impératrice Wu. Même personnage historique sur lequel nous avons des informations historiques incomplètes. Shan Sa a décidé de voir l'impératrice Wu bienfaisante et sincère et Yutang Lin calculatrice et dangereuse. Nous n'en saurons pas plus... J'ai trouvé les lectures parallèles des deux ouvrages très intéressantes, un style d'écriture très différent, une narration qui débute à la naissance pour Shan Sa et pratiquement sur le lit de mort de l'empereur Taizong pour Yutang Lin. J'avoue avoir préféré le style de Yutang Lin (plus masculin) à celui de Shan Sa (où j'ai trouvé certains passages sexuels inutiles). Je recommande en tout cas la lecture des deux ouvrages !
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Si j'ai adoré les autres récits de Shan Sa, je suis plus mitigé sur celui-ci. Il est bon, mais moins que ses deux autres. Dans les autres la légèreté et la poésie de l'auteur convenaient à merveille aux situations et à la narration. Ici, le cadre historique et la contrainte de raconter une vie complète donnent plus de mal, et dans l'ensemble de la lecture j'ai eu parfois le sentiment de lire vraiment un texte historique (ah, souvenirs de la fac d'histoire …), mais ce n'est pas vraiment un compliment, parce que c'est lourd à lire. Un autre détail, c'est que tout l'aspect contemplatif et descriptif est très bien fait, mais malheureusement il parsème un récit qui n'est pas chargé en action, et j'ai souvent eu l'impression qu'on stagnait sur un passage sans grande importance. Au final, il faut avouer que si la vie de cette impératrice fut intéressante, elle ne fut de loin pas trépidante, et la lecture s'en ressent.

À côté de ça, le style est toujours intéressant et l'histoire a un côté prenant aussi. J'ai apprécié la lecture de toute cette vie, très intéressante au demeurant. C'est assez incroyable, mais je me pose des questions quant à la qualité historique de l'ouvrage, clairement romancé, et sur une personne sujette à de telles controverses. Mais cela n'enlève rien à la démarche, qui tente de donner une autre image à cette Impératrice, la seule de Chine, qui installa sa dynastie pour son règne. Une image controversée, donc, mais intéressante.

Clairement, ce n'est pas le meilleur récit de Shan Sa, mais il est intéressant aussi, et assez prenant même s'il n'est pas dans le haut du classement. Intéressant notamment sur sa vision de la Chine ancienne et de cette Impératrice hors-norme, intéressante pour quelques passages, et le style toujours aussi bon, même si je le trouve moins en accord avec le récit. Pas indispensable, mais pas désagréable non plus.
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Autant j'avais beaucoup aimé le roman La joueuse de go que j'avais trouvé très poétique, autant j'ai eu beaucoup de mal à commencer mais surtout à finir ce roman. J'ai trouvé le style un peu répétitif et empesé... et long long long. On a l'impression d'être figé...
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Shan Sa que je ne connaissais que de nom se met dans la tête de Wu Zeitan, impératrice de Chine dont je n'avais jamais entendu parler.
C'est donc une double découverte que cette lecture m'a procurée.
N'étant pas très portée sur l'histoire chinoise, je n'ai probablement pas accordé à ce roman tout l'intérêt qu'il aurait mérité.
Plus que la vie de l'impératrice, j'ai apprécié la plume élégante et poétique de Shan Sa.
La précision des détails de la cour impériale est un atout majeur du livre qui m'a donné très envie d'aller plus avant dans ma connaissance de l'auteure avec des romans moins historiques.
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Voici un roman qui partait pour décrocher les étoiles mais qui, malgré une héroïne nommée Lumière, aura petit à petit usé mon enthousiasme.

Cette biographie romancée de l'impératrice chinoise Wu Zetian semble bien documentée, pour autant que je puisse en juger, mes connaissances de la Chine en général et de la Chine médiévale en particulier, étant restreintes ; mais si je me fie à la narration très détaillée et à la complexité de la politique et des intrigues de la Cité Impériale, j'ai le sentiment que Shan Sa s'est donné beaucoup de mal à étudier ce destin hors du commun.

Dame Wu fait partie de ces incroyables figures féminines qui ont traversé L Histoire en entrant par la petite porte et en sortant par la grande. Son destin qui la mènera de simple jeune fille quasi inconnue au trône impérial de Chine, devenant la première femme empereur et ayant fondé sa propre dynastie, force le respect. La biographie romancée est sans doute le seul genre qui m'aurait rendu ce récit accessible car je ne me serais pas intéressée de moi-même à ce personnage historique.

Ce qui a érodé insidieusement mon intérêt, c'est peut-être justement la minutie avec laquelle l'auteure relate chaque événement, ne nous épargnant rien non plus du spectacle du passage des saisons, de la migrations des oiseaux, de la température de l'air, etc. et ce sur plus de quatre-vingt ans. J'avoue que malgré leur beauté, je n'en pouvais plus de voir fleurir les cerisiers.

Evidemment, une trame chronologique s'impose dans le cas d'une biographie, pourtant, ici, j'ai eu le sentiment que l'auteure collait tellement à la frise temporelle que le rythme et l'action du roman finissaient par en souffrir. le dernier tiers notamment, accumulation sans fin d'intrigues de Cour, de manipulations politiques, de tripatouillages avec les favoris et les concubines a fini par me donner le tournis.

Par contre, ce que je loue sincèrement, c'est la capacité de Shan Sa à immerger son lecteur dans un univers tellement supérieur en sophistication, en faste, en luxe, en esthétisme et en art de vivre (et de mourir) qu'il m'a fallu faire un réel effort pour me rappeler ce que nous, Occidentaux, étions au VIIème siècle et la comparaison ne fut guère flatteuse pour nous. Mais comme chaque médaille à son revers, notre barbarie d'alors valait bien la cruauté des moeurs chinoises et, à la réflexion, je suis heureuse de n'avoir vécu ni chez eux ni chez nous à cette époque.


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Ce livre nous conte l'incroyable destinée de Lumière.
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Impératrice porte très bien son nom, car il s'agit d'une biographie de la seule impératrice de Chine : Wu Zetian, qui a fondé sa propre dynastie : les Zhou postérieurs en l'an 690. Mais c'est une biographie bien particulière : pour Shan Sa, les biographies officielles de cette femme ont été modifiées par les générations successives d'historiens afin de la discréditer et de se « venger d'une femme qui avait osé devenir Empereur ». Il est avéré que la version officielle de l'époque, écrite juste après son règne, ait pu être modifiée de manière à totalement avilir l'impératrice, mais son histoire a été réévaluée au XXème siècle, sous Mao, afin de rétablir au maximum la vérité.
Ce texte reste pourtant un roman, et il faut réussir à prendre avec des pincettes ce qui est dit à propos de ce personnage historique.
Lien : https://verslestenlivre.word..
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Wu Zetian (624-705), obscure concubine dans la Cité Interdite, devenue épouse de l'empereur de Chine Gaozong, a eu une ascension fulgurante. Par des sombres intrigues, elle a obtenu le pouvoir suprême. Elle est devenue impératrice en 690, alors que cette fonction était strictement réservée à des hommes; ce règne a interrompu pendant quelques années la dynastie Tang.

Le récit de Shan Sa semble suivre de très près la vérité historique, telle qu'elle est connue d'après les annales chinoises. Le lecteur est vite plongé dans ce monde étouffant de la cour impériale; il assiste aux innombrables conflits qui oppose les différents clans. L'héroïne est une intrigante ambitieuse et machiavélique qui triomphe toujours de ses ennemis, jusqu'à ce qu'elle soit contrainte à l'abdication, juste avant sa mort.

La découverte de ce milieu à la fois fascinant et repoussant qu'était la Cité Interdite est, a priori, intéressante. Pourtant, j'ai trouvé que le roman était beaucoup trop long et que la succession d'intrigues était vraiment lassante. Le personnage lui-même est ambigu: l'écrivain semble toujours prendre son parti, même quand elle se rend coupable d'horreurs. Pendant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à "Impératrice de Chine" de Pearl Buck; mais ce dernier livre, lu quand j'étais jeune, m'avait plus passionné.
S'il faut faire une autre comparaison, j'avouerai ma nette préférence pour "La joueuse de go", du même auteur.
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L'histoire romancée de l'impératrice Wu de Chine, seule de la dynastie Zhou.

Shan Sa nous offre un début prometteur: d'emblée, on s'attache à Lumière, la petite fille, garçon manqué, obligée de passer quelques années loin de sa famille dans un monastère jusqu'à ce qu'elle fasse son entrée comme concubine potentielle de l'empereur de Chine dans le gynécée du palais impérial. Elle espère devenir concubine mais n'arrive pas à attirer les faveur de l'empereur. Par contre, Petit Faisan, fils de l'empereur est séduit par cette cavalière hors pair. Une idylle platonique se développe entre les 2 jeunes gens jusqu'au jour où l'empereur ayant trépassé, toutes les filles du gynécée sont envoyées dans un monastère. 3 ans de deuil, avant que Petit Faisan, nouvel empereur de Chine vienne délivrer Lumière du monastère et la ramène au palais impérial. Démarre ensuite l'ascension inexorable de Lumière vers son destin: devenir impératrice de Chine. Toute la partie relative à son règne m'a moins passionnée car Shan Sa est sortie du personnage pour nous gratifier de nombreuses descriptions plutôt factuelles et donc plus froides. Dommage car si le ton du début avait persévéré, le roman aurait été magnifique. L'histoire reste cependant très intéressante et les moeurs de l'époque bien décrites. Un livre à découvrir pour les passionnés de la Chine.
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Ce livre est le portrait d'une femme du 7e siècle. Une Impératrice « ordinaire », aux origines modestes, à l'ascension sociale fulgurante. Contrairement à la plupart des femmes proches du trône, Lumière n'est pas belle et ne désire ni le pouvoir ni la postérité. Elle est intelligente et déterminée, et ce sont les événements – certains diront : le destin – qui la forceront à emprunter cette voie semée d'embuches.
La jeune Lumière a neuf ans lorsqu'elle perd son père. La misère s'abat sur la famille, mais le général Li Ji est admiratif de l'esprit de cette enfant, qui pense déjà comme une adulte. Quelques années plus tard, il lui permet d'obtenir une place dans le Gynécée royal. Elle fait désormais partie des dix mille beautés qui entourent l'Empereur et qui vieillissent d'ennui au fond de la Cité interdite. Dépitée, sachant pertinemment qu'elle n'a aucune chance d'attirer l'intérêt du Fils du Ciel et de tirer sa mère de sa condition, elle dépérit. Mais l'amitié de Petit Faisan, un des héritiers au trône, pourrait bien changer la donne.

J'ai aimé ce livre, principalement pour sa protagoniste. Lumière est droite et volontaire, mais elle sera amenée à faire des choses extrêmement dures, à la limite de l'inhumanité. Elle se justifie, pourtant, en se disant que c'est pour le bien du royaume. Et parfois ça l'est, mais j'ai l'impression qu'elle a parfois la faiblesse d'agir pour ses intérêts personnels et de se voiler la face. La limite de son héroïsme est là.
Heureusement, d'ailleurs, car j'ai trouvé cette femme un peu trop parfaite à côté des autres personnages. Elle ne se laisse pas corrompre, pense d'abord aux autres avant de penser à soi, garde bien à l'esprit que le fait d'être au sommet de la hiérarchie fait d'elle la servante de chacun des membres de son empire. Comment peut-elle continuer à réfléchir ainsi alors qu'autour d'elle, les pires injustices fleurissent ? Pour être au pouvoir, la plupart des hommes ont dû intriguer et se salir les mains : leurs intentions étaient loin d'être justes, ils ne visaient que leur profit personnel.
Pas Lumière. Elle a certes dû couper quelques têtes, mais encore une fois, c'est pour le royaume. Parce qu'elle est conscience qu'elle seule est capable de diriger correctement, et que si on lui met des bâtons dans les roues, on en met aussi dans le bon fonctionnement de la Chine.
Mais comme je l'ai dit, je ne suis pas sûre qu'elle est toujours honnête avec elle-même…

J'ai beaucoup aimé la première moitié du livre, quand l'héroïne n'était pas encore Impératrice. On la voit gravir les échelons, retomber, revenir en grâce, se marier, devenir mère… le début, sans être plein de péripéties et de rebondissements, est très agréable à lire, et on tourne les pages sans savoir à quoi s'attendre. (Enfin, je veux dire, on devine la fin car tout est dans le titre, mais on ne sait ni comment, ni quand, ni pourquoi.)
Passé la moitié, j'ai perdu mon intérêt pour l'histoire. Lumière, désormais une vieille veuve, dirige l'empire d'une main de fer et le rend florissant. La narration balance entre les rapports élogieux de l'état de la Chine et les détails de ses relations avec ses amants. La vie de cette femme, ce n'est plus que ça : du sexe, une politique réussie, du sexe, une politique réussie, du sexe…

Justement, j'ai d'ailleurs oublié de préciser que l'auteure a peu de tabou sur ce sujet. Elle ne décrit pas particulièrement les scènes torrides (au contraire, elle passe dessus avec délicatesse), mais elle met en scène très naturellement des relations entre femmes, des liaisons entre des êtres dont la différence d'âge fait littéralement le grand écart (c'est comme si vous couchiez avec votre grand-mère), et surtout, de l'inceste. C'est ce dernier point qui m'a le plus secouée, de 1, parce que je ne m'y attendais pas, mais alors pas DU TOUT ; de 2, parce que c'est un tabou pour notre société, et qu'on n'a pas l'habitude de le voir ou d'en entendre parler.
Il faut aussi préciser que les Chinois de l'époque ne concevaient pas le couple et la famille de la même manière que nous – tout spécialement dans les hautes sphères de la royauté. L'Empereur n'a qu'une seule Impératrice, mais il a quatre Épouses et autant de concubines qu'il le souhaite. Évidemment, sa descendance est nombreuse, mais seuls les enfants de son premier mariage sont en droit de prétendre au trône. Les autres se contenteront de titres de noblesse ronflants.
Sa place dans le coeur du souverain étant constamment menacée, Lumière est obligée d'intriguer pour conserver les faveurs de son époux… Elle va jusqu'à mêler sa soeur nouvellement veuve à sa politique, l'invitant à la cour et la faisant coucher avec Petit Faisan quand elle-même ne peut se permettre de s'acquitter de ses devoirs conjugaux… Simplement pour que l'Empereur n'aille pas coucher ailleurs que dans son clan. Et il semble que cela ne choque personne, à l'exception de la mère des deux jeunes femmes, très conservatrice. Son avis sera d'ailleurs bien souvent critiqué par l'héroïne.

Je ne peux m'empêcher de me demander si c'était là la vraie vie de Lumière. On entre tellement dans sa vie privée, au coeur de son intimité que je ne peux que m'interroger. Dans quelle mesure le romanesque intervient-il dans le récit ?
Finalement, l'ouvrage de Shan Sa a réussi à m'intéresser au personnage historique qu'il dépeint. En revanche, je ne suis pas sûre qu'il mérite un prix littéraire : passé la moitié, je me suis tellement ennuyée que j'ai décroché deux chapitres avant la fin. Il n'y avait plus aucune surprise, et je pense que l'auteure aurait facilement pu survoler les années de vieillesse de Lumière et retirer cent pages de son manuscrit.
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