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EAN : 9782955980064
84 pages
Contrelittérature (04/01/2023)
5/5   3 notes
Résumé :
Aucun livre ne s’en était pris jusqu’ici aussi directement au véritable dieu de ce monde. Aucun n’avait aussi crument exposé les mécanismes de la superstition planétaire, les fondements du racket salarié mondialisé. Incisif, et percutant, ce court texte renverse la totalité des croyances communes concernant la pseudo-richesse des riches, la pseudo-valeur de la valeur, la pseudo-légitimité de la domination. La force des insurrections à venir tiendra dans leur compréh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pourquoi l'activité préférée de tant de gens est-elle le lèche-vitrine ? Pourquoi tant de gens courent-ils après les marchandises ?
Parce qu'ils ont l'illusion renouvelée d'y saisir un peu de bonheur ; bonheur qui ne réside pas tant dans l'usage qui sera fait de la marchandise, que dans la satisfaction qu'il y a à pouvoir l'acquérir, dans la jouissance de cette acquisition.
C'est pourquoi les marchandises doivent se faire belles ; avoir du brillant.
Mais - bien plus que leur mise en scène publicitaire -, c'est l'argent qu'elles représentent qui leur communique ce brillant : c'est par-dessus tout l'argent qui brille dans chaque marchandise.
Et c'est avant tout de ce brillant dont les consommateurs - malades de la grisaille de leurs vies esclaves -, sont avides.
"Généalogie du dieu argent" est juste la thérapie radicale.



INFORMATIONS EDITEUR :
En librairie sur commande (fin janvier).
Dès à présent disponible :
- Par chèque, à l'ordre de "Contrelittérature" : Revue Contrelittérature, L'ancien presbytère, 28170 Saint Ange (port gratuit).
- Par PayPal sur le site de la revue (Port gratuit.)
- sur Amazon

Nouveau depuis mars 2024 :
Le livre est désormais disponible en PDF gratuit sur le site de l'observatoire situationniste.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La valeur monétaire d’une chose n’est pas déterminée par le temps de travail qu’elle nécessite, ni par sa rareté, ni par le besoin qu’on a d’elle. Si elle l’est, c’est parce que nous donnons une valeur monétaire à ce temps de travail, à cette rareté, à ce besoin. La valeur monétaire d’une chose n’existe tout simplement pas. Bien sûr, si l’eau devient rare, elle prendra beaucoup de valeur, mais cela ne détermine en rien son prix. C’est nous qui déterminons son prix. Et ce prix va priver tous ceux qui ne peuvent le payer de cette chose vitale. C’est comme ça que la valeur monétaire fausse la réalité. La réalité, ce n’est pas que certains – les riches – ont besoin d’eau. Tout le monde a besoin d’eau. La réalité, ce n’est pas qu’il est légitime que seuls les riches boivent. La réalité, c’est qu’il y a peu d’eau et qu’il faut prendre une décision tous ensemble par rapport à ce fait. L’argent est ce qui nous prive de décision. Sauf les riches bien sûr. L’argent, c’est quand les riches décident. Décident du prix de l’eau et du reste.
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Additif.

Le capitalisme donne du travail à l'ouvrier, mais ce travail est production d'argent ; l'argent formate et réduit l'activité de l'ouvrier en tant que strict processus de production d'argent et ce, quelle que soit la marchandise produite, marchandise dont la fonction finale et fondamentale est de se transformer à son tour en argent.
Le capitalisme tend donc à effacer de la surface de la terre toute forme de travail dont la teneur, les modalités, l'effectuation, le rythme, ne permettent pas ou pas assez de produire assez d'argent ou pire, ne produisent pas du tout d'argent.
La rentabilité de l'activité organise la totalité des aspects du travail demandé à l'ouvrier.
Le capitalisme est donc la destruction, la dénaturation, l'aliénation et finalement le remplacement total de toute activité humaine par un simulacre (ce qui n'a que l'apparence de ce qu'il prétend être).
Le capitalisme en fait de même avec toute chose : animaux, végétaux, minéraux.
Il ne fait pas qu'arraisonner la nature, il la formate et la réduit en tant que strict processus de production d'argent.
Etc.
La finalité du capitalisme est donc la destruction, la dénaturation, l'aliénation et finalement le remplacement total de toute la réalité par un simulacre.
Il est aisé de comprendre que la production de ce simulacre en lieu et place de la réalité ne peut que la dégrader, dans tous ses aspects, puis la mener à l'extinction.
A la fin donc, quand tout sera devenu marchandise, quand ne travaillera et ne poussera plus que l'argent, on s'apercevra qu'il n'y a plus rien.
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Les riches vivent dans une réalité illusoire, déconnectée de la vraie réalité. Par exemple, s’il manque d’eau, ils croient qu’ils ont légitimement le droit de posséder, d’user et d’abuser de l’eau, parce qu’ils la payent. La réalité humaine générale du manque d’eau n’a aucune légitimité pour eux.

La légitimité est tout entière annexée par la légalité économique. L’essence de l’argent est l’annexion du monde par les riches.

L’économie n’est rien d’autre que le traité de stratégie militaire qui permet aux riches d’annexer à l’argent l’esprit des hommes.
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Telle est la force corrosive de l’illusion : les riches croient se protéger de la laideur, alors que leur laideur transparaît toujours plus aux yeux de tous ; conséquemment, les pauvres du monde entier croient de moins en moins les riches ; moins ils les croient, plus l’alchimie secrète opère ; plus se reforment les peuples comme seule force universelle capable de ramener le vrai dans le monde.
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Additif.

Il fut un temps où la communauté humaine vivait dans la communauté cosmique, de façon organique.
La connaissance rêvait dans le tout et germait comme telle dans la communauté humaine.
La pierre, la fleur, l'oiseau chantaient en elle, dans la jouissance poétique de l'instant.
Le savoir et le savoir-faire se déposaient, poussaient, volaient comme la pierre, la fleur, l'oiseau, enseignés par la pierre, la fleur, l'oiseau.
Mais il y eut un faux geste, d'une violence insoupçonnée : le geste qui saisit dans un arrachement, et la main se referma sur l'objet mort.
La pierre, la fleur, l'oiseau devinrent propriétés.
Le savoir s'était séparé du tout, sépara tout, s'empara de tout.
De la pierre, la fleur, l'oiseau il ne retint que leurs propriétés séparées, les propriétés dont le savoir séparé sait se rendre propriétaire.
Le savoir originel du savoir séparé fut le savoir dominer.
La pierre, la fleur, l'oiseau prirent de la valeur, qui est leur être privé d'être.
La valeur était née, qui est l'être qui n'a pas besoin d'être pour être ; la richesse des choses abstraction faite des choses : la richesse abstraite, l'éclat du monde privé de monde.
L'or en fut l'incarnation, la matérialisation symbolique, qui prit la brillance et la forme du soleil, et ainsi naquit la monnaie, qui assure depuis lors la célébrité du dieu argent.
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