Citations sur Une seconde avant Noël (41)
« Tous les êtres surnaturels nous ont quittés, disait Le Falou d’après son laïus, mais il est des endroits sur terre si imprégnés encore de leur passage qu’on peut se demander s’ils ne sont pas encore là ! L’Écosse fait partie de ces terres. »
- Qu'est-ce-que c'est?
- Nous appellerons ça du "papier cadeau" ! Il faut qu'un présent soit une fête, avant même qu'on ne l'ait ouvert !
Un jour, Harold posa une question d'enfant, c'est à dire moitié mieux qu'une question de philosophe [...]
La bûche de noël était un symbole qui se reportait au soir où naquit Jésus. Le petit n'avait pour se chauffer dans l'étable que le souffle chaud de quelques animaux et une bûche qu'on avait gardée précieusement pour le moment de sa venue. En souvenir de cela, à chaque Noël, on brûlait une bûche seule dans l'âtre. Avec le temps, ce simple morceau de bois prit un caractère magique : il fallait le choisir un an à l'avance, et toute l'année, il devait reposer à l'écart, à l'abri des intempéries. Le soir de Noël, avant de l'enflammer, l'on posait ses mains dessus et l'on mentionnait en silence ses vœux les plus chers pour l'année à venir ; le lendemain, la bûche entièrement consumée, on récupérait ses cendres qu'on disposait dans des petits sacs à garder sur soi ; c'était l'assurance que les vœux exprimés ne seraient pas oubliés par ceux qui pourraient influer sur les hasards et les coïncidences de la vie...
Harold réfléchit qu'en effet il était actuellement dans un souterrain habité par une colonie de lutins et qu'il y était parvenu grâce à un pommier géant en guise de monte-charge, pour le coup il devait provisoirement mettre de côté ses réflexions sur les possibles et leurs contraires...
"Comment un simple orphelin de Cokecuttle, un ancien ramoneur éconduit, un garçon des rues vivant sous les ponts, un évadé de l'orphelinat de Miss Parrott, pouvait-il se retrouver à la merci d'un renne volant, en plein vide, au-dessus des forêts et des glaces des pays du Nord, avec trois lutins retenus à ses basques ? "
p.213
Des enfants.
Ils approchèrent et, sans une parole, saisirent une part du cercueil du Falou. et ainsi de suite, le long du chemin, des dizaines d'autres garçons et d'autres filles, de tous les âges, apparurent pour accompagner l'ultime voyage du Falou. Comment s’étaient ils donné le mot ? D'où venaient-ils ? Harold l’ignorait, mais ils étaient bien là, escortant en silence l'homme qui vivait sous el pont de Hollowspring, l'homme aux mille histoires merveilleuses. Harold se dit que c'était une belle chose que d'avoir fait autant de bien autour de soi et d'en être récompensé de la sorte.
(P64)
Le 25 décembre appartient aux enfants. Noël doit servir à récompenser les bons et à rappeler aux méchants qu’ils doivent changer. Il faut aussi – et je n’insisterai jamais assez sur ce point – il faut que Noël serve aux adultes afin qu’ils se souviennent que eux aussi ont été des enfants ! Il n’y a que cela pour garder le cœur ouvert et bienveillant. Maintenant, tu sais tout, Balbek. Il t’incombe de découvrir ou de créer une nouvelle figure folklorique ; mais qui plaise à tous, qui puisse se reconnaître dans tous les coins de la Terre, je veux UN symbole personnifié qui incarne pour tous Noël et le beau temps de l’enfance.
"C'était étrange comme un simpleson ou une simple odeur pouvait vous ramener loin en arrière, faire renaître des personnes disparues, les rendre proches, comme si elles étaient en face de vous. "
p.276
Cette bougie, mes amis, c'est tout l'esprit de noël. Puisse-t-il ne jamais nous quitter. Puisse-t-elle ne jamais s'éteindre, cette flamme dérisoire qui cherche le père noël pour le remercier et qui veut éclairer l'espace.