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3,85

sur 178 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne vais pas vous mentir (quoique vous vous en fichiez certainement ! 😊), je n'ai persisté à lire ce livre, après 1/3 de ma lecture, que parce que j'avais été complètement renversée par L'Art de la Joie, de la même auteure.
Le premier tiers, donc, m'a laissée totalement indifférente. L'auteure, dans un petit village côtier d'Italie, au charme extraordinaire, avec ses habitants si merveilleux, rencontre une autre femme, une princesse, comme l'appellent les Positaniens, une femme intrigante, dans le sens : Goliarda est attirée par elle, se demandant qui elle est. C'est là le problème, pour moi, bien que l'auteure dît tout cela, je ne l'ai pas senti.
Vous voyez, comme quand votre amie(i) vous dit : J'ai mangé les meilleurs crevettes à l'ail de ma vie ! Vous souriez, pourtant vous n'en goûtez pas du tout la saveur. Ou comme quand je vous dit : J'ai écrit un livre aux personnages attachants avec des dialogues piquant. Vous likez, mais tant que vous n'avez pas vous-même lu le roman, vous ne pouvez pas savoir ce que vous manquez ! (Bon, c'est ma critique littéraire, j'y écris ce que je veux, non ? 😊Et si vous me laissez un commentaire à ce sujet, je verrai bien combien d'entre vous lisent vraiment mes avis ! re-😉)
Revenons à Ce rendez-vous à Positano. Les deux derniers tiers du livre m'ont vraiment récompensée d'avoir persisté. L'amie, Erica, révèle son passé et c'est passionnant, glaçant, terrifiant, beau, triste, tout autant que son présent dans le livre.
Comme c'est difficile d'être un humain ! Comme c'est pour beaucoup torturant jusqu'à la mort !
Je ne vous raconterai rien, à vous de voir si ça vous tente, les résumés sont sur internet.

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Après avoir tenté quelques dizaines de pages de L'amica geniale de Elena Ferrante, j'ai abandonné sans regret et l'idée m'est venue de me consacrer à cet ouvrage de Goliarda Sapienza que j'avais trouvé dans une boîte à livre et dont le 4eme de couverture me semblait bien répondre à ce thème de "l'amie prodigieuse".

L'amie prodigieuse c'est ce que sont pour l'une pour l'autre Goliarda et Erica dans ce texte, qui se présente comme une relation autobiographique d'un épisode relationnel et affectif, profondément lié au contexte très singulier des années 50 et 60 dans le village côtier de Positano.

Le village encore préservé du tourisme de masse et de la modernité est décrit comme un refuge, un lieu de ressourcement qui suspend et semble inverser le cours du temps.
Dans ce cadre construit comme un huis clos entre barques, petites calanques et village en escaliers, deux femmes se croisent et s'apprivoisent. le prodige de leur lien tient au caractère presque sacré de ce lieu et de la gratuité de leur relation favorisée par une communauté close et rassurante.

Dans cet espace protégé, ces femmes qui apparaissent comme des figures mythiques et distantes : l'actrice de cinéma militante de gauche aux idées libertaires, l'aristocrate à la beauté hiératique et au mode de vie jet set - vont tomber l'armure pour révéler la nudité de leur destin.

Si le récit se focalise sur le récit de vie d'Érica, la fascination que celle ci exerce sur la narratrice principale reflète sa propre ambivalence. Cette femmes otage de son milieu familial dévoile une vie faite d'abus, de culpabilité et d'emprise dans laquelle la paix de Positano est un illusoire refuge.

Le propos est sous tendu par un questionnement métaphysique sur le sens du sacrifice et la question de la sainteté féminine.
Décrite comme une déesse antique retranchée dans sa maison comme une olympe de chaux et de verre, vénérée par la communauté de Positano, Erica est une figure féminine castrée de sa maternité, utilisée par les autres et notamment par les hommes pour leur gloire et pour sa perte.

La seule capable de l'entendre dans sa vérité sera cette providentielle amie athée, seule à même d'être compagne de cette âme en quête de Dieu, un Dieu va nu pied qui marche à ses côtés, rejetant le Dieu patriarcal qui lui a dénié la liberté de décider de sa vie.

Alors que les ravages de la modernité arrivent à Positano et que tout semble s'effondrer, Goliarda sera avec la communauté populaire et humble du village témoin de son martyr silencieux et parfumé, ultime floraison de la grâce, dans l'étrange pièce de sa maison qui révèle enfin sa destination de crypte et tombeau.

Crypte d'une martyre, tombeau des illusions, témoignage de ce que la violence de la société fait au corps et à l'âme des femmes: il y a de tout cela dans ce livre intrigant.
Il ne restera pas dans ma bibliothèque comme un incontournable mais vous aurez compris que sa lecture m'a donné à penser et envie de découvrir un peu plus cette autrice.

Un point aussi pour les éditions du Tripode dont les ouvrages sont esthétiquement soignés et qui a eu la judicieuse idée de donner en final quelques éléments biographiques éclairants au sujet de l'auteur.
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Je suis un peu embêtée pour émettre un avis sur ce roman.
J'ai suivi les conseils d'un Babeliote de poursuivre au moins jusqu'à la quatre-vingtièmes pages . J'ai bien fait car le dèbut est un peu barbant et l'histoire à du mal à décoller.
Après cela devient plus fluide ; on suit l'amitié d'Erica et de Goliarda qui se retrouvent dans ce village si calme, si ensoleillé, si authentique.
Les personnages secondaires sont singuliers. L'ambiance feutrée et ambivalente.
Néanmoins, malgré l'écriture si fine, les méandres du narrateur (qui n'est d'ailleurs pas toujours le même) engendrent des longueurs qui desservent le récit.

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Après L'art de la joie, livre majeur, un focus sur une tranche de vie évoquée dans celui-ci, développée dans celui-là. Une rencontre assurément peu banale dans une vie qui en compta beaucoup, celle d'Erica révèle chez l'auteure un goût pour le paradoxe, une fascination pour les destins, hors de tout jugement idéologique ou de classe. Seules comptent ici les affinités sélectives, ce qu'elle ressent à la fréquentation de cette femme sortant de l'ordinaire, inclassable, douée en tout, dilettante de profession, cassant ses jouets, détruite par ceux-ci, y laissant à chaque épreuve un peu de son énergie vitale, karma usé et abusé, tragique et magnifique. le cadre enchanteur de la côte Amalfitaine, avant le grand envahissement, est un écrin dans lequel s'épanouissent les fleurs et les amours impossibles, vivent et meurent les aristocrates de tous horizons, maisons aux multiples cachettes, tunnel secret et alcôve interdite, démons de midi et de minuit s'y déchaînent et meurent, renaissent ailleurs pour mieux y revenir, s'exposant au soleil de Positano, avant de plonger dans les eaux limpides sous la lune mélancolique. En ces lieux naissent et meurent toutes choses, et jamais on ne les quitte vraiment, ils vous habitent jusqu'à la fin.
Le cinéma est omniprésent, Goliarda travaille dans ce milieu, Positano est un décor de rêve pour stars hollywoodiennes en villégiature, dépaysement classieux pour " happy few", le jeu consistant à donner un visage d'acteur ou d'actrice aux protagonistes de ce roman à la suave désuétude.
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« Toutes les plus belles choses contiennent une douleur secrète. »
Je termine ce roman que j'avais offert à une amie après avoir partagé avec elle « L'art de la joie », ce roman monstre extraordinaire - à tous les sens du terme. Positano, cette jolie station de la côte, Amalfitaine, est d'abord le lieu d'une rencontre fortuite (quoique !), puis de retrouvailles annuelles avec une amie chère, qui se révèle chaque fois un peu plus, de confidences en confidences. L'amitié, l'Italie… beaucoup de ingrédients pour me plaire, mais l'amie en question, « cette snob d'Erika », ne m'a pas immédiatement séduite, tant il me semblait qu'il y avait un décalage entre la narratrice, très simple, et cette enfant gâtée. Pourtant, on découvre peu à peu les fêlures du passé, à mesure qu'elle confie son destin tragique à Goliarda. Loin d'être aussi marquant que « L'art de la joie », ce livre est néanmoins agréable à lire et témoigne d'une amitié sincère… tout en donnant envie de filer se baigner à Positano !
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Positano, petit village à flanc de falaise de la côte amalfitaine. A la fin des années 50, Goliarda y accompagne une équipe de cinéma pour des repérages. le village ne convient pas, trop beau pour leur histoire, mais Goliarda est sous le charme du village et d'une femme élégante et mystérieuse. Entre Erica et Goliarda c'est le début d'une amitié de vingt ans.

Ah l'écriture de Goliarda Sapienze ! Quelle merveille ! Lumineuse, élégante, sublime ! Je me suis littéralement coulée dans la beauté de cette écriture aussi belle que le village de Positano, aussi absolue que l'amitié de ces deux femmes.

Pourtant ce roman ne me marquera pas autant que L'art de la joie qui fut un énorme coup de coeur et une lecture particulièrement marquante.

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Ecrit en 1984, « Appuntamento a Positano » est resté inédit en Italie jusqu'en 2015. Sa traduction française vient d'être publiée aux éditions le Tripode. Dans « Rendez-vous à Positano », Goliarda Sapienza fait revivre sous nos yeux un Positano d'avant la construction de la route, conscient de vivre ses dernières années de tranquillité. Seuls quelques initiés, intellectuels et artistes, italiens et étrangers, séjournaient alors en villégiature à Positano, ce magnifique village étagé de la côte amalfitaine.

L'auteure évoque « la seule disette qui menace les riches, la faim d'amitié ». Et c'est précisément son amitié avec Erica qu'elle retrace dans ce récit en grande partie autobiographique qui se déroule dans les années cinquante et soixante. Goliarda travaillait dans le cinéma, lorsqu'elle rencontra Erica lors de vacances à Positano. Erica était une jeune héritière qui avait été confrontée à la dureté de la vie à la mort de ses parents. Leur amitié fut entière et solaire, malgré la différence d'âge entre les deux amies. Elle marqua fortement Goliarda qui avait déjà connu des problèmes psychologiques assez graves.

Outre les descriptions de la « Costiera » amalfitaine, Goliarda Sapienza parle du passé, de l'inévitable écoulement du temps et des changements que celui-ci induit en nous et qu'il provoque sur le monde. L'auteure se plaint du tourisme de masse naissant qui déjà, défigure Positano. L'atmosphère de l'époque est très bien rendue, et l'auteure parvient à faire naître les images de ce temps passé, de « l'argenté de la mer » ou des escaliers de Positano qui se transforment en autant de torrents lorsque l'orage s'abat sur le village.

Voilà une nouvelle occasion de faire connaissance avec cette intellectuelle qui est une auteure majeure de la littérature italienne contemporaine, mais qui n'a été malheureusement mise en avant que de façon posthume.

Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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