La couverture et le titre apaisent avant même que l'on se glisse entre les pages : on imagine des plaisirs minuscules, des micro-échappées belles, des envols purs.
Puis on ouvre et lit, sur un rythme de pluie à la chute lente, le “puzzle” poétique d'Anna de Sandre : une mosaïque de vies dédaignées (“j'veux entrer / dans le métier / des mosaïstes“), des instants cristallisés, des misères dévoilées, des beautés fragiles qu'un rien suffit à briser… le recueil se construit comme une galerie de miniaturiste qui, loin de choisir pour inspiration la gracilité de l'existence, préfère en croquer les quotidiens boudés, les personnages effacés, les poisons silencieux et l'enchantement, mais en mode mineur.
Qu'elle esquisse “un miracle au bord du vide”, “la saleté des jours”,des “râles asynchrones”, “la cadence d'une vie en ruine” ou “un carrefour de cris plaintifs”,
Anna de Sandre croque, précise, avide, des éclats de vie modestes comme on presse une nouvelle hors d'un fait divers...
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