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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman très intéressant qui se déroule durant la période pré-révolutionnaire, dans la campagne berrichonne.

L'histoire est rapportée par le personnage principal, Bernard, à un narrateur inconnu, à qui il fait le récit tumultueux de son amour pour Edmée, dans des proportions telles qu'il n'est pas évident de comprendre l'intérêt de cet emboîtement, puisque Bernard, le personnage, aurait presque pu assumer de bout en bout la narration. Insistant sur la rupture fondamentale de la Révolution, y compris sur le plan esthétique, le roman reprend de nombreux traits de l'écriture et des thèmes du XVIIIème siècle, quoique l'auteur soit du XIXème. Beaucoup de pleurniche, donc, beaucoup de génuflexions intempestives devant la femme aimée, beaucoup de décisions suicidaires, beaucoup de subjonctif, beaucoup de formules annonciatrices du malheur à venir, etc... Mais surtout, une élégance de style imitant de façon très convaincante les auteurs du Grand Siècle, même dans la bouche des personnages censés incarner des brutes épaisses.

Roman d'apprentissage pour Bernard, sorte de fauve orgueilleux sauvé in extremis par la philosophie de Rousseau, Mauprat constitue une réflexion poussée sur l'éducation, sanctionnée par une morale qui se distingue toutefois des leçons du maître. Il ne faut pas croire que tout fonctionne comme sur des roulettes dans la rédemption de Bernard : il passe d'un extrême à l'autre, conserve un caractère violent qui montre que ses démons sont toujours là. Mais l'oeuvre est profondément optimiste au sens où elle défend l'hypothèse de la perfectibilité de l'homme, quel que soit son niveau de sauvagerie (et Bernard en est initialement un sacré spécimen). Il y a donc une grande satisfaction à suivre l'évolution tantôt poussive, tantôt prodigieuse de Bernard sous l'influence salutaire d'Edmée et de ses amis.

D'ailleurs, il y a là une idée qui infuse tout le récit, certainement hardie pour l'époque, selon laquelle la femme n'est pas inférieure ni même égale à l'homme, mais supérieure, et que c'est donc à lui de se hausser à son niveau (par l'éducation et les moeurs) pour l'obtenir. le pauvre Bernard passe tout le récit au bord de la crise de nerfs en ne voyant pas ses efforts récompensés, faute d'entendre le refus d'Edmée de céder à plus médiocre qu'elle ne mérite. Alors je calme tout de suite les féministes 2.0 : l'auteur, à travers la rivalité entre Bernard et M. de la Marche, aristocrate "bien comme il faut" mais à la rusticité douteuse, pour le coeur d'Edmée, défend la nécessité pour la femme de disposer "d'un homme et non pas d'un brin de muguet", qui sache accomplir les travaux pénibles (à l'époque, pousser la charrue et tuer le gibier) et entretienne force de corps et de coeur, d'autant plus à l'approche des périodes de crise que le bon sens paysan, incarné par le personnage extraordinaire de Patience, voit pointer à l'horizon. Pas question "d'accepter la faiblesse", "d'assumer sa part de féminité" ou toute autre expression de fragiles déconstruits : l'homme doit être un roc qui prodigue sécurité et stabilité à la femme, c'est son rôle d'homme. Simplement, cela ne l'exempte pas de tendre vers la noblesse morale, comme l'exige Edmée de la part de Bernard.

Je passe rapidement sur le message politique, qui prend sa source dans les affrontements du XIXème siècle. C'est une glorification de l'action révolutionnaire, inspirée des Lumières, contre un ordre inique où le clergé tient le plus mauvais rôle. L'abbé Aubert, seul ecclésiastique positif du livre, est en réalité totalement acquis aux idées de Rousseau, au point d'être à peu près en marge de l'Église. Tout le dernier tiers du livre, occupé par le procès, illustre les conflits d'intérêt et l'incitation à la délation occasionnés par ce système féodalisant en fin de vie, dans un cadre choisi qui est celui de la justice. L'évocation appuyée de la guerre d'indépendance américaine, riche de nombreux traits historiques, annonce de façon peut-être un peu manichéenne les profonds bouleversements qui vont bientôt agiter la France pour y mettre un terme, sur lesquels Bernard, âgé, pose un regard a posteriori un peu moins crédule.

Je n'ai pas parlé des nombreuses descriptions de la nature, attendues chez cette écrivain attachée à sa terre natale, toujours d'une extrême sensibilité. Elles contribuent à faciliter une lecture bien cadencée entre action, analyse et longs dialogues, sans jamais tomber dans la trivialité à laquelle plusieurs passages se prêtent pourtant. Les personnages sont vraiment très attachants, sauf Edmée, à dessein ; je retiens surtout Marcasse, sorte de don Quichotte taiseux assez transparent jusqu'à la phase américaine, mais qui se révèle mémorable par la suite.

Une excellente découverte que je recommande vivement aux amateurs de romans historiques, et au-delà.
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George Sand nous emmène en terre berrichonne à travers ce roman aux descriptions fascinantes. Mention spéciale pour le château de Mauprat, dommage qu'il n'existe pas ! On sillonne les routes et les forêts mystérieuses tout autant qu'on sillonne l'âme de Bernard ce héros qui par amour va renouer avec son humanité. le texte est une ode à l'éducation, au féminisme, au libre arbitre. Les thèmes sont extrêmement modernes, George la visionnaire !
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Je ne sais pas pour vous mais Mauprat, moi, cela ne me rappelait rien. La mare au diable, ou La petite fadette ou encore Consuelo, oui, mais ce titre, il me semble bien ne jamais l'avoir entendu auparavant. Et c'est une agréable découverte car Mauprat est un roman tout à la fois captivant, émouvant et enrichissant. Mauprat est le nom de la famille qui est au centre de ce roman. Il s'agit, comme les décrit la quatrième de couverture, « de petits seigneurs berrichons, incultes et cruels, qui ne seraient pas déplacés dans un roman de Sade et perpétuent au dix-neuvième siècle les pires usages du monde féodal ».

La famille Mauprat est en réalité divisée en deux branches : les Coupe-Jarret , la branche aînée qui, c'est un euphémisme de le dire, a mal tourné, et les Casse-tête, sages et justes, héritiers de l'esprit des Lumières. le narrateur, Bernard Mauprat, dernier héritier des Coupe-Jarret, est un homme âgé qui revient sur sa vie, longue et agitée. L'histoire débute alors qu'il a dix-sept ans et vit avec ses horribles oncles, les Mauprat Coupe-Jarret, depuis qu'il a perdu ses parents à l'âge de sept ans. Son oncle Hubert Mauprat, de la branche cadette des Casse-tête, avait essayé de le recueillir quelques années avant, afin de l'enlever des mains de ces infâmes bandits, mais en vain.

Nous sommes dans le Berry, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, peu avant la révolution française. La fille d'Hubert Mauprat, enlevée par ses infâmes oncles, est amenée par ceux-ci à Bernard Mauprat, afin qu'il fasse preuve de sa virilité. Mais Bernard, bien qu'élevé par ses oncles, ne partage pas leur penchant pour la violence, les exactions et autres crimes qu'ils commettent régulièrement, et tombe amoureux d'Edmée. Il s'évade avec elle de l'affreuse demeure de la Roche-Mauprat, après lui avoir fait promettre qu'elle n'appartiendrait jamais à aucun autre que lui-même. Bernard ramène Edmée chez son père, qui installe Bernard chez lui et l'adopte enfin.

Commence alors une longue période pendant laquelle Bernard vit aux côtés d'Edmée. Celle-ci exige que Bernard s'instruise, ce qu'il fait avec l'abbé Aubert, ami de la famille. Edmée promet à Bernard de l'épouser lorsqu'il sera devenu un gentilhomme cultivé et apte à vivre en société, c'est-à-dire tout d'abord, à s'y comporter de façon mesurée. Mais les doutes assaillent fréquemment Bernard. Il s'impatiente et craint qu'Edmée ne change d'avis ou ne soit pas sincère. D'autant que celle-ci est depuis longtemps promise à M. de la Marche. Bernard s'ouvre parfois à Edmée, ce qui est l'occasion d'échanges passionnés mettant à l'épreuve les sentiments exacerbés des deux cousins. C'est d'ailleurs suite à l'un de ces épisodes qui représentent pour lui une torture, que Bernard décide de s'engager auprès de Lafayette, et de partir combattre pour l'indépendance de l'Amérique. Bernard ne rentrera que six ans plus tard en France. Et c'est alors qu'un événement grave viendra tout remettre en question, au moment même où tout se présentait pour le mieux, Edmée ayant en effet attendu Bernard pendant ces longues années.

Je ne vous en dirai pas plus pour préserver la fin de l'intrigue, dont on suit les rebondissements avec intérêt. En effet, on s'attache rapidement aux personnages de Bernard et Edmée, comme à ceux tout aussi intéressants de Patience, Hubert, et Marcasse. Mauprat est un roman très riche, aux multiples facettes, que J.P Lacassagne caractérise ainsi dans sa préface : « un roman indéfinissable, dense et captivant que l'on a pu lire comme un roman d'aventures, un roman d'éducation, un roman d'amour, le premier des grands romans champêtres ou des grands romans sociaux » .

En effet, le roman se veut parfois romantique, -et c'est là que se situent à mon avis les quelques longueurs, avant le voyage en Amérique notamment-, parfois aventurier, avec un horrible château, une évasion, quelques poursuites à cheval, et d'effrayants moines qui se retrouvent dans une auberge sordide. C'est aussi un roman social, lorsque Edmée devise avec ses amis proches et refait le monde, ou lorsque Patience développe des idées égalitaristes. On y retrouve d'ailleurs l'influence de Jean-Jacques Rousseau, que George Sand cite à plusieurs reprises, puisqu'il est particulièrement admiré par Edmée. Celle-ci a d'ailleurs beaucoup apprécié La nouvelle Héloïse et s'emploie à développer les qualités que Rousseau aime chez une femme : « elle aimait à reconnaître avec lui que le plus grand charme d'une femme est dans l'attention intelligente et modeste qu'elle donne aux discours graves ». Enfin, c'est un roman d'éducation qui comporte de très belles pages sur l'intérêt de la culture, comme lors de l'initiation de Patience à la poésie.

Vous l'aurez compris, une très belle lecture que je vous conseille, et qui donne envie de se replonger dans les classiques !

Mauprat, George Sand, Folio classique n°1311, Paris, 1981, 476 p.

Blog le livre d'après, http://lelivredaprès.com/mauprat-de-george-sand/
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Un roman de cape et d'épée souvent, on se croirait dans Dumas. Avec en plus de la réflexion, de la philosophie. L'histoire racontée se passe dans les années 1770, dans ces années justement où les grands philosophes sont à l'honneur. Or George Sand aime beaucoup Jean-Jacques Rousseau. Il est donc question d'éducation mais aussi de relation homme/femme.
C'est l'histoire d'un homme qui, ayant été un enfant mal éduqué, est devenu un jeune homme brutal, ingérable. Par amour, il va se transformer.
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Mauprat, dont l'action se situe au 18ème siècle n'est pas un long roman. 434 pages aux éditions folio classique.

Il aborde des thèmes tels que l'éducation, le féminisme, mais encore, l'égalité. Thèmes qui, on le sait, sont chers à George Sand.

Le roman est ce qu'on appelle protéiforme. Roman d'amour, roman d'apprentissage, et même, diront certains, roman gothique (avis que je ne partage pas tout à fait comme vous le verrez ci-dessous).

Les Mauprat se partagent en deux branches. L'une honorable, l'autre terrifiante, surnommée d'ailleurs les Coupe-jarret. Des bandits reclus dans leur château sombre et délabré. Débauchés, vivant comme les plus ignobles seigneurs du Moyen-Âge, ne payant ni leurs gens ni leurs dettes et ne reculant devant aucune vilenie pour faire régner la terreur.

Bernard, qui nous raconte son histoire, a été recueilli enfant par les Mauprat Coupe-jarret et va donc grandir entre terreur et violence.

Dès le début du roman, et quoique Bernard fasse preuve d'une grande sévérité envers lui-même, on sent qu'il s'est toujours senti en décalage avec les Mauprat Coupe-jarret. N'ayant toutefois aucun modèle de comparaison, il s'est développé sans prendre conscience de la violence atypique de cette famille. Imaginant que cette manière de vivre était une chose tout à fait normale.

Souvent maltraité, sans personne pour cultiver en lui aucune valeur, il a fait comme il a pu pour survivre. Devenant lui-même brusque et intempérant. Sauvage.

Un jour, les Mauprat Coupe-jarret ramènent au château Edmée, leur cousine issue de la branche honorable de la famille. Alors qu'ils se réunissent pour discuter de son sort, qu'on imagine peu enviable, elle se retrouve seule avec Bernard. Interpellée par la complexité de Bernard, à la fois différent des Coupe-jarret et en même temps emporté et violent, elle tente de l'amadouer pour le convaincre de l'aider à s'enfuir. Bernard, complètement fasciné par cette femme, accepte, à condition qu'elle lui promette de l'épouser.

Pendant qu'ils prennent la fuite, les secours assiègent le château et les Coupe-jarret périssent.

Bernard est accueilli par Edmée et son père. Il vont le choyer comme un fils, et tenter de l'éduquer.

Bernard rappelle à Edmée sa promesse, mais cette dernière pose son éducation comme condition au mariage.

On caractérise souvent ce roman de gothique. Néanmoins, hormis les scènes qui se déroulent dans le château de la Roche-Mauprat qui effectivement est à la fois effrayant et inquiétant, le roman n'est pas en tant que tel « gothique ».

Le reste du roman qui se concentre presqu'exclusivement sur l'éducation de Bernard et l'évolution de sa relation avec Edmée relève plus du romantisme que du gothique. Notamment par la présence importante de la nature dans cette partie du roman et par son aspect plus « contemplatif ».

L'aventure y est également moins développée. On pourrait penser que cette alternation de style engendrerait un déséquilibre, mais George Sand parvient malgré tout à maintenir le lecteur en haleine.

Si le roman est-ce qu'on appelle un roman protéiforme, il me semble toutefois que ce qui domine, c'est l'évolution de Bernard. À ce titre, il me paraît plus opportun de qualifier Mauprat de roman initiatique que de roman gothique.

Roman initiatique
Le thème central abordé par George Sand est indubitablement l'éducation.

Mauprat, c'est avant tout l'histoire d'une humanisation. Humanisation qui, pour George Sand passe nécessairement par l'éducation.

On le sait, George Sand était une fervente admiratrice de Jean-Jacques Rousseau et de son « Emile ». le roman est empreint de cette influence.

La conception de George Sand telle qu'elle est développée dans Mauprat se distingue toutefois de la thèse de Jean-Jacques Rousseau en ce qu'elle estime qu'un homme n'est ni bon ni mauvais de nature et que seule l'éducation peut le sauver de mauvais instincts ou penchants.

Ce qui ressort également de Mauprat, c'est que George Sand n'envisage pas l'éducation je dirais « ex cathedra », à savoir une éducation froide, impersonnelle. Comme un fichier ou une rame mémoire qu'il suffirait de s'implanter. Non. Pour George Sand, l'éducation nécessite un développement intérieur. Une digestion. Mais aussi une contemplation et une analyse de notre propre fonctionnement. Analyse rendue possible par l'éducation. En d'autres termes, si l'éducation n'est pas suffisante, elle est toutefois nécessaire.

Et on le ressent très bien dans le roman. Bernard acquiert rapidement les rudiments de l'éducation classique. Lire, écrire, étudier les grands philosophes, mais cet apprentissage seul ne lui permet pas de devenir meilleur, plus humain.

Après cet apprentissage, il lui faut encore faire un travail d'introspection, d'intégration des valeurs que l'éducation lui a dévoilées. Il doit en quelque sorte les faire siennes. Et pour les faire siennes, il doit s'interroger sur lui-même. Remettre ses réactions et ses émotions en question.

Edmée, personnage central de Mauprat incarne toutes les idées féministes de George Sand.

Non seulement c'est une jeune femme audacieuse, intelligente, persévérante, mais en plus elle n'hésite pas, malgré son rang et son époque, à défendre des idées d'égalité et d'humanisme.

Elle exige de Bernard qu'il aille toujours plus loin dans son éducation. Intransigeante, elle le pousse dans ses derniers retranchements pour faire de lui un homme toujours meilleur.

Mauprat aborde des sujets relativement sérieux au travers d'une histoire captivante, pleine d'aventures avec des personnages crédibles et bien construits dont certains, quoique secondaires sont particulièrement singuliers et attachants.

En mêlant plaisir et réflexion, George Sand nous prouve que ce qui est distrayant et agréable peut être intelligent.

Sa vision est par ailleurs profondément humaniste et positive et en ces temps de crise, inutile de dire que ça fait du bien.
Lien : https://nevrosee.be/mauprat-..
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Nous sommes après la Révolution française ; dans un récit enchâssé, Bernard de Mauprat, un noble éclairé, gagné depuis presque toujours aux idées nouvelles, raconte les événéments de son enfance et de sa jeunesse, qui ont mené le domaine de la Roche-Mauprat à la ruine, son grand-père et ses oncles au brigandage, et sa rédemption par sa rencontre fortuite avec Edmée de Mauprat, sa cousine ("tante à la mode de Bretagne")...

Un combat contre une éducation viciée et contre l'instinct d'égoïsme et de possession s'engage, entouré de l'affection d'un entourage hétéroclite et bienveillant.

Voilà un roman magnifique, sans doute un des plus beaux romans que le Romantisme m'ait donné à lire, mais je n'en ai certes pas lu énormément, car la complaisance dans les sentiments outrés de certains d'entre eux a souvent eu le don de m'exaspérer. Sand dose à la perfection ces ingrédients-là, et l'on peut voir Bernard pleurer, s'évanouir ou s'exciter, sans lever une seule fois les yeux au ciel.

cf. suite de la note de lecture sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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A l'aube de la révolution française, dans une province reculée du Berry , on suit l'itinéraire d'un jeune hobereau rustre et inculte, orphelin élevé dans de sinistres et violentes conditions qui, pour se rendre digne de sa cousine qu'il aime, va s'éduquer et s'amender. Conte philosophique et roman d'éducation, Mauprat marque un tournant résolument socialiste et féministe dans l'oeuvre de George Sand. Les scènes dans le château des Mauprat ne sont pas sans rappeler l'atmostphère de certains romans gothiques anglais tel Les mytères d'Udolphe d'Ann Radcliff ou Northanger Abbaye de Jane Austen. L'un de mes romans préférés de George Sand.
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Bernard de Mauprat à sept ans lorsqu'il se retrouve orphelin. Il est recueilli pas son grand-père Tristan de Mauprat. Il va aller habiter à la Roche-Mauprat, lieu sinistre où Tristan de Mauprat et ses sept fils commettent leurs exactions. Ils font régner la terreur dans la campagne berrichonne. Bernard sera victime de leurs mauvais traitements et va devenir un jeune homme brutal et sauvage. Un jour, où les Mauprat auront capturé leur cousine Edmée, cette dernière sera laissé à la convoitise de Bernard. Or la beauté, la générosité, le courage, la noblesse de caractère d'Edmée vont bouleverser Bertrand. Elle le convainc de fuir avec elle. Bernard est tombé passionnément amoureux d'Edmée.
De ce rustre violent, Edmée va essayer de faire un homme éduqué. C'est à cette seule condition qu'elle consentira éventuellement à l'épouser.
Edmée est une femme forte, éprise de justice, d'égalité. Elle a lu tout Rousseau et a adopté ses idées et sa philosophie. Les références à Rousseau sont très fréquentes dans ce livre - souvent sous le simple prénom de Jean-Jacques.
Mauprat n'est pas uniquement un roman d'amour. Il est aussi historique et politique, régional et champêtre. C'est aussi un roman féministe avec une héroïne qui ne se laisse pas dompter et sait imposer ses idées et se faire entendre et écouter , et surtout respecter. C'est une femme actrice de sa vie et non soumise et passive.
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