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sur 181 notes
Des années après en être partie, Laurence repasse par hasard dans la petite ville de province où elle a vécu avant de "monter" à Paris et d'y connaître la gloire et la fortune comme comédienne. La jeune femme y retrouve son amie Pauline. Ces années qui ont conduit Laurence dans un autre monde, Pauline les a passées auprès de sa mère aveugle, dans une existence simple et pure, bien différente de celle, orageuse et mal vue, de Laurence. Projetée à son tour dans le monde de Laurence, Pauline va révéler ses véritables qualités de coeur et ce qu'il peut y avoir d'orgueil dans la pratique de certaines vertus chrétiennes.

Pauline est purement un roman psychologique. Il ne s'y passe presque rien et ce qui s'y passe est généralement plutôt désolant. Finalement, Laurence a bien plus l'étoffe d'un personnage auquel on peut s'attacher mais ce n'est pas elle qui est le sujet de ce roman. À travers le personnage de Pauline, George Sand plonge dans les recoins d'une âme vertueuse en apparence mais en apparence seulement. C'est une étude humaine très intéressante. Une simple lecture en dilettante n'en donne qu'un aperçu et le sentiment que ce roman est de ceux qui gagnent à être étudiés avec soin.

Ce roman ne plaira pas aux lecteurs qui n'aiment que les histoires légères et les happy end mais plutôt à ceux qui sont sensibles à la psychologie des personnages et à la profondeur d'un roman subtil et bien écrit.
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Étonnant petit roman en huis clos qui interroge profondément comment les relations humaines, le poids de l'héritage et l'incapacité à communiquer peut ruiner tout ce qui semblait tenir. Laurence et Pauline sont deux amies de longues dates, la première est partie vivre sa vie d'actrice et elle a brillamment réussi malgré les critiques des esprits étriqués. La seconde est restée vissée à sa vie morne et plate de garde malade. Déjà les deux mondes se heurtent et se comprennent à peine. Alors quand un homme vient en plus semer la zizanie émotionnelle, plus aucune communication ne semble possible. Tout est mal interprété, transformé, imaginé, on s'y perd un peu entre les mauvaises interprétations des deux femmes. J'ai trouvé dommage que George Sand ne choisisse pas plutôt de montrer les femmes sous un jour plus constructif. Finalement elles apparaissent comme deux hystériques qui se crêpent le chignon pour un homme. J'aurais préféré un peu plus de sororité.
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"Au tour d'une femme remarquable, tout tend à s'harmoniser et à prendre la teinte de ses pensées et de ses sentiments."
Avec une plume toujours aussi remarquable, George Sand réussit à faire d'un scénario entendu, vu et relu, une peinture de l'esprit provincial de son époque et apporte une réflexion sur le terrible rôle que la souffrance peut exercer sur la jeunesse.

Avec une plume toujours aussi remarquable, George Sand réussit à faire d'un scénario entendu, vu et relu, une peinture de l'esprit provincial de son époque et apporte une réflexion sur le terrible rôle que la souffrance peut exercer sur la jeunesse. Elle dépeint l'ensemble dans un contexte artistique de théâtre et de poésie, qui amène les questions du goût et de l'éducation.

Au risque de me répéter, Sand écrit merveilleusement bien, et ce n'est pas ce roman court qui va nous prouver le contraire. Attendez-vous à voir passer plusieurs de ses oeuvres sur ma page parce-que je vais me faire un plaisir de poursuivre la lecture des écrits de cet artiste.
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Petit livre, mais triple problématique:
- la mesquinerie de la vie provinciale selon George Sand
- la jalousie d'une amie qui détruit non seulement une amitié, mais aussi tout autre sentiment,
- la fatuité de la vertu filiale de Pauline, l'inexistence de l'amour (laissé à sa porte par Laurence, bafoué et réduit à la séduction par Mr Montgenays, largement mis à mal par l'orgueil, le goût de la domination, réduit à l'état d'onguent destiné à soigner son ego par Pauline).
Tout ceci en quelques pages que l'on dévore du fait du style, mais aussi des rebondissements qu'organise George Sand.
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Mon résumé: Pauline D… est une jeune femme dévote qui s'occupe de sa mère aveugle, dans la maison familiale, d'une insignifiante ville de province nommée Saint Front. Les retrouvailles fortuites avec une amie d'enfance, Laurence S…, devenue actrice parisienne, vont lui permettre d'accéder à une autre sphère sociale au décès de sa mère.

Mon avis: Pauline est une formidable description psychologique de plusieurs femmes portées par leurs vies, leurs aspirations et leurs expériences. Pauline s'inscrit par ailleurs dans une antinomie des personnages très intéressante.

Alors qu'au début Pauline est représentée comme une frêle créature, dévouée à sa mère qui n'aspire qu'à connaître le beau monde, elle se transformera par jalousie en un être odieux dont la destinée sera à son image. Laurence, son amie d'enfance, devenue actrice et s'épanouissant professionnellement à Paris, impressionnée par la force tranquille voire la sagesse de Pauline l'érige au rang de sainte et lui ouvre les portes de son monde au décès de sa mère. L'actrice, qui au départ paraît moins sensible que Pauline, parce que plus gaie en raison d'une vie agréable, est en réalité une personne solide, saine d'esprit, qui veille sur son amie. Sa bienveillance sera perçue comme une attaque par Pauline, qui sera bernée par Montgenays, un homme manipulateur. Ce dernier voulant accéder au coeur (au lit?) de Laurence, flirtera avec Pauline afin de rendre jalouse sa proie initiale. La mère de Laurence voyant claire dans son jeu, avertie progressivement sa fille qui tente d'ouvrir les yeux de sa protégée. Sauf que manigances et mauvaises interprétations vont bon train…

En bref, la belle écriture de George Sand donne une profondeur au texte et laisse réfléchir quant à l'amitié parfois destructrice, la naïveté d'une femme face à un homme, et les personnes nocives de manière générale. J'ai passé un très bon moment et vous recommande ce petit livre.
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« Pauline » est un court roman qu'on dévore d'une traite, tant son intrigue est captivante. le talent d'écrivain de George Sand n'est plus à démontrer, son écriture est fluide et nous entraîne dans son histoire avec curiosité et délice.

Volonté délibérée de l'auteur ? L'histoire est bâtie en miroir, chaque élément possède son strict contraire. Ainsi, le personnage de Pauline, que l'on croit doux et naïf parce que provinciale, se révèle méchant, torturé, jaloux et vindicatif. Sa piété n'est qu'un leurre et sa générosité toute calculée. Au contraire de Laurence, son miroir inversé, qui n'est que douceur, générosité et empathie. Même chose avec les personnages des mères. Autant la mère de Pauline est revêche et campée sur des principes d'un autre temps, autant la mère de Laurence fait preuve de tolérance, d'ouverture d'esprit et de chaleur humaine. le milieu tant décrié de la ville et des artistes s'oppose à celui de la province, haut-lieu de piété et de morale permanente. Pourtant, là encore, la ville se montre un endroit plus agréable et moins hypocrite que la province, qui se révèle un lieu de commérages et de jugements arbitraires.

J'ai beaucoup apprécié ce parti pris. C'est judicieux et cela sert admirablement l'histoire. le Bien et la morale ne sont pas forcément là où on le croit, ni là où on le dit. L'apparence la plus pure peut cacher l'âme la plus noire. Avec une nuance toutefois, les sentiments négatifs de Pauline et de sa mère tiennent une part de leur origine, à mon sens, dans l'ignorance et le manque d'ouverture d'esprit propres au milieu provincial de l'époque. Cela n'explique pas tout, naturellement, puisque la personnalité ne dépend pas exclusivement du milieu d'origine, mais cela favorise certains penchants.

La ville contient son lot de perversité, le personnage de Montgenays en est l'illustration parfaite, et écorne, une fois de plus, l'image de nos amis les hommes. Jouer de la naïveté et des sentiments d'une jeune femme inexpérimentée, au coeur pur, n'est pas glorieux, c'est tout simplement cruel.

Ce roman a été écrit par George Sand en deux fois, et deux parties. le début du manuscrit a été d'abord perdu puis retrouvé des années après. On le ressent dans l'écriture, mais pas négativement. Au contraire, cela sert au récit puisque cela marque deux époques dans le roman : la visite de Laurence en Province (« première partie ») et l'installation de Pauline à la ville (« deuxième partie »).

Vous l'aurez compris, je vous recommande ce livre.


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George Sand est, classiquement, l'auteure avec laquelle j'ai le plus de mal à entrer dans le jeu de ses textes. En effet, je commence à avoir en ma possession la connaissance d'une petite bibliographie de sa création, mais à chaque fois les mêmes épreuves reviennent : les Lettres D'Un Voyageur, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, La Mare Au Diable… Je commence cependant à devenir de plus en plus ouvert à ce qu'elle produit. J'avais aimé ce dernier texte, mais le début de la narration était quelque peu troublante, c'est exactement similaire à ce texte-ci, Pauline. Lorsque j'ai débuté ce tout petit ouvrage, il s'avère que je n'y ai pas accroché : j'ai retrouvé une plume qui n'avait pas fait, chez moi, l'unanimité avec une histoire à bord d'une calèche qui me semblait particulière. Ce n'est qu'après, une fois Laurence arrivée dans ce village, retrouvant Pauline, que j'en ai saisi la particularité. Ce texte exprime le sentiment d'une jalousie irrépressible, encore et toujours, dans tous les stades du texte et de la relation des personnages (et il y en a beaucoup). C'est amusant car je n'ai pas réellement eu l'impression de lire un texte de George Sand, mais plutôt une oeuvre De Balzac. C'est très sociologique, et réflexif, où les personnages sont dépeints, tout autant que leurs actions, mais tout cela dans l'instance de pouvoir en dépouiller et fouiller les esprits. À partir d'un moment, l'admiration se mêle à la jalousie, et cela donne quelque chose de très intéressant, au milieu de la reconnaissance et du maudit : où le destin de l'un assomme l'autre, les grandes preuves de générosité de l'un peuvent rendre tendu l'autre. C'est bien couru que la ténacité de l'admiration peut bien se transformer en idolâtrie, puis en souhaits. Alors quand un homme arrive et commence à tout mélanger entre l'amitié et le désintérêt pour l'une et l'autre, tout vole en éclats. Cette seconde partie m'a laissé un petit peu en désarroi car j'ai trouvé les allez-venues du personnage vraiment très aléatoires et brouillon, comme si changer d'avis tous les trois jours n'allait pas rendre folle que l'une des deux femmes mais bien les deux. Tout ce raisonnement aura évidemment comme finalité l'exacerbation, plus la jalousie, engendrée par le succès d'un des deux personnages.

J'ai été vraiment agréablement surpris de ce maigre roman de Sand. Elle qui m'a habitué à des textes très lyriques, d'aventure ou même bucoliques et amoureux, ici j'ai pu retrouver une fable sociologique étudiant très justement les comportements humains naviguant entre le profit, l'admiration et la jalousie. Un texte très balzacien qui m'a d'autant plu qu'il était inattendu, un déchirement. {15}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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- PAULINE-

Une histoire d'amitié qui vire aux drame aux XIX siècle en France, Pauline est une provinciale qui vit avec sa mère aveugle et qui n'a jamais connu une chance d'avoir un mariage ou une vie passionnante. Laurence est une parisienne qui est connu pour qu'elle soit actrice, chanteuse ou pour les spectacle en France. Elle est riche et assez aimé de tous ! Après des années de séparation, c'est le hasard qui se fait qu'elle se retrouve, alors une amitié s'est allumé encore plus forte quand après la mort de la mère de Pauline, Pauline étant seule, Laurence décide de l'emmener à Paris et de se charger d'elle.
Mais tout changea pour un homme... Montgenays un jeune homme qui veut à tout pris séduire Laurence alors en rencontrant Pauline, il a un plan, faire semblant d'être épris de Pauline pour rendre Laurence....
Et s'est à cette instant que la jalousie s'installe dans cette amitié et qui à détruit cette amitié qui était sincère au début. Une histoire de différence classes sociales, de l'abus de pouvoir et du manque de sincérité.

J'ai aimé cette nouvelle assez fourbe, et de découvrir la très jolie plume de George Sand. C'est une histoire assez intéressante pour découvrir la société française du début du XIX siècle. Je la conseille vivement pour recevoir des sentiment haut en couleurs !

Carlaines
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J'officialise aujourd'hui mon adoration pour l'écriture de George Sand ! Chaque roman est une surprise, ce n'est jamais naïf ni simpliste.
On suit dans celui ci l'amitié entre deux femmes, Laurence et Pauline. Leurs vies sont différentes et forcément leur comparaison engendre de la jalousie. Cela donne à réfléchir sur le sens de la vie : quel est le but à atteindre ? faut-il briller pour être heureuse ? quelle est la place des femmes dans la société ? Des réflexions féministes sont savamment insérées dans le récit : " les femmes entendent, et maintenant comprennent ce qu'elles entendent". Et paf.
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Hello! Je me suis lancée à la découverte du matrimoine littéraire français, ici avec "Pauline" de George Sand, paru aux éditions Librio.

Je ne gardais pas un très bon souvenir de George Sand, dont j'avais du lire "La mare au diable" au début de mes études secondaires... mais Pauline m'a bien plu.

C'est une histoire d'amitié, mais aussi d'envie et de jalousie. Une histoire où la vertu ne se trouve pas là où l'on pense la trouver de prime abord. Où on comprend qu'il importe de vivre avec joie et passion, sous peine de basculer dans l'amertume.

Le roman est court mais j'ai trouvé certains passages un peu long, Sand détaille les ressentis et les pensées jusqu'à plus soif, j'ai eu l'impression qu'elle voulait à tout prix faire passer son message...

Je suis contente de l'avoir lu, mais cela ne m'a pas vraiment donné envie d'aller plus loin avec l'autrice.

Et vous, avez-vous déjà lu George Sand? Quel titre recommanderiez-vous?
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