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3,66

sur 292 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec ce roman, je me suis vraiment régalée.

Le thème : dans un pays inconnu, plus personne ne meurt. Que cela engendre-t-il ? Quels sont les effets sur la population ? La mort n'est-elle pas indispensable et indissociable de la vie ? Comment se débarrasser des « morts-vivants », ceux qui étaient à deux doigts de succomber avant que la mort ne décide de stopper son exercice ? Que vont devenir les pompes funèbres ?…

Le style : délicieux ! Drôle ! Jubilatoire ! de longues phrases que rien ne vient interrompre, pas même les dialogues, insérés dans le texte, sans tirets ni guillemets, juste une majuscule pour marquer le changement de locuteur, de longues phrases dis-je, qui nous emmène dans les dédales fantaisistes du cerveau d'un auteur hallucinant et halluciné. Comment peut-on ne pas adhérer à un tel déferlement de remarques toutes plus ironiques les unes que les autres, apostrophant le lecteur ou condamnant le narrateur de cette manière :

« Ce geste nous rappelle que c'est le moment, et cela ne le sera plus jamais à cause de cette question de circonstance déjà évoquée, de préciser un aspect important concernant le fonctionnement des archives qui font l'objet de notre attention et dont il n'a pas été fait mention jusqu'à présent à cause d'une négligence condamnable de la part du narrateur. »

Le lecteur est emmené de force, sans pouvoir mot dire (ni même maudire), il peut à peine respirer tellement le style est étourdissant. Je ne doute pas que ce roman trouvera (ou a trouvé) ses détracteurs autant qu'il rencontrera (ou a rencontré) des lecteurs éblouis par une telle maîtrise du verbe.

L'histoire : l'auteur ne se contente pas de décrire un pays aux abois suite à la disparition de la mort, il crée un événement particulier, qui va dérégler le processus jusqu'à une fin… épatante. Quelle imagination ! Quelle virtuosité dans l'art de la narration !



Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Je ne connaissais absolument pas cet auteur et j'ai été ravie de le découvrir.
L'histoire au début semble longue et rébarbative mais le milieu du livre commence à être très intéressant.
Il faut avoir sacrément du talent pour évoquer La Mort de A à Z dans un roman et de la raconter si bien.


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C'est le second roman de Saramago que je lis. « Le voyage de Salomon » m'avait séduit par son mélange de narration pétillante, d'ironie et de jeux de massacre pour les pouvoirs en place. J'ai retrouvé ces aspects dans la première moitié de celui-ci. On est dans un pays d'une dizaine de million d'habitants probablement situé en europe centrale, une monarchie parlementaire. Tout à coup, au premier janvier de l'année nouvelle plus personne ne meurt dans ce pays mais pas dans les pays limitrophes. Saramago imagine toutes les conséquences de ce postulat : trafic entre les pouvoirs et une mafia qui se charge de faire passer la frontière aux mourants récalcitrants, entre pompes funèbres et assureurs, etc. L'exercice est assez jubilatoire que que parfois un poil longuet. Dans la seconde partie le ton change : la mort est revenue mais a posé ses conditions : dorénavant toute personne qui va mourir recevra huit jours avant son dernier souffle un courrier, pour lui permettre de régler ses affaires et de faire la paix avec ses proches. Mais la mort aura affaire à un « client » exceptionnel : notifié par lettre, celle-ci revient néanmoins à son Expéditrice… Et là le récit se fait plus proche du conte car la mort va tomber amoureuse de cet homme, un violoncelliste modeste qui vit en compagnie de son chien. le ton se fait plus tendre et le roman se termine par une pirouette.
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Saramago José - "Les intermittences de la mort" (As intermitencias da morte – cop. 2005) dans la traduction donnée au Seuil par Geneviève Leibrich (cop. 2008) (ISBN 978-2020863995)

Encore un roman profondément original de cet écrivain (voir "Tous les noms"). Avec en plus une bonne dose d'humour… pour aborder le sujet macabre de la mort !

Voilà-t-il pas que – dans un petit pays de 10 millions d'habitants – la mort a décidé de ne plus sévir pendant quelques temps : d'abord remplis d'enthousiasme, les habitants s'aperçoivent rapidement des inconvénients de cette nouvelle situation...
Après quelques mois, la mort compatissante décide de reprendre ses activités, mais en modifiant un peu sa façon habituelle : au lieu de frapper par surprise, elle envoie poliment une lettre d'avertissement aux gens qui vont mourir en les prévenant qu'ils ont une semaine pour se mettre en règle avec tout ce qui peut les concerner... Est-ce mieux ainsi ?

Un style peu pétillant, mais qui creuse une ironie en profondeur...
Génial.
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Une idée très originale pour ce roman : et si la mort décidait que plus personne ne mourrait ? Idée séduisante, mais que de problèmes cela engendrerait...
J'ai bien aimé ce livre, mais il faut avouer qu'il est un peu difficile à lire : non qu'il soit mal écrit, mais les discussions font partie du paragraphe - certains paragraphes s'étendent d'ailleurs sur plusieurs pages - et cela revient à une vraie gymnastique intellectuelle.
Passée cette étape qui peut être assez rebutante pour certains, le livre devient agréable, d'autant qu'il est plein d'humour.
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C'est un roman plein d'humour (drolatique même), parfois féroce, parfois ironique. Aucune institution n'échappe au brutal éclairage de l'auteur : les politiques, les religieux, les acteurs de l'économie, de la santé... Je l'ai compris comme une parabole sur le cycle des sociétés, voire même sur l'avortement et l'euthanasie, tout en finesse, sans fausse pudeur mais sans froideur, sans précaution oratoire si fréquente lorsque ces sujets sont abordés dans d'autres romans.
La seconde partie du roman m'a un peu moins emballée. Je l'ai trouvée assez convenue, cette mort qui vit, qui parle à sa faux, qui se collette à la vie. Ces passages sont cependant plus poétiques, (un peu) moins cyniques. L'on sent enfin les émotions de l'auteur, sa compassion notamment, révélées derrière le sarcasme de la première partie,
Le style Saramago maintenant. Un style jubilatoire ! Point de paragraphe, d'incise, phrases en juxtaposition, torrent de virgules, syntaxe chaotique, et abolition de la majuscule. Surprenant, déroutant de prime abord mais qui donne au texte une grande force : nous faire lire sans aucune passivité, à y participer activement (mais sans s'essouffler en attendant d'arriver au point). le vocabulaire est précis et riche, ne laissant que peu de place à l'interprétation. Et la traduction est impeccable ; de toute façon, elle ne souffrait pas l'approximation.
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Imaginez que dans un pays entier, la mort disparaisse. Ceux qui sont sur le point de partir restent sur le point de partir. Ceux qui dépérissent continuent ainsi. Plus personne ne meurt. L'immortalité débarque, ce qui plaît à certains mais moins à d'autres, comme l'Église, car sans mort, pas de résurrection !
On retrouve le style du Nobel, avec une disposition des phrases et des paragraphes bien à lui. Et une dystopie dans le genre de L'Aveuglement, un autre style propre à l'auteur.
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Ma pensée en terminant le livre :
"Une belle idée... "
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Bonne lecture... 🌻
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Un style un peu déconcertant au début de lecture, mais quel roman ! Vous ne verrez plus la mort de la même manière ...
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Pour commencer, quelques mots sur le style qui pourrait à juste titre en rebuter plus d'un. le livre est écrit dans de longs chapitres sans espaces sans trop de ponctuation. Les phrases des personnages dans les dialogues par exemple sont séparés par de simples virgules ce qui peut être déroutant et demandera parfois de relire plusieurs fois ceux ci. Passons à l'histoire en elle même qui est géniale : que ce passerait-il si on arrêtait de mourir d'un jour à l'autre mais pas de vieillir uniquement dans notre pays ? Bonne idée dans un premier temps mais très vite les problèmes arrivent : les hopitaux et les hospices sont débordés, les funérarium en faillite etc L'auteur imagine alors comment la société rebondirait légalement ou pas pour profiter de cette situation. La deuxième partie nous fait par elle de l'humanisation de la mort. Que se passerait-il si elle devenait humaine.
Le livre nous laisse plein de question et de reflexion sur la mort et sur la société en générale. Pour lecteurs confirmés
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ESCHATOLOGIE répudiée.
A bâtons rompus, José SARAMAGO nous mène à admettre l'existence de la Mort au comportement insatiable devant des êtres plumitifs sur lesquels s'abat le couperet fatal et noctambule; plus qu'une "tuerie" significative, Ses propres vicissitudes édulcorées conduit Thanatos et son au delà vers une nécrologie permanente s'opposant à l'ici bas d'Éros au charme incandescent de la vie.
Estafier népotique de la mort, belliqueuse et arrogante, cette vieille rombière silencieuse(-la mort de parle pas)- claquemurée et osseuse qui n'a pas d'age dans son habit le plus vil à l'opposé d'une vestale nous accorde la libération de notre peur permanente de la voir s'agiter à la fin de son rire sardonique dissimulant ainsi le courant de l'air mortel de la faux.
Devons nous vivre pour connaitre la mort ou mourir pour savoir que l'on a vécu, par ces desseins macabres nous apprenons la vérité aussi morbide soit elle car la Mort ne peut exister que si il y a la Vie sinon elle viendrait à disparaître de par son inutilité en se déliquescent, aspect synallagmatique irrévocable. la Vie, n'est que la flamme de la bougie de la naissance, durant laquelle nous ne cessons jamais de l'entretenir à des fins que l'on pense inaltérables; tôt jeune ou tard âgé, celle-ci voit son intensité faiblir tel un rosaire égrené laissant pour finir de consumer la cire pleurer des larmes identiques aux survivants en couleur de deuil et clabaudant sur la mort, refusant sa terreur. La Mort aime la vie pour que son quorum tumulaire ne soit jamais tari.
POSTHUME, de battre le coeur de chacun s'arrêtera. (le mythe de Sisyphe)
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