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Gilbert Lely (Préfacier, etc.)
EAN : 9782264027290
440 pages
10-18 (09/04/1998)
3.4/5   15 notes
Résumé :

Il faut dire en premier lieu que la reconnaissance du génie, de la valeur littéraire et de la beauté littéraire de Sade est récente les écrits de Jean Paulhan, de Pierre Klossowski et de Maurice Blanchot l'ont consacrée ; il est certain qu'une manifestation claire, sans insistance, allant de soi, n'avait pas été donnée précédemment d'une opinion assez vaste, que des hommages éclatants suscit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il faut lire Sade avec du recul, un deuxième degré et surtout une bonne idée de ce qu'il tente (avec emphase!) de démontrer. Sa prémisse que la vertu n'est jamais récompensée, ce qui n'est pas le cas du vice. Pour lecteur averti seulement!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Notre héroïne avait dix-sept ans lorsqu'elle se présenta chez M. Rodin, maître de la pension de Saint-Marcel. Ses attraits, mieux développés, offraient encore plus de charmes ; toute sa personne avait, malgré ses chagrins, acquis un genre de perfection qui la rendait vraiment une des plus jolies filles qu'il fût possible de voir.
— Mademoiselle, lui dit Rodin, en la recevant très honnêtement, vous me trompez sans doute, en vous présentant à moi comme domestique ; ce n'est ni avec une aussi jolie taille, ni avec une peau aussi belle, des yeux aussi brillants, des cheveux si superbes, une manière de s'exprimer aussi pure, ce n'est pas, sans doute, avec toutes ces grâces que l'on se trouve réduite à servir. Si bien traitée par la nature, vous ne sauriez être la victime du sort ; et je dois bien plutôt attendre des ordres de vous, qu'il ne m'appartient de vous en donner.
— Oh ! monsieur, à quel degré pourtant je dois me plaindre de la fortune !

Chapitre VI.
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Juliette et Justine, toutes deux filles d'un très riche banquier de Paris, furent élevées jusqu'à l'âge de quatorze et quinze ans dans l'une des plus célèbres abbayes de Paris. Là, aucuns conseils, aucuns livres, aucuns maîtres ne leur avaient été refusés ; et la morale, la religion, les talents semblaient, à l'envie l'un de l'autre, avoir formé ces jeunes personnes.
A cette époque fatale pour la vertu des deux jeunes filles, tout leur manqua dans un seul jour. Une banqueroute affreuse précipita leur père dans une situation si cruelle, qu'il en périt de chagrin ; sa femme le suivit un mois après. Deux parents froids et éloignés délibérèrent sur ce qu'ils feraient des jeunes orphelines. Leur part d'une succession absorbée par les créances se montait à cent écus pour chacune. Personne ne se souciant de s'en charger, on leur ouvrit la porte du couvent, et on leur remit leur dot, en les laissant libres de devenir ce qu'elles voudraient.
Juliette, vive, étourdie, fort jolie, méchante, espiègle, et l'aînée des deux, ne parut touchée que du plaisir de ne plus végéter dans un cloître sans réfléchir au cruel revers qui brisait ses chaînes. Justine, plus naïve, plus intéressante, âgée, comme nous l'avons dit, de quatorze ans, ayant reçu de la nature un caractère sombre et romantique, sentit bien mieux toute l'horreur de sa destinée ; douée d'une tendresse, d'une sensibilité surprenante, au lieu de l'art et de la finesse de son aînée, elle n'avait qu'une ingénuité, une candeur qui devait la faire tomber dans bien des pièges.
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- Avez-vous toujours été sage, dit Dubourg à Justine, pour en venir cette fois à son but ?
- Hélas ! monsieur, répondit celle-ci, je ne serais ni aussi pauvre, ni aussi embarrassée, si j'avais voulu cesser de l'être.
- Mais à quel titre alors prétendez-vous donc que des gens riches vous soulagent, si vous ne les servez en rien ?
- Oh ! monsieur, je ne demande pas mieux que de rendre tous les services que la décence et ma jeunesse me permettent de remplir.
- Je ne parle pas de servir, moi : vous n'êtes ni d'âge ni de tournure à cela ; je vous parle d'être utile aux plaisirs des hommes. Cette vertu, dont vous faites un si grand étalage, ne sert à rien dans le monde ; vous aurez beau fléchir aux pieds de ses autels, son vain encens ne vous nourrira point : la chose qui flatte le moins les hommes, celle dont ils font le moins de cas, celle qu'ils méprisent le plus souverainement, c'est la sagesse de votre sexe. On n'estime aujourd'hui, mon enfant, que ce qui rapporte ou ce qui délecte ; et de quel profit ou de quelle jouissance peut nous être la vertu des femmes ? Ce sont leurs désordres qui nous plaisent et qui nous amusent ; mais leur chasteté nous ennuie. Quand des gens de notre sorte donnent, ce n'est jamais que pour recevoir. Or, comment une petite fille comme vous, assez laide, assez bête d'ailleurs, peut-elle reconnaître ce qu'on fait pour elle, si ce n'est par l'abandon de son corps ?
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La tolérance est la vertu des faibles .
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Vidéo de Marquis de Sade
Grâce à un mécénat exceptionnel d'Emmanuel Boussard, la bibliothèque de l'Arsenal qui conserve les archives de la Bastille, a pu voir entrer dans ses collections le manuscrit autographe des 120 Journées de Sodome, exposé au musée de la BnF à partir de cet automne. Une journée d'étude interroge les différentes facettes de la figure du marquis Sade et revient sur l'histoire rocambolesque de cette oeuvre mythique, rédigée pendant sa captivité.
Plus d'informations : https://www.bnf.fr/fr/agenda/de-quoi-sade-est-il-le-nom-vers-leclipse-du-soleil-noir-le-rouleau-des-120-journees-dans-les
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