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Citations sur Journal de mon jardin (6)

Juin - pivoines

On demande souvent quelles plantes fleurissent à moitié à l'ombre et, au mois de juin, on pense immédiatement à la noble pivoine. (J'ai en tête la pivoine herbacée, pas l'arbustive.) J'ai toujours pensé que la pivoine herbacée est la quintessence de juin. Plus grosse que n'importe quelle rose, elle a, quant au volume, quelque chose de la rose chou et, quand elle finit par tomber du vase elle répand avec un bruit sourd ses vastes jupons sur la table en un tas intact, de la même façon que les pétales d'une rose tombant soudain nous font lever les yeux d'un livre ou interrompre quelques instants la conversation, à la mort de ce qui avait toujours paru être la beauté vivante. (p. 156)
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J'aime les arbres en haillons, dont l'écorce se détache et forme des rouleaux semblables à des copeaux. Arbustus menziesii, par exemple, à l'écorce rouge cannelle, commence à peler spontanément et vous pouvez alors lisser de la main quelque chose qui ressemble à du papier de verre d'un curieux vert olive. Il aime les coins abrités, car il n'est pas très résistant. Et puis Acer griseum, l'érable à écorce de papier, couleur d'acajou mais d'un orangé plus vif dessous, a un feuillage d'un rouge intense en automne, la teinte qui sied le mieux en octobre-novembre. Betula albosinsensis var. septantrionalis est un bouleau au beau tronc gris et blanc. C'est à mon avis l'un des plus beaux même si Betula japonica ruisselle d'attrayants petits chatons au printemps.
Pruna serrula, quelquefois vendu comme serrula tibetica, est un arbre très frappant à l'écorce d'un acajou brillant. Elle ne prend pas une apparence aussi dépenaillée que certaines, mais se sépare en bandes circulaires, laissant sur le tronc des anneaux qui lui donnent l'air de porter des bracelets. Rougeâtre et luisante, la nouvelle surface rappelle le vernis des vieilles tables françaises. (p. 329-330)

Novembre - Arbres en haillons
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Février - Petits bouquets

Une voisine très proche et très chère m'a apporté cette semaine un petit bouquet rond, ce qu'on appelle une valentine ou un bouquet de mariée, ce qui n'est plus à la mode car on prétend que le terme "tussies-mussies" est obsolète. Mais je refuse qu'un petit bouquet rond soit obsolète. "Bouquet rond" est une expression charmante, qui m'évoque l'odeur des roses, quoi que puissent dire les dictionnaires et je prendrai comme thème celui de ma voisine pour montrer ce que l'intelligence, le goût et le savoir peuvent tirer d'un petit jardin, même en février. [...]
Ainsi, dans le bouquet rond qu'elle m'a offert, les violettes étaient les violettes roses que l'on appelle "Coeur d'Alsace", l'unique iris réticulaire n'était autre que "Hercules", qui est plus rouge que les habituels iris pourpre et or. Les muscaris étaient le petit azureum bleu ciel, dont les fleurs sont plus précoces et plus belles que l'espèce plus tardive aux grappes bleu sombre. Le crocus de son bouquet, pas l'habituel crocus jaune, mais un crocus aux macules brunes à l'extérieur. Peut être crocus susianus, ou Clair de lune, mais j'ai oublié de lui demander. L'anémone devait être une floraison bizarrement précoce de l'anémone St Bavo, aux pétales améthyste et au coeur d'un bleu électrique. (p. 50-51)
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Je vais maintenant écrire sur Rosa alba. Cela sonne comme s'il s'agissait d'une rose blanche. Mais ne vous y trompez pas. L'adjectif induit en erreur. S'il est vrai que Rosa alba semi-plena a peut-être été la rose blanche d'York, et alba maxima la "grande double blanche", la rose des Stuarts, les roses alba comprennent de nombreuses formes qui ne sont pas blanches mais roses.
La vieille "Émoi de vierge" des jardins de cottage est une alba. Les Français la nomment "Cuisse de nymphe" et, quand elle est plus rouge, "Cuisse de nymphe émue". Nous, dans la puritaine Angleterre, nous ne voulons rien savoir des cuisses de nymphes, fussent-elles émues, et continuons de l'appeler "Émoi de vierge" et c'est en vérité une très innocente et très jolie débutante aux pétales roses et blancs. (p. 232)

Août - Rosa alba
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La rose de Noël n'est pas originaire de grande Bretagne, mais fleurit depuis des siècles dans les jardins. Spenser* en parle dans The Faerie Queen et elle est décrite depuis 1597 dans l'Herbier de John Gerard** qui considérait qu'une "purge d'hellébore était bonne pour les insensés et les furieux". Une telle décoction pourrait certainement être utile aujourd'hui. Peut-être que Gerard citait Epictète, qui, au Ier siècle avant J.-C., écrivait que plus un fou est atteint, plus il a besoin d'hellébore. (p. 364)

* Edmund Spenser (vers 1552-1599), poète anglais de la période élizabéthaine. La Reine des Fées (The Faerie Queen) est le premier grand poème épique de la littérature anglaise.
** John Gerard (1549-1611), botaniste anglais célèbre pour son herbier.

Décembre - La rose de Noël
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Un jardin sommeille dans le coeur de chacun
un jardin où se blottit une maison,
un jardin clos de murs ou de haies vives,
un jardin royaume, une île, un havre
où se retrouvent
la famille et ses amis,
les grands, les anciens, les petits
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