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3,51

sur 379 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'adjectif qu'il nous a légué est plus connu que son oeuvre, ainsi que lui-même (certains imaginent que c'est un personnage de la mythologie tout comme Narcisse).

Le titre du roman (qui aura d'autres versions) résume à peu près l'histoire. Une jeune fille naïvement vertueuse rencontre des mésaventures scandaleuses en voulant suivre opiniâtrement les chemins de la vertu. Sade par ces événements inopinés qui se succèdent comme dans une chaînes (comme dans les contes voltairiens) nous enveniment avec son sadisme et l'on se surprend parfois à maudire la naïveté exagérée de cette fille (voire apprécier sa punition pour sa confiance universelle). Peut-être qu'après tout, le marquis a voulu seulement donner libre cours à son imagination, sans avoir en tête la création d'idées philosophiques sur l'atrocité de l'être humain, avec ces religieux pervers notamment. L'être vertueux se trouve étranger, seul! il est entouré de loups, voilà peut-être l'idée trop religieuse qu'on peut tirer de ce roman.

Par ailleurs, Sade est un grand prosateur, j'ai adoré sa prose classique.
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Vous ne voyez pas votre enfermement ? Vous répétez et répétez encore, mais c'est à votre tour, maintenant, d'être entraîné.e dans la répétition infernale de ce conte, simple lieu de prédilection des crimes en série. Mais à quelle répétition pensez-vous ? Ce conte n'a rien de spécifiquement sexuel. Tout n'est que compulsion, ou accumulation d'argent et de chair fraîche, indifféremment. Bouffer l'autre, l'envahir, et se laisser bouffer. Point de plaisir ici, de rythme, ni de surprise, le temps se remplit jusqu'à se noyer. Tentera t'on de se justifier, de se fonder ? Sophie contre les sophismes ne fait pas la différence, ou peut-être dans une autre vie, laquelle ? Qui est Sophie, qui est Juliette ? Je me suis laissé cueillir, dans une chute religieusement athée.
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Sade... Rien que ce nom qui a donné un mot pour désigner le plaisir à faire souffrir quelqu'un, le sadisme, un nom sulfureux, avec un parfum de scandale, de perversion, avec des romans très... dépravées. Donc, j'ai osé, osé je dis-je à lire les Infortunes de la vertu, avec ce mélange d'envie et de crainte, et... curieusement, et étonnamment, je n'ai pas été si heurtée que je le pensais.
L'histoire : deux jeunes soeurs orphelines quittent le couvent un peu trop tôt et prennent des chemins qui les séparent. L'une, Juliette, cède au vice et parvient à devenir une personne distinguée et mondaine tandis que sa soeur Justine décide de prendre la voie de la vertu. Quelques années plus tard, Juliette retrouve sa soeur justement (excusez-moi, c'est un spoiler vue qu'on ne l'apprend qu'à la fin qu'elle n'est que Justine mais bon, on s'en doute déjà au début ), bien désespéré et éprouvée. Justine lui raconte alors toutes ses horribles mésaventures...
Ecrit en quinze jours, ce récit se trouve en fait être une première de Justine, où les malheurs de l'infortune, qui sera suivit d'une troisième version, la nouvelle Justine (que là, j'ose pas vu que contrairement au premier et à la seconde version, celle-ci est hautement pornographique) et se trouve un peu soft et très philosophique.
En effet, tout au long du roman, il y a la réflexion autour du Mal et de la vertu qui y est posé et débattu, avec surtout une pensée de Sade qui est effroyablement vraie encore aujourd'hui : celui où la vertu est toujours punie et où le vice est récompensé... Il y est aussi réflexion de la religion, des rapports hommes-femmes mais surtout de la conception du Bien et du Mal, dont ce dernier remporte souvent.
Justine peut apparaître comme naïve, prude et écervelée mais elle nous touche parce que malgré les horreurs qui lui arrive, elle garde toujours tête; reprends courage et se voue toujours au Bien (ce qui est admirable tout de même). Et aussi parce qu'elle semble être la seule personnage véritablement voué au Bien vue que tout autour règne le vice.
Des vices, elle en rencontre ! Vol, meurtres... et abus sexuels aussi. Mais le miracle est que les viols qu'elle subit et autres perversions qu'elle assiste sont souvent suggérés où quand elles sont décrits, par une écriture et langue magnifique, splendide, précieuse, joliment prude et nous facilitant la vision des horreurs. Sade sait très bien écrire, quoi qu'on dit sur sa vie.
Bien que ce roman a l'aspect du conte philosophique avec ses paysages digne de conte de fées, il reste réaliste puisqu'on voit toutes les catégories sociaux : les moines, les marchands, les marquis...
En revanche, je l'ai trouvé un peu trop court, mais bon, il a été écrit en quinze jours donc...
Et que dire de la célèbre fin ? Tragique mais apportant aussi un curieux sentiment de soulagement. Qui porte un symbolisme...
Les infortunes de la vertu est en tout cas la version "soft" des mésaventures de Justine, je pense qu'elle peut être accessible à plein de gens puisque comme je le dit, les instants "sexys" sont souvent décrits avec suggestion et pudeur. Mais n'empêche, ses idées du Mal et du Bien nous restent en tête... Bien qu'évidemment, je n'oserais pas voir les autres oeuvres de Sade !
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J'apprécie beaucoup Le Marquis de Sade par son originalité, sa manière de penser et son audace. Il incarne bien le 18e siècle. Cependant, comme pour ses autres oeuvres, il faut lire Sade avec du recul, un deuxième degré et surtout une bonne idée de ce qu'il tente (avec emphase!) de démontrer. Sa prémisse que la vertu n'est jamais récompensée, ce qui n'est pas le cas du vice. Pour lecteur averti seulement!
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Ma première lecture de Sade, après la lecture de sa biographie par Gonzague Saint Bris...

La lecture du divin marquis m'a été vivement conseillé par une amie babélienne : Nathab19 que je remercie pour ses judicieux conseils. Je pensais me lancer dans Justine ou les malheurs de la vertu, mais la recherche de l'ouvrage en question fut infructueuse et ne pouvant pas attendre (la patience est une vertu mais ne compte pas parmi les miennes), j'ai donc commencé par les infortunes de la vertu, première version de Justine, mais néanmoins publiée à titre posthume.

Je pense que c'est un bon choix que d'avoir commencé par celui-ci... Quand je vois/lis tous les déboires de cette douce, gentille, vertueuse (et pénible !!) Justine, je suis curieuse de savoir quelles autres tortures l'imagination dépravée du marquis lui fera subir... Je voulais du plus piquant que fifty shades... me voilà servie !

Cerise sur le gateau : cette histoire sadique/sadienne est sublimement écrite : Au delà de ses moeurs douteuses (loin de moi l'audace de juger), l'auteur est un homme de finesse dans l'écriture, un philosophe et un militant qui dépeint une société qui, à bien des égards, est bien plus horrible et vicieuse que le marquis lui-même.
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Partis à la découverte de la littérature érotique à travers les siècles, Le Marquis de Sade s'est alors imposé à moi comme une évidence. Grand maître de se type d'écriture, il m'est d'abord apparu comme un grand philosophe. Au fil de ma lecture, j'ai pu découvrir la perversité et le vice de ses écrits. Mais mon impression final s'accorde à la première, ce récit est avant tout riche d'enseignement. On y découvre que la vertu ne peut être dénué de vice et inversement. L'un ne va pas sans l'autre et l'équilibre du monde à besoin des deux. Effectivement le langage et les images du Marquis de Sade auraient pu être plus chaste, moins violente. Mais le message reste le même, il faut pouvoir voir au delà des mots et c'est encore plus vrai dans Les infortunes de la vertu.
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Dès l'adolescence on parle de Sade avec un sourire entendu. Mais en fait, il s'agit d'un auteur qui décrivait les scènes les plus osées mais sans la moindre vulgarité, juqu'à vous mettre le sang en ébullition. J'ai beaucoup aimé. Ecriture qu'on ne retrouve pas souvent aujourd'hui
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J'ai trouvé ce roman assez ennuyeux, on nous présente souvent l'oeuvre du Marquis de Sade comme quelque chose d'assez sulfureux mais dans ce roman ci, il se limite a une démonstration du fait que la vie n'est pas meilleure quand on respecte la vertu, que les péripéties qu arrivent aux gens vertueux peuvent être bien pire que celles qui arrivent aux gens qui succombent à leur vice.

Le personnage central s'accroche à la vertu et de par ce fait il lui arrive les pires choses qu'il peut arriver dans la vie, alors que dans le même intervalle, sa soeur qui elle se laisse aller aux vices réussit dans la vie et obtient une position assez envieuse...

Mais le récit en lui même reste assez plat et ampoulé ( et ce n'est pas du uniquement à l'époque de rédaction) donc je ne le conseille pas trop et je ne pense pas me plonger dans les autres écrits de Sade.
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Justine pourrait avoir comme ami Candide. Mais à la différence de ce dernier, c'est elle même qui est éprouvée, et non son entourage. Vertueuse au plus profond de son âme, elle croit dur comme fer en la sincérité et l'honnêteté. Une conte très cruel, qui punit Justine à chacune de ses bonnes actions par des malheurs toujours plus affligeants. Pourtant, bien que Justine soit un exemple de conduite, on a du mal à avoir pitié ou de la peine pour cette jeune fille, qui n'apprend jamais des leçons précédentes. Non loin de prôner la perversité, Sade met seulement en avant un certain manque de pragmatisme et de naïveté de la part de Juliette, qui jusqu'au bout, lui coutera très cher.
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