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3,25

sur 51 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Seny vit en toute quiétude en Afrique, avec ses parents, entourés de ses jeunes copains et surtout au coude à coude avec Yulia qu'il chérit tendrement. Bercé par les contes et légendes de son pays, il ne réalise pas l'arrivée de la guerre et de la violence qu'elle suscite un peu partout. Afin de le protéger, ses parents le sortent un jour de son sommeil pour l'envoyer vivre chez son oncle « de l'autre côté de la terre », en France…
Mon avis : C'est par le biais de Babelio que j'ai rencontré ce roman et, pour la première fois depuis que j'y travaille, j'en ai fait l'acquisition pour la médiathèque pour des raisons purement personnelles. Cette silhouette d'enfant sur la première de couverture, elle m'a tellement fait penser à mon fils au même âge que toute la tendresse qui m'envahissait s'est reportée sur l'ouvrage en lui-même et sur un titre aux douces résonnances. J'ai été littéralement transportée par la première partie, la personnalité de Seny et sa souffrance m'ont beaucoup touchée et l'écriture d'Insa Sané me prenait aux tripes… et puis, je me suis laissée perdre par la fantasmagorie de la seconde partie, un peu comme lorsqu'on sort d'un rêve merveilleux qui nous laisse sur la touche du jour qui commence et qu'il faudra bien assumer dans sa réalité. Quelle étrange sensation de se voir abandonner une lecture avant la dernière page, alors que le coeur s'était ouvert tout entier et sans concession à son univers… l'abandonner pour ne garder que ce qu'on y a tant aimé… et pour finir, sommes toutes, sans la moindre frustration…
Public : à partir de quatorze – quinze ans
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Dans cet ouvrage, Insa Sané raconte un peu son histoire. Arrivé en France à l'âge de 6 ans, c'est un immigré, qui a grandi loin de son pays d'origine, le Sénégal. Tu seras partout chez toi, que l'on pourrait aux premiers abords prendre pour un roman jeunesse, l'auteur nous fait implicitement sa propre histoire de l'immigration des africains vers la terre française.

A travers les yeux d'un jeune enfant de 9 ans, Insa Sané nous fait vivre son départ, causé par la guerre, qui menace son pays. Forcé par ses parents qui le laissent partir seul, il va laisser derrière lui toute sa famille, ainsi que son amoureuse, Yulia. Déchiré par cette séparation, il va tout faire pour tenter de retourner chez lui...

Avec un mélange de fantastique et de réel, nous suivons allègrement les aventures du petit garçon, séparé de toutes ses attaches par la guerre.

Pour un garçon de 9 ans, je trouve qu'il s'exprimait bien, sa maturité est bien mise en avant, trop, même, parfois. Je ne sais pas si c'est voulu, mais par moments, je ne me souvenais même pas que le narrateur était un gamin de même pas 10 ans. Les propos qu'il tenait étaient tellement réels, qu'on oubliait temporairement son jeune âge. Heureusement, sa naïveté et sa crédulité permettent de rester un temps soit peu à ce monde de l'enfance.

Si le début du roman était assez prometteur, la fin se perd en une histoire trop artificielle et irréelle. On a l'impression que l'histoire se découpe en deux phases bien précises : la vie du garçon chez son oncle et sa tante, et les aventures qu'il entreprend dans les profondeurs de la terre, avec tous ses amis. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à cette seconde partie, ça partait dans tous les sens, on ne savait même plus ce que cherchaient réellement les enfants.
De plus, certains passages étaient répétitifs. Si c'était voulu, je trouve que sortir plus de quatre fois le même extrait de texte commence à devenir lourd. J'admets que ça permet au lecteur de se souvenir du but final de l'enfant et de ses objectifs, mais à trop se répéter, le lecteur pourrait se lasser.

Le dénouement du roman a été une fin surprenante, et très émouvante. Je ne m'y attendais pas le moins du monde, et mon coeur s'est serré en lisant les dernières phrases, tant j'ai eu de la peine pour ce petit jeune homme. Quand j'y repense, quel courage il a eut. Sur le moment, il n'a pas dû vraiment réalisé la nouvelle qu'on venait de lui annoncer... ou peut-être le soupçonnait-il déjà dès son départ en avion ?

En prenant appuie sur un jeune garçon très attachant, Insa Sané nous parle très simplement de l'immigration, en n'omettant pas de ponctuer son récit d'une touche de fantastique très agréable.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Une histoire vraiment émouvante avec une pointe de fantaisie, comme je l'ai aime! La seule chose que je regrette est la fin vraiment triste.
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J'ai trouvé ce roman tellement touchant, tellement attendrissant ! Surtout le début du roman où j'ai vraiment été émue. Certains passage m'ont vraiment plu. La répétition d'un passage en particulier m'a énormément émue et je l'ai trouvé en parfait adéquation avec le thème du roman : "Si tu dois t'en aller pour toujours, pars avant l'aube ! Très tôt. Ne te retourne pas. JAMAIS ! Tant pis pour les larmes. Tant pis pour nous. Tu m'aimeras plus loin. Je t'aimerai ailleurs. On s'aimera toujours. Demain sera heureux. Promis ! Juré !"
Si le début du roman m'a plu, la suite c'est-à-dire la deuxième partie du roman m'a un peu moins plu voire un peu déçu, je n'ai pas eu les frissons du départ mais dans l'ensemble il m'a beaucoup plu. Toutefois certains passages comportent des références ou plutôt des expressions transformées avec des références que je ne connais pas forcément dut à mon jeunes age donc je ne sais pas si il aurait sa place au sein du prix des incorruptibles auquel il participe, mais d'un autre coté il m'a beaucoup fait voyager. Il me laisse donc assez indécise ! Si une personne l'a aussi lu je serais ravie de partager vos remarques et votre ressentie !
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"- Tu as quel âge ?!
Elle connaissait parfaitement la réponse. Je crois que quand les grandes personnes posent des questions aussi simples, c'est pour faire diversion, parce qu'ils n'ont plus la force de regarder l'enfant en face"

Ne jamais lire un auteur avec un a priori. Même en en étant totalement convaincu, l'on ne peut pas toujours s'empêcher de tomber dans le panneau. Pas d' a priori, ne pas le lire en ayant en tête ses précédentes productions. Sinon, on file droit dans un dead-end de lecture.
Quand on a aimé le "Daddy est mort…" de Insa Sané, on s'élance dans sa lecture de ce nouvel opus – Tu seras chez partout chez toi (édition Sarbacane - Exprim') – en anticipant flics et voyous, pétards et fêtards.
Puis, dix pages, trente pages, cent pages… rien.
En fait, pas rien. En fait, Sény. Sény, gamin de neuf ans que dont nous prenons les pas. Enfant de neuf ans que nous accompagnons dans ses jeux d'avec Adar, Dehiha, Soundjata, amis de coeur mais surtout Yulia, gamine de coeur.

"Dans un livre perché en haut de la bibliothèque de Papa, j'avais lu un jour qu'il ne faut jamais dire jamais. Eh bien, au milieu des nuées, j'ai repensé à tout ceux que j'aime : Papa, Maman, Adar, Déhiha, Soundjata et par-dessus tout... Yulia... Dieu que je l'aime ! Je crois que je l'ai aimée depuis le jour où l'homme en blouse blanche a coupé le cordon à mon nombril pour le lier à celui de..."

Pendant quarante pages nous sommes avec Sény dans cette atmosphère d'enfant, insouciant, dont le coeur entier est occupé par Yulia et, l'esprit, par la façon de regagner les faveurs de celle qui lui a annoncé un "je vais partir".

"Partir comme une hirondelle ou comme un l'oiseau bleu ? A-t-on le temps de ranger les souvenirs dans un sauve-qui-peut..."

Pendant quarante pages, nous sommes autant dans le brouillard que Sény. Cette atmosphère lourde autour des adultes, nous la percevons sans jamais la comprendre, et à l'image de Sény, nous ne nous y attardons pas. Même pas quand la nuit qui est déchirée par un éclair qui signifie le départ, en toute précipitation, de Sény, vers un ailleurs où il est censé se sentir, aussi, chez lui.

Là, le lecteur se dit “ok, maintenant ça va démarrer. Les bourre-pifs, les snifs enneigés et les taffe de bédos”. Que nenni.
Sény reste un enfant. Il reste un enfant de neuf ans qui ne comprend pas son arrivée dans une maison qui n'est pas la sienne, dans une famille dont il ne comprend pas le fonctionnement et un cousin – censé devenir son nouveau frère – qui semble à des années-lumière de ce qu'il est.

"Trop drôle ! le cousin, il peut rester des heures prisonnier derrière les barreaux de son ordinateur, au lieu d'envoyer son esprit rouler au grand air, à chasser les dragons en s'éclaboussant d'eau dans les flasques vaseuses des jardins de l'enfance !"

Nous avançons dans le livre, nous sommes toujours Sény, nous sommes un gamin révolté, nous sommes un enfant qui, de toutes les façons possibles, veut semer le trouve afin que, comme punition, l'oncle Chu-Jung le renvoi "chez lui".

"Carcasses de souris dans le sac à main : Ok !
Lettres d'amour d'un enseignant anonyme : oh, elle y a cru ?!
Messages cochons envoyés depuis son téléphone aux contacts de son répertoire : Fallait y penser"

Fin de la description de l'histoire. 3ème chapitre et le récit part en cacahuète. Toujours s'attendre au "pire" de la part d'un romancier.

L'on entre dans ce récit avec expectative, s'attendant à un certain type de lecture. Puis on avance dans les pas de ce gamin de neuf ans dans lesquels l'auteur réussi à nous scotcher.
Le verbe est chantant, le goût de Insa SANE pour la danse des – bons – mots, pour la ratatouille – gouteuse – des lettres en boutade est toujours présente. Parfois elle nous embrouille, parfois on s'emmêle le cerveau, mais nous tenons la rame ferme et l'auteur réussi à nous mener en bateau.
Un bateau, magnifiquement construit sur ce récit qui nous donne le sentiment de tarder à décoller. "C'est un peu lent tout ça !", même si, si joliment emballé.

Et soudain… sans crier gare, Insa SANE se change en Amos TUTUOLA, le maitre es-ésotérisme du récit onirique Yuruba.
Et soudain… sans même klaxonner, Insa SANE vire à 90° dans l'ombre d'un Lewis CAROLL, roi des merveilles d'une Alice remplacée par un Sény en quête de son "chez lui"
Et soudain… sans que l'influx ne prévienne notre cerveau, nous voilà plongé dans un conte plein de non-sens apparents et qui nous parle du sentiment d'appartenance, de la recherche d'un foyer, d'un amour. Un voyage irréel fait de prince charmant, de combattants pour la liberté, de lady-amour, de monstres et de dragons.
Le pire, c'est qu'on y croit. On est déstabilisé par le récit, on se perd souvent dans le brouillard de "qu'est-ce que c'est ?!", mais on y croit à cette quête de son "chez lui"

"Chez moi" s'écrit en langage indigène, c'est ce lieu dit comme on est, alors d'abord "Chez moi" se crie avec le coeur ! "Chez moi", mon vieux René, c'est l'endroit où je suis sans avoir à penser, ma philo se fie à l'instinct animal heureux comme une bête. "Chez moi", c'est cet espace où je sais que l'on m'attend et où je me languis d'être, please, Seguin, dépêche-toi de m'y envoyer paître !"

Ce nouveau Insa SANE est surprenant. Il est tombé dans les mains d'un adorateur de Science-fiction, d'héroic-fantasy et de récits azimutés d'une façon générale. L'accueil lui est 90% favorable. Les 10% étant la réserve naturelle du sentiment que les choses ne se décantent pas assez vite.
La crainte ? La crainte est que certains lecteurs, moins avides d'aventures littéraires, refusent le voyage, sautent du train alors que la gare où crèche le Graal de la compréhension ne serait plus qu'à un parsec.
Tentez l'aventure Insa SANE et sentez-vous chez vous.

« Chez moi », il y a la famille que j'ai choisie.
"Chez moi", c'est un bol juste assez grand pour y faire tenir le monde. « Chez moi » se danse sur des airs de tra-la-li-la-lère, en tapant sur des bidons ou sur des peaux y a la poussière qui s'évapore.
« Chez moi », l'ennui à la lumière et à l'ombre de midi et quart attend que pousse la queue des lézards.

Lien : http://www.loumeto.com/spip...
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Ce roman est un peu un ovni. le récit d'un enfant de neuf ans qui oscille entre vocabulaire enfantin et références littéraires. Seny est envoyé hors de son pays par ses parents qui pressentent un grand danger. Il nous raconte son aventure avec toute la magie de l'enfance et une poésie bluffante. On comprend en filigrane les évènements dramatiques vécus par les adultes mais c'est ce regard d'enfant qui prévaut et qui nous embarque dans ce qu'on pourrait appeler des délires. Pour apprécier ce roman, il faut lâcher prise et se laisser retomber enfance, apprécier les mots, les errances et l'absence de logique. Une expérience étrange qui ne laisse pas indifférent !
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