François le Champi

Etant donné que j'avais adoré La petite fadette, je me suis plongée dans ce roman pour redécouvrir l'univers de George Sand qui m'avait emporté.
Ce fut pour moi une très bonne lecture qui m'a fait passer un bon moment. Ce fut encore un plaisir de retrouver l'écriture de l'auteure qui est absolument talentueuse et unique.
Ce roman vaut le coup d'être lu même si La petite fadette est mieux

George Sand(Aurore Dupin, baronne Dudevant a produit une oeuvre abondante. Proche du peuple, elle est connue pour son socialisme actif. Dans ce roman 'champètre', elle parle de la société paysanne du XIX° siècle, honnête et travailleuse, dans laquelle Madeleine recueille sous son toit le jeune François abandonné aux champs et dit 'le champi'. Un amour réciproque va grandir entre eux, une amitié amoureuse qui malgré la différence d'age vivra au grand jour.
George Sand dont la vie mouvementée a été marquée par ses liaisons avec Musset et Chopin, entre autres, a été la maitresse de Victor Borie de cinq ans plus jeune que son propre fils et sous le couvert du roman, elle en profite pour glisser sa propre histoire et les traits de caractère propres à chacun.
Délicieusement désuet.
Naïf et pur, où est le mal dans une telle relation?
Voilà un peu le message qu'elle fait passer, message enregistré sans doute par les people d'aujourd'hui où une différence de vingt ou trente ans devient 'monnaie courante', dixit le phénomène 'cougar'.

Tombée par hasard sur un vieux roman tout jauni par le temps en fouillant dans une boîte à livres, " François le Champi ", que je n'avais jamais eu l'occasion de lire étant enfant, et en même temps un hommage à Proust, un livre cadeau de la grand-mère du narrateur dans " du côté de chez Swann ".

Madeleine Blanchet, la jolie meunière du Cormouer, trouve un jour sur son chemin un enfant malpropre, en guenilles et fiévreux, l'air simplet et qui a peine à répondre aux questions de la jeune fille.

Le môme, élevé par la Zabelle, une pauvresse, l'a retiré de l'hospice contre quelques pièces d'argent. Il servira de bon à tout faire.

Autant Madeleine a le coeur sur la main, autant son mari frustre et sa méchante belle-mère sont dépourvus de charité chrétienne.
Elle se prend d'amitié pour François, enfant aimable, aimant et serviable, avide d'amour.
En arrière des autres elle vient à le considérer comme son deuxième fils.
Mais le temps passe, le Champi grandit, et à l'adolescence leur relation pourtant belle et chaste commence à faire jaser.

George Sand nous conte l'histoire de François le Champi de son enfance jusqu'à l'âge de vingt et un ans. Exilé, il va poursuivre son chemin en ne gardant dans sa tête que sa mère de coeur. Il est honnête, travailleur, se montre plus rusé et plus intelligent qu'on le l'aurait cru au départ.
Beau, débrouillard, avec des qualités de coeur que beaucoup n'ont pas, le personnage m'a tout de même paru un peu lisse, sans vices ni défauts, ce qui fait ressortir encore plus ceux des mesquins autour de lui.

Au final c'est une mignonne bluette champêtre agréable à lire, pas forcément que pour les enfants, sur un amour filial qui au fil des années se transforme en amitié amoureuse et en amour tout court.

Quel plaisir de retrouver du style, j'avais quitté le XIX et son emblématique Théophile Gautier depuis quelques temps et je replonge dans Aurore Dupin et ses velléités de convertir le monde à la la bonté naturelle, la chasse aux mauvais esprits et mauvaises pensées avec cette historie : un banni de naissance puisque champi, trouvé dans un champ. Pur de tout, il ne découvrira que fortuitement la malice de ses comparses, s'en jouera, et finira pas gagner. Parfois un peu trop naïf, on aime à croire à sa destinée et ce style, ah ce style, très vieilli par les tournures mais moderne par l'esprit, ces néologismes à foison, cette difficulté à transcrire par les mots cette bonté naturelle quand le langage, faute d'instruction fait défaut. Bah, on l'aime ce champi car il paraît bien brave et méritant, comme on aime Madeleine Blanchet. On aimerait presque le rencontrer réellement. On aimerait le croire possible.
Je quitte donc la bergerie de Georges Sand (comme elle appelait ses romans champêtres) pour prendre la route d'une autre car j'ai redécouvert la mare au diable dans la bibliothèque de la maison.

François est un champi, c'est à dire un enfant abandonné. La Zabelle l'a recueilli mais c'est Madeleine, la femme du propriétaire de la maison de Zabelle qui va s'occuper de François. Une relation mère-fils va s'établir entre ces deux protagonistes.
Dans ce beau roman classique de George Sand, nous suivons avec intérêt François et Madeleine dans une belle relation filiale. Quand deux étrangers se rencontrent, cela donne une jolie histoire racontée par George Sand avec son français de l'époque. Rien de gênant, nous devinons facilement la signification de ces mots de vieux français, voire même de patois.
Un roman classique à découvrir.

Roman rupestre du XIXe siècle, merci Georges Sand de nous faire découvrir ce monde dans sa manière la plus simple, avec humilité.
Au-delà d'une relation d'abord maternelle puis amoureuse qui lie François le champi à Madeleine nous pouvons découvrir une relation pleine d'humanisme pour un garçon un peu simple, qui a été abandonné dans un champs, une histoire racontée comme telle sans préciosité, avec comme décors bien sûr la campagne de la région française "Centre".

Ce récit relate la vie d'un enfant abandonné par sa mère d'origine, recueilli par deux femmes différentes. Dont la deuxième, Madeleine Blanchet, sera pour lui une véritable mère, et même plus !
Il s'agit d'un très beau roman, bien écrit. Il a le mérite de décrire la situation particulière des personnes sans parenté directe de l'époque, appelées champis par George SAND. Vraiment à lire !

Même si je préfère la petite fadette à ce roman je l'ai quand même beaucoup aimé.
L'écriture de G. Sand est toujours aussi belle, aussi poétique. J'ai beaucoup aimé cette histoire d'amitié et d'amour. de bienveillance et d'humanité. le personnage de François est vraiment attachant.
L'histoire en elle même est courte, mais poignante. En peu de page l'auteure arrive à nous faire ressentir énormément d'émotions pour ses personnages. Encore une fois j'ai été conquise par G.Sand et continuerai avec plaisir à découvrir ces oeuvres.

C'est si chantant ce nom de champi, si printanier.

Pourtant, si lourd d'histoire et de tabou. Ces braves petits des champs, que l'on attendait pas et que l'on a pas voulu.

Enfants de lisières et d'orées, entre deux essences et deux moissons.

Que faudra t il faire de cette trace de péché que l'on nous a infligé des siècles durant au nom d'un service rendu.

Enfance des champs et des rues s'offrant aux croisées d'existences toujours en attente d'un jour meilleur.

François est comme Jeanne, une bonne âme comme cela pouvait ce dire au moment de ces histoires et dans les régions où elles se déroulent.
Orphelins ,ce qui était très mal vu, au courant du XIX ème siècle, car enfants "bâtards", fût très bien adopté et bien-aimé par sa maman adoptive, à la mort de celle - ci n'a pas comme dans les romans, connues pour leurs grandes larmoyantes d'histoires de champi - (Enfant) conçu ou trouvé dans les champs; bâtard -
Mais, rencontre au cour de vie, des personnages qui lui font confiance !
Je ne ne serai faire plus longue critique sinon en disant que, la grand-mère de Marcel-Proust, faisait un choix parfait, pour le pensif et rêveur Marcel , qui par la suite ne faisait que très peu de différence, sans les mettre sur un pied d'égalité, entre la Très haute société, s'amusant de leurs ridicules et discutant avec plaisir le « petit personnel » !