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EAN : 9782362317101
512 pages
BIGBANG (01/03/2023)
3.73/5   473 notes
Résumé :
Le légendaire hala, créature mythique, a fait son apparition, et une grande chasse va s'organiser. Margaret en est sûre, si elle remporte cette chasse, sa mère Evelyn rentrera enfin à la maison. Mais même si elle n'a pas son pareil avec un fusil, Margaret doit trouver un alchimiste comme partenaire, c'est la règle.

Wes n'est pas alchimiste, du moins pas encore. Il a été congédié par tous ses maîtres, et Evelyn représentait sa dernière chance. Quand il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
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Impossible de passer à côté de la chasseuse et l'alchimiste sur les réseaux depuis l'annonce de sa sortie, et pourtant j'hésitais à me lancer dans l'aventure. Et puis, les premiers avis sont tombés et j'ai été plus qu'intriguée.

Il n'a donc pas fallu beaucoup de temps avant que j'achète le roman, d'autant plus que l'objet livre est vraiment très joli. Je suis vraiment contente que depuis quelques années maintenant les maisons d'éditions françaises prennent exemple sur ce que peuvent faire les américaines et les anglaises : couverture rigide et dos soignés, tranches colorées notamment. de quoi joliment agrémenter nos bibliothèques.

Mais revenons à La chasseuse et l'alchimiste. J'ai vraiment beaucoup aimé, alors que pourtant, il n'y a au final pas beaucoup d'action et que l'histoire est plus centrée sur ses héros et leurs évolutions, ainsi que la romance. Je m'attendais, je l'avoue, à quelque chose de plus épique, surtout avec la chasse au hala dont il est question très tôt dans le roman. Mais Maggie et Wes, en plus d'être attachants dès le départ, sont vraiment des personnages que j'ai trouvés très bien travaillés. Leurs psychologies sont un atout indéniable et les suivre au fil des pages était un vrai plaisir.

L'autrice traite aussi de nombreux sujets, souvent difficiles, avec pudeur et force à la fois. Un petit coup de maître car ce n'est pas quelque chose de facile. Pas de pathos, pas d'impression d'étouffement, ni d'en faire trop. le racisme, l'acceptation de soi, la religion, le deuil la famille, la maltraitance psychologique, la dyslexie (même si elle n'est pas nommée) … Tant d'éléments contemporains que l'on appréhende facilement même si plus d'un siècle nous sépare de nos héros. Je ne vais pas entrer dans les détails car je pense que je pourrais en parler pendant des heures, mais Allison Saft développe très bien ces sujets et nous montre toutes leurs facettes. Les victimes comme les bourreaux nous donnent leurs points de vue en quelque sorte. Et j'ai trouvé cela très intelligent.

Wes et Maggie restent cependant les deux points forts du roman. le premier est solaire, beau parleur et plein de rêves. Il se cache derrière un masque qu'il a porté si longtemps qu'il n'arrive plus à vraiment savoir qui est le vrai Weston. Sa dyslexie est un handicap pour lui, car non comprise, mais il nous démontre combien il est volontaire et tout à fait capable. Et sa famille… que les Winters sont une famille formidable, pleine de vie et d'amour et d'acceptation. Un contraste douloureux avec Evelyn, que j'ai détesté du début à la fin. Une mère en deuil, certes, mais qui décidait de faire couler toute sa famille avec elle et qui a maltraité psychologiquement sa fille depuis si longtemps. Notre douce Maggie. Si forte et pourtant si fragile. Brisée au point de ne plus vouloir accepter l'affection des autres. Un bout de femme incroyable dont j'ai adoré ce côté froid tout en le détestant à la fois. Alors bien entendu, voir ces deux jeunes gens à peine sortis de l'adolescence apprendre à s'apprivoiser et aussi à se guérir mutuellement… c'était magnifique.

La chasse nous permet d'avoir un fil conducteur, mais alors que je pensais qu'elle serait au-devant de tout, elle reste assez en retrait. Je regrette un peu ce choix, surtout par le manque d'éléments autour du hala. J'aurais aimé en savoir plus, notamment vis-à-vis de son comportement avec Maggie. Et il y a aussi les murmures que nos héros entendent de temps à autre. Cette part de mystère qui n'est pas dérangeante en soi le reste tout au long du roman. Et j'avoue que quelques détails ou explications m'auraient bien plu.

Mais cela ne m'a pas empêché de beaucoup aimer cette romance pudique, maladroite, réelle, et qui touche par sa délicatesse. le fait que l'autrice ait choisi de ne pas faire du sexe quelque chose de tabou était aussi très rafraichissant. Les homosexuels ne sont pas persécutés et s'intègrent parfaitement, du moins cela a été mon ressenti. Allison Saft ne voit pas pourquoi son héroïne ne devrait pas s'adonner au plaisir solitaire, et bien entendu avec deux jeunes gens dont les hormones sont un peu en folie, il y a des scènes plus intimes. Rien d'épicé, je les ai trouvées d'ailleurs délicates et en parfaite adéquation avec le reste du roman.

Quant à la fin, j'ai aimé l'idée d'une reconstruction et de cette page blanche qui s'offre aux héros. A nous d'imaginer ce qu'ils vont devenir et de croire qu'après tout ce qu'ils ont vécu, le bonheur est à portée de main. J'espère vraiment que le premier roman de Allison Saft sera aussi traduit car ayant lu le résumé, il est plus que prometteur et s'il est aussi bien que La chasseuse et l'alchimiste, si ce n'est meilleur, ce serait un vrai plaisir de relire l'autrice.
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Une fois n'est pas coutume, je tenais à souligner la beauté du travail éditorial réalisé sur ce roman relié bénéficiant d'un magnifique jaspage représentant le hala, une créature mythique qui jouera un rôle dans le roman, mais un rôle bien moins important que je ne l'aurais pensé. Cela ne m'a pas déçue, mais étonnée ! En effet, je m'attendais à un roman de fantasy avec de l'action centré autour de la chasse de cet animal légendaire et destructeur, flirtant avec le divin, j'ai découvert une magnifique histoire d'amour saupoudrée d'alchimie.

Mais que les lecteurs allergiques à la romance se rassurent, La Chasseuse et l'Alchimiste bénéficie d'assez d'atouts pour vous pousser à faire une petite incursion dans ce genre, parfaitement mis en valeur par la délicate plume de l'autrice. Si les phrases s'enchaînent naturellement, l'autrice pouvant s'appuyer sur une plume simple et percutante, le roman possède des passages d'une très grande beauté. Il y a ainsi entre ces pages des phrases, des pensées et des déclarations empreintes d'une belle et incandescente aura de poésie et de romantisme. Sans jamais tomber dans la mièvrerie, Allison Saft nous fait ressentir la puissance des sentiments de ses personnages, des sentiments mis à nu sans retenue mais avec pudeur.

Mais avant d'arriver à cette implosion doublée d'une explosion des sentiments, il y aura du chemin à parcourir pour nos deux protagonistes, qui ont des vies, des aspirations et des personnalités diamétralement opposées. Introvertie, en apparence froide et peu sociable, Margaret n'aspire qu'à une chose : au retour de sa mère, une alchimiste de renom, partie depuis plusieurs mois sans lui donner la moindre nouvelle. Et peu importe que depuis un drame familial, toute l'existence de sa mère, Evelyn, tourne autour de sa quête obsessionnelle pour réparer ce qui ne pourra jamais l'être. En attendant le retour de cette femme qui la maltraite psychologiquement par sa négligence, Margaret s'occupe du manoir, ; sa seule manière de donner un sens à sa vie et de montrer son amour à Evelyn qui n'est plus en mesure de le recevoir, et encore moins de le rendre. Mais la chasse au hala offre à Margaret une opportunité inattendue de peut-être enfin attirer l'attention de sa mère et garder cette dernière auprès d'elle…

Quant à Wes, il n'a qu'un objectif, obtenir son diplôme d'alchimiste de manière à mettre sa mère et ses soeurs à l'abri du besoin. Et pour cela, il comptait sur la mère de Margaret, sa dernière chance, tous ses anciens maîtres s'étant séparés de lui. Désespéré devant son absence, il n'a pas d'autre choix que de finir par accepter l'offre de Margaret : devenir son partenaire dans la chasse mythique au hala, de laquelle il espère sortir vivant en plus de glorieux ! Avant cette étrange et inattendue collaboration, les deux vont se jauger, apprendre à se connaître, mais c'est clairement leur objectif commun qui va les rapprocher. Néanmoins, nous sommes ici dans un parfait exemple de romance qui prend son temps, l'autrice veillant à rendre leur rapprochement plausible.

Une précaution d'autant plus importante que si Wes est un jeune homme expansif et gouailleur qui sait trouver les mots justes pour faire rosir les joues des jeunes filles, Margaret est son exact opposé. Solitaire, son seul ami étant son adorable chien, et frileuse devant les sentiments, et encore plus devant les siens, il lui faudra un certain temps avant de consentir à baisser ses barrières. J'ai aimé que l'autrice reste fidèle à la personnalité de la jeune fille qui, enfermée depuis très longtemps dans une prison qui n'en porte pas le nom, va devoir apprendre à se libérer de ses chaînes. Il est, au début, difficile de s'attacher à un personnage aussi peu expansif mais au fil des pages, on partage la tendresse que Wes développe pour cette jeune fille, dont les rares rires sont tout autant d'instants de grâce et de moments de vérité.

Wes se révèle également touchant même s'il peut sembler, dans un premier temps, frivole à souhait et taquin au possible. Néanmoins, au contact de Margaret avec laquelle il peut se montrer lui-même, sa carapace se craquelle pour nous offrir le portrait d'un jeune homme sérieux et complexe, qui a bien plus la tête sur les épaules qu'on peut le penser. À cet égard, j'ai aimé la manière dont l'autrice étoffe son protagoniste en nous montrant à quel point il est en prise avec des mouvements intérieurs contraires. Idéaliste de coeur, il est condamné à un pragmatisme de circonstances, à moins que la chasse au hala ne lui offre enfin la possibilité d'obtenir ce qu'il désire sans renier ce qu'il est et d'où il vient. D'ailleurs, mention spéciale à sa famille haute en couleur dont j'ai adoré suivre les interactions, malgré quelques tensions qui ne nuisent en rien à l'amour que se portent ses membres.

La collaboration entre la chasseuse et (le presque) alchimiste donne lieu à des moments d'entraide, de solidarité, parfois de tension, mais aussi de communion et de tendresse. Ensemble, ils vont puiser dans leurs ressources, parfois insoupçonnées, pour faire face aux multiples dangers qu'ils rencontreront. Des dangers liés à l'alchimie en elle-même, le pouvoir qu'elle procure pouvant corrompre, à la dangerosité de la traque d'un animal mythique et puissant, mais aussi à la bêtise humaine. Car sous couvert de fiction, l'autrice évoque l'intolérance, nous montrant notamment la manière dont Margaret et Wes sont stigmatisés et rejetés en raison de leurs origines et de leur confession.

Je dois dire que les brimades dont est victime Margaret depuis son enfance m'ont révoltée, d'autant qu'elles sonnent très réalistes au regard de la haine que la différence engendre encore de nos jours… Heureusement, ensemble, nos deux protagonistes vont apprendre à avancer envers et contre tous, jusqu'à un final que je vous laisserai le soin de découvrir par vous-même. Pour ma part, j'ai un peu regretté que la question de la chasse au hala soit vite expédiée et l'univers finalement peu développé, mais j'ai apprécié la direction prise par l'autrice. Elle nous offre ici un one-shot particulièrement convaincant avec une conclusion satisfaisante sur tous les points.

En conclusion, La Chasseuse et l'Alchimiste fut une très belle lecture qui s'est éloignée du roman de fantasy que j'attendais sans jamais me décevoir. J'ai été touchée par l'aura délicate et poétique entourant la plume de l'autrice, et la complexité, alliance de force et de fragilité, de ses personnages qui se sont forgé durablement une place dans mon coeur. Page après page, la magie opère nous prouvant que si l'alchimie est puissante, elle l'est bien moins que celle opérant quand deux âmes se reconnaissent et se choisissent pour ne plus finir par former qu'un seul coeur. Allison Saft nous propose ici une belle, tendre et émouvante romance entre deux êtres que tout oppose, du moins en apparence, dans un univers à peine effleuré, mais au cadre délicatement enchanteur.
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La Chasseuse et l'Alchimiste faisait partie des sorties littéraires que j'attendais le plus. Entre son résumé éloquent et son attrayante couverture, nous avons décidé, Audrey et moi, de parcourir ensemble l'univers proposé par Allison Saft. Et alors que je m'attendais à découvrir une aventure épique, j'ai fait face à une romance tout en douceur et en tendresse qui s'est révélée un véritable coup de coeur. Mon acolyte, sans être aussi pleinement conquise que moi, semble avoir vécu un délicieux moment dont son avis devrait très vite rejoindre le mien.

En attendant et comme je le disais ce roman a été une exquise et divine lecture même si je préfère déjà vous prévenir, si vous n'appréciez guère les romans lents et calmes, mieux vaut passer votre chemin. En effet et j'avoue que je le regrette quelque peu, même si le tout est largement pardonné, l'univers dépeint et construit par l'auteure se révèle bien trop timide et sert avant tout de contexte pour livrer au lecteur une véritable fantasy romantique. La traque promise se dévoile qu'au travers les quelques pages finales de cette oeuvre et le dénouement m'a semblé un brin précipité. Pour autant et malgré sa simple et ordinaire construction, le monde esquissé se veut cohérent et convaincant. Tout comme ma mythologie abordée et l'alchimie imagée et face auxquelles j'ai pris beaucoup de pliais à apprendre davantage. Grâce à une plume hautement visuelle, c'est un univers frais, moderne et dans l'air du temps qui m'a été dévoilé et dans lequel je n'ai eu aucune difficulté à m'immerger. Mieux encore et dès les premières lignes j'ai ressenti toute la poésie de la prose d'Allison Saft qui n'a cessé de me convaincre de son style aérien et satiné à souhait. Avec facilité, je me suis languis des nombreuses descriptions venues rythmer mon aventure et j'ai été plus que sensible et réceptif à la douceur et la tendresse de sa plume qui se veut des plus homogène et solide possible.

C'est simple et grâce à celle-ci, c'est tout un panel d'émotions qui m'a traversé au cours de ma lecture, en partant du rire en terminant par avoir la gorge serrée. Sans se dévoiler singulière, la relation entre Margaret et Wes s'est dessinée au fil des chapitres touchante et poignante. J'ai adoré suivre ce détonant et pétillant duo, construit grâce à des protagonistes aux antipodes l'un de l'autre. Des personnages qui se veulent des plus attachants et mon amour pour ces derniers n'a cessé, également, de grandir au fil de ma lecture et ce, à l'image de mon appétence pour la délicieuse et divine prose d'Alisson Saft. Il faut dire qu'entre la sage et pondérée douce Margaret et le fougueux et maladroit séducteur Wes mon coeur n'a cessé de balancer. J'ai plus qu'adoré suivre l'évolution, plus qu'évidente et prévisible, entre ces deux êtres cachant bien des failles derrières leurs apparences trompeuses. Tous deux et pour des raisons personnelles ont décidé d'allier leurs dons et autres capacités afin de partir à la chasse d'une créature mythique, le Hala. Afin de parvenir à leur but ultime, chacun devra apprivoiser l'autre et s'acclimater à son tempérament et suivre la naissance de leur relation jusqu'à son firmament m'a fortement régalé et plus qu'ému. Ce délicieux jeu du chat et de la souris ainsi que ce tendre je t'aime moi non plus m'a fait vivre de fortes et vives émotions à tel point que j'en ai vite oublié le reste et que mon intérêt s'est définitivement porté sur les sentiments de nos deux héros en devenir. D'autant plus que leur troublante et maladroite attirance les mettra dans bien des situations aussi cocasses que périlleuses et c'est avec amusement que je les ai accompagnés dans cette éloquente et savoureuse alchimie.
Mieux encore et bien que porté sur ce tandem, ce roman n'est pas en reste concernant les personnages secondaires le composant. Ainsi, j'ai pris un malin plaisir à détester, ou tout du moins moins apprécier, certains portraits esquissés par l'auteure comme Jaime, le fier concurrent ou bien encore Annette. Finalement et une fois entrer en scène, chaque personnage remplit à merveille son rôle pour offrir un ensemble des plus convaincant. de plus bien des liens, familiaux ou autres, sont dévoilés et tous se veulent plus que cohérents et pertinents quant à l'avancée de la trame et des véritables enjeux de chacun dans la victoire de cette traque. Mention spéciale au fidèle compagnon de Margaret, Balourd dont la présence amène une certaine fraîcheur.

Ainsi et vous l'aurez compris, Alisson Saft signe, jusqu'à présent, ma plus belle et émouvante lecture de l'année. Je ne m'attendais pas être autant bouleversé par la touchante et poignante relation esquissée à l'aide d'une plume poétique et enchanteresse à souhait dont le style se révèle des plus solide et homogène. L'univers, bien que timide, s'efface au profit d'une délicieuse romance portée par un duo détonnant et pétillant que j'ai adoré suivre jusqu'à son apogée. Amateurs de fantasy romantique, cette oeuvre est pour vous !

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Blossom Spring Challenge – 2023 : Menu Printemps florissant – Catégorie Mauvaises herbes.
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Je suis faible devant les beaux mais souvent je suis déçue avec les beaux jaspages actuels car ils concernent des romans jeunesse (au sens large) qui ne m'emballent pas plus que ça. Les rares que j'ai testé ne furent pas de superbes réussites mais cette fois, j'ai décidé de me fier aux avis des amis Audrey et Steven, et j'ai eu raison. L'objet est aussi beau que l'histoire fut intéressante.


Jeune autrice que je lisais pour la première fois en vf, Allison Saft a su me convaincre dès la première page : après ma déception devant la plume de Sue Lynn Tan dans La fille de la déesse de la lune, j'étais enfin face à une plume plus travaillée et riche. Chouette ! La suite m'a donnée raison. Certes l'autrice prend énormément son temps. Nous sommes face à un récit qui tort le cou aux ambitions de la quatrième de couverture et nous embarque plus vers une critique sociétale et morale, ainsi qu'une romance slow burn, qu'une chasse épique. Et tant mieux !

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J'ai beaucoup aimé la lenteur du récit qui permet de bien mettre en place tout l'univers et surtout l'ambiance de l'intrigue, une sorte de mix entre Zola et Aurélie Wellenstein, entre Jane Austen et les soeurs Brontë d'un côté et FullMetal Alchemist de l'autre, avec un zeste de Sleepy Hollow. Bonjour le mélange de références et pourtant tout se marie très bien !

Dans une sorte d'Angleterre revisitée entre les deux guerres mondiales, connue ici sous le nom de Nouvelle Albyon, nous allons à rencontre de Margaret, une chasseuse fille d'Alchimiste, qui se prépare à la grande chasse au Hala, une créature mythologique (celle qu'on voit en couverture et jaspage). Malgré un caractère bien senti, celle-ci est pétrie de peurs dès qu'on aborde la question des sentiments, son père l'ayant abonnée et sa mère s'occupant bien mal d'elle. Elle fera la rencontre de Wes Winter, un jeune souhaitant devant apprenti alchimiste auprès de sa mère, mais celle-ci étant absente c'est Margaret qui va en hériter et entre eux la cohabitation ne sera pas simple.

Au début, je pensais que la chasse serait au coeur de tout. J'ai bien vite été détrompée. Bien que celle-ci soit le fil rouge de l'histoire, c'est plus la critique morale de cette société sous le prisme de la relation Margaret - Wes que l'autrice a choisi d'alimenter et j'ai aimé ce pas de côté volontaire. Elle nous fait ainsi découvrir une société raciste et inégalitaire où l'autrice ravive ce qui a fait le terreau de la Seconde Guerre Mondiale à l'époque mais qui couve encore de nos jours avec parfois ce rejet de l'autre à cause de sa relation ou ses origines, sous prétexte qu'il ne respecte pas nos traditions : ici la chasse au Hala par des êtes "purs". Sans avoir la violence d'une Aurélie Welleinstein, l'autrice nous adresse quand même un message puissant, qui prend aux tripes.

Elle brosse aussi le portrait d'une société mélangeant des influences steampunk avec la présence de trains, téléphones, taxis, carabines... avec l'alchimie et les ambiances villageoises d'une Jane Austen ou de soeurs Brontë. Nous sommes à fond dans les histoires de village, avec le sale gosse riche et protégé, la belle qui se joue des garçons, les cancaniers et cancanières du coin, etc. Il y a un léger voile de mystère avec ce Hala qui vient de temps en temps fureter dans les environs et apporte une gentille mais effrayante touche gothique à la Sleepy Hollow, ainsi qu'un manoir rempli de secrets comme celui de Rochester dans Jane Eyre, c'est savoureux.

Pour qui aime la magie et l'alchimie, l'autrice offre un très belle peinture risquée et séduisante de cet art. Elle joue avec les points forts du genre : pierre philosophale, transmutation, résurrection, perte de l'esprit par envie de pouvoir, etc. C'est assez fascinant à voir, surtout qu'on suit au plus près la quête commune de nos héros pour trouver, à travers les écrits de la mère de Margaret, comment tuer le Hala par alchimie. Cependant, elle n'est utilisée qu'avec parcimonie, de même que les scènes d'action, qui sont fort peu nombreuses. Et si le lecteur cherche la chasse mentionnée dans le titre, il va devoir longuement ronger son frein, celle-ci ne survenant que dans les ultimes chapitres, mais écrite avec beaucoup de talent, au point de faire regretter qu'elle ne soit plus longue...

La romance est à mi-chemin de tout ça. C'est une "slow burn" qui prend donc son temps et se mixe presque avec une "ennemis to lovers" tant les deux héros ne se supportent pas au début et résistent avant de succomber. Mais j'ai beaucoup aimé celle-ci, écrite avec finesse et maturité, et c'est rare que je dise ça pour un roman Young Adult, moi qui ai plutôt tendance à pester et lever les yeux au ciel devant la mièvrerie des romances de ces titres. Mais ici, nous avons une écriture moderne avec des thèmes actuels tels que le respect de la femme, l'égalité des sexes, la juste répartition des tâches, le plaisir à donner et partager, etc. Les carences affectives de nos héros les rendent en plus très attendrissants. J'ai été touchée par leur force de caractère se conjuguant avec leur maladresse en matière de relation, eux qui sont novices en la matière. Wes m'a tour à tour amusée et agacée avec sa résistance à ses sentiments alors qu'ils étaient évidents. J'ai aimé voir Margaret succomber mais garder son caractère piquant. C'était un très joli duo qui fonctionnait bien aussi bien dans la recherche, l'aventure que la romance. Il fallait juste savoir être patient.

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J'ai aimé me faire emmener là où je ne m'attendais pas avec cette piquante Chasseuse et cet Alchimiste un peu benêt mais charmant. Ce fut une belle et âpre aventure humaine où l'autrice a su se servir de notre passé pour bâtir une critique sociétale crédible et révoltante efficace. Pour une fois, l'action fut au service d'un scénario plus corsé, l'alchimie ne fut pas seulement un gadget mais un levier, la romance pas seulement un bonbon sucré mais une leçon de vie. J'ai beaucoup aimé cette version d'un Zola peintre de la nature et noirceur humaine au pays de la cruelle Aurélie Wellenstein sous la houlette des frères Elric de FMA à l'expérience de vie tragique !
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J'ai pleins de choses à dire sur ce roman haha, j'ai aimé ma lecture mais j'en ressors tout de même un peu déçue car ce n'est pas vraiment ce que j'attendais.

On commence par le positif ! J'ai adoooooré les personnages. Leur évolution, leur sensibilité, leur forces et leur faiblesses. Maggie est une jeune femme indépendante, combative mais pourtant brisée. Qui se retrouve seule du jour au lendemain, renfermée sur elle-même et plus méfiante que jamais. Quant à Wes il est si obstiné et charmeur qu'il en devient parfois très maladroit ce qui donne des scènes très drôles à lire. Les deux ont une très belle évolution. Ils apprennent à se connaître et à s'ouvrir ce qui en fait des personnages très humains.

La romance quant à elle est magnifique. Elle est lente à se mettre en place avec une héroïne grincheuse et pessimiste et un héros joyeux et toujours positif, c'est quelque chose que j'adore car ils sont constamment en train de se chercher.
Ils forment un duo improbable mais qui fonctionne à la perfection. Et les liens qu'ils tissent ensemble, cet ennemis to lovers m'a fait complètement fondre !

On y aborde aussi beaucoup de thèmes très fort comme le racisme, la peur de décevoir les gens qu'on aiment, la pression, le deuil mais aussi la résilience, les sacrifices et la famille. le tout dans un folklore religieux très développé.

Par contre et c'est là où mon excitation est retombée comme un soufflé, c'est que j'ai été hyper déçue par le rythme qui est très inégal. C'est très très lent. Je pensais plonger dans une chasse. C'est du moins ce que prédisait le résumé du bouquin et au final ce n'est pas du tout ça. On est plutôt dans la préparation à cette chasse, dans un apprentissage que dans réellement la course à cette créature mythique en elle-même. Il faut plus de 200 pages pour que nos personnages envisagent seulement d'y participer. Et c'est très frustrant car je pensais vraiment que la chasse serait au coeur du bouquin. Je n'ai pas eu d'adrénaline ni de tension comme je l'espérais.
Et puis viennent les 60 dernières pages qui sont à l'inverse hyper rapide. Ce qui est un peu dommage car ça donne l'impression de vouloir vite leur dire au revoir.

En bref, dans sa globalité j'ai vraiment passée un bon moment mais comme je n'ai pas retrouvé ce que j'espérais je ne peux pas m'empêcher d'en ressortir déçue.



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critiques presse (1)
Syfantasy
16 mai 2023
La Chasseuse et l’Alchimiste n’est donc pas tout à fait ce qu’en dit la quatrième de couverture, mais une réelle histoire d’amour sur fond de fantasy. Déception pour certains, cela sera une véritable découverte pour d’autres, qui plongeront avec plaisir dans les profondeurs du cœur de nos deux protagonistes.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Son cliché favori de la série est un portrait de Maggie. Elle doit avoir dans les sept ans ; elle foudroie l’objectif du regard, un fusil d’enfant en bandoulière et un petit chiot aux oreilles disproportionnées pelotonné à ses pieds. À l’évidence, elle a toujours eu un air d’adulte en miniature.
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- Je vous promets qu’il n’y aura au cours du dîner aucun rituel païen, ni cannibalisme ni rien de ce genre. On réserve ça pour la messe.
- Allons bon, maintenant, je suis déçue.
Il éclate de rire. Jamais de sa vie il n’a ressenti de plus doux soulagement.
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Il ne veut pas désirer Margaret. Il ne veut pas désirer quelqu'un qui l'obsède à ce point, quelqu'un qui attend tout de lui, quelqu'un qui pourrait le blesser en le rejetant.
Il veut quelque chose de plus simple. Quelqu'un qui ne le forcerait pas à se languir ainsi, ou à reconsidérer sa vision du monde, ou simplement à ressentir des émotions. Il veut......
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Il a survécu jusqu'ici en laissant les autres penser qu'il était quelqu'un d'égoïste et de superficiel. C'est la meilleure stratégie. Personne ne saura comment vous blesser si vous paraissez toujours insouciant. Et vous ne décevrez personne, si personne n'attend rien de vous.
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´L'amour n'est pas cette chose aux bords coupants comme elle l'a toujours cru. Il n'est pas pareil à de l'eau, susceptible de s'écouler entre ses doigts si elle le serre trop fort. Ce n'est pas une monnaie, quelque chose qui se gagne, qui se refuse ou qui se marchande. L'amour peut être inébranlable. Il peut être sûr et sans danger, ou aussi farouche qu'une flamme. C'est une tranche de pain beurré posée sur la table du diner. C'est une rancune née de l'inquiétude. C'est de la peau écorchée sur des phalanges endolories’
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